26 février 2012

Un acte citoyen de Venessia.com

C'était en octobre ou en novembre dernier, je ne sais plus très bien. Fatigués de voir que rien n'est fait par l'administration pour nettoyer les murs de Venise de plus en plus souillés par d'immondes graffitis que d'aucuns traitent de "Street art", les membres de Venessia.com, toujours très imaginatifs, se sont décidés à faire le travail de rénovation eux-mêmes. Ce n'est pas leur première opération de nettoyage. Dans la nuit, munis de brosses et d'un pot de peinture (coût de l'opération : 50 euros), le petit groupe s'est rendu au rialto où une des façades du Fondaco dei Tedeschi, ce magnifique bâtiment racheté par le Groupe Benetton, fut autrefois le caravansérail des marchands allemands. Décoré par de superbes fresques de Giorgione, la paroi qui a fait l'objet des soins de Venessia.com était lamentablement souillée comme presque tous les murs de Venise par d'ignobles graffitis sans aucune valeur artistique, simple déjections graphiques apposées là par des vandales dégénérés. L'ouvrage a été réalisé rapidement dans la bonne humeur et signé par un joli petit cœur de peinture rouge, symbole de l'amour des vénitiens pour leur ville. Bravo !




Et si nous nous y mettions tous ? S'il y a parfois des tags joyeux et artistiques, des collages inattendus qui embellissent des parois abandonnées ou des recoins sombres, de belles fresques aussi, la plupart des déjections laissées sur leur parcours par les writers comme on les appelle ici, sont immondes. Alors, comme on balaye devant sa porte, comme on évacue la neige sur le trottoir, n'attendons plus que les services municipaux obtiennent les crédits et décident de lancer les opérations de nettoyage et faisons disparaître à chaque fois ces horreurs qui transforment peu à peu Venise en un décor de banlieue chaude pour film de dealers et de guérilla urbaine. 
Ils recommenceront, on repeindra. Et puis, si par un heureux hasard un jour on tombe sur ces débiles, il suffira - toujours dans la bonne humeur et avec le sourire - de les couvrir de peinture, un peu comme dans l'Ouest américain des origines on trempait les gredins dans du pétrole et des plumes... Ils trouveraient certainement cela pas très cool, mais qu'est-ce que cela ferait du bien ! N'est-ce pas le moins que nous pourrions faire pour Venise ? Au travail les amis ! Evviva Venezia !


1 commentaire:


dominique a dit…
bravissimo venessia.com

L'hiver s'éloigne

Grazie a Matteo Chinellato !


2 commentaires:

Denis a dit…
Et on pouvait marcher dessus ? Absolument. Il existe des gravures anciennes qui le montrent et des photos plus  récentes. Ce n'est plus le cas aujourd'hui mais sait-on jamais avec le réchauffement climatique qui paradoxalement risque de nous amener une période fort glaciale... 
Lorenzo a dit...         
        Absolument. Il existe des gravures anciennes qui le montrent 
        et des photos plus   récentes. Ce n'est plus le cas aujourd'hui mais sait-on jamais avec
        le réchauffement climatique qui paradoxalement risque de nous amener 
        une période  fort glaciale... 
        26 février, 2012 

Pour un bon dimanche

Chacun a sa recette pour que dimanche soit une belle et bonne journée. Il y a les lève-tard qui font la grasse matinée, avec un énorme plateau de petit-déjeuner, les journaux du dimanche et un tas de livres, d'autres qui dès l'aurore partent chiner dans les brocantes et les vide-grenier, d'autres encore qui enfourchent leur bicyclettes pour arpenter fougueusement les routes de campagne. Et puis il y a le marché du dimanche, le breakfast en famille où les enfants ont enfin le temps de raconter leur semaine. On se prépare gaiement pour le repas familial, on va à la messe ou au culte. Après l'office, il y aura le parvis, ce moment sympathique où les fidèles se retrouvent sur les marches de l'église - ou du temple - comme une seule et grande famille. La chanson de Michael Bublé qui n'a pas grand chose à voir avec le dimanche et ses plaisirs, me parait pourtant parfaite pour illustrer le bonheur d'un dimanche matin. peut-être parce que la BBC la diffuse souvent le matin et que la voix chaude du jeune crooner britannique et les jolies paroles de sa chanson s'accordent avec le soleil printanier qui perce en ce premier dimanche de Carême. Bonne journée à tous !

25 février 2012

Les chats de Burano

Le roi des chats a longtemps été vénitien. C'est du moins ce que racontait une de mes nouvelles écrites il y a des années pour ma petite filleule Domitille (elle a plus de trente ans aujourd'hui). Les aléas de la vie, la décadence des mentalités et la trahison des vénitiens ont réduit la communauté féline. On ne voit plus ces colonies de chats, réunissant plusieurs générations aux abords du pont de l'Accademia, sur le Rio terrà San Vio, à Santi Apostoli ou au Rialto.
On les retrouve désormais à Burano où les esprits ont su rester fidèles à la tradition. Les chats y sont aimés, respectés et très bien soignés. Non stérilisés pour la plupart, ils forment de belles familles nombreuses qui égayent les jardins et les ruelles de l'île. Les habitants les nourrissent tout en respectant leur liberté. Profitant des nombreux terrains et des bâtiments des chantiers navals abandonnés, ils vivent une vie agréable et paisible. Le roi des chats, certainement, vit parmi eux dans un exil heureux !

