13 juin 2011

XIIe Fête de la Saint Antoine à S. Francesco della Vigna

Comme chaque année, Venise fête Saint Antoine et cela se passe du 12 au 19 juin à San Francesco della Vigna. Au programme des réjouissances de nombreux concerts, ballets, pantomimes, tournois sportifs et rencontres gastronomiques.

Viandes grillées, poissons frits, pasta fagioli, desserts comme à la maison au stand gastronomique, préparé sous la férule de la célèbre Ada,la cuisinière vénitienne qui a appris aux chefs du monde entier les secrets de la gastronomie locale. Les tentations ne manqueront pas et ce pauvre Saint Antoine aura bien besoin de toute sa foi pour ne pas y succomber !

J'hésite toujours à parler de cette manifestation restée totalement vénitienne tant les touristes qui s'aventurent jusque là sont peu nombreux et que ces lieux préservés sont un bonheur. On y parle en dialecte et tout le monde ou presque se connait. C'est cette authenticité conservée qui mérite le détour bien plus que l'évènement lui-même ! Mais il faut aussi souligner la qualité des prestations offertes à chaque fois, comme sur d'autres campi dans d'autres sestiere... Cette année la musique est à l'honneur et ça chauffe à San Francesco !

© Walter Fano - 2011 - Droits Réservés
 
L'an passé, la fête débuta comme c'est désormais l'usage dans le cloître avec "Giganti, Viaggio in Utopià", un important spectacle de théâtre expérimental, mis en scène par Erica Taffara de la compagnie Teatrocontinuo, présenté de nouveau cette année au teatro di san Clemente.

Troisième volet d'un travail sur le patrimoine et l'histoire de Venise et de sa région, Giganti est une sorte de parabole sur le thème de la déstabilisation que provoque la rencontre avec l'inattendu, avec l'inconnu, la transformation, les changements. Les giganti(géants) sont des acrobates suspendus dans l'air qui passent d'un monde à l'autre l'esprit léger. Sorte de voyage, relecture du passé et du présent, le spectacle se sert de Venise comme prétexte, à cause de ce qu'elle représente aux yeux du monde, un immense et pesant patrimoine historique et culturel de l'humanité. Venise par la magie de la fiction théâtrale devient ainsi une vieille dame percluse de nombreux problèmes de santé, assise sur un héritage colossal que beaucoup voudraient dilapider et que d'autres veulent conserver. Ce combat entre les héritiers ne se règle que par l'intervention des Giganti, ceux-là même qui ont imaginé et construit cette extraordinaire cité amphibie, utopie de l'humanité. Notre ami Walter Fano était sur place et il a pu photographier le spectacle.

Cette année, les réjouissances ont débuté par un concert du groupe Collettino (Gente disturbata), tous vénitiens, ils forment l'ensemble le plus fou et les plus génial d'Italie ! Je ne résiste pas à vous offrir une vidéo d'un de leurs spectacles complètement allumé, drôle et roboratif !

 
Ceux qui prétendent que Venise est morte et que l'espace public, l'espace urbain est désormais réduit à un musée ou un lunapark (ce qui n'est pas totalement faux hélas) n'ont qu'à se rendre à cette manifestation. Ils verront combien les vénitiens sont nombreux dans ces moments de fêtes citadines, temps de retrouvailles bon enfant où tous retrouvent les gestes et les habitudes d'antan.

06 juin 2011

Il y a un mois, le Saint Père était à Venise

 
Grande visite apostolique du Saint Père à Venise où l'attendaient plus de 200.000 personnes. Cortège pontifical sur le Canalazzo, messe à Saint-Marc, grande cérémonie sur la terraferma, rencontre avec le monde de la culture et de l'économie à la Salute (video ci-dessous) :

1 commentaire :  

Nathanaëlle a dit…

Mille mercis pour ces vidéos.

Quel bonheur de voir le Saint Père à Venise et en Notre Dame della Salute.
Bon week-end et merci pour votre passionnant blog
Amitiés,
Nathanaëlle

05 juin 2011

Les délices du Rialto : recette du fricandeau di storione

"[...] Je jouis de la plus belle rue et de la vue la plus animée du monde. Je ne peux me mettre à la fenêtre sans voir des milliers de gens et autant de gondoles à l'heure du marché. A droite, la vue découvre le campo delle Beccarie et la Pescheria, le champ gauche embrasse le pont et le Fondaco dei Tedeschi ; à la croisée des deux, le Rialto où se pressent les marchands. Il y a pour moi des vignes sur les chalands, le gibier à poil et à plume dans les boutiques, le potager sur le sol. Peu m'importent les ruisseaux arrosant les prés quand à l'aube je regarde l'eau couverte de toutes sortes de produits de saison. Quel joli passe-temps, le manège des convoyeurs distribuant des tas de fruits et de légumes aux porteurs qui les acheminent ! " 

Dans une de ces lettres, Pietro Aretino (1492 - 1556) dit l'Arétin, décrit le spectacle qu'il avait sous les yeux depuis la chambre où il logeait, ca'Bollani, un palais aujourd'hui disparu dont les fenêtres ouvraient sur l'Erberia. Le réjouissant spectacle quotidien qu'offre un vrai marché comme celui du Rialto si poétiquement décrit par le poète invite à la gourmandise. Laissez-moi vous donner une recette qui nécessite ces bons produits frais et naturels qu'on trouve encore sur les étals des marchés traditionnels et que la culture de l'hypermarché et de la nourriture industrielle n'a pas encore tué : 

