01 novembre 2007

Bribes d'un quotidien ordinaire

TraMeZziniMag s'en fait souvent le porte-parole de cette Venise au quotidien, éloignée des foules bruyantes qui arpentent la ville de la Ferrovia à San Marco en passant par le pont du Rialto. Ailleurs, il y a la vraie vie, les amis qu'on rencontre, les voisins, les enfants, les anonymes, ceux qui travaillent, ceux qui se promènent. C'est cette Venise là qui se montre dans ces images. Sans prétention.

2 commentaires:

venise86 a dit…
Et c'est cette Venise là que j'aime... Certains me disent.. mais l'on trouve cela dans toutes les villes du monde... mais pour moi ce n'est pas vrai... et je ne sais pas l'expliquer... C'est peut-être qu'ici, l'homme est la seule mesure, et que tout le reste est a cette mesure... Bonne journée
Anonyme a dit…
c'est cette Venise là qui me manque et que j'ai hâte de retrouver ! ;-)(meno male, fra poco... )

31 octobre 2007

Voulez-vous visiter la Fenice ?

Depuis la reconstruction, il y a les zélateurs et les critiques acerbes du nouveau théâtre, ombre rutilante de l'original. La patine manque encore mais ce n'est pas une raison pour ne pas profiter des visites organisées par la Municipalité.
 
La salle est identique à ce qu'elle fut avant le terrible incendie de 1996 qui détruisit l'ensemble des bâtiments et faillit embraser tout un quartier de Venise. Mais les décorations en carton bouilli ont été reconstituées en résine ininflammable et les marbres remplacés par des céramiques vernies dans la masse qui brillent trop. Tout y fait très neuf. 
 
Ce n'est pas une raison pour ne pas profiter de la visite guidée que propose, en cinq langues, l'association HelloVenezia. Vous partirez à la découverte de ce que l'on ne voit généralement pas : les coulisses, la mécanique de scène, les studios, les ateliers, les loges. Vous vous promènerez des salons aux greniers et on vous racontera l'histoire fabuleuse du théâtre, des origines jusqu'au terrible 24 janvier 1996. 
 
Vous pouvez réserver par téléphone auprès du Call Center HelloVenezia, au 041.24.24 ou bien à directement la billetterie de la Fenice ou encore dans les points de vente Vela
 

XXIIe Marathon de Venise 2007 : la victoire aux kenyans !



Incontestable domination du Kenya sur cette 22ème édition du marathon de Venise, avec la victoire de Jonathan Kosgei et de Lenah Cheruiyot déjà gagnants en 2006. Parmi les autres participants, des filles et des garçons venus du monde entier pour cette course partie de Strà pour se terminer sur la Piazza San Marco, au milieu d'une foule de spectateurs très attentifs en dépit d'un temps relativement maussade. Mais le soleil s'était levé pour acclamer les vainqueurs, harassés mais fiers d'avoir battu les records des années passées, dans une ambiance festive très appréciée des participants et du public. Comme toujours à Venise !

Vision ordinaire de Venise


 
"Ce que j'aime à Venise" me disait un jour mon fils "c'est que tout un tas de choses qui pourraient surprendre ailleurs, semblent ici normales". Cette constatation d'un enfant observateur - il devait avoir huit ou neuf ans - m'a toujours paru pertinente et c'est je crois l'une des raisons presque insidieuses qui nous pousse à tant aimer cette ville. Enlevés les façades somptueuses, la magie des canaux, les petits ponts, la lumière, ce sont les mille petits riens du quotidien qui nous assaillent comme autant de scènes toujours surprenantes, toujours nouvelles. Le transport des marchandises, les lourdes barques chargées de fruits et de légumes qui arrivent des îles de la lagune, les corbillards qui glissent dignement sur un canal éloigné, les livreurs de pain, les passants qui font leurs courses et bavardent entre voisins... Tout concourt à ce charme qui nous prend et ne nous lâche plus. Non vraiment à Venise, et tant pis si j'énonce une évidence, la vie ordinaire n'est pas, ne sera jamais pareille à la vie d'ailleurs. C'est cette différence là qu'il faut protéger et maintenir, ne trouvez-vous pas ?

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5 commentaires:

Anonyme a dit…
je suis devenue addict de ce site tellement il est agréable! Dites-moi, auriez-vous une idée d'un éditeur qui serait intéressé par un livre de photos sur Venise? Mais pas genre cartes postales : une vision différente... graphique...
Venise86 a dit…
Tu as pu constater que c'est cette Venise là que j'aime et c'est là et sur ma colline de Dordogne, que je me sens "à la maison"... Bonne soirée
Anonyme a dit…
Cher Lorenzo,
à vous lire depuis un mois, je deviens moi aussi addict de votre blog et la nostalgie vénitienne déjà si grande n'en est que décuplée... à lire quelques commentaires, je me rends compte que nous sommes nombreux à nous retrouver dans votre blog et à venir y chercher des images vénitiennes autant qu'un dialogue. Ne seriez-vous pas tenté par la création d'un forum vénitien ? Je n'en ai, pour ma part, pas les capacités techniques (je ne peux pas me connecter en semaine et ne pourrai gérer un forum).
C'est juste une idée comme cela, j'espère qu'elle fleurira un jour, je serai parmi les fidèles.
Choubine a dit…
Et les enfants qui soufflent des bulles de savon sur le campo Santa Margherita ou qui jouent dans le sable, au pied des arbres; les petites filles avec leurs poupées et leurs poussettes, devant le Colleoni; les petits garçons avec leurs ballons de soccer, contre les murs des églises... Les drames des petits qui ne veulent pas rentrer, le bonheur des gens âgés qui se retrouvent sur leur banc habituel, à regarder la vie autour d'eux, à faire partie de la vie de tout le monde au lieu d'être parqués ailleurs...
http://www.blogger.com/profile/03524487160360572243
Lorenzo a dit…
Je me réjouis chaque jour des pierres que les fidèles lecteurs de TraMeZziniMag ajoutent à cette modeste construction qui va finir par se donner des airs de palais. Les forums existent déjà sur d'autres sites et je vous invite à vous y inscrire (voir les liens sur la colonne de gauche). Quant à l'addiction, quand il s'agit de Venise et par ricochet de ce blog, ne vous soignez pas, c'est une bonne maladie !

