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21 octobre 2019

La reine Mathilde visite la 58e Biennale

C'était il y a un peu plus d'un mois, un après-midi de septembre, gris et pluvieux mais tranquille, qui a vu la reine des belges en visite à la Biennale, quelques semaines avant la fin de cette 58e édition particulièrement intéressante. Le reportage ci-dessous semble vouloir ne montrer que la tenue de sa Majesté, sans que soit mis en avant l'intérêt de la souveraine pour la création artistique contemporaine et les connaissances du couple royal. La Reine prend un réel plaisir lors de ces visites, marchant sur les pas de la reine Fabiola. La reine Mathilde s’ implique très fortement dans la vie culturelle du royaume.

La reine a ainsi visité le pavillon de la Belgique, avec l'exposition "Mondo Cane" (Monde Chien) de Harald Thys et de Jos De Gruyter, mais aussi l'exposition Luc Tuymans au palais Grassi, intitulée “La Pelle”  (la Peau), et celle de la belgo-zaïroise Otobong Nkanga à l'Arsenal.

La reine a ainsi parcouru les hauts-lieux de cette Biennale tournée sur les évènements du monde, ces horreurs qui marquent peut-être l’inéluctable avancée de nos civilisations vers leur terme ; La crainte d'une catastrophe finale et le déploiement permanent de mille complexités qui peuvent effrayer ou au contraire ouvrir les esprits à d'autres possibles. La voie ouverte peut-être enfin pour reléguer dans loin dans nos souvenirs, les tristes images d'une humanité décharnée, trop longtemps dénuée de compassion et d'empathie, où les hommes en courant après le mirage du progrès et de la croissance s’enfoncèrent dans un délire auto-destructeur. Une biennale qui aurait pu s'intituler "Et si les dinosaures s'étaient auto-détruits imités demain par les hommes ?" 

La reine a certainement son avis là-dessus et gageons que les conversations dont on n'entend hélas que de lointaines bribes ne portaient pas seulement sur le mauvais temps ou le bonheur d'être à Venise. Mais, comme il se devait, la souveraine ne s'est jamais départie de son sourire et de sa bonne humeur.

© Getty Images Entertainment / Olivier Matthys, 2019

16 septembre 2016

venezia by rené Caovilla



Une vision de Venise telle qu'elle surgit à l'esprit de ceux qui l'aiment et parfois la quittent et qui souffrent toujours un peu d'en être éloigné. Un regard de poète et d'amoureux.Mais qui est René Caovilla ? Certains d'entre vous se rappelleront Edoardo, son père, un artisan chausseur de talent du Veneto, qui entre 1928 et 1934 a fait de sa manufacture de chaussures de Fiesso d’Artico, le lieu magique où prenait forme sa vision de la beauté et du luxe. Il chaussa les personnalités les plus célèbres de l'entre deux-guerres. C'est son fils qui depuis quelques années a repris le flambeau, transformant l'entreprise en une maison de haut niveau d'où jaillissent de somptueux modèles. 

Les images qui défilent ne sont pas un argumentaire publicitaire, elles traduisent l'esprit même de la marque. René Caovilla est depuis 2001 chevalier du Mérite italien, reconnaissance de l’État pour la qualité des productions, pour la philosophie qui y préside de cet ambassadeur du luxe et du goût italiens. Déjà, la troisième génération s'apprête à poursuivre et déployer l'esprit et le style Caovilla.

