09 août 2009

Un bacio on rete (*)

Qu'ils sont heureux les vénitiens, 
maintenant que les voilà ultra-branchés !
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(*) :un  baiser en ligne
 
 
2 commentaires:
Anne a dit…

Charmante image, mais les Vénitiens étaient heureux aussi avant...
Anne

Michelaise a dit…

chaste le baccio on rete

08 août 2009

Venise est branchée !

C'est donc officiel depuis le 3 juillet (voir mon billet ici), comme Michele Vianello, le maire-adjoint l'avait officiellement annoncé lors d'une conférence de presse au Palais Labia : les vénitiens ont désormais accès gratuitement à internet (par le biais du wifi seulement pour le moment) le long du grand canal et dans différents points de la ville. Venise est ainsi la première ville wifi italienne. Une initiative pleine de promesses qui montre la volonté des vénitiens de ne pas s'enfermer dans une réserve genre Disneyland.
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Ils appellent ça la "citoyenneté digitale" et montrent au monde moderne le chemin. Déjà à la pointe avec les cabines téléphoniques proposant une prise internet, à l'essai depuis quelques années, avec le Laboratoire des nouvelles communications qui propose depuis plus de 5 ans aux visiteurs, à deux pas de San Marco, une promenade dans le monde d'internet et de la communication interactive (il faudra que je vous en reparle, un doge virtuel vous guide à travers l'histoire de la sérénissime), Venise se positionne aujourd'hui à la pointe de la technique en matière de communication.
Quel beau symbole, la plus belle ville du monde, née d'un équilibre précaire et jamais définitif, entre la nature et l'artificiel, un lieu à l'échelle de l'humain, de ses sentiments et de ses capacités mécaniques, s'ouvre aujourd'hui à ce que la technique propose de plus extraordinaire pour avancer dans la rencontre et la liaison entre les gens, entre les idées et les besoins. En favorisant l'accès de tous à la pla-Net , Venise montre son désir d'universalité et retrouve sa place. Alternative possible à la berlusconite (français, prenons des leçons pour un avenir proche qui risque de nous être tellement sombre !), le bon usage de la communication libre par internet peut générer des comportements nouveaux, contribuer à faire circuler les idées, les informations. Librement. Inventivement. Tramezzinimag s'en félicite ! La Venise digitale, cela a un coût bien sur. 
 
Dix millions d'euros d'investissement. La totalité de la ville connectée par câble avec 20 (100) mega de large bande et tout cela GRATUITEMENT. Service public oblige. Douces paroles dans l'horrible cacophonie ultra-libérale ! Le maire a parlé dans sa présentation de la neutralité du net, de l'originalité du programme qui fait de Venise un laboratoire expérimental d'où pourrait naître un modèle nouveau à exporter. Tout peut être envisagé : on parle déjà des futurs services accessibles par ce média (de la télémédecine à l'enseignement en passant par le télétravail) ... Un avantage pour tous les vénitiens qui bénéficient désormais de services gratuits directement accessibles depuis chez eux. 
 
«Demain ce seront les universités, le écoles, les maisons de retraite, les hôpitaux, les musées, les administrations qui innoveront de nouveaux modes de communications et de liaisons grâce au net gratuit de Venise. Et l'ouverture est universelle. De nouveau, Venise et connectée au monde !» disait un des édiles à l'origine du projet.
 
Le 3 juillet, toute la population était au rendez-vous du bateocamp (lien ici) : deux motoscafi avaient été mis à disposition des blogueurs et des enfants des écoles vénitiennes. Départ de Piazzale Roma. Traversée de la lagune et chasse au trésor pour tout le monde avec WHAIWHAI (lien ici), ce jeu génial en ligne, qui permet de découvrir la cité des doges. Toujours gratuitement bien entendu. Beaucoup d'autres choses ont eu lieu en parallèle, concerts, danse, expositions. Tout s'est fini tard dans la nuit…

2 commentaires:

Anne a dit…

Un superbe exemple à imiter sans modération!
Anne

Michelaise a dit…

super la photo des photographes !!! quant au wifi à Venise, on ne peut que s'en réjouir !!

