01 janvier 2007

Premier jour...

Frisquet ce matin ici. A peine 5° au thermomètre de la fenêtre. Les toits étaient blancs à l’aube. Le ciel est gris avec des nuances de rose. Rien de terrible. Pourtant le ciel parait bleu à l’horizon. La pluie qui tombe ne parviendra pas à nous déprimer. C’est le premier jour de l’année et Venise s’éveille doucement.
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Dans la rue, les bruits commencent à se faire plus denses. Les passants échangent leurs vœux, des touristes cherchent leur chemin. Les vitrines de la librairie sont toutes illuminées, comme un souvenir des fêtes déjà terminées. Un autre capodanno passé. Que sera 2007 ? Constance m’a réveillé ce matin en me disant : "papa, plus que 359 jours et c’est Noël!". J’aime cet esprit ("de Noël"aurait dit Charles Dickens) qui ne veut voir des choses que le bon côté, sans tomber jamais dans la guimauve et le mièvre de midinettes. Cette petite est très profonde. Venise la transcende : Elle semble totalement épanouie quand elle est ici. Son frère et le reste de la fratrie aussi d’ailleurs. Ma tribu vibre autant que moi au rythme de cette cité unique et nous ne sommes jamais aussi bien que lorsque nous poussons la porte de notre petite maison et franchissons ce seuil comme un havre espéré, désiré à chacune de nos absences.
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Giuseppe Faggiotto, le marchand de chocolat de Pordenone installé sur la Fondamenta di San Trovaso est en train de me faire aimer le chocolat noir. Mais le gianduiotto garde une place de choix pour mes papilles. Grignoter ces délicieux chocolats au praliné avec un macchiatto sur les Zattere, les pieds bien au chaud dans de bonnes chaussures, à l’abri du vent froid sous un parasol de Chez Nico... comment nier l’existence du paradis et de la Divine Providence ?
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Hélas les horreurs du monde nous rattrapent, la politique française apporte une revanche aux italiens vexés du mauvais exemple qu’ils nous ont montré pendant les sombres années du règne berlusconien, la pendaison de Saddam Hussein quand le monde entier récuse la peine de mort, les dures vérités de Syriana, ce film de Clooney vu hier soir en DVD… Mais qu’y pouvons-nous ?  Les hommes n’apprennent jamais rien et l’histoire comme le dit Antonio Tabucchi ("Au pas de l'oie", Le Seuil) n’a pas beaucoup d’imagination, tout recommence toujours. Rien de nouveau même sous le soleil de Venise. Les patriciens de la Sérénissime voyaient déjà le gouvernement comme nos politiques aujourd’hui. Coupés du monde et de la réalité, eux au moins avaient les masques pour se faufiler parmi le peuple et s’imprégner des rêves et des désirs. Du commun. Tant qu’elle a su innover, son élite s’est perpétuée. Et son univers aussi.

Ne voyez aucun parallèle avec notre monde dans ce que j’écris là. Ratiocinations d’un vieux ronchon. Mais Venise est belle même avec un ciel gris et cette pluie glacée. J’ai vu au loin le bleu du ciel, il fera peut-être beau cet après-midi et nous irons à Castello voir des amis. Nous ferons une halte au Café du Paradis, là où la vue sur le bassin de San Marco est la plus belle. Nous y reviendrons au printemps, quand la glycine sera en fleur. Voir San Giorgio, la Pointe de la Douane et San Marco entre les grappes parfumées est un grand moment d’émotion que nous ne manquons jamais. !
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Les photos sont de Pupetto dont je recommande le blog.


TraMeZziniMag
souhaite à ses lecteurs une très Bonne Année !
à Venise, à Bordeaux et ailleurs dans le monde :
Que 2007 soit une année de paix et de joie !