Comme un air de Venise

« Omnes generationes » Teresa Berganza chante le Magnificat de Vivaldi dans ce merveilleux enregistrement, l'un des premiers, de Riccardo Muti. Dehors, il fait nuit noire. Les réverbères sont restés éteints ce soir. Un oubli ? Une panne ? Il règne sur le quartier un silence complet. Par la fenêtre entrouverte, des effluves de feu de bois, l'odeur des feuilles tombées et un brin d'air marin amené par le vent d'ouest me transportent loin de Bordeaux. Venise n'est jamais loin dans mes heures, dans le temps qui passe, dans mes nuits. Il y avait dîner ce soir à la maison. Comme à la Toletta :  Cichetti traditionnels, brodo al pomodoro, pancetta, coppa et grissini, tiramisù au Limoncello. Le tout arrosé par un Barbera d'Asti encore un peu jeune mais délicieux. Même le café se donnait des airs italiens. Et la grappa... Dans quinze jours nous serons de nouveau vénitiens. Comme il sera doux de préparer le repas en écoutant le chœur du Philarmonia de Londres chanter le « deposuit potentes »dans notre vieille cuisine de Dorsoduro... Comme tout y semblera meilleur, plus doux, plus accompli qu'ici...

1 commentaire :
Venise86 a dit…
          Voilà, à Venise tout est pareil et pourtant différent...

30 octobre 2007

Nuages bas et ciel de traîne

 
Il vaut mieux rentrer le linge, Venise est sous la pluie. Cette pluie drue qui transforme en quelques minutes les couleurs joyeuses, il y a un instant encore vestige de l'été plantureux, en de tristes miroirs. Le ciel est bas et la température diminue. Novembre est là. Nous fêterons bientôt San Martino pour la plus grande joie des enfants, et nous nous réchaufferons avec de grandes tasses de chocolat bouillant et de sablés de Burano. Et par les fenêtres closes, nous contemplerons la ville devenue grise et brune, mais toujours aussi belle et captivante.


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1 commentaire :
venise86 a dit…
Mais c'est pourtant ici que je viens chercher un peu de lumière ce soir. J'aimerais moi, pouvoir vivre Venise même quand d'autres la trouveraient laide... Bonne soirée

29 octobre 2007

Le métro à Venise, une folie dangereuse qui risque de devenir réalité

Même Massimo Cacciari semble désormais favorable à la "sub-lagunare". Personne ne sait encore quelle pourrait en être l'incidence sur l'éco-système déjà bien fragilisé de la lagune, personne n'en sait le coût réel ni le type exact de travaux qu'il faudra effectuer, mais les édiles ont donné en septembre un avis favorable et ne jugent pas ce projet incompatible avec la protection de la nature. 

Certains vénitiens dont la tendance à la paranoïa semble s'accentuer de jour en jour au vu des aberrations technocratiques impulsées le plus souvent par Rome ou maintenant par Bruxelles, disent de plus en plus fort que décidément la Sérénissime est entre de bien mauvaises mains et qu'elle conserve beaucoup d'ennemis. Un métro sous la lagune, une ligne (pour commencer) qui irait de Tessera (l'aéroport Marco Polo) jusqu'à l'Arsenal et débarquerait chaque jour des milliers de visiteurs dans ce quartier encore relativement tranquille, pour quoi faire ? Désengorger le quartier de la gare et la Piazzale Roma ? Permettre aux habitants de la terre Ferme de se rendre à leur travail dans le centre historique ? 

Mais il y a de moins en moins de bureaux, d'administrations, d'entreprises dans Venise. Quand les grandes firmes n'ont pas délocalisé vers les pays à main-d’œuvre bon marché, elles se sont installées au mieux à Mestre ou Marghera, au pire ailleurs dans la péninsule... Les plus récentes statistiques montrent que plus de 70% du tourisme à Venise est "pendulaire" (gens ne logeant pas dans la ville) : 

- 25,30 % partent de chez eux le matin pour visiter Venise et repartent le soir, 
- 28,10 % viennent de plus loin pour visiter Venise mais ont choisi de loger ailleurs, 
- 11,10 % sont en vacances dans la région et viennent juste faire un tour à Venise. 
- Enfin il y a 4,60 % de ces pendulaires, appelés aussi excursionnistes, qui ne sont que de passage pour seulement deux ou trois heures (transits avant un départ en croisière, hommes d'affaires, etc...). 

Avec les touristes qui eux choisissent de séjourner dans la ville (entre 1 et 5 nuits en moyenne) qui sont plus de 4 millions par an, cela donne près de 15 millions de visiteurs par an. 250 fois la population fixe de Venise ! 

