02 novembre 2005

Un fils parle de son père

J'ai reçu dans mon courrier informatique ce très beau texte très bien écrit et venu de je ne sais où. Il est d'un certain patrickaquatias. Qui est derrière ce pseudonyme de blog ? Je ne sais pas. Pas plus que je ne sais qui a pu m'adresser ce texte... Mais je vous le livre, simplement parce qu'il est magnifique et que c'est le seul moyen qui m'est donné de rendre hommage à son auteur presque anonyme. 
Et puis, dans quelques jours, le 6 novembre exactement, ce sera le XXVème anniversaire de la disparition de mon père. Je me souviens encore de la dernière fois où je l'ai vu, c'était le soir de mon anniversaire. Il n'allait pas bien. Pour la première fois, lui d'habitude si enjoué au moment des fêtes de famille, semblait las, comme détaché du monde, enfermé dans cette souffrance physique qui ne le lâchait presque plus. Il ne vint pas dîner avec nous. Je pris cela pour de l'humeur. Je sais aujourd'hui que c'était à cause du chagrin : Il sentait que la fin s'approchait et qu'il nous quitterait bientôt. Le lendemain il repartait à l'hôpital. Il avait fait servir du champagne Moët et Chandon, la cuvée Dom Pérignon 1975, ma préférée. Le repas fut délicieux, les cadeaux somptueux. J'avais vingt cinq ans, j'étais égoïste et arrogant. Lui gémissait, affalé sur le canapé du grand salon, expulsant avec hargne sa trop grande souffrance. Je ne compris rien ce soir là. 
Quand, dans la nuit qui précéda sa mort, il me fit demander à l'hôpital, je ne voulus pas y aller. La peur de l'imminente issue finale ? La honte de pleurer devant lui ? La colère de cette séparation, de le voir diminué ? Je ne sais toujours pas. Ce que je sais en revanche c'est combien je regrette de ne pas l'avoir serré dans mes bras une dernière fois, de ne pas avoir reçu son ultime bénédiction. 
Le 6 novembre, quand tout fut consommé, dans la grande maison livrée au silence, après une journée folle de va-et-vient, de visites, d'appels, je me mis au lit. Très tard. Et soudain, je réalisais ce manque définitif. Cette absence douloureuse. Il avait l'habitude le soir, en passant dans le couloir d'éteindre le plafonnier que depuis toujours je laissais allumé. Quand j'entendais ses pas, je lui criais bonne nuit à travers la cloison et, comme un rite, il me répondait à chaque fois. Souvent comme un jeu nous répétions ce dialogue. "bonne nuit, bonne nuit"... Je ne m'étais jamais rendu compte de l'importance de ce petit échange quotidien. En lisant le texte que je publie ci-dessous, tout cela m'est revenu, comme une bouffée de nostalgie en même temps que coulent mes larmes. Un grand vide vraiment, même après un demi-siècle...
Photos du film "Père, Fils" de Aleksandr Sokourov

Mon père, par patrickaquatias
Les silences, ils étaient bien présents tout comme lui. Il fallait entrevoir dans son absence de lui-même parfois un geste sans conséquences, un clin d’œil comme instant de tendresse à demi dévoilé. C'est le soir venu seulement que l'affection se faisait touchante, des moments passés sur le sofa avant de quitter la pièce, je m'en souviens. Les vacances nous allions rejoindre le bord de mer. L'humeur de l'atlantique lui ressemblait tellement, le silence sur la dune, ailleurs les vagues, les gens et nous en retrait. Petite famille tranquille à l'écart des histoires de baigneurs. J'apprenais de lui sans cesse les choses de la vie, les choses utiles. Il savait en d'autres moments nous faire découvrir des lieux, des atmosphères toujours loin de la foule. C'est seul que je tentais de comprendre pourquoi ce silence, ce retranchement, les moments où il aimait être seul. Il y avait une convenance et nous la respections; le laisser dans son silence et ne pas chercher à savoir...