07 août 2009

Juste pour rire

© Fausto / Alloggi Barbaria Blog

Ceux qui ont un chat sauront de quoi il ressort. Notre bon gros chat Mitsou, devenu en quelques années le chat le plus photographié de Bordeaux et véritable mascotte du quartier a une habitude assez drôle. Chaque matin,monsieur saute sur mon lit en ronronnant. Il patiente quelques minutes - à peine - et si par hasard le réveil ne sonne pas dans les minutes qui suivent, il commence par toucher délicatement ma joue ou mon oreille. Si je ne réagis pas, tout en ronronnant de plus belle, il sort une griffe et recommence, mais toujours délicatement et discrètement. Si par un malheureux hasard il sent qu'il m'a fait mal (mes borborygmes agressifs en sont le plus souvent la preuve !), il se retourne et fait semblant de dormir. Agaçant parfois mais désopilant le plus souvent. 
 
Quand je vivais à Venise, Rosa, ma petite chatte grise (une merveille demoiselle grise aux yeux verts) elle, préférait me labourer les épaules lorsque je me rendais dans la salle de bains. Chaque matin, elle sautait de son fauteuil sur mes épaules. J'avais en permanence des traces de griffures. Elle venait avec moi dans la salle de bains, n'acceptait de descendre qu'au moment où je pénétrais dans la douche. Me surveillant d'un œil, elle s'installait alors sur le rebord du lavabo s'appliquant à sa propre toilette pendant que j'effectuais la mienne. Quand j'étais nettoyé, séché, coiffé, rasé, mademoiselle, apparemment satisfaite de mon état de propreté, remontait sur mon épaule, et nous sortions tous deux de la pièce. Souvent elle me regardait dans le miroir quand je me rasais et s'amusait à toucher la mousse du bout de ses pattes grises, délicatement, dans un geste toujours très élégant. Presque condescendant aussi. 
 
Ceux qui n'ont pas de chat, ou ceux qui ne les aiment pas ne verront là rien de drôle, pardonnons-leur, n'est-ce pas... 
 
Voici une petite vidéo très drôle qui n'est vraiment pas loin de la réalité (ô combien terrible !) que les maîtres de chats (ou bien devrais-je dire les esclaves de chats) vivent chaque matin !



6 commentaires:

Michelaise a dit…

Et que pensait, cher Lorenzo, votre épouse de ces griffures intempestives ? Je n'ai pas de chat et j'aime votre histoire...

maite a dit…

Justesse de votre petite histoire et de cette vidéo, enfin presque...Mon chat, quand je l'abandonnais pour aller à Venise, dormait sur ma tête les trois nuits qui suivaient mon retour. A presto

Anonyme a dit…

Merci !!! j'ai beaucoup ri aussi avec cette VDO, portrait craché de nos matins "au saut du lit" ! ah là là ...oui mais on les aime ces félins !

Lorenzo a dit…

Oh Michelaise rassurez-vous à l'époque de Rosa, j'étais célibataire !

Agnès a dit…

C'est tout à fait ça la vidéo ... bon à part le gourdin remplacé par la chute de livre tout à fait malencontreuse. Le pire c'était l'air avec lequel elle regardait le livre par terre ...genre :"ah ben ça alors, il est tombé tout seul!"

Anne a dit…

Merci pour ces notes d'humour. Du coup, j'ai regardé les autres vidéos qui sont amusantes également.
Anne

Promenade estivale : Venise en juillet

6 commentaires:

AnnaLivia a dit…

Merci Lorenzo pour cette jolie promenade! Je suis bien contente de vous retrouver après ces quelques semaines de vacances. Au plaisir de lire vos prochains billets!
a presto,
AnnaLivia

Les Idées Heureuses a dit…

C'est comme une séance de bons points donnés parce que l'on a bien fait ses devoirs de vacances!
Toujours une belle émotion à retrouver canaux et gondoles...il manque le clapotis de l'eau mais, cela, je l'ai dans ma boîte à trésor qui se nomme Mémoire.

