25 avril 2010

COUPS DE CŒUR (HORS SÉRIE 8) : "Get Out" , un superbe court-métrage d'animation

Je me demande de plus en plus si mes billets qui ne sont pas consacrés à Venise ont leur place dans Tramezzinimag, tant ils suscitent à chaque fois de virulentes polémiques... Mais débattre et se contredire est essentiel en démocratie. Tant pis pour les empoignades verbales après tout. Ceux qui réagissent à mes billets montrent combien ils sont attachés au débat d'idées. De plus, que je sache, personne ne s'est (encore)jamais fâché tout rouge lors de ces échanges nés d'innocents petits textes qui ne veulent exprimer à chaque fois que les coups de cœur, ou les coups de gueule de leur auteur. En tout cas, faites-moi donc savoir si Tramezzinimag doit se recentrer sur Venise et uniquement sur Venise.

En attendant, laissez-moi vous faire découvrir un petit bijou de film d'animation qui commence de se tailler une jolie réputation sur la toile. Il ne faut rien en dire de plus. C'est en tout cas un beau travail réalisé par un groupe d'étudiants de l'ESMA, Charlotte BOISSON, Julien FOURVEL, Pascal HAN-KWAN, Tristan REINARZ, Fanny ROCHE, vite remarqué, ce court-métrage a été primé dans de nombreux festivals. mais c'est déjà en dire trop (et ce n'est en aucune manière de la publicité !).


Jetez un coup d'œil sur le site du film, lui aussi très bien fait :  
http://www.getout-lefilm.com/

15 avril 2010

COUPS DE CŒUR (HORS SÉRIE 7) : Solution locale pour un désordre global

Tramezzinimag est un lieu virtuel consacré corps et âme à Venise. Mais ce qui concerne la Sérénissime bien souvent implique le reste du monde : la multiplication du nombre de ressortissants africains en situation irrégulière qui proposent à la sauvette de faux sacs de marque, jeunes SDF à l'air égaré par l'abus de drogue accompagnés de nombreux chiens faméliques vautrés sur les ponts, tags et graffitis qui enlaidissent les murs, disparition des petits commerces de proximité et standardisation des produits manufacturés, mais aussi inondations de plus en plus nombreuses, disparition de la faune et de la flore, phénomènes climatiques inquiétants, pollution... Le tableau pourrait paraître terriblement sombre. Il en est de Venise comme du reste du monde, l'homme qui a reçu en naissant une incroyable et merveilleuse richesse s'emploie depuis 500.000 ans à la détruire. Venise a longtemps été un laboratoire d'idées et de pratiques qui ont permis d'élaborer un mode de vie respectueux de la nature. Installés dans un environnement peu propice, les premiers vénitiens ont su faire avec les infrastructures naturelles et ils ont eu le génie d'établir sur cet écosystème une civilisation. Hélas, les hommes sont oublieux et le poids des traditions, les usages, les antiques savoirs ont été dès la fin du XVIIIe siècle malmenés au nom des idées nouvelles. A Venise aussi, il fallait être "moderne" si on ne voulait pas faire ringard. C'est ainsi que la cité des doges, bien davantage que les autres métropoles d'aujourd'hui, en abandonnant les anciens usages, a mis en péril sa vie même. Partout dans le monde, comme à Venise, d'impérieuses nécessités voient le jour qui nous obligent à appréhender d'une manière globale l'état de la planète. Parce que nous sommes enfin conscients que l'avenir de l'humanité est en jeu et que cet avenir nous concernant tous, nous oblige tous à réfléchir et à agir.

