03 novembre 2005

Cambriolage chez le Comte Morosini

Quand on vit dans un lieu somme toute assez reclus comme est le centro storico de Vensie, on s'intéresse au quotidien de tous. Ragots et rumeurs se répandent au marché, sur le vaporetto, sur les campi, dans les boutiques. Cela participe de la vie en commun et n'est jamais bien méchant. Il y a aussi la lecture des faits divers que publie chaque jour le journal local ; leur commentaire autour du café matinal, dans le café en bas de chez soi. C'est ainsi que j'ai lu dans le Gazzettino d'aujourd'hui, la nouvelle suivante :

DORSODURO. Ladri in azione a San Trovaso, nell'edificio del nobile Agostino. Indagano i Cc di San Zaccaria
Svaligiato palazzo Nani Mocenigo
Sparite tele e preziose stampe per un valore complessivo di circa 150mila euro.

"Clamoroso furto in un prestigioso palazzo di Venezia, a San Trovaso, non distante dalla facoltà di filosofia di Ca'Foscari. A scoprirlo, ieri pomeriggio, è stato il nobile proprietario, Agostino Nani Mocenigo, e subito sono iniziate le indagini dei carabinieri della Compagnia di Venezia.
I ladri hanno approfittato del fatto che l'immobile è rimasto incustodito per alcuni giorni, e hanno trafugato tele e preziose stampe, il cui valore complessivo è stimato in circa 150 mila euro. Si tratta di cinque dipinti ad olio del Cinquecento e Seicento, raffiguranti nobili veneziani, nonché quattordici stampe di varie epoche e raffinati oggetti di argenteria. I ladri sarebbero entrati nel palazzo da una piccola finestra utilizzando una scala. Forse per la fuga si sono serviti di un barchino".

 
Époustouflant vol dans un prestigieux palais de Venise, à San Trovaso, à peu de distance de la faculté de Philosophie de la Ca'Foscari. C'est le propriétaire, le comte Agostino Nani Mocenigo qui l'a découvert hier après-midi et en a aussitôt informé les carabiniers. Les voleurs ont profité de l'absence des gardiens ces derniers jours, pour dérober des toiles et des gravures précieuses, pour un montant estimé à environ 150.000 euros. Il s'agit de cinq toiles du XVe et du XVIe représentant des nobles vénitiens, de 14 estampes de différentes époques et d'objets en argent. Les voleurs seraient rentrés dans le palais par une petite fenêtre en utilisant une échelle. Ils ont vraisemblablement utilisé une barque pour s'enfuir.
Connaissez-vous ce roman policier qui commence par une série de vol dans ce qui fut la ville la plus remplie d'objets d'arts et de joyaux et la moins cambriolée du monde ? Il s'achève par la destruction programmée de la ville et un coup d'état avorté. Nous n'en sommes certes pas là mais quelque chose a changé à Venise. Les touristes affluent toujours autant et d'une manière de plus en plus anarchique et préjudiciable pour la Cité des doges. La vie y est certes de plus en plus difficile, comme ailleurs mais dans des proportions démesurées parfois, pour ceux qui n'ont pas la chance d'être propriétaire de leur logement (à l'étage). 

