06 août 2009

Où est passé le livre d'or de Mr Fox ?


Monsieur Gerry Fox est très triste. Locataire de l'étage noble du palais Donna delle Rose, sur les Fondamente Nove où il expose, dans le cadre de la Biennale, des vidéos sur sa vision des principaux évènements publics de la Venise d'aujourd'hui, on lui a volé le livre d'or de l'exposition, deux jours avant sa clôture... 
 
Comme le dit l'affichette placardée depuis le vol sur les portes du palais, l'objet n'a aucune valeur marchande en soi mais l'artiste y tient comme un outil fondamental pour l'évolution de son travail. Une récompense de 500 euros a été offerte. Je ne sais pas encore si, finalement, le livre d'or a été retrouvé...
 

Et si c'était un coup de pub ? Séquestrer les commentaires des visiteurs pour attirer l'attention des médias sur une exposition-installation peu transcendante en dépit des images (diffusées sur une demie-douzaine d'écrans placés dans les salles de l'étage noble du palazzo). C'est tout cas l'occasion de visiter une partie du palais qui n'est pas ouvert au public d'habitude.C'est peut-être un coup de fans de Tramezzimag qui auront découvert sur l'une des pages, mes commentaires et mon paraphe ! Je plaisante. 

Pour plus d'informations sur cette exposition, cliquez ici.

1 commentaire:

Anne a dit…

Souhaitons à Gerry Fox de retrouver très vite son livre d'or.
Anne

Une bouffée d'air vénitien

Non je n'étais pas à Venise (les afficionados de Tramezzinimag connaissent bien maintenant ma maison dans le Cotentin) mais en rentrant, j'ai fait une petite étape chez mon ami vénitien, Francesco Rappazzini.
 
Écrivain, correspondant de presse à Paris, Francesco, issu d'une vieille famille vénéto-autrichienne qui possède encore aujourd'hui à Padoue un magnifique palais historique, vit et travaille depuis une quinzaine d'années à Paris. Il a longtemps habité, avec sa mère Vittoria di Buzzacarini, écrivain elle aussi, et son frère, à la Giudecca, sur la Fondamenta San Giacomo, près du ponte Lungo, le joli petit Casino Baffo (cf. Tramezzinimag 11/09/05, en cliquant ici et 26/09/07, en cliquant ici). Auteur de plusieurs romans et d'une biographie de la duchesse de Gramont, il vient de terminer un récit sur sa jeunesse à Venise. Plus précisément sur ses 17 ans. J'ai eu le privilège de lire le manuscrit. Une centaine de pages pleines de drôlerie, et de tendresse, des rencontres avec des personnages plus ou moins célèbres, des réflexions (et même la recette des sarde in saor) telles qu'un adolescent peut les ressentir et les exprimer. Un régal. 
 
Ce fut un voyage éclair dans la Venise dans laquelle j'ai vécu, et nombre des personnages que le jeune homme croise au fil des pages sont des gens que je connais bien. Sorte de voyage dans le temps qui m'a rempli d'émotion, ce sémillant petit texte pourrait trouver sa place dans les colonnes de Tramezzinimag, tant il exprime une vision de la vie quotidienne à Venise que je m'emploie à décrire, Une époque révolue. Quand la Sérénissime était encore le lieu de rencontre des intellectuels et des artistes du monde entier, qui venaient y travailler, mais aussi s'y ressourcer. 
 
Francesco raconte un des séjours d'Erica Jong après le succès d'un de ses livres, il fait parler Toby Cole, il décrit la naissance d'une toile de Karel Appel dans son atelier de Santo Stefano, on croise Peggy Guggenheim dans son palais quelques mois avant qu'il ne devienne un musée. Mais il y au fil des pages des tas d'autres personnages, tous très attachants, souvent drôles, vénitiens pour la plupart, obscurs pêcheurs, gondoliers, mercière, bonne, et les amis du jeune adolescent avec qui il fait les 400 coups (si tant est qu'on puisse appeler ainsi les sorties nocturnes en sandolo, les bains de minuit dans la lagune, et les suaves expériences sentimentales qui occupent les journées de notre héros...). J'espère que ce récit très attachant - et vraiment très drôle - trouvera bientôt un éditeur et que le traducteur saura rendre toute la faconde de l'auteur et cette manière de rendre comme palpable, les petits faits ou les grandes aventures d'une adolescence à Venise. Promis, dès qu'il est édité, je vous en informe. Vous ne serez pas déçus par ces souvenirs d'une jeunesse pas si lointaine qui semble pourtant d'un autre monde aujourd'hui !

