31 juillet 2006

L'art et la manière

C'est ainsi que le chroniqueur de la Nuova Venezia présenta une soirée organisée à l'occasion d'un vernissage à la galerie Graziussi où j'étais employé à l'époque. 

J'y faisais office tour à tour de vendeur, coursier, interprète, chargé des relations publics ou grouillot... Giuliano Graziussi, le propriétaire, autodidacte acariâtre et arrogant, vénitien de pure souche (fils et petit-fils de gondolier) avait le sens des affaires et un flair artistique incroyable. Trop souvent imbibé d'alcool, il a disparu de la scène vénitienne et personne n'a su me dire ce qu'il était devenu. La galerie a disparu au profit du show-room de Matteo Lo Greco dont je vous reparlerai. Je suis resté deux ans dans cette galerie en dépit de la vie infernale que me menait Giuliano. J'y ai appris énormément, parfois à mes dépens. J'y ai aussi rencontré la plupart des artistes avec qui j'entretiens depuis des liens d'amitié. C'est notamment grâce à Giuliano que j'ai connu Arbit Blatas et Regina Reznik.
 
Cet hiver-là, il m'avait chargé de préparer le vernissage de la première exposition d'un jeune sculpteur qu'il avait découvert. Celui-ci, passionné par tout ce qui touchait à la Renaissance, je pensais d'abord prévoir une soirée costumée - le carnaval venait de renaître depuis quelques années à peine - mais je me rabattis finalement sur un dîner dans un restaurant chez qui nous avions nos habitudes derrière le campo San Bartolomeo. Giuliano par je ne sais quel miracle réussissait toujours à faire venir le tout Venise mondain, des arts et la presse. Pendant le vernissage, j'avais demandé à des étudiants de San Sebastiano, mon université, de venir chanter. Avec des amis de la Ca'Foscari et du Conservatoire Benedetto Marcello, ils avaient monté quelques mois auparavant un ensemble vocal de grande qualité. Leur répertoire très éclectique allait du Moyen Age à nos jours. Ils eurent un franc succès et poursuivirent leur prestation par des chansons à boire vénitiennes et... françaises. Les années ont passé et je ne sais même plus leurs noms. Que sont-ils devenus ? Si mes lecteurs vénitiens les reconnaissent, qu'ils n'hésitent pas à me donner leurs coordonnées. Je serai heureux d'avoir de leurs nouvelles !
posted by lorenzo at 21:39

30 juillet 2006

Vivre à Venise

En 1981, le magazine "Connaissance des Arts" publiait un article de Denis Picard illustré par des photographies de Robert Emmet Bright sur la très originale demeure de l'architecte et décorateur italien, alors très en vogue, Piero Pinto. 

En rangeant des papiers, j'ai retrouvé ce texte que je vous livre dans son intégralité. Je ne sais plus si Monsieur Pinto occupe toujours cette chapelle. En tout cas, il avait, outre le bonheur d'occuper un lieu aussi original, la chance d'avoir à deux pas, l'une des meilleures boulangeries de la ville. Les croissants de ce "panificio" étaient délicieux. Si je ne m'abuse, ce local a été remplacé par un bar-restauration rapide. J'habitais à quelques centaines de mètres de là, Calle Navarro, de l'autre côté du canal qui passe aux pieds de la ca'Dario et longe cette délicieuse petite place après la Guggenheim. Un des plus beaux endroits de Venise...
"Venise n'en finit pas de mourir, mais peut-être est-ce là son art de vivre. Une vie que poètes, peintres et cinéastes ont souvent teintée d'une romantique, voire morbide, mélancolie. Incomprehension ? L'esprit populaire lui-même ambigu quand il chante :
O che festa. Oh ! che spectacolo
Che presenta sta laguna
Quando tuto xé silenzioso
Quando sluse in ciel la luna...
Fête nocturne, hommage à la lune, mélopées des gondoliers qui inspirèrent peut-être l’une des plus belles mélodies du Tristan de Wagner, venu lui aussi mourir en ces lieux. L’une des grandes morts de Venise fut la naissance, sous les bottes d’un Bonaparte encore révolutionnaire, d’une éphémère République d’Italie. Point final de la Sérénissime, arrêt de mort aussi pour une part non négligeable du patrimoine immense de la cité : il fut décidé qu’une église suffisait à chaque district de la ville. Les autres, désormais surnuméraires, furent désaffectées, vidées de leurs œuvres d’art et bien souvent démolies. De ce vandalisme fut victime San Vio, une église fondée au Xe siècle et reconstruite au XIVe, connue à divers titres et notamment pour avoir abrité le tombeau de Rosalba Carriera, l’illustre pastelliste du XVIIIe siècle - on peut voir ses œuvres non loin de là, dans les salles de l’Accademia et dans les salons du Palazzo Rezzonico.