Non, ce qui est préoccupant, c'est une atmosphère nouvelle qui pousse hélas les vénitiens, comme tous les italiens, au racisme. Des populations nouvelles, et peu souhaitées, de l'autre rive de l'Adriatique, chassées au début par la guerre, puis attirées par les aides et la qualité de vie, se sont installées un peu partout. Avec ces réfugiés qu'il était normal d'accueillir, est arrivée toute une faune de voleurs, d'escrocs, de petites frappes qui, se mêlant aux mêmes version nord-africaine qui sont remontés par la Siçile et Rome, envahissent toute la péninsule et commettent larcins sur larcins.
A Venise, ils mettent le feu aux poubelles, d'autres agressent les touristes et cassent les vitrines. Ils opèrent en bande, sont souvent très jeunes, déterminés, tous en situation irrégulière, arrogants et sans foi ni loi. La misère des pays d'où ils viennent ne les rend même plus sympathiques. Encore moins pardonnables.
Je me souviens en 1983 ou 84, avoir assisté à un gala à la Fenice. Grand tralala sur scène comme dans la salle. J'étais invité dans uen loge. Il y avait là cinq ou six femmes en robe longue. Après le spectacle, une vieille dame repartit seule vers sa maison. Elle portait un diadème de diamants avec le collier assorti et à ses doigts brillaient de somptueuses bagues anciennes. Célèbre figure de la société vénitienne, descendante de doges, elle possède des bijoux historiques somptueux. Il était presque une heure du matin. les rues étaient vides. Je fis un bout de chemin avec elle mais elle refusa que je fasse le détour jusqu'à sa porte. "On ne craint rien à Venise, Monsieur" me dit-elle en souriant. Aujourd'hui si la ville reste relativement sûre, il y a de plus en plus de cambriolages, de magasins pillés...
Qui parlait du retour des barbares ? Nous sommes restés à les attendre comme on attend le retour des saisons. Hélas, ils sont revenus et semblent bien installés et déterminés à faire parler d'eux...  De quoi alimenter les conversations à venir et faire l'affaire de politiciens extrémistes et revanchards...
posted by lorenzo at 21:11

Les veduti par Vera Lewijse

Je vous parle souvent de ce site vraiment très sympathique et parfaitement documenté qu’est La Panse de l'ours, je signale le lien aussi souvent que l’occasion se présente. Cette fois encore, notre auteur a déniché un article effectivement passionnant sur les vedutistes, ces artistes que je mentionnais l’autre jour dans mon article sur Bobo Ferruzzi. Irina, une amie danoise vivant à Venise, m'a aussi signalé ce texte publié dans la Lettre d'Art-Mémoires. Je cite le maître de la panse de l'ours : "Un article passionnant de Vera Lewijse dans la lettre mensuelle d'Art-Mémoires sur cet art pictural des représentations exactes de la ville de Venise(veduti) dont le grand initiateur fut Canaletto. Clair et lumineux, un article à lire absolument".

posted by lorenzo at 19:05

02 novembre 2005

ALBUM

 
posted by lorenzo at 23:25

La citation du jour


" Tout vote est politique et exprime un choix de société."
Jacques Chirac


Une fois n'est pas coutume, je me permettrai un commentaire de la citation du jour : si seulement cette phrase, le Président l'avait prononcée le soir du 29 mai, reprenant à son compte l'élan gaullien qui devrait aujourd'hui de nouveau placer la France à la tête de l'Europe, la vraie, celle des peuples et des nations... 
posted by lorenzo at 23:07

Tentatives de coup d'Etat sur le Net

Lu dans Libération un article à propos de la main-mise des États-Unis sur Internet devenue globale mais de plus en plus contestée.Les Américains sont les maîtres de l'Internet depuis qu'ils l'ont inventé. «D'un point de vue politique et technologique, ils ont les clés du système, affirme un chercheur. Même s'ils n'ont jamais appuyé sur le bouton, Washington a la possibilité de bloquer le réseau et compte bien conserver ce contrôle total.». Washington a le pouvoir de couper en un instant l'accès à tous les sites de la planète. Et de paralyser ainsi l'ensemble des connexions à son avantage...


posted by lorenzo at 22:56

L'entrée du Grand canal vu du pont de l'Accademia


"Un ciel frais lavé par l'orage et poli par un vent jeune et vif. Chaque brisure se festonne de soleil. La ville paraît prête à accueillir toute occasion de joie. Toute étincelle : la lagune crispée, les feuillages dansants, les vitres."
 Liliana Magrini, Carnet vénitien, 1956