Fricandeau d'esturgeon sauce allemande 

C'est une vieille recette familiale que j'ai trouvé écrite en français dans un joli petit carnet recouvert d'un vieux tissu fleuri ayant appartenu à ma grand-mère, et en italien dans un autre carnet, de moleskine celui-là, avec l'inscription "Venise, 1908" : "Choisir un beau tronçon d'esturgeon, nettoyez le bien, surtout enlevez bien toutes les peaux qui sont très dures ainsi que les arêtes. Quand il sera bien paré de tous ses nerfs, piquez le de lard comme un fricandeau et faites le revenir dans un bon morceau beurre mêlé à une cuillère à soupe d'huile d'olive. Ajoutez oignons, carottes, bouquet garni et morilles avec du vin blanc (une demie-bouteille) et laisser réduire de moitié. Mouillez d'une tasse d'un bon jus ou de bouillon. Assaisonnez, sel et poivre en grains, laissez cuire 3/4 d'heure au four pour colorer le fricandeau. 
Sauce : Mettez dans une casserole 100 grammes de beurre et de la farine pour faire un petit blanc. Laissez la cuire sans le faire colorer, mouillez avec le jus de cuisson de l'esturgeon et laissez sur le feu pendant 10 minutes. Quand la préparation est cuite, faites une liaison avec 2 ou 3 jaunes d’œufs, liez votre sauce et réduisez-la fort; passez à l'étamine dans une autre casserole ; assaisonnez de bon goût. Ajoutez-y une des champignons de Paris frais de préférence mais une boite peut faire l'affaire. Dressez l'esturgeon dans un plat, et servez votre sauce et les champignons autour . Faites quelques croutons que vous mettrez sur le plat. (Cette sauce peut servir pour la sole, la carpe, le brochet etc.)" A déguster avec un délicieux pinot Grigio au délicieux goût d'amandes comme celui de la Cantina Breganza.

Voyage d'initiation : Venise en hiver, novembre 2011




A la demande de lecteurs qui ne connaissent pas ou peu Venise, Tramezzinimag envisage l'organisation d'un voyage d'une semaine à Venise en novembre prochain. 
Rien de très original, une simple approche de la cité des doges pour ceux qui veulent en voir l'essentiel ou pour ceux qui connaissent mais voudraient y amener des amis ou leurs enfants et petits-enfants (à partir de 10 ans)

Le nombre de places sera limité à seize personn personnes

Au programme : découverte des principaux monuments, visite commentée de musées et collections d'art, concerts, mais aussi promenades dans la Venezia sconosciuta en hiver, découverte de lieux et de jardins secrets, et farniente, le tout dans l'esprit Tramezzinimag.
En fonction des demandes, nous retiendrons une des dates suivantes : 
du 7 au 14 novembre, du 14 au 21 novembre ou bien du 21 au 28 novembre.

Les personnes intéressées peuvent nous écrire à l'adresse suivante : viaggio.tramezzinimag@virgilio.it


E

05 juin 2011

Voyage d'initiation : Venise en hiver, novembre 2011

A la demande de lecteurs qui ne connaissent pas ou peu Venise, Tramezzinimag envisage l'organisation d'un voyage d'une semaine à Venise en novembre prochain. 
Rien de très original, une simple approche de la cité des doges pour ceux qui veulent en voir l'essentiel ou pour ceux qui connaissent mais voudraient y amener des amis ou leurs enfants et petits-enfants.

Le nombre de places sera limité à seize personnes.
 
Au programme : découverte des principaux monuments, visite commentée de musées et collections d'art, concerts, mais aussi promenades dans la Venezia sconosciuta en hiver, découverte de lieux et de jardins secrets, et farniente, le tout dans l'esprit Tramezzinimag.
 
En fonction des demandes, nous retiendrons une de ces dates : 
du 7 au 14 novembre, du 14 au 21 novembre ou bien du 21 au 28 novembre.

Les personnes intéressées peuvent nous écrire à l'adresse suivante : viaggio.tramezzinimag@virgilio.it

8 commentaires:

ladivinecomédie a dit…
Quel dommage que mes vacances de la Toussaint ne permettent jamais de voir Venise en novembre.
En plus si vous optez pour les deux premières semaines proposées vous pourrez profiter de Concerts dans le magnifique Palazzo Bru Zane dont les prémices de programme viennent d'être dévoilés sur vivaticket !
http://www.vivaticket.it/festival.php?id=433
Pour moi, Venise ce sera sans doute en solitaire fin avril 2012 en plein entre-deux tours de la présidentielle. J'ai déjà mes billets pour le concert du Quatuor Raphael qui se produira également au Grand Théâtre de Bordeaux en mai 2012 !
http://www.opera-bordeaux.com/detail-spectacle/concert-3/quatuor-raphael-554/11-12-7.html
Robert M a dit…
Pourquoi pas, nous sommes libres mais j'aimerai avoir plus de renseignements sur le programme et le prix du voyage.
Mon mail maury-robert@orange.fr
Anonyme a dit…
Je vais toujours à Venise en novembre, la lumière y est sublime. J'avais l'intention d'y aller cette année entre la San Martino et la Festa della Salute, deux fêtes que j'affectionne particulièrement. Comme Robert, j'aimerais avoir plus de renseignements. S'il y avait trop de monde interressé, serait-il possible, étant sur place, de me joindre au groupe ?
Voici mon mail : jcduchamp29@aol.com
Gabriella
venise a dit…
quelle belle idée... ce sera sans conteste un beau voyage dans l'esprit de tramezzinimag !
Catherine Chaumet a dit…
Bonjour,
J'avais déjà manifesté mon intérêt pour un voyage que vous organisiez en avril 2009 et vous ayant demandé plus d'informations, vous ne m'avez jamais répondu... j'avais été très déçue!
http://tramezzinimag.blogspot.com/2009/09/proposition-pour-un-voyage-venise.html
Lorenzo a dit…
Bonjour Catherine, vous n'étiez pas la seule. Des contingences diverses avaient empêché la finalisation de ce voyage. d'autres ont eu lieu - des commandes - mais ce premier projet était voué à l'échec. je cherchais à organiser un séjour comme on en fait entre amis ou en famille loin de tous les clichés habituels de la visite à Venise. Celui que je me propose d'organiser en novembre prochain s'adresserait avant tout à des personnes ne connaissant pas la ville ou la connaissant à peine. Les Fous de Venise qui la connaissent sur le bout des doigts, qui sont à l'affût (et je les comprends) de lieux inconnus ou rarement visibles pour le particulier ne seront pas rassasiés. Le programme complet est en cours de finition. Je vous en tiendrai informé dans ces colonnes ou par des courriels personnels.
Catherine Chaumet a dit…
Merci pour votre courtoise réponse! Il est vrai que connaissant déjà un peu Venise, le genre de séjour que vous préparez ne correspondrait pas à ce que je souhaite encore découvrir!
Anonyme a dit…
je me marie la fin octobre 2011, j'aimerai bien faire une surprise a mon épouse, alors puis-je avoir plus de renseignements sur le programme et le prix du voyage.
Mon mail lst_r@yahoo.fr

04 juin 2011

Rialto no se toca ! (Pas touche au Rialto !)




En février dernier, on a appris que la municipalité envisageait de déplacer le marché en gros de poissons du Tronchetto, actuellement situé non loin de la Piazzale Roma, à Fusina, sur la Terre ferme, ce qui aurait de graves conséquences en terme de coûts et de temps pour les revendeurs du marché du Rialto. 

La plupart d'entre eux se verraient contraints d'arrêter leur activité. Si les autorités maintiennent leur décision, ce sera un coup très dur porté à la ville au nom d'impératifs économiques qui une fois encore font fi de l'intérêt public au profit d'intérêts financiers privés. Non seulement cela fera périr à plus ou moins brève échéance ce qui reste de commerces de détails dans le centre historique et conduira à la disparition pure et simple du marché du Rialto, supprimant un service public en fonction depuis mille ans, mais cela portera aussi atteinte à l'image même de la ville car ce marché,depuis des siècles, attire des visiteurs. Son pittoresque et son authenticité amènent au Rialto un flux touristique quotidien deux fois plus élevé qu'à San Marco. Cela n'a pas de prix. Les médias ont à plusieurs reprises alerté l'opinion mais on ne sait pas vraiment ce qu'il en est à ce jour. De nombreuses organisations se mobilisent, à commencer par les associations de commerçants, mais aussi les nombreuses associations de défense de Venise qui se battent pour sa survie en tant que ville normale, comme mes amis de Venessia.com ou les 40xVenezia. Les mêmes qui ont réussi à faire réduire les épouvantables publicités géantes qui couvrent les façades en cours de restauration. Tramezzinimag se joint à eux pour que ce projet soit abandonné. 

Il s'agirait en fait d'accorder à une société privée l'organisation et la gestion du marché de gros déplacé dans une zone industrielle à côté de dépôts de déchets pétrochimiques, (dans la proximité immédiate des bouches de rejet des eaux usées de Marghera) loin du centre historique. Les revendeurs qui ont leur ban au Rialto, à Sta Margherita ou à Castello seraient obligés d'affréter des camions pour aller chercher la marchandise et le prix de revient s'accroitrait obligeant à une augmentation du prix des denrées pour le consommateur. Cela signifierait aussi la disparition des poissons pêchés dans la lagune qui proviennent aujourd'hui des pêcheries artisanales des îles voisines. Nombreux sont les revendeurs qui travaillent seuls et ne pourront aller s'approvisionner à Fusina... 

Rien que de très banal à l'ère de l'ultra-libéralisme qui touche aussi les italiens. Mais les gens s'indignent aussi de l'autre côté des Alpes et les vénitiens sont très déterminés. Quelque chose est en marche qui semble aller vers un renouveau, une prise de conscience des abus et de trop d'années de laisser-faire qui peu à peu contribuer à la confiscation de la démocratie et des libertés au bénéfice des grands groupes financiers et de leurs actionnaires. Les images ci-dessous (en dialecte et en italien seulement, désolé !) montrent le désarroi des vénitiens et les explications des meilleurs experts sur le sujet, les marchands de poissons du marché du Rialto.

Parce que les défenseurs du marché aux poissons du Tronchetto et de l'avenir du marché du Rialto savent qu'il faut rester aux aguets face à une administration taisante, la population est invitée - et les amis de Venise avec elle - à se mobiliser. Un court-métrage documentaire vient d'être réalisée par une jeune et brillante réalisatrice vénitienne. Il sera projeté le 6 juin à 22 heures 30 au Rialto, aux Beccarie (la halle aux viandes). 