A vrai dire, San Vio n’avait pas totalement disparu : quelques éléments architecturaux épars furent récupérés. Et quand de pieux citoyens obtinrent du Vatican la permission d’élever, au fond du Campo San Vio, une petite chapelle de brique rouge en souvenir de la grande église, ces éléments furent réemployés. De style néo-byzantin, ce qui n’avait rien d’étonnant à l’époque (1865) et encore moins en cette ville – pour avoir fait mettre à sac Constantinople, Venise n’en a pas moins recueilli une bonne part de l’héritage de Byzance – cette chapelle connut récemment, comme jadis son aînée, le malheur d’être désaffectée. Mais les temps ont changé : elle ne fut pas détruite, seulement vendue.

Son acquéreur, Piero Pinto, passionné de Venise, s’est trouvé particulièrement heureux de pouvoir résider là, dans le Dorsoduro, entre l’Accademia et la Salute. Situation privilégiée, d’autant que la petite chapelle rouge ouvre côté abside sur un petit jardin secret et, côté porche, sur le noble espace du Campo San Vio. Au bout de ce Campo, le grand canal aligne ses palais fastueux mais aussi, presque en face de la chapelle, la petite maison rouge qui fut l’atelier de Canova avant de devenir le refuge de d’Annunzio. Restaurée, ses murs décapés pour retrouver la décoration de marbres anciens sauvés de San Vio, la maison de curé attenante réaménagée en chambres et salles de bains, la chapelle néo-byzantine est devenue confortable résidence. A l’intérieur se mêlent, en un subtil dosage, trois mondes qui furent complémentaires dans leurs oppositions : Venise bien sûr, mais aussi Byzance-Constantinople, sa rivale chrétienne qu’elle voulut supplanter, et la Turquie islamique de l’Empire ottoman, son ennemi de plusieurs siècles. Plus d’ailleurs par l’ambiance que par les objets. Né en Egypte, le maître des lieux a pourtant hérité de son père une belle collection d’art de l’Islam. Mais ici la "décoration" se fait discrète, par petite stouches. "Un peu de tout" dit modestement Piero Pinto".





















posted by lorenzo at 23:08

29 juillet 2006

Farniente d'estate

Dédié à Agnès Calvy

Quand la douceur de l'air le permet, il n'y a rien de plus agréable que d'aller s'asseoir sur un banc, quelque part au bord de l'eau. Les Zattere, après le pont de San Trovaso, à la hauteur de l'ancien consulat de France (le palais Clari), sont un lieu idéal. Lorsque vous serez à Venise, faites donc comme elle. Prenez un livre captivant, promenez-vous le long des zattere, achetez une glace chez Nico. Un gianduiotto da passagio par exemple. dégustez-le en marchant le long des quais, remplissez vos yeux de toute l'animation du canal de la Giudecca. si vous avez de la chance, la lumière sur les façades en face sera magnifique, les arbres des nombreux jardins qui bordent vous dispenseront une agréable fraîcheur; des enfants vous bousculeront un peu, pris par leurs jeux, les passants vous salueront, quelques touristes regarderont avec envie cette glace que vous dévorez se demandant ce que c'est et comment l'obtenir du vendeur. Passées les arcades de la vieille banque, San Trovaso et son squero à votre droite, voilà la dernière partie des Zattere, le quai est maintenant plus large. Les dalles viennent en partie d'être refaites. Un banc libre. Installez-vous vite et maintenant, prenez le temps. Bonne lecture.
Posted by Picasa © Photographie Umberto Sartory - Droits Réservés.
posted by lorenzo at 01:10

28 juillet 2006

Il marchait seul dans la nuit.