Anne a dit…

Ces images me rappellent les journées merveilleuses passées à Venise au début de l'été. Merci de tout coeur!
Anne

autourdupuits a dit…

Je n'ai jamais osé aller à Venise en juillet par peur de la foule mais la lumière doit y être encore différente .
C'est un plaisir de vous retrouver j'espère que vous avez passé de bonnes vacances dans le Cotentin et que vous avez fait de bonnes pêches à pied au moment des grandes marées

Lorenzo a dit…

Magnifiques grandes marées. Délices de bulots et de tourteaux. Le temps n'a pas été aussi clément que d'habitude mais suffisamment pour se baigner, organiser de belles promenades et de joyeux goûters dans le jardin !

autourdupuits a dit…

Pour nous ce fût soupe de coques et magnifiques huitres pêchées par un de nos enfants qui était dans le Cotentin au moment des grandes marées,je ne me lasse pas de la vue qui surprend tout à coup l'automobiliste que je suis entre Avranches et Jullouville.

06 août 2009

Où est passé le livre d'or de Mr Fox ?


Monsieur Gerry Fox est très triste. Locataire de l'étage noble du palais Donna delle Rose, sur les Fondamente Nove où il expose, dans le cadre de la Biennale, des vidéos sur sa vision des principaux évènements publics de la Venise d'aujourd'hui, on lui a volé le livre d'or de l'exposition, deux jours avant sa clôture... 
 
Comme le dit l'affichette placardée depuis le vol sur les portes du palais, l'objet n'a aucune valeur marchande en soi mais l'artiste y tient comme un outil fondamental pour l'évolution de son travail. Une récompense de 500 euros a été offerte. Je ne sais pas encore si, finalement, le livre d'or a été retrouvé...
 

Et si c'était un coup de pub ? Séquestrer les commentaires des visiteurs pour attirer l'attention des médias sur une exposition-installation peu transcendante en dépit des images (diffusées sur une demie-douzaine d'écrans placés dans les salles de l'étage noble du palazzo). C'est tout cas l'occasion de visiter une partie du palais qui n'est pas ouvert au public d'habitude.C'est peut-être un coup de fans de Tramezzimag qui auront découvert sur l'une des pages, mes commentaires et mon paraphe ! Je plaisante. 

Pour plus d'informations sur cette exposition, cliquez ici.

1 commentaire:

Anne a dit…

Souhaitons à Gerry Fox de retrouver très vite son livre d'or.
Anne

Une bouffée d'air vénitien

Non je n'étais pas à Venise (les afficionados de Tramezzinimag connaissent bien maintenant ma maison dans le Cotentin) mais en rentrant, j'ai fait une petite étape chez mon ami vénitien, Francesco Rappazzini.
 
Écrivain, correspondant de presse à Paris, Francesco, issu d'une vieille famille vénéto-autrichienne qui possède encore aujourd'hui à Padoue un magnifique palais historique, vit et travaille depuis une quinzaine d'années à Paris. Il a longtemps habité, avec sa mère Vittoria di Buzzacarini, écrivain elle aussi, et son frère, à la Giudecca, sur la Fondamenta San Giacomo, près du ponte Lungo, le joli petit Casino Baffo (cf. Tramezzinimag 11/09/05, en cliquant ici et 26/09/07, en cliquant ici). Auteur de plusieurs romans et d'une biographie de la duchesse de Gramont, il vient de terminer un récit sur sa jeunesse à Venise. Plus précisément sur ses 17 ans. J'ai eu le privilège de lire le manuscrit. Une centaine de pages pleines de drôlerie, et de tendresse, des rencontres avec des personnages plus ou moins célèbres, des réflexions (et même la recette des sarde in saor) telles qu'un adolescent peut les ressentir et les exprimer. Un régal. 
 
Ce fut un voyage éclair dans la Venise dans laquelle j'ai vécu, et nombre des personnages que le jeune homme croise au fil des pages sont des gens que je connais bien. Sorte de voyage dans le temps qui m'a rempli d'émotion, ce sémillant petit texte pourrait trouver sa place dans les colonnes de Tramezzinimag, tant il exprime une vision de la vie quotidienne à Venise que je m'emploie à décrire, Une époque révolue. Quand la Sérénissime était encore le lieu de rencontre des intellectuels et des artistes du monde entier, qui venaient y travailler, mais aussi s'y ressourcer. 
 