 

  




2 commentaires:

Anne a dit…
Encourageons les Vénitiens à résister!
Anne
Anonyme a dit…
bonjour
n'y a-t-il pas de pétitions pouvant être signées en ligne? Pour les vénitiens, pour les commerçants, pour éviter que Venise devienne une vitrine sans vie ?
Et pour les touristes comme moi qui adorent, une semaine dans l'année, aller faire leurs courses du soir au Rialto !
Merci

31 mai 2011

Christian Boltanski à la Biennale

Christian Boltanski, figure emblématique de la scène artistique internationale, représente la France à la 54e Biennale d'Art Contemporain de Venise et propose une installation spectaculaire unique intitulée "Chance". Il traite ainsi de l’un des thèmes qui lui sont chers, celui du hasard, de la chance et de la malchance, des forces qui fascinent et imposent leurs lois. L’artiste a choisi pour Commissaire Jean-Hubert Martin, directeur honoraire du Musée national d’art moderne Georges Pompidou.

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2 commentaires:

Anonyme a dit…
Bonheur total de retrouver ce grand artiste à la Biennale... Je suis pressée d'y arriver.
Sans compter que je lui ai déjà donné les battements de mon cœur... Pour l'île...
Bonsoir.
Anne a dit…
J'ai hâte de voir cette oeuvre à la Biennale!
Merci pour cette présentation.
Anne

30 mai 2011

Venise en 20 bonnes adresses par Christophe Barbier pour l'Express



Christophe Barbier, le fringant éditorialiste de l'Express est un amoureux de Venise,fin connaisseur de la ville et de ses arcanes. A l'occasion de la LIVe Biennale d'Art Contemporain, il publie ce soir un article sur ses bonnes adresses de Venise.

Tramezzinimag ne partage pas toujours les mêmes enthousiasmes pour certains des lieux indiqués, trop souvent dénaturés par la présence touristique, ou pour être plus direct (et ne pas froisser certains lecteurs) par l'omniprésence des parisiens qui semblent désormais y passer leur vie - mondaine, cela s'entend ! Mais voici l'intégralité de son texte :


" Venise n'est pas une ville, c'est une idée. L'idée que l'on se fait du temps qui passe, comme coule l'eau du Grand Canal. L'idée de la beauté, immarcescible et toujours surprenante. L'idée de l'Histoire, parfois immobile en ses pierres. L'idée, enfin, que l'on se fait du hasard, donc du destin. Car il n'est pas de meilleure façon de découvrir Venise et, mieux, de se l'approprier, que de s'y perdre. A rompre les rangs dans les artères à touristes, sécures autoroutes, on gagne le droit d'être perdu, donc d'être libre. Alors s'offre une Venise inédite, qui oublie d'être sérénissime pour se faire mystérieuse. Avec le fil de ces errances, on tisse un fin maillage de raccourcis précieux et de détours délicieux, on veille à traverser un campo apprécié ou à arpenter une calle oubliée. On s'enivre alors d'un zigzag savant derrière son air d'improvisation, on se prend pour un vétéran gondolier, on se croit chez soi.

Être chez soi à Venise, c'est aussi cultiver sa plate-bande de bonnes adresses -les jeunes disent "de bons spots". Les terrasses les plus agréables selon les heures du jour. Les meilleures pizzas. Les pâtes à se damner. Les seiches les plus fraîches. A Venise, rien ne distingue une gargote pour estivants d'un restaurant inoubliable: il faut connaître... Se risquer au hasard, au vu de la densité de restaurants au canal carré, c'est courir à la mésaventure. Un truc: si l'on ne parle qu'italien autour des tables, c'est bon signe; si l'on ne parle pas du tout, c'est très bon signe. Au cas où, voici quelques adresses pour réussir son séjour à Venise.

    DÉJEUNER, DINER

    A beccafico. Devant la statue de Nicolo Tommaseo, héros de l'unité italienne, la terrasse de cette maison sobre s'étend sur un campo de rêve, à deux pas du pont de l'Académie. Fruits de mer en vedette. Frédéric Mitterrand, ministre depuis peu, y vint festoyer après avoir visité la Biennale 2009.
Campo Santo Stefano, 041.527.48.79

    Casin dei Nobili. Le meilleur rapport qualité-prix de Venise, cette pizzeria - pizzas le soir uniquement - est appréciée tant pour sa grande salle à toit ouvrant que pour la chaleur du service. Ne pas oublier de réserver.
Dorsoduro, 041.241.18.41

    Accademia Foscarini C'est la plus belle vue du Grand Canal: de cette terrasse, à l'ombre de la grande arche du pont de l'Académie, on découvre l'ultime courbe du Grand Canal, la Salute, la Douane de mer. Excellent cappuccino.
Dorsoduro, 041.522.72.81

    Acqua Pazza. Ces "eaux vives" coulent sous les fenêtres du palais où logent mes amis Paul Lombard et Louis Schweitzer quand ils sont à Venise. Les pâtes "aumm-aumm", avec aubergines et scamorza affumicata, sont à se damner. Liqueurs à volonté à la fin du repas: privilégier la mandarine et le limoncello.
Campo Sant' Angelo, 041.277.06.88

    Birraria la Corte. La meilleure adresse si l'on promène un troupeau d'enfants. Avec ses nombreuses salles et ses tables de réfectoire, cette pizzeria est idéale pour la restauration de masse mais de qualité.
Campo san Polo, 041.275.05.70