posted by lorenzo at 20:11

Venise, fermentation sublime


"Venise est plus qu'une ville, c'est un état d'esprit, une merveilleuse idée humaine. Une invention géniale. Elle est le refuge du solitaire. Elle sait s'en emparer et le prend dans ses tentacules. On ne rencontre jamais mieux Venise que seul est sans but. Le cafard, la malinconia est un art vénitien. Cet état atroce et merveilleux, le solitaire s'y accroche car il y trouve un délicieux bonheur, une richesse unique. Triste et joyeux simultanément, le malade de Venise s'enrichit d'heures et heures de sensations spécifiques. Il repartira - s'il repart - en paix avec lui même, harmonisé, rédimé, apaisé et riche d'une richesse intérieure très enviable de nos jours."
(in "Venise" par Eric Ollivier et Michel Huriet)




posted by lorenzo at 21:06

01 novembre 2005

Deux novembre

par Paolo Barbaro

Ils sont combles, ces jours-ci, les bateaux pour San Michele, l'Ile des morts : cimetière de Venise, gonflé d'arbres et de tombes jusque sur les eaux. Une île lumineuse et obscure, entre les mouvements continus de la marée et les coups de vent, hantée par les barques funèbres argentées qui foncent avec anges et trompettes. Mais aujourd'hui, il y a trop de gens, nous changeons de direction, nous allons rendre visite aux plus antiques lieux des morts, aux cimetières abandonnés, encore dissimulés dans la cité.
Notre recherche commence un peu au hasard, en tâtonnant : nous savons qu'il y a çà et là des campisanti (cimetière au pluriel). A Venise, prend le sens de place sacrée où coexistaient les vivants et les morts comme dans ces cimetières antiques en Egypte) et des calli dei Morti : certains espaces solitaires à côté des églises, des renflements subits ou des affaissements sur de petites places cachées, sont souvent d'anciens cimetières. De certains, on se souvient, d'autres non; parfois ils surgissent brusquement, avec une terrible évidence, à un pas des carrefours les plus fréquentés. Tant la présence des morts a pénétré pendant des siècles la grande et dense ville des vivants.
Dans ce dédale, la recherche est plus difficile que prévue, l'amalgame vie-mort résiste : il faut dépasser le double silence des pierres encore vivantes et des souvenirs qui s'enfoncent toujours davantage dans le temps. Les lieux existent, mais ils nous échappent, les guides et les cartes parfois ne nous aident en rien. La seule référence précise est très lointaine : une île sur la lagune nord, Sant'Ariano, qui tirait son nom de ces lieux fantomatiques. Le vert de l'île rassemblait tous les fils des labyrinthes que nous recherchons : quand les cimetières de la ville débordaient sous l'effet de la succession des générations ou des tourbillons de la peste, on les vidait et on les déchargeait dans cette île qui, au long des siècles, s'est gonflée en une courte colline. Lesrestes de nos ancêtres se retrouvent sur l'eau en strates régulières. On les découvre sur un bon bout de lagune, mais il semble impossible que si peu de traces soient restées de tant d'histoires, de drames, de folies. De temps en temps, même en pleine ville, resurgissent des restes humains oubliés depuis lors : peut-être ici aussi, quand on traverse ces belles places, marche-t-on sur les lieux des morts, échappés à Sant'Ariano. 
Mais voici un endroit sans équivoque, selon nos cartes : le pont des morts, à San Nicolo dei Mendicoli, l'église la plus ancienne de Venise. Le pont est devant l'église, entre le campanile des temps barbares et l'oratoire raffiné. Le lieu est désert, extraordinairement paisible et légèrement sinistre avec ces orbites creusées que présente le port désarmé. Des bandes de verdure de chaque côté du canal; un portique-crypte émouvant, avec la réunion de restes de tombes, de sculptures rongées. Le campo-santo de San Nicolo se trouvait par là. Deux jeunes s'embrassent passionnément, contre les montants du campanile, avec ce désir ardent de poursuivre la vie, même si l'inscription terrible du cadran solaire là-haut, memento fugis, etc..., ne laisse pas d'issue. Peut-être est-ce, dans l'absolu, le plus beau lieu des morts de Venise fréquenté par quelques vivants; et en même temps le plus incertain : est-il uniquement d'un côté du canal, ou aussi de l'autre ?
Nous cherchons les noms des rues, cela devrait nous aider. Finalement, on découvre quelques traces de lettres noires sur le mur, à l'angle et sous les réverbères ; mais on ne lit plus rien. "Le pont des Morts" est donc devenu, pour qui passe, ignorant, un pur moyen anonyme de franchir le canal.
L'église a été restaurée depuis peu, les noms de rues alentour ont disparu. Qu'est-ce qu'une inscription sur un mur, nous demandons-nous, quand en fait le lieu parle tout seul. Et pourtant les noms donnent une réalité aux choses, l'écriture perpétue la mémoire, la maintient vivante. Et ce sont les rares souvenirs de nos morts les plus lointains, auxquels nous sommes tous apparentés. Là où les noms de leurs lieux ont aussi disparu, les morts sont morts deux fois et à jamais.
Derrière l'église de san Nicolo, nous prenons le pont de la Piova et nous arrivons à l'Angelo Raffaele pour trouver, ainsi que le marquent les cartes, le Campo "derrière le cimetière". L'endroit est à l'écart de toute circulation; ici s'interrompt cette suite intermittente de pas qui, à Venise, ne cesse jamais. Il n'y a qu'un magasin de fleurs, vide, sur toute la place, et il n'y a même pas de fleuriste. Pas une âme, entre ces cubes blancs, en surplomb, de l'église. C'est rare à Venise qu'ils soient aussi blancs et aussi brillants, surréels : plus habités par eux peut-être que par nous. Mais l'inscription "derrière le cimetière", l'énorme inscription blanche et noire, dont nous nous souvenons bien, a été effacée : elle se trouvait là, sur une maison gothique. Une belle couche de peinture rouge-marron, et tout a disparu. Le grand crucifix mural sert en vain de signal : par là, amis, vers les morts. Personne ne le suit plus.
alors nous allons à San Basilio, dans le Campiello, à côté des fameux squeri. Ici, c'est encore plus évident. Les vieilles marques ont été volontairement recouvertes par de nouvelles, le Campiello dei Morti est devenu un quelconque Campiello Sartorio. L'espace en terre battue qui, dans notre mémoire, marquait l'ancien cimetière entre les maisons, a été recouvert d'un vilain pavement; seule la bande de pierre grise est restée, où autrefois les vieux allumaient à cette époque de l'année de petites lumières rouges et vertes...
posted by lorenzo at 19:52

