17 novembre 2007

TraMeZziniMag, pourquoi ce titre ?

Publié pour la première fois en mai 2005, de retour d'un énième voyage à Venise avec mes enfants, ce blog présentait en quelques lignes le pourquoi de son titre. Comme on continue de me demander ce qu'il signifie, et en dépit de l'évolution de son contenu, tout d'abord moins exclusivement vénitien qu'aujourd'hui, j'ai repris mes explications que je vous livre à nouveau.
..Ceux qui vont à Venise connaissent sans aucun doute ces sandwiches en forme de triangle, que l'on trouve dans tous les bars pour un peu plus d'un euro : tonno-uova, prosciutto-funghi... On les appelle des tramezzini. Les vénitiens les consomment debout au comptoir, avec un verre de blanc ou un prosecco, ce délicieux vin pétillant. Les meilleurs sont servis depuis des années dans un petit bar des environs de l'Arsenal, mais dans chaque quartier, il y en a de très bons. Ils sont un peu le symbole d'un art de vivre comme le spritz, le Bellini, ou le gianduiotto de chez Nico...(cf. TraMeZziniMag du 16/08/2005,  ICI).
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C'est parce que j'avais envie de parler de tout cela que j'ai créé ce blog et que j'ai choisi ce nom. Raconter à ceux qui ne savent pas, les délices d'une ville unique au monde, mal connue et pourtant si célèbre. Rappeler à ceux qui la connaissent, les délices que Venise apporte à nos cœurs. Mais aussi, parce que je voudrais aussi, modestement, contribuer à la mieux faire apprécier, au-delà des clichés qui l'encombrent depuis 150 ans et l'empêchent de vivre, en l'étouffant peu à peu. Car, c'est un paradoxe, Venise crève du tourisme. Il n'enrichit que les boutiquiers et les marchands de soupe et appauvrit les vrais vénitiens, rongeant l'âme de la ville comme la pollution en ronge les pierres. Là est le vrai mal qui tue Venise peu à peu, transformant les commerces de proximité en pièges à touristes, obligeant les habitants à quitter le centre historique pour la terre ferme et en rendant la vie presque aussi chère qu'à New-York ou à Londres. J'espère montrer une Venise différente au fil des pages et de mes humeurs. Aider le voyageur à sortir des sentiers battus - c'est bien ici le cas de le dire - et lui apprendre à voir autre chose et à devenir, à son tour, un "bon vénitien"pour paraphraser Henri de Régnier.
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Peu à peu au fil des jours, des rencontres, des commentaires, s'est dessinée comme une ligne éditoriale. Modestement. Dans quelques heures, quelques jours, TraMeZziniMag atteindra son 55.000e lecteur ! 
 
A celui-là, s'il vient pour la première fois, je souhaite que ces quelques textes et les images qui les accompagnent, apportent du plaisir et lui donnent envie de se précipiter à Venise. Mais qu'importe les nombres et les statistiques : depuis plus de deux ans, ce rendez-vous quotidien m'est un vrai plaisir. Grâce à vous, lecteurs.
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S'il est parfois difficile de trouver l'inspiration, si les textes trop souvent manquent de rigueur et ne sont pas assez travaillés, les illustrations un peu trop courantes et les sujets peu originaux, mon bonheur vient de la satisfaction de mes lecteurs. N'y voyez aucune prétention. Écrire comme à beaucoup m'est un besoin. Vital. Savoir que, par la grâce de la technique (Ah ! cher Jacques Ellul mon maître !), je contribue un peu à la défense de Venise, justifie ces longues heures passées devant mon clavier. 
 
Mais n'est-ce pas déjà trop prétendre que de vouloir simplement écrire sur Venise, après tous ceux qui l'on fait avec tellement plus de talent que moi ? J'essaie simplement, jour après jour de laisser les mots exprimer mon amour pour la Sérénissime. J'espère n'être point trop bavard. En fait, je voudrais seulement pouvoir montrer montrer Venise telle qu'elle est : une symphonie de couleurs, de sons, de parfums, mais aussi un lieu où l'on vit comme partout ailleurs avec un supplément d'âme qui fait la différence. Entrouvrir une porte sur la magie de la ville et laisser l'alchimie de nos cœurs faire le reste. Sans commentaire ni fioriture.
 
Illustration : "remorqueur", huile de Zoran Music.

15 novembre 2007

La mia Venezia (première partie)

 Tous les amoureux de la Sérénissime ont tendance à vouloir se l'approprier. Ils conservent jalousement leurs bonnes adresses, le secret de leurs itinéraires et ne voient jamais d'un bon oeil qu'un autre connaisse le même bar, la même cour avec son somptueux puits renaissance. Mais cette universalité de Venise a aussi un bon côté : il se forme par la magie des moyens de communication modernes une gigantesque communauté de coeur, sympathique et active qui partage son amour. Venise mérite bien ainsi le surnom qu'on lui donnait autrefois : "la Dominante"... Je crois que même en le voulant, on n'en finit jamais avec Venise. Et puis pourquoi en finir avec cette passion qui nous lie à l'un des plus beaux et des plus magiques lieux de vie du monde ?