    Altanella. Une photo de François Mitterrand, expert ès bonnes tables vénitiennes, vous accueille avant que vous gagniez le balcon sur canal. Vous êtes ici sur la Giudecca, en face des Zatterre, loin des flots de touristes. Le calme est précieux, et les poissons sont imbattables.
Giudecca, 041.522.77.80

    Vini da Gigio. Sur les arrières de la Strada Nova, cette maison chaleureuse est l'une des plus remarquables de Venise. A ne pas manquer: le fromage frit avec de la polenta...
Cannaregio, 041.528.51.40

    Do Farai. Ce rendez-vous des gondoliers joue l'authenticité dans le décor, avec ses grandes tables d'auberge, ses boiseries désuètes et ses photos jaunies, et l'authenticité dans l'assiette, avec notamment des calamars irrésistibles.
Dorsoduro, 3278. 041.277.03.69

    Caffè al Ponto del Lovo. Carlo Goldoni y était attablé pendant des heures, puisant des répliques dans la conversation des clients. Depuis 1750, le café y est apprécié, proposé avec de nombreuses pâtisseries. Le décor de ce "Pont aux loups", à deux pas du Rialto, n'a presque pas changé depuis, le café s'est mis, lui, au goût des touristes.
San Marco, 041.520.84.39

    ACHETER

    Accessoires.

    Pied à terre, cette boutique propose la véritable pantoufle vénitienne, la furlane aux tissus rares et aux formes confortables. La semelle en gomme permet d'aller dans la rue s'il le faut, et de piloter sa gondole sans en abîmer le vernis. Inspirées par les chaussures des paysans du Frioul, ces pantoufles, fabriquées jadis avec des matériaux de récupération, sont désormais des petits bijoux.
Rialto, 041.528.55.13

    DécoCavalier. Angelots fessus, lions de Saint- Marc, encadrements baroques, miroirs classiques ou de sorcières, statuettes: pour les boiseries sculptées et dorées, cet artisan n'a pas son pareil. Son père, déjà, régnait en maître, et avait conquis... Anne-Aymone Giscard d'Estaing !
San Marco 2863/a. 041.523.86.21

    Design

    Madera, objets inanimés, avez-vous donc une âme? Oui, dans ce magasin d'accessoires bien faits et de bon goût -ce qui n'est pas si fréquent à Venise...
Campo San Barnaba, 041.522.41.81

    Masques

    La Pietra filosofale, cette pierre philosophale est une mine d'or qui propose les plus beaux masques de cuir de Venise - et même les seuls à respecter tous les codes de la commedia dell'arte. Derrière son établi encombré et sa moustache encombrante, ce n'est pas un artisan qui taille le cuir, mais un artiste, enfantant un Polichinelle, un Arlequin, un Pantalone... A ne pas manquer.
San Marco Frezzeria, 00-39-041-528-58-85.

    Atelier Marega, avec ses deux boutiques, cette enseigne donne dans le grand style XVIIIe siècle. Les masques sont assez communs, mais les costumes, à louer ou à vendre, sont sublimes et, rareté, on trouve ici des chaussures de style magnifiques.
Campo San Rocco, 041.522.16.34
Calle Larga, San Toma 041.71.79.66

    Il Canovaccio. Toute l'Arche de Noé est mise en masques par cette boutique, dans ce papier mâché si caractéristique, et peint à la main, qui en fait autant de pièces uniques. Les plus belles ? Le crocodile, la girafe et la licorne.
Castello, 041.521.03.93

    DÉGUSTER

    Casa del parmigiano. Tout, tout, tout le fromage italien joue une symphonie de saveurs dans cet établissement situé juste à côté du marché aux poissons et du "bossu" du Rialto, mascotte vénitienne. Le pecorino y est roi ( jetez-vous sur celui à la truffe et celui au safran), la scamorza affumicata y est reine. Et le prosciutto s'est fait une place au milieu des fromages.
Campo Bella Vienna, Rialto, 041.520.65.25

    Giacomo Rizzo. En allant du Rialto à la Ca'd'Oro, vous trouverez sur la gauche cette petite échoppe aux saveurs précieuses: huiles d'olive, sauces, truffes blanches, vinaigres balsamiques et, surtout, pâtes de toutes couleurs, tailles et formes -gondoles, Rialto, lettres et... pénis!
San Giovanni Crisostomo, 5778, Cannareggio, 041.712.23.31

    Le match des glaciers. Les gelati coulent à tous les coins de rue à Venise, mais la finale du championnat de la Sérénissime oppose Paolin (campo San Stefano) à Da Nico (Zattere). La pistache et le gianduiotto sont meilleurs chez le second, la vanille et l'After Eight chez le premier. Paolin veille plus tard, Da Nico a vue sur la Giudecca et sur les bateaux... A vous de choisir.