Toussaint 2005

C'est quand même plus agréable de fêter la Toussaint plutôt que cette pseudo réjouissance de Halloween qui n'appartient qu'aux américains. Aujourd'hui Saint-Paul, l'église des dominicains où nous allons le plus souvent, était bondée. Il y a toujours beaucoup de monde pour la Toussaint.

 


Comme l'a dit ce matin le prédicateur : en cette fin d'année liturgique, fêter chacun des 155.000 saints qui peuplent la nuée des témoins et qui sont nos modèles, est comme un commencement. Ce sont des références. Ils sont allés jusqu'au bout d'eux-mêmes au nom de leur foi. Mais je ne veux pas faire de la théologie ici. Juste témoigner de notre joie à tous d'avoir été là, sous ce ciel bleu avec ce soleil automnal incroyablement pur, qui donne ici une lumière qui me rappelle à chaque fois les dimanches ensoleillés de Venise, sur le parvis de San Giorgio, à la sortie de la grand'messe... Les enfants joyeux, les passants tranquilles, et après le recueillement d'une très belle liturgie, la cérémonie du parvis : ce moment sympathique où tous les fidèles se retrouvent pour se saluer, familles d'habitués et amis de passage, touristes entrés par hasard et frères venus du monde entier. 


Jeunes et vieux, tous milieux confondus - encore que Saint-Paul abrite une grande majorité de pratiquants de milieux aisés et traditionnels - Les enfants courent pour défouler leur corps engourdi par une heure de liturgie, les vieillards se chauffent au soleil, les adolescents se retrouvent. Un moment important dans la vie d'une communauté. Puis, après, le retour à travers les ruelles du vieux Bordeaux, les passants qu'on croise et qui répondent au salut des enfants, les rires des petits qui jouent dans les rues désertes, les bonnes odeurs qui sortent des maisons et annoncent un repas de fête, parfois une musique qui s'échappe : une guitare, un piano, la radio. Et les cloches qui sonnent... Plus loin, près du Grand Théatre ravalé comme la plupart des bâtiments du centre, les brasseries qui se remplissent, la queue habituelle devant l'Entrecôte, le doux fumet qui s'échappe des cuisines du Noailles et la vitrine de Cadiot-Badie le confiseur qui attire toujours les enfants avec ses monuments en chocolat et ses boîtes de Tourny, de calissons et de truffes. Et ce ciel d'un bleu limpide... Une bonne journée vraiment.

posted by lorenzo at 13:05

31 octobre 2005

Un dimanche comme les autres, place Saint Marc

posted by lorenzo at 23:20

Instantanés

Prendre un verre ou un café au pied du pont de l'Accademia, avant de visiter le musée des Beaux Arts et de se perdre dans le dédale des ruelles de Dorsoduro...

posted by lorenzo at 23:17

Flâneries automnales...