"I love bácaro", me disait une amie japonaise. Comme elle, j'adore les bacari, ces vrais bars vénitiens où l'on sert du vin tiré des barriques et des cicheti, les tapas vénitiens, toujours délicieux. Le mot viendrait du latin "ciccus" qui veut dire en petite quantité. Le terme bacaro viendrait quant à lui de Bacchus (Bacco en italien)... Un verre de prosecco, une assiette de petits poissons grillés, des anchois, un oeuf dur, du jambon, des artichauts grillés marinés à l'huile, des boulettes de viande, des gros haricots blancs... Autrefois on trouvait peu de variétés de ces amuse-gueules, ils permettaient de boire davantage sans être trop vite malade. C'est devenu une institution maintenant, et chaque bacaro y va de sa spécialité plus ou moins sophistiquée qu'il cherche à attirer de nombreux clients étrangers ou qu'il veuille maintenir l'authenticité et l'esprit "casalinga".

Les touristes se plaignent souvent de l'accueil froid voire désagréable. On y parle volontiers en dialecte. C'est un peu comme lorsque vous débarquez avec votre appareil photo en bandoulière dans un pub au fin fonds du Pays de Galles ou en Écosse. Cela dérange. Mais dès qu'ils se rendent compte que vous essayez de vous plier aux usages locaux, que vous ne réclamez ni coca ni pizza, tout s'arrange et si, lors de votre séjour vous y retournez plusieurs fois, vous finirez par être admis et le patron vous accueillera d'un gentil sourire. C'est ainsi. Mais j'ai le souvenir de bouchons lyonnais où on se demande jusqu'à l'addition (et même après) si on n'est pas un ennemi personnel du patron tellement l'accueil est glacial et agressif... Les bacari vénitiens, il faut y aller un peu avant midi et en début de soirée, quand les cicheti sont juste terminés et sortent tous frais de la cuisine. C'est là qu'ils sont les meilleurs et puis on voit les gens arriver, il y a peu de monde.

Quelques bonnes adresses : Ai do Mori, Canareggio 429 (calle dei do Mori), Osteria Al Garanghelo, Castello 1641 (via Garibaldi), cantina da Alberto - attention à l'aventure, un lieu réellement peu accueillant pour les touristes du genre de ceux contre qui nous déversons notre ostracisme - Cannaregio 5401 (calle larga Giacinto Gallina, I Promessi sposi, Cannaregio 4367 (Calle dell'Oca, près de la Strada Nova), Al Bomba, Canareggio 4297 (située aussi Calle dell'Oca, cette petite rue parallèle à la Strada Nova entre Sta Sofia et Sti Apostoli), Alle Alpi di Dante (Corte Nova). Antica Adelaide à Cannaregio aussi, (3728 calle larga del Dose Priuli) Mais il y en a heureusement plein d'autres.


Masaneta alla Venexiana
Parler des cicheti me donne envie de vous détailler mes préférés. Tout d'abord en ce moment, un délice qu'on trouve dans les meilleurs endroits : le Carcinus mediterraneus, en vénitien la Masaneta, la femelle fécondée du crabe commun qu'on trouve en abondance en Méditerranée mais seulement pendant une assez courte période dès la fin août et jusqu'aux premiers jours de décembre si le temps a été clément. C'est en ce moment même la meilleure période car la femelle, dont la chair est plus fine que celle de son compagnon, est en période de pré-ovulation, sa vieille carapace se fait très tendre. C'est un délice. 

La préparation n'est pas compliquée. La seule difficulté (pour les âmes sensibles) c'est que ces dames crabes doivent être fraîches donc vivantes au moment où, terribles bourreaux que nous sommes, nous allons les plonger dans de l'eau bouillante salée (il faut auparavant bien les laver). Laissez cuire 5 à 6 minutes pas plus. Éteindre ensuite le feu et laissez tiédir. 

Égoutter les crabes et détacher les pattes et avec l'aide d'une fourchette, détachez le dessus de la carapace puis séparez la partie supérieure de la carapace du reste du corps, mettre le tout dans un saladier, assaisonnez avec une sauce faite d'huile d'olive, d'ail et de persil haché, salez et poivrez. 

Laissez reposer au moins une heure pour que la chair s'imbibe de la totalité de la sauce. Servir avec des morceaux de polenta grillée et une bouteille de Soave ou de Pinot grigio selon votre goût.