    DORMIR, SORTIR

    Hôtels

    Palazzo Stern, sur le Grand Canal, à côté de la Ca' Rezzonico -le musée du XVIIIe siècle-, cet hôtel est majestueux, de sa terrasse du rez-de-chaussée, qui s'avance sur l'eau, à son escalier bordé de fins piliers. Certaines chambres ont sur San Samuele une vue exceptionnelle. Et le vaporetto -lignes 1 et 2- est au pied de l'hôtel.
Dorsoduro, 041.277.08.69

    AD Place, à l'abri de la Fenice, le fameux Opéra, dans le repli d'un canal, cet établissement entortille jusqu'à une altana au panorama appréciable des chambres à la déco audacieuse.
Fondamenta della Fenice, 041.241.32.34

    Night-Club

    Piccolo mondo. Il n'y a pas de boîte de nuit à Venise. Ou plutôt, il y en a une, hélas ! Le Piccolo mondo, ce sont des banquettes d'un autre âge; une musique qui semble sortie d'un canular; un personnel vermoulu. Tout cela en fait une curiosité...
Dorsoduro, 041.520.03.71
    © Christophe Barbier / L'Express - 30/05/2011.

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La publication de ce billet avait suscité 13 commentaires heureusement conservés par Google :

Murissa Maurice a dit…

    Merci pour une poste interessante!
   Je comprend tres bon le ligne "Venise n'est pas une ville, c'est une idee." Venise est une idee si complexe et jolie que j'etait inspirer a ecrire une poeme car c'est une idee trop grand pour expliquer toute autre voie.
   J'espere que mon francais n'est pas trop terrible pour votre yeux.
   The Wanderfull Traveler

30 mai, 2011

Anonyme a dit…

    Peu de ces adresses sont mes favorites à l'exception de la trattoria Altanella, de Vini Da Gigio et de la Casa del Parmegiano pour le Crudo di Sauris ou Nico pour son Gianduiotto régressif!
    Pas un seul café du Campo San Margherita n'est cité comme le Café Rosso ou le Margaret Duchamp !
    Et pour les hôtels mes adresses favorites sont deux Pensione du Dorsoduro : Pensione Accademia & Pensione La Calcina.
    Nota-Bene : Quand faites-vous un nouveau billet sur le train de nuit Artesia un enfer ou un moyen économique et pratique de se rendre à Venise?

 31 mai, 2011

Anonyme a dit…

    J'ai effectivement croisé C. Barbier plusieurs fois à Venise ces dernières années (en plein mois d'août hélas) ce qui me le rend très sympathique, alors que je ne partage pas du tout ses idées. Il semble affectionner, comme moi, comme vous, le Dorsoduro... Merci d'avoir publié son article.
    Soazig

 31 mai, 2011

Lorenzo a dit…

    Christophe Barbier présente ses choix. Ce ne sont pas forcément ceux de Tramezzinimag. Et ceux de Tramezzinimag ne sont pas forcément les miens. Quant au train, la polémique sur le forum du Routard prend des proportions incroyables et j'envisage effectivement un billet. J'ai déjà publié à ce sujet, ce moyen de transport étant celui que j'utilise à 98% pour me rendre à Venise depuis plus de 20 ans sans jamais un seul problème à ce jour. Mais je semble être une exception.

    31 mai, 2011

Anonyme a dit…

    Je m'étonne qu'il ne parle pas de la cantinone "già schiavi" et de ses délicieux cicchetti où je l'ai vu se désaltérer. Effectivement, peut-être pas assez parisien... C'est pour nous un passage obligé chaque fin d'après-midi à Venise.
    Soazig

    31 mai, 2011

Anonyme a dit…

    Artesia c'est bientôt fini ! http://www.americas-fr.com/tourisme/actualite/trenitalia-cesse-sa-collaboration-avec-la-sncf-9059.html

    31 mai, 2011

Anonyme a dit…

    Je cherche à comprendre : Lorenzo vous n'appréciez pas les adresses données par ce journaliste, vous n'appréciez pas non plus l'omniprésence des parisiens sur certains lieux et vous relayez la pub de Barbier en entier sur votre blog, pourquoi ? Manque d'inspiration personnelle ? Lassitude ?
    Rassurez vous bientôt il y aura du monde absolument partout à Venise grâce au GPS municipal et à vos bonnes adresses...
    Parlez nous plutôt de votre Venise personnelle, c'est tellement plus intéressant que le catalogue d'adresses de luxe (mais pas seulement c'est vrai) que vous nous offrez régulièrement...
    Moi je voyage toujours avec Artésia depuis de très nombreuses années et je n'ai jamais eu de problème, mais je sais qu'ils veulent supprimer le train de nuit, ça c'est sûr GGGRRR !!! Ou alors pe
ut-être en faire un train pour VIP ?
    Cordialement.

    31 mai, 2011

J-P. a dit…

    Adresses fortes intéressantes mais ne suis pas sur Venise hélàs. Je trouve que tout ce que vous offrez avec ce divin blog est toujours super, toujours excellemment bien écrit et je sens que vous y mettez toujours votre cœur (ce pour quoi je vous lis et suis chaque jour), quelques soit l'article et son sujet. Merci à vous !
    Cordialement, J-P

    01 juin, 2011

Condorcet a dit…

   Le premier chapitre me réconcilie avec Christophe Barbier dont je ne partage ni les idées politiques, ni les adresses vénitiennes (hormis l'Altanella et la Casa del parmigiano - étonnant qu'il n'y ait pas adjoint la drogheria Mascari -). Je le soupçonne de garder par-devers lui quelques "bei posti"...