Francesco raconte un des séjours d'Erica Jong après le succès d'un de ses livres, il fait parler Toby Cole, il décrit la naissance d'une toile de Karel Appel dans son atelier de Santo Stefano, on croise Peggy Guggenheim dans son palais quelques mois avant qu'il ne devienne un musée. Mais il y au fil des pages des tas d'autres personnages, tous très attachants, souvent drôles, vénitiens pour la plupart, obscurs pêcheurs, gondoliers, mercière, bonne, et les amis du jeune adolescent avec qui il fait les 400 coups (si tant est qu'on puisse appeler ainsi les sorties nocturnes en sandolo, les bains de minuit dans la lagune, et les suaves expériences sentimentales qui occupent les journées de notre héros...). J'espère que ce récit très attachant - et vraiment très drôle - trouvera bientôt un éditeur et que le traducteur saura rendre toute la faconde de l'auteur et cette manière de rendre comme palpable, les petits faits ou les grandes aventures d'une adolescence à Venise. Promis, dès qu'il est édité, je vous en informe. Vous ne serez pas déçus par ces souvenirs d'une jeunesse pas si lointaine qui semble pourtant d'un autre monde aujourd'hui !

3 commentaires:

Anne a dit…

Bonjour, Lorenzo. C'est un plaisir de découvrir à nouveau vos publications.
Ce livre écrit par votre ami paraît passionnant. J'espère qu'il trouvera vite un éditeur afin que nous puissions le lire.
Anne

Les Idées Heureuses a dit…

Vous revoilà, après des vacances familiales sans doute bien agréables, elles ne sont d'ailleurs peut-être pas encore terminées...
Ravie, comme beaucoup d'autres certainement, de vous retrouver, les blogs se vident en cette période estivale pour mieux se remplir de nouvelles impressions et réflexions à partager!
Au plaisir de vous lire à nouveau!

Michelaise a dit…

Quelle chance d'avoir lu ce manuscrit en avant première ! J'avoue que dès que vous annoncerez sa publication, je m'empresserai de le commander, car La Giudecca est sans doute mon asile préféré à Venise... Merci de ce petit billet du Cotentin ! ça fait plaisir de vous retrouver

03 juillet 2009

Mon risotto aux aubergines

C'est enfin l'été. Il semble s'être définitivement installé. L'air est doux, le vent tiède porte des senteurs qui poussent au farniente. Et puis le ciel est si bleu. Nous serons cette fin de semaine à Barsac, chez mon frère et ma belle-sœur pour fêter en famille leur trentième anniversaire de mariage. Les bords de Garonne, face aux jolis coteaux de Loupiac vont ainsi accueillir une tripotée de cousins et d'amis pour vingt quatre heures de réjouissances. Trente ans déjà... J'étais encore un jeune homme mal dégrossi que Venise attirait. Un an plus tard, la disparition de mon père, la nécessité de quitter la vieille maison où j'avais grandi, le fin de mes études, tout me poussa à quitter Bordeaux pour rejoindre mon rêve. Toute ma vie en fut bouleversée et rien de ce que je suis n'aurait été sans Venise. Mais trêve d'auto-complaisance. Ce n'est pas encore tout à fait le temps des vacances. Il faut ranger la maison (l'immeuble a vécu deux mois horribles de travaux avec ce que cela signifie de poussière, de bruits et de désagréments), conclure les dossiers en cours, préparer le camp scout d'un des enfants, le voyage au Canada d'un autre et commencer les bagages pour la migration estivale vers notre vieille maison de Normandie. En attendant la vraie détente des vraies vacances, nous faisons la cuisine, ma dernière fille Constance et moi. Dernier essai (parfaitement transformé ceci dit en passant !) : un risotto rapide aux champignons et aubergines

En voici la recette, elle est très simple : 

Il faut : du riz rond, de l'ail, des aubergines, des gros champignons de Paris, des oignons nouveaux, de la bonne huile d'olive, du sel et du poivre, du bouillon cube (Oxo), de romarin, du basilic frais. Il existe une variante où on ajoute des lardons fraîchement coupés et des filets d'anchois.
Rincer le riz et le mettre à cuire avec la quantité nécessaire d'eau salée. J'utilise un rice-cooker chinois drôlement pratique quelque soit le type de cuisson recherché. Je verse dans l'eau une grosse gousse d'ail coupée en morceaux et du romarin frais et du vin blanc.