Il y a aussi les Polpette, ces petites boulettes faites d'un mélange de viande de boeuf et de veau mélangées à du pain trempé dans du lait, assaisonnées d'ail et de persil, la Bacalà mantecata (brandade de morue) servie sur des petites tartines de pain grillé ou la Bacalà alla Giudia (plus rare aujourd'hui, ce sont des filets frits). le Rumegal (panse de boeuf bouillie marinée à l'huile), et plein d'autres spécialités le plus souvent à base de poisson ou de crustacés frits ou grillés.





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2 commentaires: 
(Parues sur TraMeZziniMag l'original, avant sa suppression par Google) 

Anonyme a dit…
Je me réjouis de découvrir Venise à la "Tramezzini" !!!
Je vais emporter chacun de vos posts pour être sûre de rien oublier et d'honorer cette ville comme elle le mérite. Ce que vous écrivez sur les "bacari" me rappellent ces petits bars merveilleux ds la vieille ville de San Sébastian. 
Sunny 
17 novembre, 2007 

Lorenzo a dit…
Il y a quelques ressemblances en effet. Les basques et les vénitiens sont des cousins et puis la bacalà ne fait elle partie de la gastronomie des deux peuples ? Le particularisme de leurs langues ?  
17 novembre, 2007


14 novembre 2007

L'ordinaire des jours de novembre

Et bien voilà, ce dimanche a marqué la fin de l'été de la saint Martin. Si le ciel reste pur et le soleil très présent, le froid a fait son entrée sur la lagune. l'air est vif comme en montagne quand il va neiger, le vent glacial et la lumière plus diaphane. On dirait que les couleurs hier encore très vives ont été délavées, diluées dans une sorte de transparence humide. C'est à ce moment de l'année que l’on s'aperçoit si on aime vraiment vivre à Venise. Les rues éloignées du parcours des touristes se font très silencieuses et le bruit des pas résonne davantage. L'éclat des vitrines réchauffe ça et là le promeneur. Il fait nuit très vite. L'hiver est partout. J'aime ces fins de journées plongées dans le silence, les gens pressés de rentrer au chaud chez eux, les pierres qui brillent sous l'humidité. Venise semble appartenir toute entière à celui qui continue de marcher et va sans but précis par les ruelles sombres. Une expérience unique que je conseille à tous ceux qui veulent pénétrer la vraie vie vénitienne et s'en imprégner. Voir et sentir Venise en hiver, c'est la découvrir telle qu'elle est. Sans fioriture.

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3 commentaires:


Florence BRIEU-GALAUP a dit…
Bonjour, Je suis folle amoureuse de Venise. Mon mari m'a fait découvrir la ville en 1995 et depuis ce jour, nous nous y rendons tous les ans. J'ai fait des études de lettres et j'ai choisi Venise comme sujet de ma thèse. Elle vient d'être publiée aux éditions de l'Harmattan (Venise, un refuge romantique (1830-1848). J'avais moi aussi envie de créer un site sur Venise mais dans ses rapports avec la littérature (vaste sujet). Ce qui est amusant c'est que les voyageurs du XIXe siècle rendent la ville intemporelle. Concernant Venise même, leurs commentaires pourraient émaner de voyageurs contemporains. J'aime beaucoup votre blog et votre approche de ce lieu qu'il faut protéger. J'essaierai de le consulter souvent.
Lorenzo a dit…
Je serai ravi de découvrir votre ouvrage et de le faire découvrir aux lecteurs de TraMeZziniMag. La seule différence entre les voyageurs du XIXe et nous, c'est que la technique a permis à Venise de s'inscrire dans la modernité tout en conservant cette intemporalité, phénomène unique dans l'histoire de l'humanité : un monde du passé qui vit au présent. Il y aussi la misère qui faisait de Venise des années 1830-1900 un bout de tiers-monde parfois sordide et qui a heureusement disparu de nos jours. Les enfants ne vont plus pieds-nus en guenilles, les filles ne sont plus prostituées par des matrones édentées et on ne meurt plus du Choléra. Les poètes invertis trop raffinés ne pédiquent plus les jeunes garçons faméliques dans les arrières-cours des grands hôtels de la Riva dei Schiavoni.
Tietie007 a dit…
Nous avions visité Venise en février 2004, juste après le Carnaval, et l'atmosphère était superbe ! Nous avions eu la chance de voir la neige, ce qui fut fantastique ! Pour mon contact à Venise, je suis passé par l'Alliance Française, et de nombreux enseignants vénitiens m'ont contacté. Je suis donc en contact avec le Lycée Benedetti. Bonne soirée.