Il marchait seul dans la nuit. Depuis toujours, il aimait arpenter Venise après le coucher du soleil. Un écouteur sur les oreilles, c’était chaque fois la même musique qui l’accompagnait : Vivaldi, le Magnificat et le Gloria. Un enregistrement sublime qu’il ne peut plus entendre sans que résonne dans sa tête le bruit de ses pas sur les dalles des ruelles, sans être pénétré de l’envoûtante odeur de la Cité endormie, ce mélange unique d’air marin, de salpêtre et de bois pourri. Il marchait seul dans la nuit en compagnie de ses rêves. Dans cette ville unique au monde, il savait qu’on ne risque pas de mauvaises rencontres.

Il avait ainsi appris d'instinct à connaître chaque recoin de la ville. Sa première promenade, il l’avait faite, seul déjà, un soir d’août alors qu’il n’avait pa quinze ans. Il demeurait avec ses parents et ses sœurs au Londra, sur la Riva dei Schiavoni, courte étape avant de se rendre en Turquie. Il n’avait pas voulu accompagner sa famille à un concert. Il préférait se promener. Sorti en même temps qu’eux, il choisit d’aller dans l’autre direction, vers les Giardini Reali, derrière la Piazza, le long de cette promenade qui borde le bassin de San Marco, avec les gondoles et les taxis bien alignés devant les balustres en pierre blanche. Le soir toute une foule cosmopolite et élégante s’y rencontre. De mauvais peintres y proposent des portraits à trois sous, des camelots se mêlent aux touristes sous le regard indifférent des nombreux chats qui vivent là depuis toujours. Il avait toujours aimé les chats et surtout ceux de Venise, tantôt faméliques, tantôt plantureux. Ses sœurs se moquaient de lui : il voulait un chaton vénitien comme à Rhodes il voudra un chaton grec. Ce n’était plus un enfant mais ce jeune adolescent restait très jeune dans sa tête. Poète, il rêvait chaque instant de sa vie et sa rencontre avec Venise fut un miracle, une révélation. Il ne devait plus s’en guérir. Jamais. 

La nuit allait être belle. Le soir tombait peu à peu recouvrant d’un voile rose les toits et les façades. Les colonnes de la Piazzetta se dressaient devant lui quand éclatait l'exultavit du Magnificat dans son casque. Il se rêva condottiere dans son retour triomphant d’Orient. Tour à tour prince d’Asie ou riche marchand, il avançait à travers les rues, hors du temps. Fasciné, il marcha plusieurs heures et ne revint dans sa chambre que fort tard dans la nuit. Il s’endormit, rompu, les yeux remplis de toute la beauté dont il s’était imprégné dans cette nuit magique.

Ce plaisir ne l’a jamais plus quitté. Il a grandi, Devenu homme, il a beaucoup voyagé. Nombreux de ses rêves d’enfants ont été trahis, perdus, abandonnés. La vie ne lui a pas toujours été facile, mais il n’a jamais cessé de revenir marcher dans la nuit, à Venise. Et toujours, depuis plus de trente ans, il écoute le même enregistrement (celui de Riccardo Mutti qu'il préfère à toutes les éditions plus récentes ) en errant sur les ponts, dans les rues et les campi de sa ville. Aujourd'hui, lorsqu'il revient à Venise, il se coiffe de ses écouteurs et repart à la conquête de sa ville. A la conquête de ses rêves. Il n'a plus la même énergie qu'autrefois et la fatigue vient plus vite, mais le plaisir demeure comme au premier jour quand, la nuit venue, il se faufile dans le dédale des raccourcis autour du Rialto, derrière le ghetto, derrière l'arsenal ou près de la cathédrale San Pietro avec le cum sancto spiritu. Il termine souvent par le campo San Fantin, sur ce magnifique palcoscenico où, avec le fronton de la Fenice, la tonnelle de la Taverne, les deux puits et les deux églises très noires, on a vite la sensation, surtout tard dans la nuit, quand il n'y a plus personne, d'être sur la scène d'un théatre abandonné. Assis sur les marches du théatre reconstruit, il écoute le hautbois de Gordon Hunt accompagner le merveilleux Domine Deus du Gloria.

posted by lorenzo at 18:03

26 juillet 2006

Réminiscences

En écoutant ce matin, dans l'excellente émission de mon ami Stéphane Grant (et oui, il y a des bordelais de qualité à Paris) sur France Musique, "certains l'aiment tôt", la suite "luciférienne" pour piano de Carl Nielsen, magistralement interprétée par le pianiste norvégien Leiv Ove Andsnes (dont le disque, Horizons, est une merveille !), je songeais aux concerts organisés dans les années 80, chaque mois, à l'Albergo Métropole, sur les Schiavoni. 