Il y a des sujets qui fâchent et je crois que nous devons exprimer nos humeurs et dire notre pensée. Nous n'avons pas fini d'entendre parler de la grippe aviaire et les passions vont se déchaîner une fois de plus. Mais bon, il y a aussi Venise et le plaisir que nous trouvons à en parler, à nous y rendre, à la photographier, la peindre ou la décrire. C'est sacrément réconfortant de penser aux tramezzini tonno-uova que l'on sert dans le petit café où je vais lire les journaux le matin, et au délicieux verre de soave ou de prosecco du milieu du jour.

Dimanche, nous fêtions les anniversaires des natifs d'octobre de la famille: mes nièces Amandine et Maud, et moi-même. Belle journée à Barsac, au milieu des vignes, avec un temps très agréable. Mis à part les chasseurs qui faisaient pétarader leurs pétoires autour de la maison, la tranquillité de l'endroit fait du bien. La nature y est encore splendide à cette période de l'année. De la propriété, on voit les collines de la rive droite ses bois, ses vignes et ses châteaux : Langoiran, Cadillac... Un succulent repas arrosé d'un merveilleux Haut Brion 1969 au sommet de son arôme, encore plein de vigueur et tout en rondeur et une longue promenade dans les bois des environs pour finir par un thé assorti de madeleines, de cake et de strudel faits par ma belle-sœur et qui fit les délices de toute la famille. Ramassage de noix, passage par le potager pour goûter de délicieuses tomates, du coriandre, de la menthe... Rires des enfants jouant avec les chatons et les chiens. Et la présence toujours sensible de ceux qui nous ont quitté et qui aimèrent ces réunions de famille sans enjeu, sans conflit, sans compétition. Bref des moments sans histoire, faits de ces petits riens qui apaisent et rechargent nos batteries de citadins stressés.

Cela me donne envie de parler cuisine. Je voudrais vous recommander un livre très bien fait, paru chez Casterman et signé par Alvise Zorzi, historien vénitien et Pino Agostini : La table des doges, Histoire et recettes de la grande cuisine vénitienne.
Très documenté, avec des recettes de qualité et une iconographie recherchée. Chez Marabout, un joli petit livre récemment paru sur le risotto, intitulé tout simplement Risotto.
Quelques authentiques recettes italiennes et des inventions plus françaises. L'essentiel cependant y est : les ingrédients de base, la méthode et les petits secrets pour les réussir. Ce primo piatto ne peut pas attendre, il faut le servir aussitôt terminé, sinon il change de consistance. Le meilleur, c'est le risotto au champagne qu'on peut servir avec des écrevisses fraîches poêlées au champagne, pour un repas de fête. le risotto aux truffes blanches, celui au potimarron, le risotto vénitien classique aux fruits de mer et l'original risotto noir à l'encre de seiche... Autant de plats qui se rapprochent de l'esthétique culinaire japonaise ! Demandez moi ces recettes authentiques que les vénitiens réservent pour leur cuisine casalinga.
posted by lorenzo at 21:24

La citation du jour

"Les esclaves volontaires ont fait plus de tyrans que les tyrans n'ont fait d'esclaves forcés."
Tacite

30 octobre 2005

Humeur : la bêtise n'a plus de limites !

La bêtise décidément nous vient bien de ce monde ultra-libéral assoiffé de profit individuel au détriment de l'humanité entière ! Que dis-je, l'escroquerie mentale, l'impitoyable acharnement des médias et de certains dirigeants à prendre les peuples pour des bœufs ignares et imbéciles : Après la tremblante du mouton qui devait faire trépasser des millions de victimes humaines et n'a fait qu'envoyer ad patres des centaines de milliers de bêtes déjà torturées de leur vivant, voilà la grippe aviaire qui va décimer l'Occident. Heureusement, il y a l'OMS et les industries pharmaceutiques. Vive le TAMIFLU qui va nous sauver et rapporte déjà des milliards aux laboratoires et à leurs actionnaires !