Faut-il au nom du progrès et du modernisme en ajouter et continuer à jouer les apprentis-sorciers ?

6 commentaires:

mhaleph a dit…
Ah!Je m'insurge, cela me semble tout à fait grotesque :-(
mhaleph
Anonyme a dit…
Un rapport "confidentiel" qui ne l'est évidemment plus, a été publié en résumé dans Il Gazzettino il y a quelques jours. Il indiquait que les prévisions d'utilisateurs étaient trop importantes et que de plus le coût des travaux était largement sous estimé par rapport aux autres chantiers européens de métro récents type Rennes et autres.
Le rapporteur mettait donc en garde, hors de toute autre considération "locale", la simple viabilité du projet qui d'après ce rapport ne pourrait se traduire qu'en termes de déficit chronique.
Luc Carton
Delphine R2M a dit…
Quelle horreur!
Anonyme a dit…
comment une idée aussi saugrenue a-t-elle pu germer dans l'esprit de certains ?
Anonyme a dit…
la maladie de la modernité. Relisons Les Précieuses Ridicules !
venise86 a dit…
Triste.. Ne pouvons nous pas mobiliser à l'international pour protester contre cette bêtise criminelle. Venise ne compte-t-elle suffisamment d'amoureux influents pour empêcher cela?? Qu'en dit Monsieur Pinault par exemple??

28 octobre 2007

Venise comme un décor : et si tout était en carton-pâte ?



Quand il y a des travaux ici, les échafaudages sont cachés par de gigantesques toiles peintes qui reproduisent la façade en réfection. Cela donne parfois, surtout la nuit, un aspect étrange. Comme un décor de cinéma ou de théâtre. Mêlé au silence de la nuit, aux éclairages qui transforment le moindre coin de rue en une œuvre d'art unique, l'effet est toujours saisissant. Le promeneur est soudain transporté dans un autre univers...

1 commentaire:

romi2424 a dit…
oui aux toiles peintes reproduisant les façades mais non non aux publicités comme celle de Dolce Gabbana sur le grand canal.

NEWS : Même les tickets ont pris l'eau

Le nouveau système Imob.Venezia qui va gérer informatiquement les abonnements et la délivrance des titres de transports de l'ACTV est en partie édité en France par la société ACS.  
 
Lors du déluge du 26 septembre dernier qui a causé de nombreux dégâts sur la Terre Ferme comme à Venise, la plus grande partie des cartons entreposés via Martiri della Libertà qui contenaient le nouveau matériel, a pris l'eau ! 50.000 cartes et des centaines de rouleaux faisant partie des nouveaux matériaux de la billetterie électronique sont repartis vers la France pour être éventuellement séchés et nettoyés ou plus certainement remplacés par le fabricant. Le sèche-cheveux ne suffisant apparemment pas devant l'ampleur des dégâts ! Cela retarde de plusieurs mois la mise en place de cette nouvelle billetterie. Heureusement que les autorités avaient prévu de conserver l'ancien système au moins jusqu'en mai prochain !
 
 

Benvenuti, amici di Bordeaux



Plusieurs amis ont - avec raison - choisi ce temps de Toussaint pour se rendre quelques jours à Venise. TraMeZziniMag leur souhaite un bon séjour, sans acqua alta (rien n'est moins sûr, mais c'est une expérience qu'il faut vivre), avec un beau ciel bleu et une jolie lumière. Mille choses à faire, mille lieux à découvrir ou à retrouver. L'essentiel à Venise se montre quand on flâne, au hasard de nos pas. Je sais qu'ils sauront prendre le temps, loin des chemins fréquentés inlassablement par les hordes de touristes. A ne pas manquer : Boire un verre de vin blanc en dégustant un tramezzini tonno-uova ou un toast (croque-monsieur) au café del Paradiso, face à la lagune, à deux pas de la Biennale, sur le coup de midi quand la lumière est la plus belle sur le Bacino di San Marco (la plus jolie vue d'ensemble de la ville), un café macchiato chez Rosa Salva aux pieds du Colleone ou sur le campo San Luca, un gianduiotto da passeggio chez Nico (ah! le délice de cette crème fouettée mêlée à la glace chocolat-noisette qu'on déguste en marchant le long des Zattere...), le spritz du soir au Margaret Duchamps avant d'aller dîner, après une agréable passeggiata. Enfin ils ne manqueront certainement pas non plus de goûter au Bellini du bar très cosy du Danieli (celui du Harry's Dolce n'est pas mal non plus), à moins qu'ils ne fasse assez beau pour déguster un verre de prosecco assis sur les marches de la Fenice, très tard dans la nuit en regardant passer les gens comme sur une scène de théâtre. Bonnes vacances à tous !

2 commentaires:

Lucie a dit…
merci Lorenzo, nous le boirons ce spritz à la santé de Tramezzinimag et de son auteur mais la prochaine fois fais nous plaisir, ne pars pas avant que nous arrivions ou n'arrive pas après notre départ ! Private joke !!!
Lucie & Antoine
venise86 a dit…
Sniff.. ce sera sans moi...