On en parle peu, car cela n'est pas médiatique, mais il existe à Venise, et dans différents points de la lagune, des organisations qui travaillent à sauver ce qui peut encore l'être, des associations qui militent pour que revivent les fonds lagunaires, que les espèces de poissons et de mollusques empoisonnées par les phosphates et les nitrates de l'industrie lourde de Marghera, recolonisent l'eau. Ils reconstituent les rizières et les marais salant, replantent et ré-alimentent les terres empoisonnées par 50 ans de fertilisants chimiques, soignent les oiseaux migrateurs décimés par la pollution. Aux projets pharaoniques qui ne font qu'enrichir les gigantesques groupes industriels mondiaux et dont on ne sait toujours pas s'ils apporteront les solutions promises, se créent un peu partout, sans moyen, sans publicité, des mouvements actifs et solidaires, véritables alternatives aux politiques officielles. Depuis trente ans, la lagune est un laboratoire expérimental de sauvegarde de l'environnement. Sans battage, sans militantisme. Pêcheurs et paysans se battent pour sauver ce qui peut l'être. Et il y a danger, nous le savons tous.
 
Quand je vivais à Venise, il y avait au bas de chez moi - je l'ai raconté maintes fois - une petite échoppe. Elle était tenue par un fermier ou son fils, je ne sais plus exactement. Chaque matin, il débarquait ses légumes et ses fruits, il amenait parfois aussi des oeufs, des volailles. On ne trouvait chez lui que des tomates ou des aubergines fraîchement récoltés. Ses salades, ses épinards, pêches comme ses poires étaient vraiment toujours délicieux. Quand la récolte n'était pas bonne, il n'y avait sur ses étals que des pommes de terre, des noix, des amandes des coings et des pommes. Ceux qui ont la chance de fréquenter un AMAP (*) sauront de quoi je parle. Ses terres se trouvaient sur une île du fond de la lagune. Ses bêtes procuraient le fumier qui nourrissait la terre, ses arbres donnaient de magnifiques fruits sans l'aide de Monsanto. Puis les règles ont changé. L'Europe a imposé un cahier des charges insensé. De plusieurs centaines de maraîchers sur la lagune, il n'en reste qu'une petite dizaine. La disparition de la culture vivrière, à Venise comme ailleurs en Occident, est quelque chose de préoccupant quand on sait que l'autonomie alimentaire en Europe est de seulement 20 jours... Quand on se rend compte que partout, l'industrie tue l'agriculture mais tue aussi les usages et les savoir-faires ancestraux.
 
Il y a en ce moment dans les bonnes salles de cinéma un documentaire extrêmement bien fait qui exprime bien que moi toutes ces vérités. Hasard heureux, l'auteur de ce film, Coline Serreau, un lien très fort avec Venise et Tramezzinimag en parlera un jour si j'obtiens son accord. Si vous n'avez pas encore vu ce film, précipitez-vous, c'est revigorant ! En voici la bande-annonce:
 
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(*) : AMAP :
Associations pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne

25 mars 2010

Bonheur tranquille

Réveillé par la jolie petite mésange bleue qui a passé l'hiver dans la cour, je savoure mon builder's tea du matin, avec Mitsou à côté de moi qui ronronne de plaisir devant la nouvelle journée qui s'annonce, une patte nonchalamment posée sur mon épaule. (ce qui signifie : "n'oublies tout de même pas de remplir mon écuelle de lait frais"). Elle sera belle cette journée. Après l'orage d'hier, le ciel est d'un bleu sans nuage et le soleil brille. Comme un vrai matin de printemps. A Venise, le sirocco souffle et il va pleuvoir.


Le temps du Carême s'achève, ce sera bientôt Pâques, moment unique et merveilleux du renouveau, la chance d'un nouveau départ pour nos âmes étouffées par tant d'inutiles préoccupations, joie de la Résurrection dont personne ne parle tant le monde n'a d'yeux que pour le médiatique Ramadan des musulmans. En attendant, l'air a changé. Il s'est fait plus léger, onctueux même, avec des senteurs que l'hiver nous avait fait oublier. Au Jardin, les arbres sont tous en fleurs. Le vieux magnolia nous a donné sa première fleur il y a déjà trois semaines. Les tulipiers sont resplendissants. Le vert des pelouses a quelque chose de lumineux, comme le sourire d'un enfant.