3 commentaires:

Anne a dit…

Bonjour, Lorenzo. C'est un plaisir de découvrir à nouveau vos publications.
Ce livre écrit par votre ami paraît passionnant. J'espère qu'il trouvera vite un éditeur afin que nous puissions le lire.
Anne

Les Idées Heureuses a dit…

Vous revoilà, après des vacances familiales sans doute bien agréables, elles ne sont d'ailleurs peut-être pas encore terminées...
Ravie, comme beaucoup d'autres certainement, de vous retrouver, les blogs se vident en cette période estivale pour mieux se remplir de nouvelles impressions et réflexions à partager!
Au plaisir de vous lire à nouveau!

Michelaise a dit…

Quelle chance d'avoir lu ce manuscrit en avant première ! J'avoue que dès que vous annoncerez sa publication, je m'empresserai de le commander, car La Giudecca est sans doute mon asile préféré à Venise... Merci de ce petit billet du Cotentin ! ça fait plaisir de vous retrouver

03 juillet 2009

Mon risotto aux aubergines

C'est enfin l'été. Il semble s'être définitivement installé. L'air est doux, le vent tiède porte des senteurs qui poussent au farniente. Et puis le ciel est si bleu. Nous serons cette fin de semaine à Barsac, chez mon frère et ma belle-sœur pour fêter en famille leur trentième anniversaire de mariage. Les bords de Garonne, face aux jolis coteaux de Loupiac vont ainsi accueillir une tripotée de cousins et d'amis pour vingt quatre heures de réjouissances. Trente ans déjà... J'étais encore un jeune homme mal dégrossi que Venise attirait. Un an plus tard, la disparition de mon père, la nécessité de quitter la vieille maison où j'avais grandi, le fin de mes études, tout me poussa à quitter Bordeaux pour rejoindre mon rêve. Toute ma vie en fut bouleversée et rien de ce que je suis n'aurait été sans Venise. Mais trêve d'auto-complaisance. Ce n'est pas encore tout à fait le temps des vacances. Il faut ranger la maison (l'immeuble a vécu deux mois horribles de travaux avec ce que cela signifie de poussière, de bruits et de désagréments), conclure les dossiers en cours, préparer le camp scout d'un des enfants, le voyage au Canada d'un autre et commencer les bagages pour la migration estivale vers notre vieille maison de Normandie. En attendant la vraie détente des vraies vacances, nous faisons la cuisine, ma dernière fille Constance et moi. Dernier essai (parfaitement transformé ceci dit en passant !) : un risotto rapide aux champignons et aubergines

En voici la recette, elle est très simple : 

Il faut : du riz rond, de l'ail, des aubergines, des gros champignons de Paris, des oignons nouveaux, de la bonne huile d'olive, du sel et du poivre, du bouillon cube (Oxo), de romarin, du basilic frais. Il existe une variante où on ajoute des lardons fraîchement coupés et des filets d'anchois.
Rincer le riz et le mettre à cuire avec la quantité nécessaire d'eau salée. J'utilise un rice-cooker chinois drôlement pratique quelque soit le type de cuisson recherché. Je verse dans l'eau une grosse gousse d'ail coupée en morceaux et du romarin frais et du vin blanc.

Pendant que le riz cuit, préparer les légumes : laver les aubergines, les couper en petits cubes et en fines lamelles, afin de varier la consistance du légume une fois cuit, tailler les champignons en tranche (je choisis des gros champignons utilisés pour faire des farcis), les oignons nouveaux en rondelles et hacher l'ail. Dans une cocotte en fonte, faire chauffer de l'huile d'olive, y verser les légumes en commençant par les champignons. Ajouter les aubergines quand les champignons ont déjà pris de la couleur. L'aubergine étant très gourmande d'huile, il faut bien remuer pour que rien n'accroche. Ajouter de l'huile si besoin, cela n'est pas mauvais pour la santé ! saupoudrer avec l'ail haché, le basilic ciselé et le romarin. Saler et poivrer. Bien mélanger et couvrir. Baisser le feu.