posted by lorenzo at 20:55

Un fils parle de son père

J'ai reçu dans mon courrier informatique ce très beau texte très bien écrit et venu de je ne sais où. Il est d'un certain patrickaquatias. Qui est derrière ce pseudonyme de blog ? Je ne sais pas. Pas plus que je ne sais qui a pu m'adresser ce texte... Mais je vous le livre, simplement parce qu'il est magnifique et que c'est le seul moyen qui m'est donné de rendre hommage à son auteur presque anonyme. 
Et puis, dans quelques jours, le 6 novembre exactement, ce sera le XXVème anniversaire de la disparition de mon père. Je me souviens encore de la dernière fois où je l'ai vu, c'était le soir de mon anniversaire. Il n'allait pas bien. Pour la première fois, lui d'habitude si enjoué au moment des fêtes de famille, semblait las, comme détaché du monde, enfermé dans cette souffrance physique qui ne le lâchait presque plus. Il ne vint pas dîner avec nous. Je pris cela pour de l'humeur. Je sais aujourd'hui que c'était à cause du chagrin : Il sentait que la fin s'approchait et qu'il nous quitterait bientôt. Le lendemain il repartait à l'hôpital. Il avait fait servir du champagne Moët et Chandon, la cuvée Dom Pérignon 1975, ma préférée. Le repas fut délicieux, les cadeaux somptueux. J'avais vingt cinq ans, j'étais égoïste et arrogant. Lui gémissait, affalé sur le canapé du grand salon, expulsant avec hargne sa trop grande souffrance. Je ne compris rien ce soir là. 
Quand, dans la nuit qui précéda sa mort, il me fit demander à l'hôpital, je ne voulus pas y aller. La peur de l'imminente issue finale ? La honte de pleurer devant lui ? La colère de cette séparation, de le voir diminué ? Je ne sais toujours pas. Ce que je sais en revanche c'est combien je regrette de ne pas l'avoir serré dans mes bras une dernière fois, de ne pas avoir reçu son ultime bénédiction. 
Le 6 novembre, quand tout fut consommé, dans la grande maison livrée au silence, après une journée folle de va-et-vient, de visites, d'appels, je me mis au lit. Très tard. Et soudain, je réalisais ce manque définitif. Cette absence douloureuse. Il avait l'habitude le soir, en passant dans le couloir d'éteindre le plafonnier que depuis toujours je laissais allumé. Quand j'entendais ses pas, je lui criais bonne nuit à travers la cloison et, comme un rite, il me répondait à chaque fois. Souvent comme un jeu nous répétions ce dialogue. "bonne nuit, bonne nuit"... Je ne m'étais jamais rendu compte de l'importance de ce petit échange quotidien. En lisant le texte que je publie ci-dessous, tout cela m'est revenu, comme une bouffée de nostalgie en même temps que coulent mes larmes. Un grand vide vraiment, même après un demi-siècle...
Photos du film "Père, Fils" de Aleksandr Sokourov

Mon père, par patrickaquatias
Les silences, ils étaient bien présents tout comme lui. Il fallait entrevoir dans son absence de lui-même parfois un geste sans conséquences, un clin d’œil comme instant de tendresse à demi dévoilé. C'est le soir venu seulement que l'affection se faisait touchante, des moments passés sur le sofa avant de quitter la pièce, je m'en souviens. Les vacances nous allions rejoindre le bord de mer. L'humeur de l'atlantique lui ressemblait tellement, le silence sur la dune, ailleurs les vagues, les gens et nous en retrait. Petite famille tranquille à l'écart des histoires de baigneurs. J'apprenais de lui sans cesse les choses de la vie, les choses utiles. Il savait en d'autres moments nous faire découvrir des lieux, des atmosphères toujours loin de la foule. C'est seul que je tentais de comprendre pourquoi ce silence, ce retranchement, les moments où il aimait être seul. Il y avait une convenance et nous la respections; le laisser dans son silence et ne pas chercher à savoir...

posted by lorenzo at 20:11

Venise, fermentation sublime


"Venise est plus qu'une ville, c'est un état d'esprit, une merveilleuse idée humaine. Une invention géniale. Elle est le refuge du solitaire. Elle sait s'en emparer et le prend dans ses tentacules. On ne rencontre jamais mieux Venise que seul est sans but. Le cafard, la malinconia est un art vénitien. Cet état atroce et merveilleux, le solitaire s'y accroche car il y trouve un délicieux bonheur, une richesse unique. Triste et joyeux simultanément, le malade de Venise s'enrichit d'heures et heures de sensations spécifiques. Il repartira - s'il repart - en paix avec lui même, harmonisé, rédimé, apaisé et riche d'une richesse intérieure très enviable de nos jours."
(in "Venise" par Eric Ollivier et Michel Huriet)