Le propriétaire de l'hôtel, il Signor Begiatto, avait un fils musicien qui mourut accidentellement dans je ne sais plus quelle circonstance. A sa mémoire, il organisait chaque année des soirées musicales dans le salon des miroirs du rez-de-chaussée. Pour le jeune étudiant fauché que j'étais, assister à ces concerts était un plaisir : L'entrée sur invitation était libre... Le cadre luxueux avec ces parois de damas rouge et le mobilier typiquement vénitien, les lumières tamisées, les tableaux, tout cela me reposait de mon petit taudis bohème de la calle dell'Aseo. La qualité des interprètes et le choix des programmes étaient un régal et, autre régal, mais au sens propre, une collation était proposée à l’entracte. Prosecco, Pinot Grigio, Bellini servis à volonté par d'impeccables serveurs en veste blanche et le buffet débordait de toasts. 

Musique, bons vins et charcutailles, ces soirées adoucissaient la rigueur de mon quotidien d'alors. Je me revois, souvent assis par terre comme d'autres jeunes, collégiens et étudiants, aux pieds des vieilles dames que nous aimions raccompagner. Nous formions tous un cercle d'habitués, surtout l'hiver quand - à l'époque du moins - les touristes se faisaient enfin rares... Il y eut un soir de novembre un programme de musique contemporaine européenne pour piano et j'entendis pour la première fois cette suite du compositeur danois.

posted by lorenzo at 13:30

25 juillet 2006

Dire non à la violence

Une fois n'est pas coutume, mais le sujet et les circonstances m'ont paru l'exiger : Ci-dessous un billet publié sur un autre blog, Humeurs & Mœurs consacré à l'actualité, la politique et tout ce qui sur cette planète me hérisse et me navre, mais aussi m'enchante et me réjouit. Point de réjouissance hélas en ces temps sombres où les va-t-en guerre se déchaînent et par la peur cherchent à mettre les peuples d'occident du côté de la violence et de la haine. L'histoire de l'Humanité est truffée d'évènements semblables et pourtant, les hommes continuent. Il y a tant d'argent à gagner avec les guerres !
Lorsque les américains ont envahi l'Irak, bien que beaucoup sentaient qu'il fallait en finir avec le régime de Saddam Hussein, une majorité d'hommes et de femmes se sont opposés à ce conflit inégal, injuste et basé sur un mensonge. Le Président Chirac avait joué son rôle en disant non au Président américain. Partout en Italie fleurissait des fanions aux couleurs de l'arc en ciel avec en lettres blanches le mot "PACE". Avec le mot LIBERTÉ, ce mot, PACE, PAIX, PEACE, SHALOM, ASSALAAM, PAX est l'un des plus beaux du vocabulaire humain.
Combien faudra-t-il de familles dévastées, d'innocents massacrés, d'enfants abandonnés, de terres violées pour que l'homme, qu'il soit américain, israélien, syrien, russe ou tchadien comprenne que, partout, à tout moment de l'histoire de l'Humanité, les guerres n'ont jamais servi que l'intérêt de quelques uns déjà nantis, à l'abri et sans scrupule. Comment continuer de tolérer les larmes des enfants devant le cadavre de leur père, les cris d'une mère devant les restes déchiquetés de ses fils, les vieillards devant leurs maisons et leurs terres dévastées ?
Qui se lèvera pour maudire ces états-majors qui décident de transformer le monde en enfer ? Qui se lèvera pour que les enfants partout sur cette terre retrouvent le goût de rire et la joie de vivre ? Quand le "plus jamais ça" répété par les leaders du monde en 1945 retentira-t-il comme un leitmotiv universel, une loi incontournable ? Quand ? Si seulement nous étions certains que le Hezbollah va être écrasé et avec lui ce terrorisme aveugle et sans espoir, si seulement nous étions sûrs que Tsahal est le bras de Dieu pour étouffer à tout jamais ces remugles de bestialités et de barbarismes... Mais la haine que soulève ces affrontements s'estompera-t-elle un jour ? La colombe de Noé reviendra-t-elle un jour se poser sur l'arche de la paix en Terre d'Orient ?
 