Quand les légumes paraissent cuits et que se dégage une odeur délicieuse, ajouter un verre de vin blanc et un verre d'eau bouillante dans laquelle il faut émietter auparavant un cube d'Oxo (à défaut un gros bouillon Kub fera l'affaire). Laisser mijoter à très petit feu. Ajouter une bonne portion de beurre si vous aimez le risotto crémeux. La sauce doit être très goûteuse sans être trop salée. Quand le riz est quasiment cuit, l'imbiber d'un peu de vin blanc (l'équivalent d'un demi-verre) puis, au moment de servir, ajouter les légumes avec toute le bouillon que vous aurez bien pris soin de préserver en laissant la cocotte couverte. Dans les assiettes, saupoudrez de parmesan frais rapé.

J'ai servi ce plat avec du rôti de porc froid et des tranches de jambon de Parme. Il y avait en entrée du melon, et en dessert l'entremets préféré de Constance : une coupelle de compote de pommes recouverte de vrai yaourt turc nature (le meilleur est le Baktat conditionné en boite de 1 ou 3 kilos). Un régal tout simple à réaliser.

2 commentaires:

Michelaise a dit…
C'est rare Lorenzo que vous vous laissiez aller à des confidences qui vous dévoilent !! J'aime bien suivre votre blog parce que plusieurs points nous rapprochent... la Venise des vénitiens, Bordeaux, le rugby, certaines de vos prises de position que je partage... et voilà que vous allez fêter les 30 ans de mariage de votre frère sur les bords de Garonne, alors qu'il y a peu Michel et moi fêtions nos 33 ans à deux pas de là, en Bazadais à Sigalens... Pas en famille (nous n'en avons pas ou plus) mais dans un séchoir à tabac !!
Pour le reste, les camp scout c'est fini, n, i, j'ai d'jà donné et je suis bien contente d'en être débarrassée...
Alors, un de ces soirs nous dégusterons ce risotto à votre santé.
Martin a dit…
J'aime tellement quand vous écrivez ainsi que je m'envole ! Votre fille Constance doit être une très bonne cuisinière, elle doit vous ressembler et elle doit avoir un goût pour la littérature évident ! Je suis sûr qu'elle vous ressemble ! Vous avez vraiment beaucoup de chance Lorenzo : amis, famille, dons d'écriture, et encore pleins d'autres.
Aussi, en lisant les autres commentaires, nous avons tous la même idée ! ECRIVEZ UN LIVRE ! Vous auriez tellement de succès !
Merci pour tout Lorenzo et pour tous ces moments de plaisir en parcourant votre blog.

Venise tout Wifi, c'est parti !

 


Venise tout Wifi, c'est parti !


C'est aujourd'hui que la municipalité de Venise lance son innovante campagne pour une "cittadinanza digitale" (citoyenneté digitale), en permettant désormais aux vénitiens l'accès permanent et gratuit à internet de quasiment n'importe quel endroit de la ville et de la lagune. Pour fêter cet évènement qui marque le début d'un nouveau positionnement high-tech de la Sérénissime, une grande manifestation est organisée durant toute la journée sur la lagune, le Bateocamp ("bateo" en vénitien signifie "bateau"). Départ Piazzale Roma. Voir ici.

1 commentaire:

Anne a dit…

Toutes les occasions sont bonnes pour faire la fête, pourquoi pas celle-ci?
Anne

25 juin 2009

Les chats de la forêt d'en-bas

Historiette pour Louise, 7 ans et demi
.
Chère petite lectrice,
Quand le soleil se lève le matin à Venise, ce qu'il éclaire n'est jamais comme ailleurs. Les enfants qui comme toi s'en vont à l'école, toujours un peu mal réveillés, souvent restés en partie dans leurs jolis rêves de la nuit, l'estomac un peu barbouillé du chocolat trop chaud qu'il a fallu boire trop vite, ces enfants-là ne marchent pas sur des pavés ordinaires. Car sous les dalles grises reposent des millions d'arbres plantés là il y a plus d'un millier d'années. Quel joli poème cette histoire d'une ville où les enfants marchent sur des arbres. Ce monde incroyable où, comme le disait un poète qui aimait beaucoup les enfants - et Venise aussi -, les lions volent et les oiseaux marchent. 
Un matin, comme tous ces matins que tu as vécu toi aussi, tu sais quand il faut mettre un manteau et sortir dans le froid et la pluie pour aller retrouver la maîtresse pas toujours gentille, les copains pas toujours complices, Aldo et Marta, deux petits vénitiens de ton âge s'en allaient à l'école. Il pleuvait fort sur Venise ce jour-là. Aldo avait un peu mal au ventre car il n'avait pas bien appris sa leçon d'histoire et Marta reniflait car elle avait pris froid la veille en jouant dans les flaques. Au détour d'une ruelle, ils débouchèrent comme chaque matin sur un petit campo toujours tranquille, toujours silencieux. A Venise, les enfants n'ont pas peur d'aller dans les rues. Ils ne risquent pas de mauvaises rencontres. Pourtant ce matin-là, sous cette vilaine pluie froide, dans le silence du petit matin avant qu'il ne fasse jour, ils avaient peur...
Ce n'était pas comme d'habitude. Une enseigne de magasin grinçait au loin, le vent soufflait très fort ... Il faisait tellement sombre sur le campo. Les enfants avançaient épaule contre épaule et Marta serra bien plus fort que d'habitude la main de son frère. Soudain, le jour se fit et la pluie s'arrêta... C'était comme la lumière un peu jaune d'un lampadaire invisible. Au milieu de la petite place, comme souvent à Venise, il y avait un puits en marbre blanc orné de figures d'anges et de guirlandes de fleurs. Sur la margelle, un énorme chat gris semblait diriger un orchestre. Autour de lui, une vingtaine de chats l'écoutaient. Les deux enfants s'arrêtèrent stupéfaits. Les chats, visiblement un peu agacés se retournèrent. Tous en même temps.
On entendit un "Mais chut, voyons !".
Marta regarda son frère, aussi surpris qu'elle :
- "Un chat qui parle, mais c'est impossible" lui lança Aldo.
- "A Venise, jeune homme, apprenez que rien jamais n'est impossible" lui répondit aussitôt le gros chat gris tout en se léchant une patte.
- "Mais d'où venez vous et que faites vous ?" osa demander Marta qui aimait beaucoup les chats mais ne trouvait pas très normal d'en rencontrer qui lui adressent la parole en langage des humains...
- "Nous sommes les chats de la forêt, nous nous réunissons ici pour chanter" expliqua le gros chat gris qui maintenant lissait les poils de son ventre. Il n'avait pas l'air méchant mais très moqueur. Cela vexa un peu Marta.
- "Mais quelle forêt ?Il n' y a pas de forêt à Venise." s'écrièrent les enfants qui n'aimaient pas être pris pour des idiots, même par une chorale de chats étranges.
- "Mais si, la forêt qui est là, sous vos pieds" dirent en chœur tous les chats. Et le gros chat gris raconta l'histoire de la forêt souterraine :
- "Autrefois, il y a très longtemps, des hommes coupèrent tous les arbres qui poussaient ici, au bord de l'eau, sur ces petites îles sauvages. Ils les mirent les uns à côté des autres et bâtirent leurs palais et leurs églises dessus. Les années passèrent et on oublia les arbres et tous les êtres qui peuplaient la forêt. Ils passèrent des siècles sous les maisons et sous les églises et finirent par s'habituer au noir et au silence. Mais les chats qui habitaient sur l'île qui est sous ce campo ne purent jamais se résoudre à rester en bas. Alors, chaque nuit, quand le temps était trop mauvais pour que les hommes se hasardent en dehors des maisons, ils montaient humer l'air de la lagune, compter les étoiles du ciel. Peu à peu, ils reprirent leurs habitudes d'en bas. Par exemple, ils apprenaient de très belles chansons de chat, interprétées a capella, pour faire mieux que les oiseaux d'en bas. Et ils étaient très appréciés par leurs cousins les chats d'en haut qui venaient souvent se joindre à eux, comme ce soir. C'est ainsi qu'il y avait Félix, le chat très distingué du palais Bragadin, Stella, la jolie jeune chatte du curé de San Pantalone et puis Jacob, le chat du rabbin et tant d'autres. Et quelles voix admirables."
Les enfants en auraient presque oublié de se rendre à l'école mais heureusement, le gros chat gris les rappela à l'ordre :
- "les enfants, les enfants"...
Quand Marta et Aldo ouvrirent les yeux, le soleil brillait. Leur mère venait d'ouvrir les volets. La pluie avait cessé et le ciel était bleu.
- "Ce sera une belle journée" dit leur mère, "dépêchez-vous, sinon vous serez en retard à l'école".
En passant par le campo, encore engourdis par ce rêve mystérieux, ils tremblèrent un peu : sur la margelle du puits un chat gris les suivait du regard tout en faisant sa toilette. Il s'arrêta quand il les vit, et les enfants remarquèrent son drôle d'air. Aldo et Marta se regardèrent, mi-figue, mi-raisin. Ils hâtèrent le pas. Sûrement pour ne pas être en retard à l'école... Ils ne virent pas le clin d’œil du gros chat gris...
A Venise, chère petite lectrice, on voit toutes sortes de choses. Il suffit de savoir regarder...