13 novembre 2007

Le son de Venise



Venise ce sont des couleurs, des reflets, des odeurs mais aussi des sons. Le bruit das pas sur les dalles des rues, les gondoles qui glissent sur l'eau des canaux et les cloches. Les nombreuses cloches des églises de Venise qui rythment la cadence des jours et forment un décor sonore inchangé depuis des siècles. Où que l'on se trouve dans la ville, on les entend qui se répondent et enchaînent leur carillon dans un ordre immuable. Lorsque je suis allé pour la première fois en Turquie, l'appel du muezzin en haut des minarets était une curiosité les premiers jours. Puis au bout de quelques semaines, si je prenais autant de plaisir à entendre cette voix - dans la plupart des endroits où nous passions, il s'agissait hélas déjà d'un enregistrement, procédé qui s'est généralisé dans tout l'Islam depuis des années - je sentais un manque indicible. Quand nous avons repassé la frontière grecque et que dans un petit village, la cloche de l'église tintinnabulait joyeusement, ce fut une grande joie. Je retrouvais ce paysage sonore si familier et qui m'avait tant manqué. Et quelques jours plus tard en arrivant à Venise nous avions l'impression que la ville en liesse accueillait ses fils prodigues. Ce n'était qu'un dimanche matin comme les autres et chaque clocher répandait ce son joyeux qui s'associe dans l'esprit de beaucoup de voyageurs à l'image de la Sérénissime, de ses gondoles et des ses palais sur le Grand canal.

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4 commentaires:


Anonyme a dit…
Ah les bruits de Venise... Ce sont aussi "...the fast gaining-waves, that beat, like passing belles, against the Stones of Venice" (John Ruskin, The Stones of Venice)
Anonyme a dit…
Oups, "bells", sans le "e" final.
Douille a dit…
Dans certaines églises en Belgique ce sont aussi des enregistrements de cloches qu'on entend...
Gérard a dit…
L'Europe , c'est quoi , finalement ? Intéressante question , non ? Eh bien , c'est ce qui nous manquera intensément lorsqu'on aura tout perdu . Ce sont deux choses : nos Églises et la Liberté . Blaise Pascal les sépara , Charles Péguy les raccorda.   Comme quoi , tout vient à qui sait les entendre .

12 novembre 2007

Poésie de rue


C'est déjà mieux que les graffitis infects qui fleurissent partout à Venise et que certains qualifient d'expression artistique : Il y a souvent sur les murs de la ville des apparitions poétiques, dues la plupart du temps à l'imagination des élèves de l'école des Beaux-Arts. Ces collages sont très souvent agréables et ne déparent guère. Et puis, faits de papier fin et à peine collés, ils disparaissent vite quand des amateurs ne se sont pas chargés de les enlever pour les récupérer. Envoyez-moi vos clichés si au hasard de vos pérégrinations vénitiennes vous êtes tombés devant des exemplaires de cet art de rue.
 

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2 commentaires:

Anonyme a dit…
Depuis que j'ai découvert votre blog sur Venise, je vous suis fidèlement chaque jour. J'aimerais vous soumettre une recherche sur le Palais de Polignac/Decazes. Que s'est-il passé dans ce palais au XVIIIème. Est-ce là qu'un mari jaloux aurait poignardé sa femme ? ou peut-être avant ? Qu'en savez-vous ? Mille merci. Sunny
Anonyme a dit…
J'ai découvert votre blog complètement par hasard, en cherchant une photo du dolce di San Martino. C'est un très beau blog, dans lequel je me retrouve pleinement. Je suis vénitienne par mon père, française par ma mère, et depuis toujours, mon coeur balance, et je vis d'aller-retours entre Paris et Venise, d'où je reviens à peine. Elle était encore plus belle que d'habitude, habillée des couleurs et des lumières extraordinaires de ce beau mois de novembre...

TraMeZziniMag salue l'introduction de Venise dans le club très select des City Note Book de la société Moleskine