30 décembre 2006

35.000 invités attendus sur la Piazza pour accueillir la nouvelle année




Massimo Cacciari accueillera en parfait maître de maison, les 35.000 personnes attendues sur la Piazza et la Piazzetta, pour célébrer le nouvel an avec le splendide feu d'artifice que les vénitiens savent organiser depuis près de mille ans à l'instar des chinois de l'Empire Céleste.
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Vaporetti, trains et bus sur la terre ferme sont prévus toute la nuit pour permettre à tous les vénitiens de se rendre à la fête. Si le temps le permet car on annonçait aujourd'hui une journée et une soirée assez pluvieuse pour terminer l'année. Tiré depuis des barges devant le palais des Doges, le spectacle devrait être cette année encore magnifique. En tout cas, il ne fait pas froid et un petit air printanier souffle ici. Des amis suédois ne nous disaient-ils pas que chez eux les prairies sont vertes comme au printemps... A Bordeaux, l'autre jour, juste avant Noël, tout était gelé et un brouillard givrant recouvrait tout d'un voile de glace comme dans le Docteur Jivago ! Réchauffement, pollution, modifications atmosphérique... cela n'augure rien de bon mais les hommes vont bien se réveiller et faire ce qu'il faut pour éviter de totalement pourrir cette planète au nom du rendement et de l'efficacité.
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Savez vous que le Tribunal International chargé des délits contre l'environnement et le patrimoine aura son siège à Venise ? Rien de plus normal. Venise est un haut-lieu culturel, un carrefour, ce peut être aussi un laboratoire où les techniques modernes les plus efficaces sont mises en oeuvre pour sauver ce morceau fondamental du patrimoine de l'humanité. Des savants du monde entier se penchent sur la Sérénissime, mais n'est il pas trop tard ? Les effets du réchauffement tel que les présentent Al Gore dans son film efficacement hollywoodien ne vouent-ils pas Venise à finir noyée sous quinze mètres d'eau, comme des centaines de milliers de kilomètres de terres situées en bor d'océan ? En attendant, préservons ce qui peut être préservé et soyons intraitables avec tous ceux qui polluent, saccagent et consomment consciemment ou inconsciemment notre ville !