    02 juin, 2011

Lorenzo a dit…

    Comme nous tous. Pour répondre à l'étonnement de mon lecteur anonyme, je dirai simplement que Tramezzinimag est un magazine et que la diversité des lecteurs doit être satisfaite. Je peste souvent après les parisiens, le bling-bling et les Happy Few, mais ce serait de la malhonnêteté que de toujours cracher dans la soupe que j'ai longtemps pris plaisir non seulement à consommer mais à préparer. Merci en tout cas à tous les lecteurs pour leur assiduité, leur soutien et tout ces commentaires ! Bonne fête de l'Ascension à tous !

    02 juin, 2011

Charlotte a dit…

    C'est vrai il ne faut pas cracher dans la soupe, votre blog a ce petit côté bobo qui me fait sourire...
    Cordialement.

    03 juin, 2011

Lorenzo a dit…

    Ravi de vous faire sourire Charlotte.La mode effectivement rejoint l'authentique vie bourgeoise et bohème. Mon mode de vie et mes poses ont un côté bobo parce que ce mode de vie est (enfin) (re)devenu à la mode. C'est qui me fait sourire moi, c'est d'être rattrapé par elle quand comme des tas d'autres, je n'ai rien fait pour changer ou vivre différemment de comment j'ai toujours vécu... Bien à vous.

    03 juin, 2011

Anne a dit…

    Nous n'avons eu aucun problème avec le train Artesia que nous prenons depuis des années pour aller en Italie. Quant aux adresses, un récapitulatif de VOS choix, Lorenzo, serait le bienvenu.
    Bon dimanche!
    Anne

    05 juin, 2011

28 mai 2011

Weltanshauung



Connaissez-vous Oomph, ce groupe de metal ? Une musique bruyante exprimant le mal-être d'une certaine frange de la jeunesse d'aujourd'hui... En 2006, un jeune lecteur visiblement agacé par mes propos publiait un commentaire acerbe, me conseillant d'aller au diable avec ma conception de la vie et des choses. Se proclamant lui même niemand (personne), comme dans un air de ce groupe de rock, il se préoccupait de mon équilibre mental et croyait voir poindre à travers mes propos l'ennui qui pousse parfois à écrire des choses sans autre intérêt que panser des plaies ou canaliser une hémorragique mélancolie.

Cet aimable personnage au pseudonyme transparent et vaguement philosophique, n'avait donc rien compris et en relisant ses propos, j'ai compris que son humeur, toute cette acrimonie n'était que la projection d'un dégoût pour les choses bonnes, tranquilles, positives, qui rendent nos vies agréable et bonnes à vivre plutôt que simplement tolérables. Un romantique en mal de d'existence pour qui Venise et la vie qu'étudiant j'y vivais apparaissait trop solaire, lui préférant les affres d'un enfer présumé où tout est noir et mortifère.

Tramezzinimag procède d'un paradigme qui est sous-tendu par une conception paisible et positive des choses et de la vie. je le revendique et ceux qui connaissent bien Venise comprendront aussitôt là où je veux en venir : notre vie est courte, le monde est grand et les choses à voir et à découvrir sont légions. Comme les trilles joyeuses des concerti de Vivaldi, mon âme se faufile joyeuse dans tous ces bonheurs qu'il m'est donné de vivre. Cela me fait penser à une anecdote sur le peintre Pierre Bonnard rapportée par son neveu Antoine Terrasse : "C'est bien ainsi que Bonnard aura vécu. Dans le silence et dans l'étonnement. En contamplation et en observation perpétuelles"...  La petite musique de l'existence n'est pas violente ni douloureuse. Elle est faite des trilles du rossignol et des silences d'un midi de plein été. Qu'importe que notre vie ne soit qu'un passage fugitif dans l'immensité éternelle de l'univers, nous pouvons la remplir de mille joies et de pleins de petits bonheurs.

Même lorsque mes humeurs s'assombrissent, je ne serai décidément jamais un adepte du bruit et de la laideur. Se promener une journée dans les rues de Venise le rappelle, la beauté, le silence, la lumière, tout confirme que ce qui est beau est grand et paisible. Le bruit, la fureur, la violence tout cela ne sied pas à Venise. Le résumé de mon weltanshauung n'en déplaise à certains ! Et Tramezzinimag fait de cette penssée de C.G.Jung la morale qui préside à ces pages :
"Avoir une conception du monde (Weltanschauung), c'est se former une image du monde et de soi-même, savoir ce qu'est le monde, savoir ce que l'on est"


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5 commentaires:

Anonyme a dit…
les imbéciles et les aigris sont légion. Ne les écoutez pas Lorenzo. Pour ma part, j'adhère totalement et volontiers à votre paradigme !
Serge
douille a dit…
"Le bruit, la fureur, la violence tout cela ne sied pas à Venise." J'approuve cela...
Mais quand-même ce n'est pas "bon signe" pour une ville...
Lise a dit…
Il n'a juste rien compris ! La jeunesse d'aujourd'hui vous savez ! Continuez à écrire Lorenzo, pour moi c'est chaque jour un délice de vous lire et j'écoute en ce moment même du Vivaldi avec mon chat sur les genoux !!...
Lise
Lorenzo a dit…
Voilà un chat bien heureux !
liliforcole a dit…
Vous le dîtes : notre vie est courte, le monde est grand et les choses à voir et à découvrir sont légions.
Hors Venise, Le Tintoret et Vivaldi, point de salut pour l'âme ?
A mon humble avis, on peut aimer successivement, voire tout à la fois, la musique de Nina Hagen, d'Owen Pallet, de Rokia Traore ou de Vivaldi (4 saisons, version Europa Galante !), bien que musicalement tout ça n'ait pas grand chose en commun.
(Evitez les apéros spritz du Guggenheim, vous risquez la crise cardiaque...). 
 02 juin, 2011

