28 octobre 2007

Projet Mosé, la lagune en travaux

Sur la motonave (semblant sortir d’une aventure de Tintin) qui effectue la ligne régulière Lido-Punta Sabbioni-Burano, la lente navigation se fraie un chemin au milieu du pharaonique chantier du MOSE (Moïse en italien) et acronyme de “Modulo Sperimentale Elettromeccanico”, qui permettra l’installation de vannes mobiles gigantesques sur les trois passes permettant l’accès à l’intérieur de la lagune. Ces vannes, une fois déployées permettront de limiter les entrées d’eau lors de marées d’une amplitude supérieure à un mètre, ces fameuses acqua alta dont la première de la saison a touché la ville il y a quelques jours. Sept marées d'importance critique sont constatées chaque année en moyenne.

Le dernier record date de 1996, avec 20 marées d’une amplitude supérieure à ce seuil. Selon le site salve.it, qui relaie l’avancement des travaux, 32% des travaux sont réalisés aujourd'hui. Sachant que la lagune est accessible par la mer via trois passes (Chiogga, Malamocco, et l’extrémité nord du Lido), il faudra respectivement 18, 19 et 41 vannes géantes pour fermer l’accès à la lagune.

Le système est en apparence simple : des ballasts remplis d’eau maintiennent chacune des vannes au fond de l’eau, comme des portes fermées. Lorsqu’il est nécessaire de fermer les passes, de l’air évacue l’eau des ballasts, chacune des vannes se relevant alors naturellement sous la poussée de la flottaison, formant rapidement une digue bloquant l’entrée de l’eau dans la lagune. Ce système mécanique de contrôle de la quantité de l’eau estimé initialement à 3,5 milliards d’euros est prévu pour être achevé à l’horizon 2012, et a déjà été réévalué à 4,2 milliards ! Les associations écologiques continuent de s'insurger contre ce système “lourd” et auraient préféré des interventions moins lourdes pour l’écosystème de la lagune déjà très perturbé par la pollution et le trafic maritime. L’origine du projet remonte à l’année 1966. Souvenez-vous : le 4 novembre, une acqua alta gigantesque submergea la place Saint-Marc sous 1,20 m d’eau, soit une cote de 1,94 m par rapport au niveau de la mer. Cette catastrophe sans précédent déclencha une vaste interrogation internationale sur le devenir de Venise. 
 
Il faut savoir que ce phénomène a toujours existé : on a dans les archives de la Sérénissime de nombreux témoignages et rapports des inondations de plus ou moins forte amplitude et ce depuis le VIe siècle (avec une interruption pendant la période de l'occupation française qui fut le commencement de tous les ennuis pour la ville), mais la République de Venise avait toujours réussi à préserver la lagune et la ville, et ce avec des techniques largement inférieures à ce que les moyens modernes peuvent permettre... Sans commentaire... 
 
Pour plus de détails, outre le site mis en lien ci-dessus, je vous invite à relire l'article paru dans TraMeZziniMag, en décembre 2005 (cliquez ici).

D'après archicool.com. © Photos de archicool.com

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