Projet Mosé, la lagune en travaux

Sur la motonave (semblant sortir d’une aventure de Tintin) qui effectue la ligne régulière Lido-Punta Sabbioni-Burano, la lente navigation se fraie un chemin au milieu du pharaonique chantier du MOSE (Moïse en italien) et acronyme de “Modulo Sperimentale Elettromeccanico”, qui permettra l’installation de vannes mobiles gigantesques sur les trois passes permettant l’accès à l’intérieur de la lagune. Ces vannes, une fois déployées permettront de limiter les entrées d’eau lors de marées d’une amplitude supérieure à un mètre, ces fameuses acqua alta dont la première de la saison a touché la ville il y a quelques jours. Sept marées d'importance critique sont constatées chaque année en moyenne.

Le dernier record date de 1996, avec 20 marées d’une amplitude supérieure à ce seuil. Selon le site salve.it, qui relaie l’avancement des travaux, 32% des travaux sont réalisés aujourd'hui. Sachant que la lagune est accessible par la mer via trois passes (Chiogga, Malamocco, et l’extrémité nord du Lido), il faudra respectivement 18, 19 et 41 vannes géantes pour fermer l’accès à la lagune.

Le système est en apparence simple : des ballasts remplis d’eau maintiennent chacune des vannes au fond de l’eau, comme des portes fermées. Lorsqu’il est nécessaire de fermer les passes, de l’air évacue l’eau des ballasts, chacune des vannes se relevant alors naturellement sous la poussée de la flottaison, formant rapidement une digue bloquant l’entrée de l’eau dans la lagune. Ce système mécanique de contrôle de la quantité de l’eau estimé initialement à 3,5 milliards d’euros est prévu pour être achevé à l’horizon 2012, et a déjà été réévalué à 4,2 milliards ! Les associations écologiques continuent de s'insurger contre ce système “lourd” et auraient préféré des interventions moins lourdes pour l’écosystème de la lagune déjà très perturbé par la pollution et le trafic maritime. L’origine du projet remonte à l’année 1966. Souvenez-vous : le 4 novembre, une acqua alta gigantesque submergea la place Saint-Marc sous 1,20 m d’eau, soit une cote de 1,94 m par rapport au niveau de la mer. Cette catastrophe sans précédent déclencha une vaste interrogation internationale sur le devenir de Venise. 
 
Il faut savoir que ce phénomène a toujours existé : on a dans les archives de la Sérénissime de nombreux témoignages et rapports des inondations de plus ou moins forte amplitude et ce depuis le VIe siècle (avec une interruption pendant la période de l'occupation française qui fut le commencement de tous les ennuis pour la ville), mais la République de Venise avait toujours réussi à préserver la lagune et la ville, et ce avec des techniques largement inférieures à ce que les moyens modernes peuvent permettre... Sans commentaire... 
 
Pour plus de détails, outre le site mis en lien ci-dessus, je vous invite à relire l'article paru dans TraMeZziniMag, en décembre 2005 (cliquez ici).

D'après archicool.com. © Photos de archicool.com

Il faisait très froid cette année-là

Il faisait très froid cette année-là. Un terrible brouillard s'était emparé de la lagune et semblait vouloir noyer de ses effluves la ville entière. La nuit tombait vite et cette humidité qui enveloppait tout, dégorgeant des murs sales, remontant du pavé des ruelles sombres et sales, la faisait frissonner. 

Élisabeth ne voyait de sa fenêtre que le gris du ciel et quelques masses informes sur le canal de la Giudecca. Le Palais était en permanence éclairé. Mais l'épouvantable odeur des lampes à pétrole et des becs de gaz l'incommodait. Elle se souvenait de son arrivée à Venise. Le cortège joyeux sur le grand canal. Certes il ne faisait pas aussi chaud qu'à Naples mais le soleil brillait et le ciel n'avait pas cessé d'être bleu depuis le départ de la résidence. L'empereur avait envoyé une énorme gerbe de fleurs roses et blanches, l'impératrice elle-même avait assisté à la cérémonie. La "plus jolie jeune fille de Naples" comme l'appelait Metternich devenait Son Altesse Sérénissime la princesse Edmund von Clary und Aldringen et rentrait, elle la descendante de hobereaux protestants que la révocation de l'édit de Nantes chassa de France, dans l'une des plus grandes familles d'Autriche, arrivée d'Italie au XIVe siècle. 

Le marié, grand et beau garçon de douze ans son aîné souhaitait séjourner quelques mois dans le beau Palais Priuli que sa famille avait acquis et somptueusement aménagé en 1808. Ils ne repartirent pour Vienne que très tard dans la saison et prirent l'habitude de passer à Venise les plus beaux mois de l'année. C'est à Venise qu'elle éleva ses enfants, tous nés en Autriche. Les grandes salles magnifiquement décorées que l'on remplissait de fleurs odorantes abritèrent de magnifiques soirées. La dernière datait d'il y a dix ans. Le 27 août 1867, la comtesse Edmée, l'aînée de ses quatre enfants, se mariait avec un gentilhomme chambellan du roi, Charles-Felix Nicolis de Robilant, ambassadeur à Vienne puis à Londres. La fête fut joyeuse, mais Élisabeth restait amère, le comte était aimable, très fortuné, mais il avait plus de quarante ans. Un mariage convenu. Comme son père, ambassadeur d'Autriche auprès de la cour de Naples, ce gendre était diplomate et servait le roi d'Italie auprès de François-Joseph.