10 janvier 2011

The perfect year


La terrible nostalgie des dimanches soirs - surtout l'hiver quand le soleil disparaît trop vite et que le ciel s'assombrit alors que la tasse de thé est encore fumante sur le plateau - et qui s'aggrave ce soir du départ des enfants venus fêter les rois avec moi. Alix partait à l'aéroport chercher une nouvelle étudiante qui logera pendant les prochains mois chez leur mère, Jean devait peaufiner ses fiches, en prévision d'un bac blanc de philo demain matin à Montaigne. Margot à Montréal doit déjeuner avec des amis, skype est resté désespérément muet. Il reste Constance, la dernière, qui demeure le plus souvent avec moi. Elle est en train de finir ses devoirs et travaille son clavecin. Même les chats semblent mélancoliques ce soir. Il va falloir défaire le sapin, ranger les guirlandes. La crèche et les santons vont retrouver leur boîte, bien emballés dans le papier de soie jaune, le même depuis toujours... L'après-midi fut radieuse, douce et drôle, un de ces moments tranquilles qui font chaud au cœur mais le temps, comme toujours a passé trop vite. Les uns après les autres, ils sont partis et nous restons là, les chats et moi devant le sapin... Tout passe tellement vite... Le plateau avec les tasses et la théière vide, les miettes sur le tapis et dehors la nuit. Le silence de la rue. Un dimanche soir pareil à des centaines d'autres dimanches. Un livre oublié, un morceau de brioché abandonné, les dernières truffes maison dans le bol Monet... 
Demain, la vie courante va reprendre avec ses obligations et ses rites... Quand reviendront-ils ? Quand nous retrouverons-nous tous ensemble, comme avant ? Je ne sais pas vous, mais chez moi, la dernière partie des dimanches après-midi a toujours été fatale à mon moral. Autrefois c'était la triste perspective de la semaine d'école, les leçons, jamais assez bien sues, les obligations, la discipline, les horaires à respecter. Puis, jeune adulte, l'idée de reprendre le chemin du bureau, refaire les mêmes gestes obligés, faire semblant de trouver de l'intérêt à cette vie sociale pleine de préjugés et de faux-semblants. Faire comme les autres, écouter les conversations sans intérêt, s'indigner ou s'amuser de leurs propos et attendre. 
Attendre que la matinée passe pour profiter d'un rayon de soleil pendant la pause déjeuner, marcher un peu, rêver, puis attendre la fin de la journée, la tasse de thé, le canapé, le chat sur les genoux, le livre retrouvé, attendre la fin de la semaine pour les rites heureux des promenades en famille, de la musique, du bricolage au son (ah notre chère BBC)... Maintenant, la mélancolie du soir dans la solitude, quand les enfants ont regagné la maison de leur mère où ils vivent depuis cinq ans maintenant. Cette impression d'être floué, dépouillé d'une part de moi-même. Et ce silence qu'aucune musique ne parvient vraiment à remplir. Heureusement, il y a l'écriture. cette magie qui me permet de recréer sans cesse l'univers idéal. celui où les enfants, leur mère et moi, sommes toujours et tout le temps ensemble, dans la joie et la paix... 
L'écriture, la seule chose que je sache faire et qui ne me coûte pas. Les chats se sont endormis au pied du sapin, comme s'ils voulaient le protéger. Nous ne rangerons les décorations que la semaine prochaine, il y a encore dimanche prochain la visite de mon filleul Félix avec sa sœur et ses parents. Nous tirerons à nouveau les rois. Les enfants seront peut-être là et Margot nous appellera depuis Montréal...
Seule Venise parvient à dissoudre cette mélancolie du dimanche soir. Il y a bien la tristesse des départs, quand on raccompagne les amis à la gare ou qu'à notre tour nous devons quitter la ville pour retrouver le monde et notre quotidien obligé. Mais Venise n'est hélas qu'un moment dans nos vies. Peut-être faudrait-il laisser ma vie d'ici et partir avec les chats, mes livres et rebâtir là-bas ce que par bribes nous avons construit. La nuit est vraiment là maintenant. Un joli clair de lune brille dans le ciel. Il fait froid de nouveau. Petula Clark chante "The perfect year". La vaisselle est faite, le salon rangé, les chats ont dîné et sont allés se coucher. A mon tour je vais rejoindre Morphée. Bonne nuit à tous et bonne semaine !