J'aime ces petits moments paisibles qui sont autant de rites pour commencer une nouvelle journée. Que ce soit ici, dans notre maison du Cotentin ou bien à Venise, les premiers geste du matin déterminent la manière d'appréhender les évènements des heures à venir. Le thé brûlant, les biscuits, et l'émission de Chris Evans à la BBC (miraculeux internet !), le chat qui ronronne, une patte posée sur mon épaule (toujours l'écuelle de lait !), le soleil qui fait danser les particules de poussière devant la fenêtre, tout est bonheur. Un de ces petits bonheurs qui n'ont l'air de rien, mais nous aident à survivre, vous ne trouvez-pas ? La pression des images, l'omnipotence des modes, et la tension qui règne dans nos vies d'occidentaux pressés et surmenés, tout concourt à nous éloigner de ces plaisirs simples qui sont pourtant le sel de la vie. Chaque matin après tout, est le premier de nos derniers jours... L'homme moderne a tendance à l'oublier.
Respirer la quintessence des choses, avidement, gaiement, avec tout notre être, n'est pas une attitude d'artiste coupé des réalités, mais la preuve d'une grande solidarité avec le monde et les êtres qui le compose. Le "joie, joie, pleurs de joie" du poète n'est pas un cri d'hystérie, mais l'affirmation que, partie d'un tout, nous nous sentons impliqués dans la marche des choses, le passage des saisons et devons, chacun selon nos talents, contribuer à ce que tout aille pour le mieux. Bonne journée à tous !

4 commentaires:


J F F GrandsLieux a dit…
Oui, l'arrivée du printemps est un vrai miracle. Un appel au plaisir présent.
Bonne journée à vous aussi, Lorenzo !
PS Finalement le chat a-t-il eu sa jatte de lait ?
maite a dit…
Mes journées sont faites de tas de petits bonheurs, ce qui constitue à eux seuls "Le Bonheur" ...A presto !
Anne a dit…
Merci beaucoup pour ce beau texte, Lorenzo. Vous avez raison et j'ajouterai que le soir est important également, en l'envisageant non pas comme la journée qui se termine, mais comme le début d'un nouveau moment à rendre agréable et à apprécier dans sa douceur.
Anne
NicoleA a dit…
Une philosophie de la vie qui est assez proche de la mienne , celle des "petits bonheurs de chaque jour ", comme celui de faire le tour du jardin au printemps pour voir la nature reprendre vie , pouvoir à nouveau déjeuner sur la terrasse ( et l'éte flaner au petit dejeuner ) . Merci aussi de parler du temps du Carême et de Pâques qui le suit ...notre culture européenne enfouie , oubliée , ringardisée !

Bonnes fêtes pascales et bon printemps Lorenzo !Et merci pour la qualté de vos articles !

20 février 2010

COUPS DE CŒUR N°39


Q Coffee
Pinacothèque Querini Stampalia

Calle Larga Santa Maria Formosa, Castello 5252, Venise.

041 271 14 11 caffetteria@querinistampalia.org Ouvert du mardi au samedi de 10 h00 à 23h.45, Dimanche et jours fériés de 10h00 à 19h00.
Fermé le lundi.