8 commentaires:


Les Idées Heureuses a dit…
Un fort joli conte pour Louise, il faudrait pouvoir l'illustrer et en faire un joli livre pour enfant sage... et moins sage. Quelqu'un qui saurait bien travailler l'aquarelle ou le pastel, qui aimerait beaucoup les chats, les petits, Venise, et qui aurait gardé une belle âme d'enfant ... à suivre.
Wictoria a dit…
moi qui ne connais de Venise que l'impression des autres, photos ou sentiments, je pourrais peut-être un jour m'y rendre, jouer à la fée, peut-être !
Michelaise a dit…
Belle idée que de rappeler que Venise est construite sur une forêt... et de donner bien sûr le rôle principal aux chats dans ce conte
Vichka a dit…
Un conte joliment écrit, c'est vrai il ne manque que les illustrations qu'on imagine déjà dans la tête! Justement je reviens de Toulouse (le marathon des mots) et j'y ai trouvé l'album "le luthier de Venise" de Claude Clément"(à lire absolument!) Oui, un livre Lorenzo... On patientera...
Anne a dit…
Merci pour ce conte à la fois plein de poésie et instructif. Vous avez bien du talent! Vichka, vous avez raison, "Le luthier de Venise" est un très beau conte philosophique que Frédéric Clément a magnifiquement illustré. Anne
Les Idées Heureuses a dit…
Du même acabit vous trouverez "L'homme qui allumait les étoiles", conte également de Claude Clément, (une charmante jeune dame que j'avais rencontré au festival du livre de Mouans Sartoux il y a quelques années) les illustrations sont de John Howe, un délice pour les mirettes. Qui a assez de talent et se dévoue pour illustrer le conte de Lorenzo? Cela pourrait inspirer Louise, car les enfants ont souvent de très jolis idées avec des crayons et du papier...
Marie-Louise a dit…
Merci beaucoup Lorenzo ! Si vous étiez là à côté de nous, Louise fait un splendide sourir et crie de joie sans s'arrêter : "Lorenzo a fait un article pour moi maman !! Tu te rends compte !" Elle est vraiment très contente est elle veut vous dire encore une fois "Merci" ! Cette histoire est vraiment bien écrite, vous devriez vraiment faire un livre ! Vous auriez tellement de succès ! Louise est vraiment heureuse est à l'instant où son père est rentré elle lui a crié : "Lorenzo m'a écrit une belle nouvelle !" Vraiment, vous avez allumer une chandelle dans ses yeux donc "Merci Lorenzo !" Cordialement, Marie-Louise et la petite Louise
Lorenzo a dit…
Ravi de lui avoir fait ce plaisir. Mille mercis pour votre soutien et votre indulgence !

Le sommeil du juste


Surtout ne pas déranger.

5 commentaires:

Les Idées Heureuses a dit…
Un gatto tranquile e felici?
Agnès a dit…
Bonjour Lorenzo. pour information Eric Valmir présente une émission tous les samedis soirs sur l'Italie à 18h10 sur France Inter. Celle sur Venise passera le 15 août. Je pense que le podcast sera activé ...
Lorenzo a dit…
J'en ai informé en son temps les lecteurs se souviendront qu'Eric Valmir cite Tramezzinimag. Le blog de ce brillant jeune journaliste est noté dans la liste des sites préférés : http://radiofrance-blogs.com/eric-valmir
Lorenzo a dit…
voir mon article du 09/12/2008 suite à l'acqua alta et au commentaire qu'en fit le correspondant de Radio France.
Anonyme a dit…
Ahah ! Scène comique d'un chat dormant ! Qu'il est mignon ! Et le cadre aussi bien sûr

28 mai 2009

COUPS DE CŒUR (HORS SÉRIE 6) : Les jeunes gens de l’Upper West Side Soweto.