26 décembre 2006

COUPS DE CŒUR N°12

Bien que Noël soit passé, il reste encore une chance de recevoir le cadeau que vous espérez avec les Étrennes dans quelques jours et puis le sac de la Befana qui portera aux petits italiens dans la nuit qui précède l’Épiphanie leurs cadeaux... Babo Natale est parti se reposer. La sorcière est en chemin pour punir les méchants et récompenser ceux qui ont été sages. Demandez-lui quelques uns de ces livres ou disques que j'ai eu la joie de découvrir sous le sapin, vous ne serez pas déçu ! Et Bonnes Fêtes encore une fois.
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Delitto al casin dei nobili
Alda Monico
Corbaccio Ed.
Un roman pour les vacances à déguster bien au chaud les pieds devant la cheminée. Cela se passe à Venise, à la grande époque de la Sérénissime. Un duc et son ami patricien vénitien assistent à un grand bal dans un de ces casini (casino au pluriel) où la noblesse se retrouvait pour danser, jouer et aimer. Un peu trop de vin, de la légèreté et c'est le duel assuré pour des dames offensées. On ne plaisantait pas à l'époque avec l'honneur. Malheureusement un courant d'air soufflera toutes les chandelles. Triste hasard : quand la lumière revient, le duc est retrouvé mort, assassiné. Qui a fait le coup ? Modesta Michiel ou Veronica Franco, les belles courtisanes si cultivées ou bien les jeunes patriciens Marco Giustinian et Zorzi Contarini, qui avaient pris leur défense ? Drame ? Comédie ? Une sorte de romain policier à la Agatha Christie version vénitienne. Le plus dans ce petit ouvrage, c'est l'incursion dans les cuisines de la Venise d'autrefois : le livre se termine avec un appendice culinaire rempli de recettes inédites. Un régal vous dis-je !
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L'histoire de Venise vue par les peintres
G. Lobrichon
Citadelles & Mazenod.
L'histoire de Venise se lit dans la peinture. La cité est née et s'est imposée dès le Moyen Age. C'est au IXème siècle que ses bateaux rapportent d'Alexandrie les restes de Marc l’Évangéliste en l'honneur de qui est édifiée la basilique San Marco. Puis la victoire de Chioggia installe pour longtemps une prééminence incontestée et tranquille de la Sérénissime. Le siècle des Lumières verra fleurir au milieu des artistes, poètes et dramaturges comme la Renaissance avait accueilli musiciens et architectes. Premier Etat moderne occidental, la puissante République survit aux grandes catastrophes européennes jusqu'à la perte de sa liberté quand l'immonde Bonaparte, puis les Autrichiens, et enfin l'Unité italienne s'imposent à elle... Meurt le temps de la splendeur et disparaissent les défis. La République s'est éteinte après avoir éclairé pendant dix siècles l'histoire de l'art de l'Europe mais son ciel en a été pour toujours illuminé. Car l'âge d'or historique de Venise a correspondu, comme nulle part ailleurs, à une intense création artistique. A ses armateurs maîtres de la Méditerranée, à ses marchands qui tiennent le commerce européen répondent les œuvres de Carpaccio, Bellini, Véronèse, Le Tintoret, Giorgione, Titien qui célèbrent son éclat et ses victoires, les miracles architecturaux de Sansovino, de Longhena et de Palladio. La "Ville miraculeuse" chantée par Pétrarque, la Venise de Longhi, de Canaletto, de Tiepolo et de Guardi ne s'évanouit que doucement, ombre d'une splendeur devenue exsangue, comme la mémoire de ses rêves d'une République idéale. Quand son pouvoir s'efface, c'est l'Europe qui accourt à ce rendez-vous privilégié où se succèdent Mozart, Goethe, lord Byron, Richard Wagner, Marcel Proust et Thomas Mann. La disparition des peintres officiels fait place aux Delacroix, Turner, Renoir, Monet, Ziem, Sargent qui disent à leur tour l'incomparable éclat qui ne s'éteint jamais et comprennent aussi qu'on ne naît pas Vénitien, on le devient. Venise raconte désormais son histoire dans une galerie d'images vivantes qu'ont fixées les plus grands artistes qu'elle a inspirés. Un superbe livre d’étrennes et bien plus qu'un joli "coffee table book".
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Golden Classics
Julius La Rosa
EMI
Parmi les nombreux crooners que l'Amérique a donné au monde, nombreux sont ceux qui venaient d'Italie, Sinatra, Dean Martin en sont les plus célèbres représentants. Mais connaissez-vous Julius La Rosa qui, sauf erreur, vit toujours quelque part en Californie. Assez connu et apprécié dans les années 50, il est à l'origine d'airs fameux que ses confrères ont repris. A Venise, les gondoliers connaissent toutes ses chansons "italiennes". Je l'ai découvert un soir d'hiver dans un petit bar de Sta Margherita où je me réfugiais pour réviser mes cours, bien au chaud. Un régal : ni trop sucré, ni trop explosif. La véritable "cool music".

24 décembre 2006

Venise accueille l'hiver

Quand l'hiver vient, la magie de Venise se fait encore plus grande et délicieux les moments qu'elle sait offrir à ses fidèles qui osent s'aventurer dans le dédale de la cité, la nuit, le matin, le jour. Bientôt la neige recouvrira la ville, la transformant une fois encore en un rêve où tout parait ouaté, trop pur trop beau pour être réellement vrai... Oui Venise en hiver aussi est la plus belle. Venez, vous comprendrez. Joyeux Noël à tous.
Auguri a tutti
per un sereno Natale