Mariagrazia Cassan et Guglielmo Pilla dirigent avec beaucoup de doigté un lieu devenu assez couru désormais à Venise. Concept très à la mode de cafétéria-restaurant situé dans la Querini-Stampalia. Accueillant au début les chercheurs et les étudiants venus travailler dans la fameuse bibliothèque et le personnel du musée, il attire de plus en plus de vénitiens et de touristes avisés. Les lieux sont à la mode, un design sobre qui pourrait être celui de n'importe quelle brasserie à New York, Londres, Paris ou Milan. Mais on y trouve quelque chose de plus. Est-ce la proximité des chefs-d'œuvre conservés dans la pinacothèque ou tout simplement le fait de se situer à Venise. ? Que ce soit pour une petite pause café, un déjeuner entre amis, un rendez-vous, c'est un lieu que je recommande. Comme dans leur autre établissement, Maria Grazia et Guglielmo proposent une cuisine toscano-vénitienne. Aux fourneaux, le chef Gabriele Fiorelli. La carte des vins est très complète et sans emphase, présente des trouvailles en provenance des quatre coins du monde qu'on aimerait pouvoir emporter chez soi, comme dans les meilleurs lieux de la ville. Une gourmandise (les gâteaux sont faits maison) et un café entre deux recherches ou après un tour des salles passionnantes sur l'art vénitien, est un plaisir bien agréable. Le restaurant est ouvert assez tard le soir. Tramezzinimag vous conseille de commencer par visiter le musée en fin de soirée (la pinacothèque est désormais ouverte jusqu'à 20 heures) et de finir par un dîner au restaurant. Carlo Scarpa et Bellini, Longhi et Mario Botta... Un bel assemblage.
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Concerto italiano 
Giuliano Carmignola
Venice Baroque Orchestra
direction Andrea Marcon
Archiv, 2010.
Derrière la sobriété déjà vue de la couverture on s'attend à écouter une autre magistrale interprétation d'œuvres de Vivaldi ou de Marcello. L'excellent orchestre baroque d'Andrea Marcon et le violon magique de l'ami Carmignola nous réserve ainsi une surprise : des pièces pleines de vie et de joie, ciselées, virtuoses, extraverties. Bref, de la vraie musique italienne. Domenico D'all'Oglio (circa 1700-1764), Michele Stratico (1728 - après 1782), Pietro Nardini (1722-1793) et Antonio LOLLI (circa 1725-1802) qui sont interprétés sur ce magnifique disque, sont tous contemporains de Vivaldi, de Marcello, de Galuppi, Locatelli, Geminiani. Un très bon disque.
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Ma finale 66
film de Paul Weiland
Avec Helen Bonham-Carter, Marsan, Eddie Marsan, Gregg Sulkin.
Universal Pictures. Grande-Bretagne - 2006.
Nous avions décidé de nous offrir une soirée-cinéma. Plateaux remplis de sushi et sashimi, de petits sandwiches au concombre et de tartines de mon pâté de foie de volailles et projection sur grand écran presque comme au cinéma mais en plus confortable. Mais le DVD désiré était déjà pris (quelques minutes avant notre arrivée au vidéo-club !), je suis reparti avec ce film sans trop savoir ce que nous allions trouver. Ce fut une agréable surprise. "Ma finale 66" est une comédie anglaise un peu déjantée, très efficace réalisée par Paul Weiland avec beaucoup de doigté et des acteurs géniaux qui sont très convaincants, dans un Londres des années 60. Bernie (Gregg Sulkin), un jeune garçon un peu frustré prépare sa "bar-Mitzvah" qu'il espère grandiose et géniale. Au lieu de ça, de catastrophe en catastrophe, la fête sera plutôt loupée jusqu'au coup de théâtre qui rapprochera l'adolescent de son père (interprété par Eddie Marsan). Un très bon moment dans la bonne tradition du cinéma britannique.
 