24 mai 2011

La framboise en cuisine

Avec le temps qu'il fait, ils arrivent tous les fruits que nous aimons. Cerises, fraises des bois et Gariguettes, même les abricots apparaissent sur le marché. Et aussi ma préférée, la framboise. On vient de m'en amener d'une campagne voisine. Gorgées de soleil, elles embaument dans leur panier de bois. Un délice qui rendrait joyeux un condamné à mort ! 
Plutôt que les dévorer gloutonnement, essayons de les utiliser comme desserts pour fêter dignement ce joli mois de mai qui s'éloigne : Sabayon à la framboise et Bavarois à la Ugo (du nom d'un des trois fils de Guido Alciati, fondateur du célèbre restaurant piémontais Da Guido, à Costigliole d'Asti, au milieu des vignobles). Niveau Alain Ducasse. Ce jeune chef formé comme ses frères par un père génial qui a su mêler les canons de la cuisine piémontaise avec la tradition gastronomique française, préside aujourd'hui avec son frère Piero à un autre Guido, situé à Pollenzo, non loin d'Alba et d'Asti. Trois fourchettes et une étoile au Michelin. Un régal à ne pas louper si vous passez dans les Langhe, cette belle région montagneuse. 

Le sabayon à la framboise 
Pour 4, prévoir 200 g de framboises, 4 jaunes d’œuf, 150 gr de sucre glace, du Marsala ou un vin doux, des feuilles de menthe fraîche.  
Faites blanchir dans un saladier les jaunes avec le sucre jusqu'à obtenir un mélange mousseux. Ajouter rapidement le vin (environ deux cuillères à soupe). 
Faire cuire au bain-marie en fouettant la préparation. Quand la crème est bien onctueuse, ajouter les framboises et servir dans des petites coupes. 
J'ajoute (en réduisant un peu le sucre de la préparation) au moment de servir une sauce au caramel qui vient de mon arrière-grand-mère et qu'on retrouve un peu différente dans le livre des recettes de Casanova : Prendre 200 grammes de cassonade, une cuillère à soupe de grappa, le zeste d'une orange.
Faire fondre le sucre à petit feu et faire bouillir le zeste d'orange pendant 5 bonnes minutes. Réserver l'eau de cuisson et égoutter les zestes puis les réduire en julienne. Mouiller le caramel avec l'eau de cuisson, ajouter le zeste haché et bien mélanger. Ajouter la grappa. Arroser le sabayon de la sauce obtenue et servir avec des sablés.

Bavaroise à la Ugo 
Il faut 250 grammes de sucre, 1 kilo de framboises, 1 litre de crème chantilly ou de la crème épaisse, des feuilles de gélatine, un gâteau de Savoie ou pan di Spagna, grappa ou liqueur.  
Couper le gâteau en tranches, les humidifier avec l'alcool. Les laisser dans un sac en plastique ou dans une boite hermétique. Pendant ce temps mixer les framboises avec le sucre. Faire fondre la gélatine, mélanger aux framboises et faire prendre sur le feu sans cesser de remuer. 
Laisser refroidir, puis mélanger délicatement la crème chantilly (on peut faire monter de la crème épaisse avec un sachet de sucre vanillé), puis disposer la préparation obtenue dans les assiettes entre des tranches de gâteau. 
On peut aussi remplir un moule à cake de la préparation en alternant avec le gâteau. laisser prendre au frais puis servir en tranche avec un coulis de framboises et des framboises fraîches pour la décoration. 
Terminer par des feuilles de menthe pour la décoration. 

6 commentaires:


Carole a dit…
Coucou Lorenzo, j'ai essayée moi-même la recette du sabayon à la framboise ! Je peux dire que c'était un pur délice (huuuum !) alors que d'habitude la cuisine n'est pas vraiment mon fort !
Continuez vos recettes et votre charmant blog, une nouvelle fan est arrivée ! Merci lorenzo pour tout !
Anonyme a dit…
Auriez-vous des recettes à donner avec de la myrtille ?
Alléchantes recettes .
Lorenzo a dit…
Le sabayon peut être délicieux avec des myrtilles. Mais il faut s'assurer qu'elles soient sucrées donc assez mûres. En pâtisserie, quand nous en utilisons, nous les faisons tremper dans une préparation de miel fondu juste tiède (délayer 4 à 5 cuillères à soupe de miel dans de l'eau et faire chauffer jusqu'à obtention d'une sauce dans laquelle, après qu'elle soit un peu refroidie, on fait tremper les fruits).On peut y ajouter une goutte de cognac ou autre alcool.
Lorenzo a dit…
Les fruits ne doivent pas cuire ni se ramollir aussi la sauce doit être à peine tiède voire froide.
Catherine a dit…
Merci Lorenzo, pour la recette d'Ugo, que j'ai l'intention de faire dimanche, mais une question me taraude : faut-il vraiment 1 litre de Chantilly?
Pin Up En Cuisine a dit…
CiaOoO Lorenzo, le zabaione nature sur un pandoro ou dans les fritelles sont excellent aussi ^+!!!! (Les fritelles de Tonolo sont terriiibles !) Merçi pour toutes ces délicieuses recettes. Nikky