23 décembre 2006

Petit peuple de Venise au quotidien

A Venise, il y a les touristes. Il y a aussi les marchands ambulants (vénitiens) et les marchands clandestins (africains). Il y a les mendiants venus de Yougoslavie, de Bulgarie ou d'Albanie. Il y a les vénitiens, des gens comme vous et moi, qui vaquent à leurs occupations. Comme vous et moi. Chaque jour. Mais comme Venise n'est pas une ville comme les autres, les vénitiens ne sont pas toujours comme les autres. Pas comme vous et moi. Vous ne me croyez pas ? en voici pourtant quelques exemples.
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Maître Pigeon s'en allant de bon matin quérir quelques grains pour sa famille, rencontra en chemin Dame Mouette, qui marchait fièrement près du pont. Maître Pigeon n'en menait pas large, la mouette carnivore raffole de la chair de pigeon. Cela la change des poissons qui ont un drôle de goût ces temps-ci dans la lagune. Heureusement pour notre pleutre, la dame était perdue dans ses pensées. Elle allait au marché. On lui avait parlé d'un arrivage fort bien achalandé de crevettes et autres mollusques..
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On rencontre à Venise de drôles d'énergumènes.
On les croit déguisés, ils sont pourtant eux-mêmes...
Bel oiseau au long cou ! Héron ou cigogne ?
L'un des deux sans un doute, incognito, au soleil de midi,
en attendant de quoi apaiser son furieux appétit.
L'air de la ville, le ciel si bleu, ce vent si doux...
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Raminagrobis, ancien condottiere au cœur noble est aujourd'hui retiré des affaires. Il grossit doucement. oh pardon, je voulais dire, il vieillit doucement. Ses journées il les passe au soleil sur un banc, tout près du porche de sa noble demeure. D'un œil il repère le touriste agaçant qui voudrait bien lui faire mille amabilités. Si encore il avait une friandise, une jolie sardine, un morceau de pâté. L'étranger va lui tirer le portrait et puis en braillant, bruyamment s'éloigner. Notre fier soldat n'aura pas bougé une moustache. Un moineau plus tard peut-être fera les frais de sa méchante humeur. Comment accepter sans s'énerver d'être sans cesse dérangé pendant la sieste ?
. ...Mon ami Isidorio est du quartier la plus grande commère. Saviez-vous qu'untel est rentré à pas d'heure ? Le maître de Fido avait bu hier au soir ! La fille de l'épicier est rentrée en retard. Son soupirant l'accompagnait, ils sont restés bien longtemps sous le porche, dans le noir. Isidorio lui n'a pas le droit de sortir seul. En attendant le retour de sa maîtresse, il surveille la maison et puis aussi les environs.

15 décembre 2006

Itinéraires choisis pour un petit séjour entre amis (I)

Irène, une vieille amie autrichienne qui vit en Belgique, m'écrit pour me demander ce que je proposerai à un petit groupe qui désire se rendre à Venise pour la première fois dans les prochaines semaines. Mettre sur pied un programme de quatre à cinq jours pour qu'ils puissent voir ce qu'il y a de mieux tout en sortant des sentiers battus. Difficile comme toujours surtout quand on se réfère au proverbe qui dit qu'à Venise... on ne peut séjourner "que trois jours ou trois ans" !
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Tout d'abord, j'ai logé mes visiteurs inconnus (encore que je sache maintenant qu'ils sont quatre enseignants de l'Université Libre de Bruxelles et deux d'entre eux mèdecins) à la Pensione Accademia, pour faire classique et pratique. J'avais aussi la possibilité de les installer à la Locanda Montin, classique encore. Dommage que la Ca'Frollo n'ait jamais rouvert ses portes ( je vous ai parlé du prix de fou auquel elle s'est vendue ). 
 
Le petit groupe arrive donc par le train du matin. Il est un peu plus de 8h45. Pour les accueillir à Sta Lucia, un pétit déjeuner a été commandé à la buvette de la gare. On y trouve un délicieux cappuccino et de bons croissants toujours très frais. Une spremuta d'orange bien fraîche égaiera le tout. Un conseil au passage, ne vous laissez pas tenter par la colazione proposée sur la carte. Si les boissons chaudes sont bonnes, le reste n'est pas digne de votre arrivée triomphale à Venise. On se croirait dans ces misérables voitures-bars qu'on nous inflige sur les trains français : pain blanc industriel sous cellophane, beurre et confitures industrielles. Bref rien de passionnant. Un bon cappuccino agrémenté d'une "brioche" comme disent les vieux vénitiens, et vous êtes prêts à affronter le choc esthétique qui vous attend sur le parvis de la gare.
 
Après les présentations, le temps pour nos hôtes de se remettre des vingt deux heures de roulis et de tangage, ce petit déjeuner est toujours le bienvenu. Comme toujours, pleins d'impatience, il y en aura qui se seront déjà levés, qui seront partis à la découverte des alentours de la gare. Abasourdis, ébahis, la plupart du temps ils reviennent vers le groupe avec un sourire niais aux lèvres comme s'ils avaient aperçu un autre monde. Peu demeurent insensibles au spectacle qui s'offre à eux.
 