Le nouveau City Note Book de Venise que la société Modo & Modo (aujourd'hui rachetée par le Groupe Société Générale), plus connue sous le nom de Moleskine est en vente depuis le 8 novembre dernier. Portant le désormais célèbre label Venezia, réalisé sous la direction artistique de Philippe Starck, c'est déjà un véritable objet-culte : le premier guide que vous écrivez vous-même. C'est une société italienne à capitaux français qui depuis 1986, sous l'impulsion de l'écrivain Bruce Chatwin, dépité de ne plus pouvoir se fournir en carnets de note fabriqués jusqu'alors par une petite société de Tours, qui a réalisé avec ce nouveau City Note Book (après Paris, Londres, San Francisco, Prague, etc...) un travail "Made in the World" en collaboration avec Venise, la ville italienne "universelle" par excellence. 
Mariage inattendu entre deux univers différents. L'entreprise utilise, cas unique, le "bouche à oreille" comme mode publicitaire dans un monde où les messages commerciaux sont omniprésents et tellement agressifs qu'ils en sont devenus insupportables. Les city books fleurissent ainsi et c'est une véritable mode qui propulse depuis quelques années les fameux petits carnets noirs au sommet, se basant sur le nombre de grands artistes et écrivains qui les auraient utilisés. Le rapprochement avec Venise, peut-être la seule ville au monde qui n'a aucunement besoin de faire de publicité tellement son image est forte, est insolite. Ce sont deux styles, deux conceptions, deux modes de vie uniques qui se rencontrent aujourd'hui. 
Mais cette rencontre n'a finalement rien de contre-nature (ce qui est déjà un phénomène à rebours des modes...) et elle se concrétise dans le soutien apporté par la société Moleskine à l'activité artistique de jeunes artistes choisis par la Fondazione Bevilacqua La Masa. Un moyen de confirmer la vitalité de Venise qui a toujours été un une référence importante dans tous les types d'expression artistique. Parcours de pierre et d'eau avec huit jeunes artistes du monde entier, le City Note Book de Venise est partout : On le trouve dans toutes les vitrines "culturelles" de la ville : à la librairie Mondadori, la librairie Toletta, la papeterie Testolini, dans les boutiques du Palazzo Ducale, du Musée Correr, de la Ca' Rezzonico, de la Ca'Pesaro et chez Feltrinelli à Mestre comme à la librairie française de San Zanipolo
Moleskine est l'expression d'un bouillonnement à l'intérieur même de la vie culturelle dans le sens le plus ample du terme. Pour l'organisation Fondaco, les petits carnets noirs représentent l'aspect humain d'un monde en perpétuelle accélération. "Éditeurs de page blanches", c'est ainsi qu'aiment se définir les responsables de ce label "libre" parce que totalement dénué de toute connotation idéologique, un agglomérat d'individualités et de contenus variés. Cela pourrait être un contresens mais en réalité le monde des petits carnets noirs est un univers authentique, un outil d'aide à la réflexion, à l'introspection puisque ces pages blanches sont un appel à l'écriture ou au dessin. A une époque où tout est technologie, il est incroyable qu'un ensemble de feuillets blancs reliés et fermé par un simple élastique puisse représenter un instrument important de vie et un signe de reconnaissance d'une communauté universelle. Il suffit pour vérifier ces propos de visiter les sites qui fleurissent sur la toile et présentent le contenu de nombreux carnets.
Le City Note book di Venezia est tout cela, un outil qu'il appartiendra au touriste ou au vénitien de remplir de rendez-vous, de sensations, de réflexions, de dessins et de collages. Un ensemble de pages blanches qui va permettre à ceux qui les posséderont de pouvoir réaliser leur guide personnel et unique de Venise... 
Une grande opportunité donc pour la Sérénissime. Le moyen de de se rapprocher encore un peu plus des grandes capitales culturelles du monde comme Londres, Paris, New York, Berlin, San Francisco, Prague, Barcelone, qui font déjà partie du network Moleskine.
L'enthousiasme des journalistes lors de la conférence de presse organisée par Fondaco, à l'origine du projet. Il faut dire que le carnet était offert à tous les journalistes présents pour qui les carnets noirs restent des objets fétiches (je sais de quoi je parle pour en consommer plus d'une quinzaine par an !) . "S'agissant d'un objet avant tout diffusé parmi les jeunes, Moleskine peut être utile pour rajeunir l'image de la cité des doges et stimuler à son égard une approche non conventionnelle" a dit le maire Massimo Cacciari

Ces paroles confirment la philosophie de l'organisation Fondaco qui, depuis trois ans, s'emploie à développer des projets concrets pour positionner Venise dans le monde de demain tout en préservant son identité unique. On ne peut que remercier la société Moleskine d'avoir cru dès le début dans leur proposition en considérant Venise comme une vitrine internationale où il faut être présent, démontrant ainsi sa modernité en dépit des incertitudes qui pèsent sur son avenir et des lourdeurs qui la figent dans un rôle de musée de cire .

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2 commentaires:


Andrée a dit…
Ets-ce qu'on les trouve en France ? Et à quel prix ?
Lorenzo a dit…
OUI, oui au fur et à mesure de leur distribution, chez les libraires et les papetiers de qualité. Le prix est de 15,50€ mais je ne veux pas faire de publicité. Ce qui est génial c'est la manière dont ces carnets sont utilisés, détournés pour devenir souvent des livres-souvenirs, des journaux de voyages voire des œuvres d'art (le site Flickr contient plusieurs centaines de photos de crantes noirs peints qui sont de véritables œuvres d'art). L'association DÉTOUR de Moleskine a un site et expose dans le monde les carnets peints et décorés. Je trouve personnellement cela très beau très attirant.

11 novembre 2007

Les témoins d'un passé que nous n'avons pas vécu

Sans nostalgie ni mélancolie aucune, comment pourrait-on se promener dans les rues de Venise sans ressentir avec intensité la présence du monde d'avant. Sous les arcades du Rialto, on a toujours l'impression, même (et surtout) en pleine nuit, qu'une foule de gens, marchands affairés, usuriers, soldatesque à la recherche d'une taverne, huissiers de la Provéditure, paysans venus vendre leur production, a laissé là un peu de ce qu'ils furent. Mais au lieu de faire peur, cette présence aérienne est un réconfort. Le rappel que nous ne faisons que passer et que d'autres après nous continuent le chemin. C'est peut-être ces témoins rassurants d'un passé que nous n'avons pas vécu, mais dont nous sommes issus, qui fait qu'à Venise il y ait si peu de suicides et pas beaucoup de psychanalystes. "Venise où la régulation heureuse des esprits", un titre pour une réflexion métaphysique et philosophique que n'aurait pas désavoué Feu Monsieur de Casanova. De quoi inquiéter l'Inquisition en ses sombres bureaux du palais ducal...