Et puis, quelle aubaine : quand les populations se préoccuperont des nez qui coulent et des pauvres poulets suspects de la ferme du pépé qu'il faudra planquer pour qu'on ne les abatte pas comme la Milice le faisait pendant la guerre des indésirables, elles ne s'intéresseront plus à ce qu'on trafique avec les lois, ni aux dérèglementations, pas plus qu'aux confiscations de liberté et les atteintes irréversibles à leur souveraineté !

En Italie, selon des estimations syndicales, les ventes de poulets auraient diminué de 20% à 50%.. A Bordeaux, les pauvres canards du Jardin Public ont été bouclés, par précaution... Dans quelques semaines, pour rassurer ses concitoyens, le maire va sûrement les faire piquer !!!

Voici un article de Laurence Kafalidès, qui dénonce combien tout cela est tellement gros que ça donne envie de pleurer ! Sans commentaire.

Quand Donald Rumsfeld profite du canular sur la grippe aviaire

Mercredi 26 octobre 2005
(Adaptation des articles du Dr Joseph Mercola et de Michel Chossudovsky)

Finalement, les pièces du puzzle s’assemblent. Depuis quelque temps le Président Bush sème une certaine panique dans ce pays en nous disant que la pandémie de grippe aviaire pourrait tuer, aux Etats Unis, entre 200 000 et 2 million de personnes. Ce canular a servi à justifier l’achat immédiat de 80 millions de doses de Tamiflu, un médicament sans valeur qui sert uniquement à réduire le nombre de jours de maladie et qui pourrait contribuer à la mutation du virus. Les USA ont donc passé commande de 20 million de doses de ce médicament sans valeur au prix de 100$ la dose. Coût total : 2 milliard de dollars.

La principale question qui se pose est : qui possède les droits de propriété intellectuelle sur le Tamiflu ? Selon les média, seule la société pharmaceutique suisse Roche ferait des milliards de bénéfice. Bien que le médicament soit produit par Roche, il a été développé par Gilead Sciences Inc, qui en possède les droits de propriété intellectuelle. Maintenant un profil bas, Gilead a cédé à Roche, il y a dix ans les droits exclusifs pour la commercialisation du Tamiflu.

Donald Rumsfeld a été nommé Président de Gilead Sciences,Inc en 1997, position qu’il a conservé jusqu’à sa nomination au poste de Secrétaire à la Défense de l’administration Bush. En fait Rumsfeld est membre du conseil d’administration de Gilead depuis la création de la société en 1987. Principal actionnaire de Gilead Donald Rumsfeld, va considérablement s’enrichir grâce à la tactique du gouvernement Bush qui aura permit l’achat pour 2 millions de dollars de Tamiflu."
"Finally, the pieces of the puzzle start to add up. Not long ago, President Bush sought to instill panic in this country by telling us a minimum of 200,000 people will die from the avian flu pandemic, but it could be as bad as 2 million deaths in this country alone. This hoax is then used to justify the immediate purchase of 80 million doses of Tamiflu, a worthless drug that in no way shape or form treats the avian flu, but only decreases the amount of days one is sick and can actually contribute to the virus having more lethal mutations. So the U.S. placed an order for 20 million doses of this worthless drug at a price of $100 per dose. That comes to a staggering $2 billion.
We are being told that Roche manufactures Tamiflu and, in a recent New York Times article, they were battling whether or not they would allow generic drug companies to help increase their production. But if you dig further you will find that a drug was actually developed by a company called Gilead that 10 years ago gave Roche the exclusive rights to market and sell Tamiflu. Ahh, The Plot Thickens..."
(NB : pour les non anglicistes, le jeu de mot qui termine ce papier est délectable comme une cuisse de poulet rôti : le complot des poulets (chicken) devient le complot s'épaissit (thickens) !)

Les vétérinaires en congrès mettent en garde contre l'amalgame entre peste aviaire et pandémie grippale qui n'est pas à craindre dans les conditions annoncées en France

"Le ministre de la santé doit être bien mal conseillé", a estimé vendredi soir Jeanne Brugère-Picoux, professeur à l'école vétérinaire de Maisons-Alfort et membre des Académies vétérinaire et médicale. "Nous sommes en présence d'un problème typique de santé animale, celui de la peste aviaire", a-t-elle précisé. Cette maladie, selon la spécialiste, "sévit de façon pratiquement constante au Mexique, au Canada ou aux Etats-Unis, pays où l'on vaccine régulièrement les animaux". "Le virus H5N1 chez l'homme a beaucoup ému parcequ'il se présentait immédiatement après le SRAS. L'aurait-on seulement découvert dans un autre contexte ?", a-t-elle interrogé.