 

20 commentaires:

anita a dit…
....Bonjour Lorenzo ! .... Just hello ! ... j'ai changé de vie pour être tout proche de ma fille et ses jeunes enfants car mes dimanches soirs devenaient trop nostalgiques ...je vous comprends ... ...et puis demain c'est déjà mardi et vous vous rapprochez du prochain week-end ...  
Amicalement Anita
Maïté a dit…
Et si vous la preniez cette décision de partir...une idée qui vous taraude depuis combien d'années???? J'ai toujours eu horreur des dimanches mais depuis que je ne travaille plus, je les apprécie ; c'est le jour où je ne pense qu'à moi ! Un jour viendra où vous apprécierez tous les jours de la semaine.  
Bonne semaine en attendant le prochain week-end. 
A presto !
Les Idées Heureuses a dit…
De la malinconia. Je n'aimais pas les dimanches adolescente, j'avais l'impression qu'il ne se passait rien ce jour-là. Pas souvent des invités dans la maison familiale, le calme, l'inaction, le silence. Par la suite c'est devenu le jour du rangement, de la petite lessive à la main des jupes courtes et des petits débardeurs. Enfin les sorties autorisées entre amis, qui rythment cette belle jeunesse que nous avons tous vécue où on se libère de la famille et où tout semble si léger. Après mon mariage, puis avec la venue des enfants le dimanche s'est transformé en une journée de retrouvailles familiales après des journées bien remplies, samedi compris, par le travail dense et l'organisation des activités et de l'école.  

Comme il se devait, ces mêmes enfants adorés ont quitté le nid pour construire par eux même leur avenir. Que sont leur dimanche lorsqu'on ne les voit pas? Mais il reste le compagnon toujours fidèle et encore plein de choses à échanger... c'est une chance énorme que j'apprécie consciemment chaque jour, dans ces temps si difficiles où le règne de l'instabilité et du changement frappe à nos portes quotidiennement. Je comprends votre désarroi devant cette solitude sachant que le lendemain sera fait de ce sempiternel mouvement qui vous pèse.  

Décider de partir...

Venise serait elle la solution?  

On le lit souvent dans vos écrits, on sent bien de par votre sensibilité et vos émotions qu'il ne faudrait pas grand chose pour que vous franchissiez le pas...

Il faut du courage pour tourner la page, construire ailleurs sans rien effacer, sans rien oublier.  

Vous vous êtes sans doute déjà posé la question: -"Comment seraient mes dimanches là-bas?...."
venise a dit…
et puis parfois, le blues du dimanche soir s'étale sur toute la semaine... écrire fait du bien, coucher sur le papier ou sur l'écran sa peine la soulage un peu bien à vous, lorenzo
Lorenzo a dit…
Comme vous l'exprimez tous à votre manière, les dimanches passent, arrive la semaine et son cortège de découvertes, et de joies, et de peines parfois. La nostalgie s'efface devant le quotidien et l'action. Bonne semaine donc !

Lorenzo a dit…
Une belle illustration de tous vos commentaires : l'excellent film "Another year" que je vous recommande chaleureusement (en V.O.)
dominique a dit…
mais oui ! partez ..... à Venise ....
Michelaise a dit…
Un moment d'abandon, qui nous vaut une belle page, très émouvante. Pour partager un sentiment que nous avons tous, peu ou prou, plus ou moins souvent, déjà éprouvé. On se reconnait dans vos mots, et on peut lire entre les lignes. J'ai pensé à Another Year, dès le titre, mais finalement le couple du film, par la force de leur complicité, évite cette nostalgie, ou la transforme en une douceur qui, face à la solitude des amis qu'ils accueillent, est un refuge. Ils ont quitté les rêves insensés de la jeunesse et positivent la lenteur des jours, quand elle s'assortit d'une confiance affective solide.


Lorenzo a dit…
Mais vous me chassez Dominique !Haha ! 
Cela n'est pas aussi simple administrativement, financièrement, socialement, familialement...
Anne a dit…
Ne crée-t-on pas mieux à partir de ce qui est partiellement inaccessible? Si une part de réel est nécessaire à la construction du rêve, une part d'éloignement - provisoire - impulse la force profonde et légère à la fois qui apparaîtra dans l’œuvre d'une vie. Enfin, je le suppose... Anne
J F F chemincompostelle a dit…
Ce n'est pas le dimanche qu'il faut craindre. Ce sont ces dimanches d'hiver, où la nuit tombe trop tôt et le temps est trop triste. La nature ? De loin elle semble au diapason. Bravo d'avoir écrit cette belle page pour en sortir. Un moyen d'échapper au marasme : Observer que les jours rallongent, compter les minutes de lumière en plus, et constater qu'à peine la neige fondue la moindre brindille relève la tête.  
Bonne semaine !
Anonyme a dit…
Divorce depuis 5 ans....et toujours dans le regret de l'avant. Ressasser ...Très indigeste.
 