Vampire Weekend 
Label Naïve
XL Recordings
Ceux qui me connaissent savent qu’avec Venise, New York est une de mes villes de cœur. Liée dans mon imaginaire au cinéma bien sûr, mais aussi à la musique. D’où le sujet de ce petit billet, pour le moins inhabituel. Je vais certainement vous surprendre mais je voudrais vous parler d’un groupe new-yorkais de musiques actuelles , que j’ai découvert il y a peu et que je trouve vraiment excellent. Ne cherchez pas, à ce jour et à ma connaissance, il n’y a aucun lien entre eux et Venise ! Quatre jeunes musiciens formés dans la meilleure université de musicologie du Nouveau Continent, Vampire Weekend joue une musique agréable à écouter sans avoir besoin de clés pour la comprendre ni de bouchons d’oreille pour ne pas s'éclater les tympans. Musique très new-yorkaise, comme un poème de Frank O'Hara ou une ballade aux Cloisters ou dans 91st Street garden... 
 
Pleines de citations, leurs chansons sont rayonnantes, drôles et je me surprends à les écouter en boucle. Les enfants n’en reviennent pas, du rock indépendant dans le bureau de papa ! Il y a chez ces jeunes américains quelque chose qui me rappelle la musique que j’écoutais quand j’avais 20 ans. La voix du chanteur certainement. Les emprunts au classique ou aux rythmes africains ne sont pas simple affectation ni snobisme. Certains voudront parler de pillage (l’influence de Paul Simon avec Graceland est flagrante)… 
 
En tout cas, on sent que tout est composé, paroles et mélodies, sur la base d’une réelle culture musicale selon des principes rhétoriques parfaitement assimilés. Et pour causes, ces jeunes gens sont tous diplômés de musicologie de la fameuse Columbia University. Quand violon et violoncelle viennent se mêler aux guitares électriques et à la batterie, c’est toute les palettes de la musique, celle d’hier et celle d’aujourd’hui, qui se retrouvent pour notre plus grand plaisir. 
 
En tout cas à les écouter et à regarder leurs vidéos, on sent des garçons passionnés et heureux, la tête bien faite... Leur musique explique ce raffinement. Avisés aussi, ils se sont fait connaître au-delà de l’Upper West Side new-yorkais par le biais d’internet, Youtube, MySpace and co. 
 
La voix superbe d’Ezra Koenig, le chanteur du groupe est maintenant reconnue partout quand on passe un de leurs titres. Quel talent. Efficace et agréable. Lui et ses compagnons, Rostam, Christopher & Chris n’ont pas fini de nous surprendre. 
 
 
«A-punk», le clip le mieux abouti même si ce n'est pas mon morceau préféré (il faut avoir écouté « Cape Cod Kwassa Kwassa» «Oxford Comma», «Mansard Roof», «M79»). A vos casques et vos enceintes et dites-moi si cela ne vous a pas rempli de joie et d'énergie pour commencer la journée :
 
 
 
Finalement, à tout bien réfléchir, il existe un lien esthétique entre cette musique pleine de lumière et Venise au quotidien, une même joie simple qui éclate spontanément et donne envie de sourire à tous ceux qu'on croise. Si je devais un jour réaliser un documentaire ou une fiction sur la vie, la jeunesse, la joie à Venise, Vampire Weekend composerait une bonne partie du générique !

5 commentaires:

Anne a dit…

Je découvre grâce à vous ce groupe. Je trouve leur vidéo pas mal du tout: avec des moyens très simples et une adéquation parfaite à la musique, ils proposent quelque chose de jeune et plein d'humour.

Les Idées Heureuses a dit…

C'est bien pour le début de la journée mais aussi pour la fin de celle-ci: de courtes phrases mélodiques facilement assimilables, comme disait un professeur d'harmonie "le maximum d'informations dans un minimum de temps", très rythmé, cela donne du peps, de fines bulles de champagne ou d'eau de Vichy, hilarant, beaucoup d'humour dans ces pantomimes qui rappellent les Jacquemarts tambourinant ici sur leur grosses caisses! Et l'aquarium final, cela me rappelle Jean Christophe Averty!
A suivre...

douille a dit…

Du Vampire Week-end sur tramezzini...
Je suis fan...

Lorenzo a dit…

Merci les groupies !