Départ en vaporetto car à Venise il faut faire comme les vénitiens pour paraphraser un proverbe anglais. Le taxi est pratique mais coûteux. Il faut le prendre ne serait ce que pour le plaisir d'aller sur la lagune avec l'impression d'être dans une Rolls. Le vaporetto donc pour se mêler tout de suite à la foule. Arrêt Accademia. Quelques centaines de mètres à pied et voilà la pensione. Accueil. Présentations. Tout ce petit monde part à la découverte des chambres.. Rendez-vous dans le hall ou dans le jardin, selon le temps dans une heure. Cela me laisse le temps de repartir à la maison pour nourrir le chat et sortir le chien si personne n'est encore réveillé.
 
Premier jour : Promenade à pied vers San Marco. En passant par Sto Stefano, la Fenice, la calle del XXII Marzo, San Moïse. Déjeuner dans une trattoria ou un petit restaurant casalinga des environs. J'aime bien par exemple l'Osteria ai Assassini ou à la Trattoria Da Carla. Rythme de sénateur aux champs pour commencer en douceur et permettre à nos hôtes de s'imbiber de l'atmosphère de la ville.
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(à suivre.)

14 décembre 2006

HLM et vacances aux Maldives

Polémique aujourd'hui dans les bars et sur les campi. Le Gazzettino se fait écho du mécontentement de la population devant ce qui semble pour beaucoup être un abus inacceptable en ces temps de restriction et de crainte devant la précarité ambiante. En effet, la tradition venue du temps de la République, de loger quasiment aux frais de l’État (aujourd'hui de la Commune) les gondoliers et leurs familles, dans des appartements sociaux (l'équivalent italien de nos HLM) est très contestée. Bien sur devant le manque de logements disponibles et le nombre incroyable de demandes de la part de familles incapables de se loger par le biais du parc immobilier privé, cet avantage exorbitant est d'autant plus inacceptable que tout le monde sait à Venise combien gagne en moyenne un pauvre gondolier. Bien entendu il faut payer la part due à la confraternité des gondoliers, sorte de syndicat professionnel en même temps que mutuelle d'entraide et de soutien. L'entretien de la gondole coûte cher et la vie est ma foi difficile aussi pour ces messieurs. Mais là où l'inacceptable semble atteint c'est lorsqu'on s'est aperçu que la majorité de ces rameurs d’État, largement subventionnés et logés quasiment gratis, peuvent se permettre de longues et luxueuses vacances... aux Maldives. Bref, polémique et engueulades retentissent depuis quelques jours entre les vénitiens mal logés et leurs concitoyens gondoliers. Affaire à suivre.

13 décembre 2006

Le petit peuple des ruelles et des campi

Maîtres des lieux jamais contestés, moins nombreux qu'autrefois, ils règnent sur la ville. Laissant aux pigeons qu'ils trouvent vulgaires et indigestes la piazza et ses environs, ils occupent tout les reste de la cité sous la protection de leur grand frère, le lion de Saint Marc. Noblesse oblige, ils descendent de ces patriciens à la fourrure fauve ou grise, qui sauvèrent la Sérénissime de la peste et changèrent ainsi la face du monde. Ils gardent dans leur allure nonchalante, le souvenir d'avoir été des princes redoutés et de fiers combattants. Témoins et mémoire vivante d'une époque où comme en Égypte leurs lointains parents, ils étaient à Venise protégé et adulés.


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3 commentaires:


Véronique a dit…
joli montage du petit peuple félin. Bravo pour votre blog Lorenzo
Coyote a dit…
Bravo pour votre blog.... Sur le mien, plus modeste et moins talentueux, j'avais publié aussi un petit article sur les chats vénitiens : http://boaretto.unblog.fr/soriano-le-chat-de-venise/ Claudio
  
Lorenzo a dit…
Merci beaucoup Claudio. j'ai à mon tour été faire un tour chez vous !