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1 commentaire:

Tietie007 a dit…
Venise est une cité a-temporelle, où le temps n'a pas de prise ...
Par contre juste une petite demande. Je suis enseignant en France, au Lycée Vauvenargues à Aix en Provence, et je compte faire un voyage scolaire avec mes élèves à Venise, en avril prochain. Le Conseil général 13 conditionne une aide financière pour notre possible périple à un "appariement" avec un lycée du coin. Si tu connais un professeur qui travaille à Venise dans un lycée général ou technique, ça serait sympa de me mettre en contact avec lui.
Bonne journée.

C'est aujourd'hui la Saint Martin



La fête de San Martino se célèbre dans toute l'Italie par des manifestations en tout genre à l'occasion de ce fameux été de la Saint Martin, "l'été indien" des anglo-saxons, que les capricieuses variations climatiques rendent de plus en plus aléatoire. Cette brève période de temps beau et chaud caractéristique des régions méditerranéennes en ces premiers jours de novembre. Cette embellie qui surgit au milieu des premiers frimas, au moment des premières gelées comme le mieux du mourant avant son agonie. Venise très à l'affût de ce qui peut lui permettre de renouer avec la singularité de son passé tout en renouvelant les plaisirs offerts aux touristes a redonné à cette fête le lustre d'il y a cinquante ans.
 
Ce fameux été de la Saint Martin trouve son origine dans l' épisode le plus célèbre de la vie du saint. Par un jour particulièrement froid (c'était un 11 novembre), le jeune officier romain qui cheminait sur une route enneigée, rencontra sur sa route un pauvre vieillard à qui il donna la moitié de sa chlamyde, cette lourde cape militaire que les soldats portaient pour se protéger du froid. Aussitôt, le ciel s'éclaircit et un soleil intense fit fondre la glace et réchauffa la terre. Les hagiographes racontent que cette nuit-là, Martin vit le Christ en rêve qui portait sur ses épaules la moitié de la Chlamyde, le remerciait pour son geste de compassion. Martin, originaire de Panonie, était militaire contre son gré (son père était officier et il intégra le corps de la Schola, la garde d'honneur à cheval de l'Empereur), il devint évêque de Tours et fut l'un des premiers saints non martyr. Il mourut très âgé en 397, déjà très célèbre.
Partout en Italie, depuis les temps les plus reculés (l'anecdote remonte au IVe siècle), pendant ces chaudes journées du début novembre, on ouvre les bouteilles de vin nouveau et on déguste des châtaignes grillées. Le poète Giosué Carducci (premier italien prix Nobel de Littérature) a même célébré cette tradition dans un poème connu par tous les italiens et justement intitulé San Martino. 
A Venise, on fête le saint le 11 novembre. C'est une fête populaire qui avait peu à peu disparu. Autrefois on mangeait des marrons grillés et le vin nouveau coulait à flots. On chantait sous les fenêtres des gens en espérant qu'ils lancent à leur tour des châtaignes ou des sucreries. On retrouve depuis quelques années cette ambiance dans certains quartiers du centre historique : il est resté l'habitude de faire du bruit - notamment avec des couvercles et des casseroles - en demandant des bonbons ou autres douceurs aux commerçants ou aux passants (avant tout aux vénitiens). On chante pour l'occasion de vieilles comptines que les enfants apprennent pour l'occasion, comme celle-ci :

S. Martin xe'ndà in sofita
a trovar ea nonna Rita
nona Rita no ghe gera
S.Martin col cùeo par tera
E col nostro sachetìn
cari signori xe S. Martin

Cela donne approximativement en français (La traduction est un art difficile) : "Saint Martin est allé au grenier retrouver la nonne Rita mais la nonne Rita n'y était pas alors Saint Martin s'est assis par terre. Avec notre petit sac, Messieurs Dames, il y a Saint Martin".
 
Ce ne sont plus que les jeunes, et notamment les enfants des écoles, qui perpétuent cette bruyante tradition. Ils fabriquent casques, armures et chevaux en carton, le tout complété d'une épée et bien sur d'une cape rouge. Dans quelques écoles de la Terre Ferme, un homme déguisé en Saint Martin monté sur un vrai cheval vient à la rencontre des enfants pour leur distribuer des bonbons. Mas cela a lieu à peu près de la même manière partout ailleurs en Italie.