Pendant que le riz cuit, préparer les légumes : laver les aubergines, les couper en petits cubes et en fines lamelles, afin de varier la consistance du légume une fois cuit, tailler les champignons en tranche (je choisis des gros champignons utilisés pour faire des farcis), les oignons nouveaux en rondelles et hacher l'ail. Dans une cocotte en fonte, faire chauffer de l'huile d'olive, y verser les légumes en commençant par les champignons. Ajouter les aubergines quand les champignons ont déjà pris de la couleur. L'aubergine étant très gourmande d'huile, il faut bien remuer pour que rien n'accroche. Ajouter de l'huile si besoin, cela n'est pas mauvais pour la santé ! saupoudrer avec l'ail haché, le basilic ciselé et le romarin. Saler et poivrer. Bien mélanger et couvrir. Baisser le feu.

Quand les légumes paraissent cuits et que se dégage une odeur délicieuse, ajouter un verre de vin blanc et un verre d'eau bouillante dans laquelle il faut émietter auparavant un cube d'Oxo (à défaut un gros bouillon Kub fera l'affaire). Laisser mijoter à très petit feu. Ajouter une bonne portion de beurre si vous aimez le risotto crémeux. La sauce doit être très goûteuse sans être trop salée. Quand le riz est quasiment cuit, l'imbiber d'un peu de vin blanc (l'équivalent d'un demi-verre) puis, au moment de servir, ajouter les légumes avec toute le bouillon que vous aurez bien pris soin de préserver en laissant la cocotte couverte. Dans les assiettes, saupoudrez de parmesan frais rapé.

J'ai servi ce plat avec du rôti de porc froid et des tranches de jambon de Parme. Il y avait en entrée du melon, et en dessert l'entremets préféré de Constance : une coupelle de compote de pommes recouverte de vrai yaourt turc nature (le meilleur est le Baktat conditionné en boite de 1 ou 3 kilos). Un régal tout simple à réaliser.

2 commentaires:

Michelaise a dit…
C'est rare Lorenzo que vous vous laissiez aller à des confidences qui vous dévoilent !! J'aime bien suivre votre blog parce que plusieurs points nous rapprochent... la Venise des vénitiens, Bordeaux, le rugby, certaines de vos prises de position que je partage... et voilà que vous allez fêter les 30 ans de mariage de votre frère sur les bords de Garonne, alors qu'il y a peu Michel et moi fêtions nos 33 ans à deux pas de là, en Bazadais à Sigalens... Pas en famille (nous n'en avons pas ou plus) mais dans un séchoir à tabac !!
Pour le reste, les camp scout c'est fini, n, i, j'ai d'jà donné et je suis bien contente d'en être débarrassée...
Alors, un de ces soirs nous dégusterons ce risotto à votre santé.
Martin a dit…
J'aime tellement quand vous écrivez ainsi que je m'envole ! Votre fille Constance doit être une très bonne cuisinière, elle doit vous ressembler et elle doit avoir un goût pour la littérature évident ! Je suis sûr qu'elle vous ressemble ! Vous avez vraiment beaucoup de chance Lorenzo : amis, famille, dons d'écriture, et encore pleins d'autres.
Aussi, en lisant les autres commentaires, nous avons tous la même idée ! ECRIVEZ UN LIVRE ! Vous auriez tellement de succès !
Merci pour tout Lorenzo et pour tous ces moments de plaisir en parcourant votre blog.

Venise tout Wifi, c'est parti !

 


Venise tout Wifi, c'est parti !


C'est aujourd'hui que la municipalité de Venise lance son innovante campagne pour une "cittadinanza digitale" (citoyenneté digitale), en permettant désormais aux vénitiens l'accès permanent et gratuit à internet de quasiment n'importe quel endroit de la ville et de la lagune. Pour fêter cet évènement qui marque le début d'un nouveau positionnement high-tech de la Sérénissime, une grande manifestation est organisée durant toute la journée sur la lagune, le Bateocamp ("bateo" en vénitien signifie "bateau"). Départ Piazzale Roma. Voir ici.