 
 Nathalie a dit…

Bonjour Lorenzo, comme Anne et vos autres groupies, je découvre ce groupe grâce vous et j'en suis très heureuse ! Chaque matin, avec mon mari nous allons sur votre blog pour à chaque fois découvrir quelque chose de nouveau. Merci Lorenzo, merci pour tout ce que vous nous faits découvrir.

26 mai 2009

Fricassée de légumes gourmands


L'autre week-end à Venise, j'avais trouvé au marché du Rialto de splendides aubergines, bien lisses et brillantes, charnues, la collerette épanouie, d'un vert printanier. Quelques gousses d'ail bien fraîches, du persil, du basilic, des champignons de Paris, des fèves, et je pouvais régaler notre tribu d'une de ces fricassées de légumes qui servent chez nous à accompagner les rôtis et les volailles, mais aussi font la sauce des pâtes. C'est simple à préparer et on peut y mêler tous les légumes qu'on a sous la main. Il existe une version pour végétarien et une pour mangeurs de viande. Laissez-moi vous livrer ma recette. 

Dans un poêlon de fonte, je fais chauffer de la très bonne huile d'olive, produit de la culture biologique. Celle que j'utilise à Venise est une sublime huile extra-vierge d.o.p (dénomination d'origine protégée) dite Dauno Gargano de Marco Ricucci, faite à base d'une variété indigène l’Ogliarola. Aux arômes de tomate très longs en bouche, elle est tellement agréable qu'on s'en régale sur un morceau de pain... Dauno Gargano est une zone située au Nord-Est des Pouilles. 


Quand l'huile commence de fumer un peu, je saupoudre le poêlon de sel, puis je mets à frire des aubergines, lavées, coupées en petits morceaux carrés avec leur peau, puis les champignons frais émincés, les fèves que j'ai au préalable blanchi dans un bouillon de viande ou de volaille, selon ce que j'ai de disponible sur le feu. Quand cet appareil ramollit, j'ajoute de l'ail haché en bonne quantité, des herbes fraîches (si possible) : romarin, thym, persil, basilic, un petit morceau de laurier et enfin du poivre. Parfois je mets des oignons nouveaux ou des oignons rouges (j'ai toujours un sachet de ceux de chez Picard), des courgettes coupées en fines rondelles. 

Si j'ai un reste de rôti de porc, de veau ou de bœuf, je rajoute la viande coupée en petits morceaux à la préparation. Il ne faut pas hésiter à ajouter de l'huile en cours de cuisson. Celle dont je vous parle ne fait aucun mal ! Parfois, pour le goût, j'ajoute un morceau de beurre... Quand le parfum qui se répand dans la cuisine devient agréable, j'ajoute du coulis de tomates. Autrefois, chaque année chez moi, on faisait nos propres conserves de coulis. Cela durait plusieurs jours. Mais quel délice quand en plein hiver on ouvrait un des flacons de sauce... 

Après de nombreux essais, je n'utilise plus qu'une seule passata di pomodoro parfaite en tous points : bon goût, belle tenue, et prix incroyable (moins de 30 centimes !). La marque : Giaguaro di Sarno. Mais, j'ai déjà cité cette marque pour la recette de la parmigiana di melanzane (lien ici). Il faut bien remuer. Peu à peu le mélange va un peu épaissir car il ne faut pas obtenir une sauce trop liquide. Au moment de servir, j'ajoute une bonne quantité de parmesan fraîchement râpé. Pour ce faire, j'ai renoncé à la râpe manuelle. Je n'utilise plus, à Venise comme en France, que le vieux système de la râpe à manivelle en inox. Cela ne va pas pour le parmesan servi sur la table mais pour cuisiner c'est parfait, rapide, efficace. 

Cette fricassée de légumes très printanière accompagne délicieusement un plat de viandes froides, un poisson, des blancs de poulets frits (là, je rajoute aux légumes un peu de jus de citron, voire même quelques gouttes de vin blanc). Avec des penne rigate ou simplement des spaghettis, c'est aussi drôlement bon (il faut alors prévoir une plus grande quantité de légumes et de sauce tomate). Quand je n'ai pas de viande sous la main, je mets simplement un cube d'OXO, le bouillon Kub anglais, bien meilleur et peu salé. En fait, ce bouillon lyophilisé a été inventé par le Dr Liebig, en Allemagne dans les années 1880 je crois. C'est fou tout ce que les britanniques ont à nous proposer comme produits de base pour aider en cuisine : Marmite, Bisto, Worcester Sauce, Piccalilly, Chutney, pickles, Lemon Curd, etc... Ce sont souvent des vestiges de la cuisine continentale d'antan et le mélange des saveurs n'est pas sans rappeler les recettes du Moyen-âge ou de la Renaissance. 