Ce qui caractérise vraiment la fête vénitienne, outre les comptines en dialecte, c'est le traditionnel dolce di San Martino : un gâteau de pâte sablée qui prend la forme du saint cavalier avec son épée et son manteau, garni d'un glaçage de sucre coloré, de pralines, de bonbons et de pastilles de chocolats. Il y a aussi une version toute nappée de chocolat. Chaque pâtissier a sa recette et les décorations varient d'un magasin à un autre.
Vous voyez il n'y a pas que "Halloween", cette tradition américaine que les publicitaires et les commerçants s'acharnent à imposer dans le monde pour développer de nouveaux prétextes à la consommation ! Car si la fête des citrouilles n'est pour la plupart des enfants (et des parents) qu'un joyeux divertissement, elle a à la base une origine mortifère où les esprits, le diable, les morts et les monstres ont la part belle. La San Martino, c'est au contraire la fête de la vie, de la lumière, de l'espérance qu'au plus sombre de l'hiver tout bientôt pourra renaître. Pour ma part, aucune hésitation. Je choisis la fête de la vie et la philosophie dont elle émane à cette culture de mort et de dépit qu'on cherche à nous imposer. La polychromie plutôt que le noir ! 
Pour ceux qui connaissent mal ou pas du tout Venise, l'église San Martino est située dans le sestiere de Castello, à deux pas de l'Arsenal. Elle a été construite par Sansovino en 1540 (mais la façade de style toscan revue et restaurée date de 1897). A l'intérieur, la nef est couronnée par un extraordinaire plafond en trompe-l’œil de Domenico Bruni. Le presbytère est décoré de fresques de Fabio Canal.

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1 commentaire:

Choubine a dit…
C'est une belle fête...

08 novembre 2007

Venise comme un état d'esprit


Cette longue citation me revient en mémoire au moment où Venise est comme métamorphosée par l'été de la Saint Martin, cette traditionnelle embellie du climat chaque année au moment où les petits vénitiens s'apprêtent à fêter San Martino. Ce n'est pas une belle journée d'automne, c'est plus que ça. Un soleil ardent, un air plus léger, une douceur souriante qui rend joyeux comme aux premiers jours de juillet... Je l'ai déjà publié sur ce site mais je ne résiste pas. Elle est extraite du livre "Venise" de Eric Ollivier
"Venise est plus qu’une ville, c’est un état d’esprit, une merveilleuse idée humaine. Une invention géniale. Elle est le refuge parfait du solitaire. Elle sait s’en emparer et le prend dans ses tentacules. On ne rencontre jamais mieux Venise que seul et sans but. Le cafard, la malinconia est un art vénitien. Cet état atroce et merveilleux, le solitaire s’y accroche car il y trouve un délicieux bonheur, une richesse unique. Triste et joyeux presque simultanément, le malade de Venise s’enrichit d’heures en heures de sensations spécifiques. Il repartira – s’il repart – en paix avec lui-même, harmonisé, rédimé, apaisé et riche d’une richesse intérieure très enviable de nos jours."

07 novembre 2007

L'érudit du ponte delle Spezier


Quand j'étais étudiant, il y avait près de chez moi un vieil érudit passionnant qui était né dans le ghetto et avait connu les terribles années de plomb qui couvrirent l'humanité d'opprobre et marquèrent du sceau de l'infamie ceux qui au nom d'un concept erroné massacrèrent des millions d'innocents. Il se disait descendant de Miguel Abraham Cardoso, célèbre médecin juif cabaliste qui répandit avec son frère la pensée messianique auprès des communautés juives tout autour de la Méditerranée au début du XVIIe siècle. J'ignorais son âge. Une vieille femme un jour me certifia qu'il avait plus de 150 ans et que par la force de sa foi il était intouchable et quasiment sur de l'immortalité... Il mourra en 1986. 

On apprit alors qu'il avait plus de 90 ans. Il m'accompagnait souvent dans le ghetto et me montrait des tas de choses comme il l'avait fait avec Hugo Pratt qui s'était inspiré de ses récits - et de ses affabulations - dans plusieurs de ses histoires : Je découvris dans la bibliothèque de sa communauté des documents extrêmement rares et magnifiquement ornés et illustrés (je me souviens d'avoir eu entre les mains le premier Talmud imprimé à Venise - en 1519 - par Daniel Bomberg, typographe venu d'Anvers)...  Avec lui j'ai gravi  les étages de presque tous ces vieux immeubles tellement hauts qu'on peut les considérer comme les gratte-ciels du Moyen-Âge - et le quartier du ghetto comme le Manhattan de l'époque ! - Toutes les banques étaient là (on peut encore voir l'entrée du Banco Rosso, célèbre maison de prêt sur gages) et elles étaient célèbres dans tout le monde civilisé. 