"Les cas de contamination de l'homme sont liés à un contact étroit avec l'animal, comme chez les éleveurs de coqs de combat. On fait alors l'amalgame entre la peste aviaire et une pandémie grippale qui en serait la conséquence directe", commente Madame Brugère-Picoux.

Pourtant, avertit-elle, "le virus est très peu contaminant pour l'homme. La contamination de la grippe emprunte les voies aériennes, celle de la peste aviaire est fécale, passant notamment par des eaux contaminées"... "Quand bien même y aurait-il recombinaison du virus, elle serait très différente. Il est peu probable qu'elle se produise, on ignore quand et ce ne serait vraisemblablement pas H5N1", prévient la spécialiste.


Le Professeur Brugère-Picoux estime que la meilleure parade contre l'évolution de la peste aviaire réside dans "un maillage vétérinaire efficace". "Elle se développe très peu à Taiwan ou au Japon alors qu'elle évolue rapidement dans des pays voisins en voie de développement, qui ne disposent pas des moyens, où les petits élevages ne sont pas suivis par des vétérinaires et où abattre le bétail revient à couper les propriétaires de leur seul moyen de subsistance", analyse-t-elle, déduisant que "les questions économiques sont cruciales". Aussi demande-t-elle aux médecins de ne pas se saisir d'un "problème animal" et avertit-elle, pour conclure, contre un risque de "psychose de santé humaine sur un problème typique de santé animale".

Une note glanée sur le net :

"La peste aviaire ne présente pas de danger pour l'homme. Le type viral H7N1 décelé en Italie n'a notamment aucun lien avec la "grippe aviaire" constatée en novembre 1997 à Hong Kong (appelée à l'époque l"la grippe du poulet"). La peste aviaire est une épizootie virale hautement contagieuse qui touche la volaille etd'autres espèces aviaires; l'agent pathogène appartient au groupe Ades, virus de l'influenza. Les oiseaux aquatiques, qui peuvent être réceptifs à l'infection sans présenter de symptômes, constituent un réservoir du virus."

Ceci expliquerait l'internement de ces pauvres et innocents canards du Jardin Public, ici à Bordeaux. On nous explique que la seconde étape ne serait pas l'abattage de ces pauvres bêtes mais leur vaccination, comme cela s'est déjà produit dans d'autres pays. Que Brigitte Bardot, ma belle-sœur et tous les amis des animaux se rassurent. Quant à ceux qui se sentent gagner par la psychose, qu'ils sachent que le monde abrite plusieurs dizaines de milliards de volatiles... Qu'ils évitent de prendre chaque ami ailé pour un terroriste capable de les contaminer !


posted by lorenzo at 23:03

San Giorgio par Roger de Montebello




Roger de Montebello me fait l'honneur de me compter parmi ses amis. Lorsqu'il s'est installé à Venise, je venais de me marier et nous correspondions, c'était encore l'époque où les amis s'écrivaient de vraies lettres avec un beau timbre... Dans l'une d'elles, il s'inquiétait de la vie à Venise en hiver. Il venait de terminer ses études en Espagne et, revenu à New York, il cherchait où s'installer pour vivre, et travailler... Il me demandait mes impressions, moi qui venait de passer les cinq précédents hivers sur la lagune. Nous nous étions connus à une réception du 14 juillet au palais Clari, sur les Zattere, chez Christian Calvy, le Consul de France. Je lui ai montré les coins et les recoins de cette ville, les meilleurs reflets, les plus belles lumières. Maintenant, il en sait bien plus que moi sur la lumière et les reflets, sur la magie des couleurs qui explosent ou se fondent selon les saisons, puisqu'il vit là-bas toute l'année... Nous nous revoyons de temps à autre à Venise. Il travaille beaucoup et je vous reparlerai de sa peinture qui me touche énormément. Je travaillais pour Bobo Ferruzzi qui l'inspira, ses grands-parents me reçurent à plusieurs reprises, nous formions une bande de jeunes happy few encore à la recherche de ce que nous étions vraiment et nos après-midis dans le jardin du palais Polignac, ou sur les Zatter au Cucciolo (disparu aujourd'hui mais que nous préférions à Nico)... Doux souvenirs de notre jeunesse révolue...

posted by lorenzo at 00:46