1 commentaire:

Anne a dit…

Toutes les occasions sont bonnes pour faire la fête, pourquoi pas celle-ci?
Anne

25 juin 2009

Les chats de la forêt d'en-bas

Historiette pour Louise, 7 ans et demi
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Chère petite lectrice,
Quand le soleil se lève le matin à Venise, ce qu'il éclaire n'est jamais comme ailleurs. Les enfants qui comme toi s'en vont à l'école, toujours un peu mal réveillés, souvent restés en partie dans leurs jolis rêves de la nuit, l'estomac un peu barbouillé du chocolat trop chaud qu'il a fallu boire trop vite, ces enfants-là ne marchent pas sur des pavés ordinaires. Car sous les dalles grises reposent des millions d'arbres plantés là il y a plus d'un millier d'années. Quel joli poème cette histoire d'une ville où les enfants marchent sur des arbres. Ce monde incroyable où, comme le disait un poète qui aimait beaucoup les enfants - et Venise aussi -, les lions volent et les oiseaux marchent. 
Un matin, comme tous ces matins que tu as vécu toi aussi, tu sais quand il faut mettre un manteau et sortir dans le froid et la pluie pour aller retrouver la maîtresse pas toujours gentille, les copains pas toujours complices, Aldo et Marta, deux petits vénitiens de ton âge s'en allaient à l'école. Il pleuvait fort sur Venise ce jour-là. Aldo avait un peu mal au ventre car il n'avait pas bien appris sa leçon d'histoire et Marta reniflait car elle avait pris froid la veille en jouant dans les flaques. Au détour d'une ruelle, ils débouchèrent comme chaque matin sur un petit campo toujours tranquille, toujours silencieux. A Venise, les enfants n'ont pas peur d'aller dans les rues. Ils ne risquent pas de mauvaises rencontres. Pourtant ce matin-là, sous cette vilaine pluie froide, dans le silence du petit matin avant qu'il ne fasse jour, ils avaient peur...
Ce n'était pas comme d'habitude. Une enseigne de magasin grinçait au loin, le vent soufflait très fort ... Il faisait tellement sombre sur le campo. Les enfants avançaient épaule contre épaule et Marta serra bien plus fort que d'habitude la main de son frère. Soudain, le jour se fit et la pluie s'arrêta... C'était comme la lumière un peu jaune d'un lampadaire invisible. Au milieu de la petite place, comme souvent à Venise, il y avait un puits en marbre blanc orné de figures d'anges et de guirlandes de fleurs. Sur la margelle, un énorme chat gris semblait diriger un orchestre. Autour de lui, une vingtaine de chats l'écoutaient. Les deux enfants s'arrêtèrent stupéfaits. Les chats, visiblement un peu agacés se retournèrent. Tous en même temps.
On entendit un "Mais chut, voyons !".
Marta regarda son frère, aussi surpris qu'elle :
- "Un chat qui parle, mais c'est impossible" lui lança Aldo.
- "A Venise, jeune homme, apprenez que rien jamais n'est impossible" lui répondit aussitôt le gros chat gris tout en se léchant une patte.
- "Mais d'où venez vous et que faites vous ?" osa demander Marta qui aimait beaucoup les chats mais ne trouvait pas très normal d'en rencontrer qui lui adressent la parole en langage des humains...
- "Nous sommes les chats de la forêt, nous nous réunissons ici pour chanter" expliqua le gros chat gris qui maintenant lissait les poils de son ventre. Il n'avait pas l'air méchant mais très moqueur. Cela vexa un peu Marta.
- "Mais quelle forêt ?Il n' y a pas de forêt à Venise." s'écrièrent les enfants qui n'aimaient pas être pris pour des idiots, même par une chorale de chats étranges.
- "Mais si, la forêt qui est là, sous vos pieds" dirent en chœur tous les chats. Et le gros chat gris raconta l'histoire de la forêt souterraine :
- "Autrefois, il y a très longtemps, des hommes coupèrent tous les arbres qui poussaient ici, au bord de l'eau, sur ces petites îles sauvages. Ils les mirent les uns à côté des autres et bâtirent leurs palais et leurs églises dessus. Les années passèrent et on oublia les arbres et tous les êtres qui peuplaient la forêt. Ils passèrent des siècles sous les maisons et sous les églises et finirent par s'habituer au noir et au silence. Mais les chats qui habitaient sur l'île qui est sous ce campo ne purent jamais se résoudre à rester en bas. Alors, chaque nuit, quand le temps était trop mauvais pour que les hommes se hasardent en dehors des maisons, ils montaient humer l'air de la lagune, compter les étoiles du ciel. Peu à peu, ils reprirent leurs habitudes d'en bas. Par exemple, ils apprenaient de très belles chansons de chat, interprétées a capella, pour faire mieux que les oiseaux d'en bas. Et ils étaient très appréciés par leurs cousins les chats d'en haut qui venaient souvent se joindre à eux, comme ce soir. C'est ainsi qu'il y avait Félix, le chat très distingué du palais Bragadin, Stella, la jolie jeune chatte du curé de San Pantalone et puis Jacob, le chat du rabbin et tant d'autres. Et quelles voix admirables."
Les enfants en auraient presque oublié de se rendre à l'école mais heureusement, le gros chat gris les rappela à l'ordre :
- "les enfants, les enfants"...
Quand Marta et Aldo ouvrirent les yeux, le soleil brillait. Leur mère venait d'ouvrir les volets. La pluie avait cessé et le ciel était bleu.
- "Ce sera une belle journée" dit leur mère, "dépêchez-vous, sinon vous serez en retard à l'école".
En passant par le campo, encore engourdis par ce rêve mystérieux, ils tremblèrent un peu : sur la margelle du puits un chat gris les suivait du regard tout en faisant sa toilette. Il s'arrêta quand il les vit, et les enfants remarquèrent son drôle d'air. Aldo et Marta se regardèrent, mi-figue, mi-raisin. Ils hâtèrent le pas. Sûrement pour ne pas être en retard à l'école... Ils ne virent pas le clin d’œil du gros chat gris...
A Venise, chère petite lectrice, on voit toutes sortes de choses. Il suffit de savoir regarder...