Mais plusieurs saisons avaient succédé à cet été 1867. Elle avait commencé de tousser l'année où l'Europe de nouveau s'embrasa. Ses fils servaient la coalition allemande. Elle demeura à Venise toute l'année 1870. Quand son fils Karl-Richard, officier de cavalerie dans la Landwehr du 2e Régiment d'Uhlans autrichiens, lui écrivit de Versailles où l'Allemagne se proclamait impériale, elle frémit devant les conséquences de ces nouvelles convulsions du monde. Elle tenta de se distraire en surveillant de très près la décoration de sa chambre. Les hauts murs de stuc furent lissés et tendus d'une soierie peinte à la chinoise, où des oiseaux, tous différents, s'égayaient sur des branches en fleurs sur un fond d'un vert pâle délicieux. Elle avait fait installer une petite chapelle dans l'épaisseur des murs. Très pieuse, Élisabeth se sentait trop fatiguée dorénavant pour aller jusqu'à l'église voisine où elle distribuait ses aides. Ce goût de sang qu'elle avait toujours dans la bouche, sa pâleur, ce froid qu'elle ressentait à tout moment, cette lassitude, tout la confortait dans son inquiétude. Elle ne vivrait plus très longtemps. Il devait y avoir cette année-là un joli carnaval et tous ses enfants allaient arriver pour fêter l'anniversaire d'Edmund, né en 1813. Les Robilant resteraient quelques semaines avant de repartir pour Vienne en passant par Turin... 
Elle regardait par la fenêtre. Un bateau passa. Le ciel semblait s'être tout entier renversé dans l'eau de la lagune. Près d'un réverbère, en bas un mendiant chantait en grattant une mandoline. Une vieille faisait griller des marrons. L'odeur parvenait jusqu'à Élisabeth. Elle se mêlait au parfum des fleurs. Élisabeth avait très froid mais elle aimait regarder par la grande fenêtre. Quand Teresa, la petite femme de chambre entra avec le thé et les médicaments, elle semblait dormir sur le canapé. C'était le 14 février 1878. Le chagrin fut réel parmi la population de Venise. Conformément à ses volontés, l'église de San Trovaso où elle aimait tant prier reçut une importante donation. On lui dédia une chapelle, celle où siège cette magnifique sculpture de la Renaissance vénitienne qu'elle aimait tant. Carlo Lorenzetti réalisa un médaillon représentant la princesse. Quand le cortège funèbre passa la grande porte aux dauphins de bronze, un rayon de soleil, venu percer le brouillard, fit briller un instant les dorures de la gondole funèbre. Le mendiant non loin chantait en s'accompagnant d'une mandoline...
Cent ans plus tard, la grande porte aux dauphins de bronze s'ouvrit en grand pour laisser le passage au cortège funèbre d'une autre princesse Clary, Ludwine, la dernière à avoir vécu au Palais, petite-fille d’Élisabeth, aux amitiés mal choisies qui fut dit-on la maîtresse du Duce.
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Illustrations : Portrait de la princesse Clary par Sargent et vue du monument 
à la princesse dans l'église San Trovaso par Stef (le Campiello).

2 commentaires:

Choubine a dit…
Merci, Lorenzo; très intéressant, votre récit.
Danielle (Campiello) a dit…
Encore merci...voici une très belle évocation qui complète admirablement votre réponse à ma précédente question....

27 octobre 2007

La nuit sans musique

Il faisait très froid cette année-là. Un terrible brouillard s'était emparé de la lagune et semblait vouloir noyer de ses effluves la ville entière. La nuit tombait vite et cette humidité qui enveloppait tout, dégorgeant des murs sales, remontant du pavé des ruelles rendait tout sombre et sale. Élisabeth ne voyait de sa fenêtre que le gris du ciel et quelques masses informes se mouvant sur le canal de la Giudecca. Le Palais était en permanence éclairé. Mais l'épouvantable odeur des lampes à pétrole et des becs de gaz l'incommodait. Elle se souvenait de son arrivée à Venise. Le cortège joyeux sur le grand canal. Certes il ne faisait pas aussi chaud qu'en été, mais cette journée d'avril avait été particulièrement délicieuse. La maison était remplie de fleurs et leur parfum embaumait. Tout était joyeux, dedans, dehors, le ciel, la lumière, les gens. Quelle différence avec le temps de ces dernières semaines. Tout semblait définitivement gris. Elle regrettait dans ces moments la douce chaleur de la maison familiale, le salon jaune, les rideaux rouges de sa chambre, les palmiers sous les fenêtres et la mer toujours bleue avec au loin Ischia. Le gris lui semblait seulement approprié pour un manteau ou une toque en renard. Il avait envahi sa vie et oppressait son cœur depuis que l'hiver était tombé sur Venise. Les rumeurs de guerre rendaient encore plus éprouvante cette torpeur glacée. Léopold n'apparaissait presque pas. Il partait tôt le matin et ne revenait que le soir, assez tard. Il était distant, préoccupé. Rien à voir avec le jeune officier fringant et affable qu'elle avait rencontré à Naples. Il ne parlait même plus en italien sauf aux domestiques. Il était toujours en uniforme comme sur un champs de bataille mais Venise n'était qu'une pauvre ville trop paisible que soixante années d'occupation avait définitivement asservie...


(à suivre)

23 octobre 2007

Le patio du Palais Clary

par Bruno Zupan, artiste slovène contemporain naturalisé américain.

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1 commentaire:

Choubine a dit…
Que c'est beau.

La fille du consul en son joli palais

Avant que l'inanité des décisions bureaucratiques de Bruxelles ne nous pousse à la suppression de nos nombreux consulats et autres légations diplomatiques implantées depuis toujours dans les villes d'Europe, la République française occupait pour son administration le magnifique et imposant palais Clari sur les Zattere.
 