Lorsqu'au début de son règne, le roi Louis XVI (dont l'histoire omet trop souvent de souligner l'extraordinaire travail de fond qu'il entreprit pour modifier la société française au profit des plus petits) mit en place le premier mont-de-piété organisé à l'intention des plus démunis pour éviter que soient aggravées leurs difficultés, il se renseigna sur le fonctionnement des banques du Ghetto et chargea son ambassadeur à Venise de prendre des informations.
Le vieux sage me montrait des maisons et des palais ruinés et m'expliquait qui avait habité là et ce qui s'y était passé avant 1798. J'avais ainsi l'impression de vivre en direct ces anecdotes vieilles de plusieurs siècles. Il m'amena un jour dans le vieux cimetière juif du Lido, si pittoresque et émouvant avec ses tombes des XVIe et XVIIe siècles au milieu d'une végétation sauvage et d'arbres pluri-centenaires. Il était alors fermé au public. Il fallait sonner chez le gardien du cimetière moderne pour obtenir la clé de la grille. Là, nous nous asseyions sur l'herbe et il me racontait la vie des personnages qui reposaient sous ces pierres richement sculptées. C'était là-encore, à chaque fois, un voyage hors du temps. J'ai envie de dire hors du monde. Il y avait aussi le vieux sacristain des Mendicoli, un moine dominicain de San Giorgio et un père lazariste arménien pour peupler mon univers spirituel... Je n'étais pas particulièrement - en suis-je vraiment sûr aujourd'hui ? - en recherche ni demandeur pour les choses de la foi ; j'aimais cependant beaucoup les écouter tous évoquer à leur manière le passé de Venise et celui de leur communauté et me donner à voir ses couleurs à l'aune de leur foi.

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3 commentaires:

Anonyme a dit…
Merci merci quel bonheur de vous lire ! Surtout n'arrêtez pas, je voyage avec vous, je lis vos archives, je ne connais pas encore .... Venise. Grâce à vous je vais le découvrir autrement. 
Sunny
Gérard a dit…
C'est une grande chance que d'avoir pu toucher ce Livre . Précieux . Le toucher est un sens , c'est vrai . L'esprit , un autre . Aussi précieux . Une furtive et imperceptible émission d'Arte , sauf pour les joyeux gantés de l'esprit judéo-vagabond qui en tournent les pages , nous en avait joyeusement parlé . Comme eux donc , je ne suis fais interrogatif . Et si la faucheuse passe bien avant que j'en puisse espérer la trouvaille , je ne lui en voudrai pas ? Et pourquoi donc ? Très simple . J'aurai rêvé !
Luc a dit…
Bonjour Lorenzo, Nous avons constaté que de nouveau vous avez utilisé une photo de notre site sans nous en avertir et sans même citer au moins notre site. C'est un peu triste... nous avions une autre image de vous. Luc et Danielle
Lorenzo a dit
          Luc et Danielle, une fois encore désolé pour cet emprunt sans mention de copyright.
          j'avoue ne pas être très organisé dans mes banques de données. 
          Parfois j'enregistre des photos trouvées sur le net avec en titre le nom de leur auteur. 
          Le plus souvent j'oublie et enregistre ces clichés sans conserver leur provenance. 
          Car j'avoue aussi ne pas avoir ce sens commercial de la propriété qui fait beaucoup
          travailler les gens de nos jours. 
          Mes emprunts sont gratuits, leur diffusion aussi qui donne à voir des clichés qui 
          parfois ne seraient pas vus autant qu'ils le méritent. J'ai du mal à concevoir que dans
          ce monde de l'internet que je ne conçois que gratuit et au service de tous, diffusé 
          universellement pour tous, certains ne voient que la possibilité de faire de l'argent
          facile. 
          Personnellement, je ne sais pas faire et cela ne m'intéresse pas. Je défendrai toujours la
          gratuité dans l'art, la culture, l'éducation comme j'en défends l'idée pour les transports,
          la santé. 
          Je ne dis pas que votre souci est lié à un quelconque vision commerciale et je connais, à
          vous lire, votre dévouement pour promouvoir une certaine idée de Venise éloignée de 
          ce tourisme de masse que nous n'aimons pas et qui dénature chaque jour davantage la 
          sérénissime. Cependant, je ne vois pas en quoi mettre en avant une photographie d'un 
          lieu en omettant son auteur pose un problème. 
          Je ne fais jamais de photos moi-même en dehors de portraits de mes enfants et de mes 
          amis et peu m'importe que des gens s'en emparent si elles sont belles. 
          Je le vois comme un hommage.
         Je vais donc inscrire en tête de ce blog que je remercie les auteurs des clichés utilisés 
         pour illustrer mes articles, que le copyright leur appartient et qu'ils se manifestent
         pour que je rajoute en légende leur nom et toutes les mentions qu'ils jugent bon d'y 
         faire apparaître. Cela vous satisferait-il ?
         Bien amicalement.
         Lorenzo
         24 novembre 2007