posted by lorenzo at 21:06

01 novembre 2005

Deux novembre

par Paolo Barbaro

Ils sont combles, ces jours-ci, les bateaux pour San Michele, l'Ile des morts : cimetière de Venise, gonflé d'arbres et de tombes jusque sur les eaux. Une île lumineuse et obscure, entre les mouvements continus de la marée et les coups de vent, hantée par les barques funèbres argentées qui foncent avec anges et trompettes. Mais aujourd'hui, il y a trop de gens, nous changeons de direction, nous allons rendre visite aux plus antiques lieux des morts, aux cimetières abandonnés, encore dissimulés dans la cité.
Notre recherche commence un peu au hasard, en tâtonnant : nous savons qu'il y a çà et là des campisanti (cimetière au pluriel). A Venise, prend le sens de place sacrée où coexistaient les vivants et les morts comme dans ces cimetières antiques en Egypte) et des calli dei Morti : certains espaces solitaires à côté des églises, des renflements subits ou des affaissements sur de petites places cachées, sont souvent d'anciens cimetières. De certains, on se souvient, d'autres non; parfois ils surgissent brusquement, avec une terrible évidence, à un pas des carrefours les plus fréquentés. Tant la présence des morts a pénétré pendant des siècles la grande et dense ville des vivants.
Dans ce dédale, la recherche est plus difficile que prévue, l'amalgame vie-mort résiste : il faut dépasser le double silence des pierres encore vivantes et des souvenirs qui s'enfoncent toujours davantage dans le temps. Les lieux existent, mais ils nous échappent, les guides et les cartes parfois ne nous aident en rien. La seule référence précise est très lointaine : une île sur la lagune nord, Sant'Ariano, qui tirait son nom de ces lieux fantomatiques. Le vert de l'île rassemblait tous les fils des labyrinthes que nous recherchons : quand les cimetières de la ville débordaient sous l'effet de la succession des générations ou des tourbillons de la peste, on les vidait et on les déchargeait dans cette île qui, au long des siècles, s'est gonflée en une courte colline. Lesrestes de nos ancêtres se retrouvent sur l'eau en strates régulières. On les découvre sur un bon bout de lagune, mais il semble impossible que si peu de traces soient restées de tant d'histoires, de drames, de folies. De temps en temps, même en pleine ville, resurgissent des restes humains oubliés depuis lors : peut-être ici aussi, quand on traverse ces belles places, marche-t-on sur les lieux des morts, échappés à Sant'Ariano. 
Mais voici un endroit sans équivoque, selon nos cartes : le pont des morts, à San Nicolo dei Mendicoli, l'église la plus ancienne de Venise. Le pont est devant l'église, entre le campanile des temps barbares et l'oratoire raffiné. Le lieu est désert, extraordinairement paisible et légèrement sinistre avec ces orbites creusées que présente le port désarmé. Des bandes de verdure de chaque côté du canal; un portique-crypte émouvant, avec la réunion de restes de tombes, de sculptures rongées. Le campo-santo de San Nicolo se trouvait par là. Deux jeunes s'embrassent passionnément, contre les montants du campanile, avec ce désir ardent de poursuivre la vie, même si l'inscription terrible du cadran solaire là-haut, memento fugis, etc..., ne laisse pas d'issue. Peut-être est-ce, dans l'absolu, le plus beau lieu des morts de Venise fréquenté par quelques vivants; et en même temps le plus incertain : est-il uniquement d'un côté du canal, ou aussi de l'autre ?
Nous cherchons les noms des rues, cela devrait nous aider. Finalement, on découvre quelques traces de lettres noires sur le mur, à l'angle et sous les réverbères ; mais on ne lit plus rien. "Le pont des Morts" est donc devenu, pour qui passe, ignorant, un pur moyen anonyme de franchir le canal.
L'église a été restaurée depuis peu, les noms de rues alentour ont disparu. Qu'est-ce qu'une inscription sur un mur, nous demandons-nous, quand en fait le lieu parle tout seul. Et pourtant les noms donnent une réalité aux choses, l'écriture perpétue la mémoire, la maintient vivante. Et ce sont les rares souvenirs de nos morts les plus lointains, auxquels nous sommes tous apparentés. Là où les noms de leurs lieux ont aussi disparu, les morts sont morts deux fois et à jamais.
Derrière l'église de san Nicolo, nous prenons le pont de la Piova et nous arrivons à l'Angelo Raffaele pour trouver, ainsi que le marquent les cartes, le Campo "derrière le cimetière". L'endroit est à l'écart de toute circulation; ici s'interrompt cette suite intermittente de pas qui, à Venise, ne cesse jamais. Il n'y a qu'un magasin de fleurs, vide, sur toute la place, et il n'y a même pas de fleuriste. Pas une âme, entre ces cubes blancs, en surplomb, de l'église. C'est rare à Venise qu'ils soient aussi blancs et aussi brillants, surréels : plus habités par eux peut-être que par nous. Mais l'inscription "derrière le cimetière", l'énorme inscription blanche et noire, dont nous nous souvenons bien, a été effacée : elle se trouvait là, sur une maison gothique. Une belle couche de peinture rouge-marron, et tout a disparu. Le grand crucifix mural sert en vain de signal : par là, amis, vers les morts. Personne ne le suit plus.
alors nous allons à San Basilio, dans le Campiello, à côté des fameux squeri. Ici, c'est encore plus évident. Les vieilles marques ont été volontairement recouvertes par de nouvelles, le Campiello dei Morti est devenu un quelconque Campiello Sartorio. L'espace en terre battue qui, dans notre mémoire, marquait l'ancien cimetière entre les maisons, a été recouvert d'un vilain pavement; seule la bande de pierre grise est restée, où autrefois les vieux allumaient à cette époque de l'année de petites lumières rouges et vertes...
posted by lorenzo at 19:52