Appelé aussi palais Priuli-Bon ou Michiel, cette vaste demeure est depuis longtemps la propriété des princes Clari qui du temps du Consulat s'étaient réservés le dernier étage de l'immeuble. La Princesse Clari fut dit-on la maîtresse de Mussolini. Le palais date vraisemblablement des premières années du XVIIe siècle. Récemment restauré, il retrouve peu à peu sa splendeur passée. Inutile de préciser que du temps de la France, il n'y avait pas de budget pour opérer une restauration de l'ampleur de celle qui vient d'être réalisée. Mais il était plein de charme et j'y ai bon nombre de très heureux souvenirs. 
Le consul de mes années vénitiennes s'appelait Christian Calvy. Il vivait là avec sa femme Nicole et leur fille Agnès. Ancien consul de France à Chicago, ancien Premier Secrétaire à Ankara, des ennuis de santé et la chasse aux sorcières de l'administration Mauroy après 1981 l'avaient amené à ce poste. C'était avant la chute du mur de Berlin et ce consulat gardait encore une certaien importance stratégique. Sa circonscription consulaire comprenait Trieste, Vérone et Padoue. Parfois les dépêches continuaient de rejoindre Paris en code, informant le monde libre des mouvements suspects des supposées puissantes forces soviétiques. Son adjoint, le Vice-consul, Dillemann était un diplomate dans toutes la tradition du Quai d'Orsay, célibataire, mondain, raffiné et cultivé. Il habitait un magnifique appartement en haut du Palais Sagredo, sur le Grand Canal. Au-dessus du Consulat ou était-ce à côté, l'Alliance française avait ses locaux. Elle était tenue avec une poigne de fer par Lucienne Couvreux-Rouché, qui laissa à sa mort une énorme bibliothèque remplie notamment d'éditions originales de la plupart des romans à succès des cinquante dernières années le plus souvent dédicacés. 
C'est le hasard qui me permit de rentre au Palais Clari et d'en devenir un habitué. Mais peut-être l'ai-je déjà raconté. J'étais jeune, étudiant, désargenté et seul. L'hiver est terrible à Venise quand on est mal logé. Je passais des heures le soir au bar des Do Draghi, dit aussi le baretto, juste en face du campanile de Santa Margherita. A l'époque c'était le seul bar moderne. Tous les étudiants du quartier le fréquentaient. Les propriétaires étaient sympathiques. il y faisait chaud et j'y avais un crédit. Un soir dans la petite salle du fond nous étions cinq ou six. J'étais assis sur la banquette, dévorant le magnifique texte "L'erreur de Narcisse" de Louis Lavelle que j'avais déniché à la Querini Stampalia. A côté de moi, un petit groupe de poivrots sympathiques faisaient des paris idiots. A l'autre bout de la banquette, il y avait une jeune fille, brune, pas très grande, assez jolie qui lisait Françoise Sagan. En français. 

Elle venait elle aussi assez souvent dans ce bar. Nous ne nous étions jamais adressé la parole. Le pari des poivrots tomba sur nous : "une coupe de champagne si je parviens à les faire se rencontre ce soir" clama l'un des buveurs. Il réussit. Nous avons fait connaissance. Quand vint l'heure de rentrer, je lui proposais de la raccompagner. Elle m'avait dit ne pas habiter très loin. Nous avons bavardé de choses et d'autres. Puis, arrivés devant l'énorme porte du Palais Clari avec son marteau géant, elle m'a dit embarrassée "je suis arrivée". Elle a ouvert la porte (je crois qu'il y avait un portier à l'époque qu'il suffisait de sonner). Devant la beauté décatie du cortile, mon envie d'en voir plus était grande. La jeune fille me fit rentrer. Nous nous sommes promenés dans le petit jardin au bord du canal, puis nous sommes montés sur l'une des terrasses qui surplombent l'entrée d'eau. C'est là que le hasard a encore jailli dans ma vie. 

Elle m'avoua être la fille du consul. Nous avons parlé des pays qu'elle avait habité depuis son enfance. Elle venait de Chicago mais avant elle avait séjourné à Ankara. Je lui parlais de mon oncle diplomate qui y occupa un poste pour une organisation internationale. Il est italien, sa femme danoise et je parlais de mes deux cousines. "Tiens" me dit-elle, "maman jouait au bridge avec une danoise dont le mari était représentant de l'ONU et sa fille aînée sortait avec mon frère. Elle faisait du baby-sitting"... 

Nous parlions des mêmes. Cette coïncidence m'ouvrit à deux battants les portes du consulat. J'allais devenir le sigisbée de la fille du consul, son grand frère, son protecteur, son surveillant. Elle fut ma petite sœur, la compagne de mes peines et de mes doutes et l'instigatrice de mon introduction dans la société vénitienne. Dîners, soirées, réceptions, je connus dès lors une vie bien douce au Palais Clari où j'étais souvent convié en dépit de ma misérable garde-robe et de mes poches bien vides.