2 commentaires:

Anonyme a dit…
vero, viva la pace e la libertà !
fif a dit…
Quand on se demande si les états-uniens sont tous d'accord avec cette occupation, on se rappelle que l'argument massue qui les convainct est qu'il fallait combattre les auteurs des atrocités de sept 2001 et leurs alliés dans le monde. Or, fin 2006, on a un bilan de victimes depuis cette intervention contre l'avis des nations unies qui se chiffre à des milliers de victimes, lui aussi, et en particulier bientôt à un nombre de tués de leur nationalité équivalent à celui des victimes du 09-11: loin de représenter une solution efficace et durable, la situation nous conduit à observer que le nombre de tués de ce puissant pays aura désormais doublé, entre ceux de 2001 et ceux morts en terre d'orient. Et ces derniers seront désormais plus nombreux. Quel est l'enjeu? Pas celui annoncé, puisque ces morts sont surtout pour les intérêts financiers liés à la maîtrise de la production pétrolifère, fléau de notre temps, à exploiter jusqu'au dernier baril...
posted by lorenzo at 22:50

24 juillet 2006

L'affaire du Lavena : suite (sans fin)...

La musique... ne change pas. Mais l'orchestre trop "bruyant" du Cafè Lavena sur la piazza est plus vivant que jamais. Le verdict est tombé, la loi appliquée mais s'il n'a plus le droit de jouer à l'emplacement précédent clos par des scellés, personne ne lui a interdit de jouer... 

Ainsi les musiciens qui depuis des années perturbent le quotidien de la signora Paola Cazzavillan, propriétaire de la bijouterie-horlogerie voisine se sont contentés de se déplacer quelques mètres plus loin, contre le podium en fait et cela fait davantage de bruit... Mais personne ne commente l'évènement chez Lavena. Comme le dit le Gazzettino de ce matin "le bocche sono tutte cucite" (toutes les bouches sont cousues). Giovanni Rei, un jeune neveu du propriétaire  aurait aimé dire son point de vue mais s'est fait vite remettre vertement à sa place par son oncle... Les touristes sont toujours là et les consommations vont bon train... La bijoutière elle, a précisé simplement (et gentiment) aux journalistes que le désagrément sonore était pire maintenant car sur l'estrade au moins, les sons étaient étouffés par le velum et les tentures... Voilà une querelle qui promet de durer, un peu dans le genre Don Camillo et Peppone... 

posted by lorenzo at 19:22

23 juillet 2006

A Venise aussi !

A Venise aussi les services publics sont sur les dents, l'alerte a été donnée ce matin : plus de 40° attendus au plus chaud du jour. Une aubaine pour les vendeurs d'eau glacée, de granita et de fruits frais ! Mais les dalles des rues seront bouillantes et la ville une étuve. Il restera pour ceux qui peuvent se déplacer à se ruer au Lido. Les monotave et les vaporetti vont être pris d'assaut !
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Vue originale des capanne du Lido
(les cabines de plage des grands hôtels).
 