Toussaint 2005

C'est quand même plus agréable de fêter la Toussaint plutôt que cette pseudo réjouissance de Halloween qui n'appartient qu'aux américains. Aujourd'hui Saint-Paul, l'église des dominicains où nous allons le plus souvent, était bondée. Il y a toujours beaucoup de monde pour la Toussaint.

 


Comme l'a dit ce matin le prédicateur : en cette fin d'année liturgique, fêter chacun des 155.000 saints qui peuplent la nuée des témoins et qui sont nos modèles, est comme un commencement. Ce sont des références. Ils sont allés jusqu'au bout d'eux-mêmes au nom de leur foi. Mais je ne veux pas faire de la théologie ici. Juste témoigner de notre joie à tous d'avoir été là, sous ce ciel bleu avec ce soleil automnal incroyablement pur, qui donne ici une lumière qui me rappelle à chaque fois les dimanches ensoleillés de Venise, sur le parvis de San Giorgio, à la sortie de la grand'messe... Les enfants joyeux, les passants tranquilles, et après le recueillement d'une très belle liturgie, la cérémonie du parvis : ce moment sympathique où tous les fidèles se retrouvent pour se saluer, familles d'habitués et amis de passage, touristes entrés par hasard et frères venus du monde entier. 


Jeunes et vieux, tous milieux confondus - encore que Saint-Paul abrite une grande majorité de pratiquants de milieux aisés et traditionnels - Les enfants courent pour défouler leur corps engourdi par une heure de liturgie, les vieillards se chauffent au soleil, les adolescents se retrouvent. Un moment important dans la vie d'une communauté. Puis, après, le retour à travers les ruelles du vieux Bordeaux, les passants qu'on croise et qui répondent au salut des enfants, les rires des petits qui jouent dans les rues désertes, les bonnes odeurs qui sortent des maisons et annoncent un repas de fête, parfois une musique qui s'échappe : une guitare, un piano, la radio. Et les cloches qui sonnent... Plus loin, près du Grand Théatre ravalé comme la plupart des bâtiments du centre, les brasseries qui se remplissent, la queue habituelle devant l'Entrecôte, le doux fumet qui s'échappe des cuisines du Noailles et la vitrine de Cadiot-Badie le confiseur qui attire toujours les enfants avec ses monuments en chocolat et ses boîtes de Tourny, de calissons et de truffes. Et ce ciel d'un bleu limpide... Une bonne journée vraiment.

posted by lorenzo at 13:05