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5 commentaires:

Danielle (Campiello) a dit…
Quelle belle histoire et si joliment racontée. J'y sens comme une note de nostalgie ...c'est vrai qu'être amené à fréquenter les aîtres de ce palazzo a dû vous laisser d'impérissables souvenirs.
Puis-je vous poser une question? Il y a dans l'église de San Trovaso une chapelle qui est d'ailleurs la pièce maîtresse de l'église : la chapelle Clary , dédiée à **** Elisabetta Alessandrina Clary et un bel autel avec un bas-relief en marbre blanc(1470) représentant des anges est attribué à l'école de DONATELLO ( j'en ai parlé sur les pages que j'ai consacrées à San Trovaso ) Je ne suis pas parvenue à situer cette Elisabeth Clary....
Je serais bien heureuse si vous pouviez me donner des renseignements sur elle. Dès maintenant,un tout grand MERCI
25 octobre, 2007 

Lorenzo a dit…
La princesse Elisabeth Alexandra était la fille du comte de Ficquelmont, diplomate autrichien ami de Metternich qui fut en poste à Naples et joua aussi un rôle important auprès du vice-roi face à Daniele Manin. C'est à Naples qu'elle naquit le 10 novembre 1825. Elle épousa SAS le prince Edmund von Clary und Aldringen, conseiller de l'Empereur dont elle eut quatre enfants. Son unique fille, Edmée se maria à Venise avec un diplomate italien, Charles Felix Nicolis de Robilant. Elisabeth mourut de Phtisie le 14 février 1878. Elle est enterrée au cimetière des étrangers à San Michele.
28 octobre, 2007 

Danielle ( Campiello) a dit…
Merci à vous Lorenzo.d'avoir pris le temps de me répondre et sans doute aussi d'avoir fait quelques recherches.. je tiens bonne note de votre réponse...:-)
28 octobre, 2007

anita a dit…
Vous racontez si élégamment qu'il est aisé de se faire son cinéma ...juste en fermant les yeux après lecture .
( en confidence : dès que mes activités me laissent un moment , je clique ici et là ...et à chaque fois je m'évade avec bonheur ! )
24 janvier, 2008
 
géraud a dit…
Le consulat d'aujourd'hui n'est certes pas aussi beau. Et la place de la république française pas bien grande à Venise.
23 mars, 2008

21 octobre 2007

Les galeries d'Art contemporain à Venise

De nombreuses galeries existent à Venise. Cependant, elels ne proposent pas toutes de la qualité de niveau "international". La plupart du temps centrées sur les artistes italiens, elles s'ouvrent aussi - surtout le temps de la Biennale - à des artistes étrangers. Beaucoup d'art graphique, de la peinture et hélas, comme partout, peu de sculture. Voici quelques lieux que j'aime visiter. La liste n'est pas exhaustive, loin de là. Il s'agit simplement d'un choix parmi toutes les galeries de la ville.
 
En tout premier lieu la galerie Bac Art Studio de mes amis Paolo Baruffaldi et Claudio Bazzichetto. Venise a la part belle avec une revisite de ses traditions. Les artistes de la galerie forment une cohérence appréciable. Ils permettent d'acquérir de jolies petites choses vénitiennes de qualité comme Lalla Malavezzi, David dalla Venezia, Ettore Greco, Ferruccio Bortoluzzi, Gianni Sabbioni, Pino Cimenti, Riva, Antonio Giancaterino. A voir notamment les jolis petits livres d'art de Baruffaldi.
Dorsoduro 862. tél. : 041.5228171
 
Galleria l'Occhio
Calle del Bastion Dorsoduro 181, Venise tel.: 041.5226550
 
Galleria del Leone tenue par un français, Pierre Higonnet, elle est située à la Giudecca, juste en face de l'arrêt du vaporetto (Palanca). On y trouve de tout. Cette année, l'exposition "Constellation" de Nicolas Alquin est particulièrement intéressante.
597 Giudecca, Fondamenta Sant'Eufemia
 
Galleria Contini
Né à Pistoia en 1950 mais vénitien d'adoption, et après avoir terminé ses études en 1969, Stefano Contini se consacra avec passion à l'art: d'abord dans le secteur des publications spécialisées puis dans l'activité de galeriste. Aujourd'hui, il existe trois galeries d'art Contini (Venise, Mestre et Cortina d' Ampezzo), considérées comme un solide point de référence, aussi bien au niveau national qu'international. Artistes: Fabio Aguzzi, Joseph Navarro Vives, Sandro Chia, Fernando Botero, Igor Mitoraj, Anton Zoran Music, Ida Barbarico, Giuseppe Cesetti, Carlo Guarienti, ...
Santo Stefano San Marco 2765 - Venise tel.: 041.5204942 
 
Galleria Tornabuoni fut fondée en 1981 à Florence. Dans chacune des galeries Tornabuoni existentes (Florence - Portofino - Forte dei Marmi - Milano – Venise) une exposition annuelle met en évidence les principaux stades de la carrière artistique d'un artiste italien ou de renom international.
Campo San Maurizio 2663 San Marco, Venise tel.: 041.5231301
 
Galerie Bugno
Artistes permanents: Arman, Bruno Saetti, Alighiero Boetti, Virgilio Guidi, Giuseppe Santomaso, Alberto Burri, Lalla Malavezzi, Livio Seguso, Salvo, Andrei Davis Carrara, Armando Pizzinato, Emilio Vedova...
San Marco 1996/A Venise tel.: 041.5231305
 
Flora Bigai Art Gallery
Fondée en 1988, la galerie est dirigée par Flora Bigai. Elle expose les oeuvres d'artistes nationaux et internationaux tout en prêtant particulière attention aux représentants du Pop Art tels que Tom Wesselmann, Robert Indiana et James Rosenquist.
Artistes permanents: Cingolani, Clemente, Indiana, De Maria, Haring, Hirsh, Marianello, Paladino, Stella, Pignatelli, Rosenquist, Warhol, Wesselmann, ...
Frezzeria, San Marco 1652, Venise tel.: 041.5212208