posted by lorenzo at 08:30

22 juillet 2006

Brèves, Nouvelles & Ragots

Plus d'orchestre pour le Lavena
C'est confirmé par le Tribunal, le Café Lavena n'a plus le droit de faire jouer son orchestre sur la Piazza. C'est ce qu'a décidé un jugé après une procédure de plus de 10 ans. En effet, en 1994, la signora Cazzazillan, propriétaire de la boutique d'horlogerie qui est située juste derrière le podium de l'orchestre avait déposé une plainte. Non pas tant parce que cette construction était préjudiciable pour son commerce mais bien plutôt parce que les scies interprétées quinze heures sur vingt quatre par le petit orchestre lui causaient un dommage nerveux de première gravité... Elle eut gain de cause assez rapidement, obtenant que l'estrade soit placée devant l'entrée du bar. Mais le propriétaire de Lavena n'en fit rien, alors les carabiniers ont posé mercredi les scellés sur l'estrade. Plus de musique donc pour ce prestigieux café fondé en 1750 et qui fut très fréquenté par Wagner, Liszt, d'Annunzio et tant d'autres. Un évènement après 160 ans de présence musicale (le premier orchestre se produisit au Lavena sous l'occupation autrichienne) qui n'était pas la pire de la place !
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Pierre Cardin au secours de Venise
Après des années d'abandon, un des lieux les plus dégradés de Venise, patrie des immondices et royaume des rats, va bientôt revivre grâce à Pierre Cardin et à son neveu Rodrigo. Depuis une semaine en fait, les travaux de restructuration du "Sotoportego de la siora Bettina", qui relie le campo San Cassiano au campo Santa Maria Mater Domini, dans le quartier de Santa Croce, non loin du palais que le couturier possède, ont commencé. Cette rénovation est entièrement financée par Pierre Cardin, né en 1922 à Venise, avec la collaboration de Rodrigo Designer pour l'éclairage et la société locale Bolzonella, sous la direction de l'architecte Pier Giorgio Rizzo. Les travaux comportent notamment la rénovation de la Trattoria Nono Risorto et le plafond du sottoportego.
Pour la réouverture, le couturier a promis une surprise. "En fait, nous sommes en train de penser à un évènement original" explique Rodrigo, "cela se fera avec Nono Risorto, et c'est pour la mi-septembre... C'est la première fois qu'un particulier décide de prendre à sa charge la rénovation d'une partie de Venise, et nous espérons que cette initiative donnera des idées aux autres amoureux de Venise". Que le ciel l'entende. Si les vénitiens avaient tous continué de participer à l'entretien de leur ville comme la République les y obligeait jusqu'en 1790, tant de déboires auraient pu, sans doute aucun, être évités. Les riverains des canaux par exemple étaient tenus de participer à leur nettoyage une fois l'an et un devant de porte non nettoyé était puni par de sévères amendes...
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Pauly reste à Saint Marc
La célèbre verrerie "Pauly & Co" ne disparaitra pas de San Marco grâce à l'intervention de quatre concurrents qui vont ainsi permettre que demeure à Venise la très importante collection historique de la maison, après bien des rumeurs sur la fermeture pure et simple de l'entreprise et la dispersion de ses stocks. En effet, comme partout ailleurs dans le monde l'imbécile ultra-libéralisme risquait de sévir après l'acquisition par une société immobilière romaine des bâtiments de la plus que centenaire maison Pauly.
Les sauveurs de la célèbre marque sont des verriers opérant depuis plus de 30 ans. Les sociétés Palazzo Bianca Cappello, Pauly srl, héritiers de l'antique savoir-faire né en 1866, et les entreprises Ferro & Lazzarini srl, Laguna Murano Glass srl, Vecchia Murano srl et la Galleria San Marco srl ont ainsi trouvé un accord qui permettra à la marque "Pauly & C.V.M" de continuer à exister et être commercialisée. Conservatyion du savoir-faire et des modèles exclusifs mais aussi développement commercial. Les pièces les plus significatives de la collection Pauly vont être exposées dans différents lieux de la ville en attendant que puisse s'ouvrir le musée prévu au rez de chaussée du palazzo Trevisan Cappello, au pont della Canonica (situé derrière la basilique). Cet accord permet de combler un vide ressenti depuis longtemps dans l'environnement de Saint Marc : enfin une structure culturelle de qualité consacrée au verre dans le centre historique. Ferro & Lazzarini, situés sur la fondamenta Navagero à Murano, exposent en attendant les prototypes des verres modern'style produits dans les années 1890-1910 par les établissements Pauly pour les familles royales d'Italie, de Russie, du Maroc, d'Egypte et les créations commandées par les famille Agnelli, Pirelli ou Crespi. .. Quelques reproductions seront bientôt commercialisées par la Verrerie Eugenio Ferro. "Mais le plus important" disent avec orgueil les signataires, "c'est qu'une marque aussi célèbre que Pauly ne disparaisse pas de Venise". Jusqu'à ces derniers jours, il n'y avait rien de moins sûr...

posted by lorenzo at 21:25