8 commentaires:


Les Idées Heureuses a dit…
Un fort joli conte pour Louise, il faudrait pouvoir l'illustrer et en faire un joli livre pour enfant sage... et moins sage. Quelqu'un qui saurait bien travailler l'aquarelle ou le pastel, qui aimerait beaucoup les chats, les petits, Venise, et qui aurait gardé une belle âme d'enfant ... à suivre.
Wictoria a dit…
moi qui ne connais de Venise que l'impression des autres, photos ou sentiments, je pourrais peut-être un jour m'y rendre, jouer à la fée, peut-être !
Michelaise a dit…
Belle idée que de rappeler que Venise est construite sur une forêt... et de donner bien sûr le rôle principal aux chats dans ce conte
Vichka a dit…
Un conte joliment écrit, c'est vrai il ne manque que les illustrations qu'on imagine déjà dans la tête! Justement je reviens de Toulouse (le marathon des mots) et j'y ai trouvé l'album "le luthier de Venise" de Claude Clément"(à lire absolument!) Oui, un livre Lorenzo... On patientera...
Anne a dit…
Merci pour ce conte à la fois plein de poésie et instructif. Vous avez bien du talent! Vichka, vous avez raison, "Le luthier de Venise" est un très beau conte philosophique que Frédéric Clément a magnifiquement illustré. Anne
Les Idées Heureuses a dit…
Du même acabit vous trouverez "L'homme qui allumait les étoiles", conte également de Claude Clément, (une charmante jeune dame que j'avais rencontré au festival du livre de Mouans Sartoux il y a quelques années) les illustrations sont de John Howe, un délice pour les mirettes. Qui a assez de talent et se dévoue pour illustrer le conte de Lorenzo? Cela pourrait inspirer Louise, car les enfants ont souvent de très jolis idées avec des crayons et du papier...
Marie-Louise a dit…
Merci beaucoup Lorenzo ! Si vous étiez là à côté de nous, Louise fait un splendide sourir et crie de joie sans s'arrêter : "Lorenzo a fait un article pour moi maman !! Tu te rends compte !" Elle est vraiment très contente est elle veut vous dire encore une fois "Merci" ! Cette histoire est vraiment bien écrite, vous devriez vraiment faire un livre ! Vous auriez tellement de succès ! Louise est vraiment heureuse est à l'instant où son père est rentré elle lui a crié : "Lorenzo m'a écrit une belle nouvelle !" Vraiment, vous avez allumer une chandelle dans ses yeux donc "Merci Lorenzo !" Cordialement, Marie-Louise et la petite Louise
Lorenzo a dit…
Ravi de lui avoir fait ce plaisir. Mille mercis pour votre soutien et votre indulgence !