Mary et Max
Film d'animation de Adam Elliot
États-Unis - 2009.
Ce petit film d'animation est du grand cinéma. Une découverte qui nous a époustouflé. Voici ce qu'en a dit avec justesse Pierre Murat, dans Télérama, au moment de la sortie du film en 2009 :
"Elle habite une petite ville tristouille et marronnasse d'Australie. Lui vit à New York la noire, où tout le monde fait la gueule, même la statue de la Liberté. Elle vit avec des parents barges (père empailleur, mère klepto et alcoolo : le sherry, y a que ça de vrai !). Lui est seul ou presque : est-ce que ça compte, un ami invisible qui se taille quand bon lui semble, un chat borgne et un poisson rouge - Henry, neuvième du nom, car il est arrivé des bricoles aux huit précédents... Mary est moche, Max est obèse. Elle a 8 ans et lui plus de 40. Sauf que tous les deux ressemblent à d'éternels enfants terrifiés, frustrés de tendresse et fous de chocolat... Ils reflètent si bien nos angoisses et nos chagrins, ces deux-là, qu'on oublierait pres­que qu'ils ne sont pas tout à fait humains. Car Mary et Max, comme leurs deux cent huit collègues, sont des créatures en pâte à modeler, issues de l'imaginaire mystérieux et tourmenté d'Adam Elliot. Après un moyen métrage acclamé, c'est son premier long, à ce jeune homme, dont on soupçonne qu'il ressemble peu ou prou à ses personnages (son père était clown-acrobate, éleveur de crevettes et quincaillier, et Adam dit avoir hérité de sa mère un tremblement physiologique...). D'un seul coup d'un seul, "Mary et Max" renvoie à leur médiocrité tous les films d'animation dont on (Hollywood !) nous abreuve : gros machins moralisateurs et neuneus. Au départ, la petite Mary trouve par hasard le nom de Max dans un annuaire. Max Horovitz, quel drôle de nom ! se dit-elle. Elle lui écrit. Il lui répond. Dès lors, durant près de vingt ans et sans se voir jamais, ils vont correspondre. Aussi perdus l'un que l'autre, et donc parfaitement comiques et pitoyables, ils vont affronter brouilles et retrouvailles, gaffes et regrets. De ces lettres pas vraiment roses, pas toujours drôles, la vie va surgir, avec son cortège d'espoirs entêtants et de désillusions féroces. Car Max, que chaque missive et chaque question de Mary plongent dans le désarroi (« Est-ce que tu connais des filles, Max ? » « Est-ce qu'on ne s'est jamais moqué de toi, Max ? »), va tout subir : l'emprisonnement, l'internement, les électrochocs et, même, incroyable, la chance : « Un débile gagne au Loto », titrera alors le journal... Mary, elle, grandit, se marie avec l'amour de sa vie - un Grec bégayant et, hélas, fan de Boy George -, devient, grâce à Max, la spécialiste mondiale des maladies nerveuses et des pathologies obsessionnelles, avant de renoncer brusquement à la gloire et de sombrer dans la dépression. La ­scène où - cernée par les sons inquiétants de "Que sera sera", interprété par Pink Martini, et ses photos de famille, qui tournoient autour d'elle comme des menaces - elle tente vraiment d'en finir est un moment de grâce absolue, un pur bonheur cinématographique et psychanalytique... Paradoxe: tout est drôle dans ce film sombre. Mais d'une drôlerie acide, grinçante, dénuée de guimauve. Car la moindre silhouette d'Adam Elliot provoque en nous un amusement attendri : Max et le pompon rouge posé sur sa kippa, mais aussi l'incroyable mère de Mary, avec ses grosses ­lèvres de vamp défraîchie, la vieille petite voisine ridée de Max, suffisamment miro pour faire bouillir le pauvre Henry IX dans son bocal. Sans oublier le psy - l'incroyablement moustachu Dr Hazelhoff - ni, au bas de l'immeuble de Max, son clodo détesté, rivalisant de formules inventives pour provoquer la pitié des passants indifférents... Loin de nous plomber, cet hymne aux so­litaires, aux paumés, aux doux-dingues - nettement moins fous que les gens dits normaux, au demeurant - rassure : ouf, il existe donc encore, de par le monde, des créateurs aussi doués qu'Adam Elliot pour savoir peindre la misère humaine avec une telle ferveur et mêler aussi bien l'insolence à la magie... Car, dans le ciel au-dessus de la maison australienne de Mary, brille une lune à la Méliès. Et dans le New-York de Max, l'ombre fugitive d'Audrey Hepburn, échappée de "Diamants sur canapé", semble attendre le taxi qui la déposera, à l'aube, devant les vitrines de Tiffany's... Ce film est une merveille."

4 commentaires:

Anne a dit…

La Fondation Querini-Stampalia est en effet un lieu important à visiter à Venise et prendre un café à l'issue de la visite est une bonne idée. Des concerts sont parfois organisés pendant l'été.
Anne

Michelaise a dit…

Toujours des moments délicieux que ceux qui suivent les expos, dans les cafeterias des musées, qui sont devenus un plus énorme... repos, occasion de reparler du musée, gourmandise, tout cela est une vraie valeur ajoutée en termes de souvenirs et de détente !!