Galerie il Capricorno
Calle dietro la Chiesa San Marco 1994, Venise tel.: 041.5206920
 
Galerie il Traghetto
San Marco 2543 30124 Venezia tel. 041 5221188
 
Galerie Ravagnan
Fondée en 1967, la Galerie d' art Ravagnan est l'une des plus anciennes et prestigieuses galeries d'art contemporain de Venise. Le propriétaire, Luciano Ravagnan, aujourd'hui épaulé par ses enfants dans l'activité, ne s'est jamais laissé influencé par les courants émergents donnant ainsi la possibilité à de jeunes artistes de s'affirmer dans le cadre national et international.
Artistes: Ludovico de Luigi, Beppe Giuliani, Aron Demetz, Guido Anton Muss, Andrea Vizzini, Primo Formenti, Piero Principi, Giorgio Zennaro.
San Marco 50/A, Venise tel.: 041.5203021
 
Galleria Lo Greco où l'artiste expose son travail. C'est l'ancienne galerie de Giuliano Graziussi où j'ai fait mes armes avec Borai, de Chirico, Cossovel, Basaglia, Murer, Ludovico de Luigi, Ceselli, Matteo lo Greco justement et le maestro Arbit Blatas. Plein d'autres encore. Un lieu qui a compté dans la vie culturelle vénitienne, en face de la Fenice. Le travail de Lo Greco est très intéressant. Ses sculptures de bois ou de bronze comme ses dessins ont de plus en plus le succès que l'artiste mérite.
S. Marco, 199830124 Venezia (VE), Italy+39 041 5212582
 
Galleria PalaGraziussi. Giuliano Graziussi a remonté un espace d'art contemporain qui est aussi un lieu dévolu aux évènements culturels, dans un bâtiment historique où la biennale s'est plusieurs fois installée ces dernières années.
Antico Oratorio San Filippo Neri alla Fava, Castello 5500c, Tél. : 041 523 87 86

La 52e Biennale d'Art Contemporain ferme ses portes dans un mois. En attendant, voici le palmarès 2007 :

Quelques semaines encore et la 52e Biennale de Venise, placée cette année sous la direction de l'américain Robert Storr, et qui a déjà reçu plus de 230.000 visiteurs, ne sera qu'un souvenir. Le palmarès a été présenté vendredi à l'Arsenal. Il est inattendu et reflète bien la personnalité de ce jury international, présidé cette année par Manuel J. Borja-Villel, directeur du Musée d’Art Contemporain de Barcelone. Quatre lions d'or et deux mentions honorables. Le 10 juin dernier, quelques jours après l'ouverture, la Biennale avait déjà célébré le grand photographe malien Malick Sidibé, 71 ans, gloire de Bamako, en lui décernant un prix pour l'ensemble de sa carrière.

Lion d'or du meilleur pavillon national.
C'était le prix le plus attendu. décerné en 2005 à la française Annette Messager, il récompense cette année le pavillon hongrois et son concepteur Andreas Fogarasi. Né en 1977 à Vienne, l'artiste a participé à "Manifesta 4" à Francfort en 2002, et à l'exposition "GNS" au Palais de Tokyo, à Paris en 2003. Invité par Katalin Timar, l’artiste a proposé un projet intitulé, "Kultur und Freizeit", constitué d'une série de projections de documentaires dans des boîtes noires fonctionnelles mettant en lumière l’état actuel des centres culturels à Budapest. L’analyse de ces différents lieux pose en perspective les enjeux commerciaux de la culture nationale qui vont bien au-delà de la capitale hongroise.

Mention d'honneur
Sorte de deuxième prix, elle est allée au pavillon lituanien, pour le travail de Nomeda & Gediminas Urbonas.

Lion d'or attribué à un artiste de moins de 40 ans
Il revient cette année à la Jordanienne Emily Jacir, pour "une pratique artistique qui se concentre sur le thème de l'exil en général et sur la question palestinienne en particulier, sans tomber dans l'exotisme". Née à Amman en 1970, elle vit et travaille entre New York et Ramallah. Attribution qui peut-être qualifiée d'éminemment "politique".

Lion d'or de l'exposition internationale.
Appelé aussi lion d'or du directeur de la Biennale, il consacre un artiste présenté dans cette garnde mostra collective. Il a été attribué à un artiste Argentin, Leon Ferrari, né en 1920.

Lion d'or à un critique ou un historien d'art pour sa contribution à l'art contemporain :
Benjamin Buchloh, historien de l'art internationalement reconnu comme un des plus grands spécialistes de l'art de l'après-guerre. En 2005 c'était Franklin et Florence Rosenblatt, tous deux professeurs d'Art Moderne à Harvard.

Si l’histoire de Venise est représentative de cet extraordinaire métissage commercial et culturel, la Biennale s'avère depuis de nombreuses années l’espace mental privilégié pour confronter des propositions les plus innovantes. Mieux que Basel ou Paris. En dépit de la floraison d'évènements à vocation purement commerciale partout dans Venise à l'occasion de cette grande manifestation (tous les grands marchands internationaux sont là de juin à novembre !), la Biennale est un évènement artistique de grande portée pour la création contemporaine. Dépêchez vous d’y aller, l'exposition ferme ses portes le 21 novembre.