Lorenzo a dit…
Allons, Hauts les cœurs : Sursum corda ! C'est vrai que les jours rallongent et que la lumière se fait plus belle, plus fine aussi.
dominique a dit…
je ne vous chasse pas ...... je me projette peut-être ds ce qui est mon rêve .......
VenetiaMicio a dit…
Le dimanche soir, l'hiver, après les fêtes...tous ces moments un peu éteints, sont des pages qui laissent un goût d'abandon, de mélancolie, de morosité. Heureusement que vous avez l'écriture et que vous nous faîtes partager ces autres instants émouvants que vous savez si bien nous raconter. Mais bientôt le printemps va pointer son nez, et l'humeur refleurira avec elle, j'en suis persuadée, vous savez si bien parler de la Primavera, peut-être un petit séjour à Venise que vous aimez tant à cette saison...  
à bientôt Lorenzo  
Danielle

Lorenzo a dit…
Dominique : ce sont nos rêves qui nous portent en avant. Je plaisantais, vous avez deviné qu'il m'en faut peu pour que je sois poussé vers mon Ithaque ! 
Je vois que je ne suis pas le seul !
Les Idées Heureuses a dit…
Mercredi, journée bien remplie où la mélancolie n'a plus de place!!!!! Intéressant toutes ces commentaires...
Les Idées Heureuses a dit…
"tous ces commentaires"
dominique a dit…
Rassurez-vous .... je l'avais compris ...... dès que je trouve un vaisseau ..... je vous fais signe
Anonyme a dit…
C'est par hasard que j'ai ouvert cette page, en voyageant de blog en blog. Le doigt sur la souris, je m'apprêtais à cliquer pour m'échapper comme je le fais habituellement quand, à la troisième ligne, mon intérêt n'est pas éveillé, et là, je suis restée, les yeux fixés sur l'écran, ne voyant plus le texte mais la scène que vous décriviez. J'y étais! J'étais dans votre salon, je sentais précisément ce que vous ressentiez.La fluidité des phrases coulait comme l'enchaînement des gestes familiers, les mots simples, sans artifices,traduisaient l'émotion spontanée du vécu. C'était exactement cela, c'était du vrai.Je n'ai rien lu d'autre de vous. Je ne sais rien de plus mais ça, j'ai aimé. Lyre.

15 août 2009

Pour un 15 août vénitien

Bonne fête du 15 août à tous les lecteurs de Tramezzinimag.
 
Pour ceux qui ont une radio près d'eux, n'oubliez-pas d'écouter Eric Valmir, le sympathique envoyé spécial permanent de Radio France en Italie, qui anime l'émission Ciao Ragazzi (lien ici), tous les samedis à 18 heures 10. L'émission de ce jour est consacrée à Venise ! Mais ne vous inquiétez-pas, si vous ne pouvez l'écouter en direct elle sera disponible dès ce soir en podcast. 
 
En attendant, pour se mettre dans l'ambiance, le tube de Zero assoluto, "per dimenticare", écouté en boucle par la jeunesse italienne sur les plages, à Venise comme ailleurs. Buon Ferragosto a tutti !

29 août 2007

Peindre, l'été à Venise...

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1 commentaire:

Lili a dit…
Comme je comprends ces artistes là d'avoir choisi ce si joli coin pour modèle.. Le ponte Moro et le rio Trapolin.. un endroit que j'adore.... parmi tant d'autres !!!

19 août 2007

Venise en été...

 
Bora et sirocco se sont succédés cet été sur Venise et sa lagune. Pourtant, il a fait souvent beau et même très chaud. Peut-être moins que les autres années. Le changement climatique est-il en marche ? Cela n'a pas empêché les quelques vénitiens qui n'ont pas fui leur ville envahie par les hordes estivales, de vaquer à leurs occupations. Les terrasses ombragées accueillent à l'heure de la passeggiata, vénitiens et touristes. Il fait si doux quand le jour se termine...