Anonyme a dit…

Oui, Mary est Max est une merveille, moi qui  eu la chance de le voir au cinéma cette semaine...je confirme, l'émotion vous prend à la gorge, des surprises à chaque lettre, des inventions linguistiques délicieuses, un esprit inventif, des personnages totalement hors du commun, on a tellement envie qu'ils soient heureux...pas un plan en trop, pas une parole déplacée, de grands esprits libres se rejoignent...superbe !
Au sortir de la salle je pleurais bien sûr, une œuvre singulière et forte, belle et profonde, bravo l'artiste ! Merci de l'enchantement.
C'est vrai que les cafétérias des musées sont de belles choses, mais quand j'ai déjà payé fort cher mon billet d'entrée, je me sauve en courant...au bistrot du coin...

VenetiaMicio a dit…

Effectivement, j'aime bien après une expo, une visite d'un musée, m'arrêter encore un peu dans le lieu...comme à la Fondation Querini,qui est un endroit très paisible, mais je ne reconnais pas le lieu à travers votre photo. J'imagine que depuis, il y a eu du changement,je me souviens d'un moment délicieux où j'avais pris une petite consommation à l'extérieur dans le charmant jardin de Carlo Scapa.

17 février 2010

Bobo Ferruzzi nous a quittés !


On vient de m'apprendre il y a quelques minutes la mort du peintre Bobo Ferruzzi, survenue lundi. Il avait quatre-vingt-deux ans. Cet appel a fait surgir en moi une grande émotion. Ce sont mille souvenirs qui remontent à la surface, tout un pan de ma jeunesse vénitienne se rappelle à moi, mes trahisons, mes abandons, mes échecs, la tristesse de n'avoir pu assez lui dire mon affection, ma reconnaissance... Adieu Maestro !

31 janvier 2010

Ces petits délices qui font du bien



- Manger un gianduiotto sur les Zattere au moins une fois dans sa vie.
- Passer une nuit dans une cellule du monastère de San Francesco del Deserto en évoquant François d’Assise quand il parlait aux oiseaux.
- Aller pêcher les capparozzoli devant l’île de Poveglia comme le font les vénitiens depuis plus de mille ans.
- Manger de la polenta grillée au feu de bois en écoutant du jazz live au Paradiso Perduto.
- Se promener toute la nuit dans les rues désertes de la ville en écoutant du Vivaldi.
- Essayer de reconnaître de quel campanile provient le son des cloches qui sonnent à tour de rôle.
- Prendre le traghetto à l’aube pour aller au marché du Rialto.
- Aller sur la lagune en voguant à la vénitienne sur un sandolo.
- Se baigner à minuit sur les plages désertes du Lido de Malamocco.
- Voir surgir à l’horizon les montagnes enneigées comme si on y était.
- Grimper en haut du campanile de San Pietro où personne ne va jamais.
- Prendre le thé dans un palais sur le grand canal avec de vieilles comtesses vénitiennes.
- Goûter des fruits et des légumes provenant des jardins secrets de la Giudecca.
- Aller sous les combles de la Fenice et voir l'énorme pas de vis qui retient le lustre géant de la grande salle.
- Plonger du haut d'un pont du côté de la Giudecca ou à Cannaregio quand il fait très chaud en été et nager dans l'eau de la lagune.
- Faire la sieste l'été à l'ombre d'un arbre dans un jardin tranquille, un chat sur les genoux, en plein centre de Venise.

 
Etc, etc… Autant de petits riens qui sont de grands délices et fournissent à nos vies comme des suppléments d’âme qu’on a peine à imaginer avant de les avoir réellement vécus. Ces petits riens-là sont dans l’air du temps, puisque un livre de Gianni Nosenghi vient de paraître (101 cose da fare a Venezia almeno una volta nella vita) - en cours de traduction en français -, qui énumère ces "trucs" qu’il faut avoir vécu quand on est à Venise. Un petit manuel qui enseigne au lecteur comment appréhender la vraie Venise, vivre la vraie vie vénitienne, le temps d’un séjour ou pour l’éternité. Se perdre à travers ruelles et campi et découvrir une autre Venise…Et si, vous aussi, vous dressiez la liste des petits riens que vous aimeriez vivre à Venise ou que vous avez déjà vécu et qui comptent pour vous ? Tramezzinimag pourrait les mettre en ligne...