Dernière suggestion : comme il en reste parfois, il m'arrive de servir la fricassée le soir quand on n'a pas très envie de se remettre en cuisine, en... sandwich : je fais griller de larges tranches de pain de mie anglais. J'étale dessus une ou deux cuillerées de fricassée froide, une tranche de roastbeef ou de rôti de porc, voire de jambon, ou bien de fines lamelles de Brie ou de Mozzarella (de la vraie pas ce truc élastique vendu dans les supermarchés), ou avec du yaourt turc (assez consistant si on ne le bat pas), ou avec tout cela en même temps. Un sandwich-club maison en quelque sorte, pour mangements du dimanche soir devant un You got Mail ou Notting Hill, nos films favoris. 

Servez accompagné d'un verre de rouge bien charpenté, et vous m'en direz des nouvelles ! 



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6 commentaires: (archives Google)

Michelaise a dit… 
Ah quelle merveille... un homme qui "se met" en cuisine, dans un langage simple, accessible, pratique ! Bravo Lorenzo ;-)... je sens que je vais vous copier un peu ! 
 26 mai, 2009 

Après les desserts , voici le plat principal. Quels beaux présents culinaires vous nous offrez!!!!! Alors je vous propose une entrée que vous connaissez et savez peut-être exécuter mais on ne sait jamais... Il s'agit de la tapenade"à ma Façon": 
 -350 gr d'olives noires à la grecques dénoyautées de la marque "Tramier" 
-1 gousse d'ail 
-2 bonnes c. à c. de câpres ( je les achète à Vintimille à la fin de l'été, ils sont bien gros et les prépare avec du vinaigre blanc) 
 -2 anchois 
-1/2 c.c. de graines de fenouil 
-1/2 jus de citron 
-3 c.s. d'huile d'olive bien fruitée 
 (la quantité des ingrédients est indicative, je fais un peu à l’œil et au goûter) 
Vous pouvez utiliser un pilon: pilons, pilons du bois? 
Non je me trompe de mélodie, c'est la fatigue du mercredi... 
Cela marche aussi avec un appareil électrique. 
Mon secret (un secret étant une chose que l'on ne dit qu'à une seule personne à la fois dans le creux de l'oreille) j'ajoute quelques zestes de citron très fins et imperceptibles.
 Mettez au frigo et servir avec du bon pain de campagne que l'on peut griller si on aime- je prépare le mien avec la machine c'est super- ... vous pouvez ajouter sur la tartine une fine tranche de citron, des pignons, des tomates séchées , enfin ce que vous aimez, mais c'est bien sans rien aussi pour garder le goût de l'olive... 
Un petit verre de rosé bien frais dans un joli verre de Biot à savourer sous la treille un soir d'été. Elle est pas belle la vie? 
27 mai, 2009 

Anonyme a dit… 
Et on peut la trouver où cette huile d'olive ? 
29 mai, 2009 

Lorenzo a dit… 
Merci pour cette recette de tapenade que j'essaie dès ce week end. L'huile ? on peut la commander via internet. on la trouve aussi dans les (vraiment) bonnes épiceries fines. 
29 mai, 2009 

Anne-Lucie a dit… 
C'est vrai que c'est rare un homme qui fait de la cuisine ! Mais c'est tellement bien ! Lorenzo, vous êtes vraiment un exemple pour tous ! Je suis sûr que vous faites souvent de la cuisine avec vos enfants ! Qu'est-ce que ça doit-être gai chez vous ! merci, Anne-Lucie 
 02 juin, 2009 

Lorenzo a dit… 
ne croyez pas que c'est le paradis. Il y a des moments de tension et de conflit comme partout mais je crois qu'il est indispensable de toujours chercher à entretenir une ambiance bonne enfant et paisible autant que possible pour éloigner le stress du quotidien de la vie moderne. "Carpe diem" ne suffit pas. Nos petits bonheurs aident à maintenir l'équilibre, à soigner les bobos reçus dehors, dans le monde et c'est vrai que notre maison est joyeuse le plus souvent. "Dieu voulant" comme disait ma grand-mère ! 
 03 juin, 2009