2 commentaires:

Anne a dit…
Le roi des chats qui vous encourageait à écrire, n'est-ce pas?
Anne
Lorenzo a dit…
Lui même.

24 février 2012

Arsenale della Danza : Portes ouvertes au Teatro Piccolo de l'Arsenal

La Biennale Danza présente samedi la deuxième restitution du travail des élèves qui assistent à la masterclass d'Ismael Ivo, le directeur du secteur danse de la Biennale. C'est désormais la tradition au Teatro Piccolo dell’ Arsenale, installé dans l'ancien cinéma de l'Arsenal : la Biennale invite des danseurs étoiles et des chorégraphes de renommée internationale qui viennent régulièrement dispenser leur savoir et leur passion à vingt quatre jeunes danseurs confirmés sélectionnés sur dossier. Les spectateurs sont ainsi invités au rythme de deux spectacles par mois, lors des Portes Ouvertes, à se rendre compte des progrès de ces jeunes danseurs.
Après Francesca Harper, c'est au tour du jeune et talentueux chorégraphe indien, Terence Lewis d'officier avec ses célèbres chorégraphies autour de la Bollywood Dance et des danses indiennes sacrées. Lecteurs de Tramezzinimag qui êtes à Venise, ne ratez pas ce spectacle. L'entrée est libre (il y a un peu plus de 300 places dans la salle) et c'est à 18 heures. Petit conseil, venez assez tôt, il y aura foule !

Tous solidaires pour sauver Venise avec les Guides Touristiques de la ville

A l'occasion de la 23e Journée Internationale des Guides Touristiques, l'association des guides de Venise organise aujourd'hui vendredi 24 février et demain une visite commentée gratuite de l'Oratorio dei Crociferi, sur le campo de Gesuiti, et de la Ca’ Rezzonico. Les heureux participants seront libres de laisser une contribution. Les sommes rassemblées sont destinées à participer au financement du nettoyage des deux colonnes de la Piazza récemment souillées par des graffitis.
Cette démarche - qui a tout de suite reçu le Nihil Obstat de l'administration municipale - est une contribution concrète de l’Associazione Guide Turistiche di Venezia pour renforcer l'engagement des vénitiens dans la défense et la protection du patrimoine artistique de la Sérénissime. Opération de solidarité, la démarche des guides a pour but de solliciter les vénitiens à la défense de leur patrimoine. L'engagement de tous représente une incroyable ressource pour les organisations qui travaillent à la sauvegarde de la cité des doges. Cette sauvegarde est l'affaire de tous. L'engagement du plus grand nombre ne pourra qu'avoir des conséquences bénéfiques pour tous, habitants de Venise et visiteurs.

Si vous avez la chance d'être en ce moment à Venise, n'hésitez-pas à participer à l'opération en réservant par mail à l'adresse suivante :  

assoguideve.eventi@libero.it 
ou en envoyant un texto au numéro : 340 75 25 223
Ce que vous donnerez à l'issue de la visite contribuera à la pérennisation d'un des plus beaux patrimoines artistiques du monde.

Et pour ceux qui auraient envie de participer au financement du nettoyage des colonnes de San Marco, TraMeZziniMag vous invite à envoyer vos dons par virement bancaire directement sur le compte ouvert spécialement pour l'opération :

Associazione Guide Turistiche di Venezia,
IBAN: IT 71 F 051 88 020 71 000000070228.  

Les sommes récupérées seront intégralement versées à l'entreprise chargée de la restauration. Les chiffres seront publiés par la municipalité afin de garantir la plus totale transparence de l'opération.

Les horaires des visites sont, pour l'Oratorio dei Crociferi, aujourd'hui de 10 heures à midi et de 14h30 à 16h 30. Pour la Ca’Rezzonico, demain samedi 25 février de 10h 30 à 12h 30 et l'après-midi de 14h 30 à 16 heures.

Pour plus d'informations : www.comune.venezia.it


Theo de San Barnaba

Sur le joli campo de San Barnaba existait il y a quelques années un petit bar sans prétention fréquenté par les gens du quartier mais aussi par de nombreux musiciens et des peintres.

Le patron, grand amateur de musique avait en plus chaque jour la visite d'un chat ordinaire dénommé Theo. Mais pas si ordinaire en fait. Le fameux Theo, gatto genetico, pareil à des centaines de ses congénères qui occupaient jusqu'il y a peu, les cours et les ruelles de Venise (avant que des fonctionnaires venus de Rome décident qu'il fallait réduire cette colonie traditionnellement implantée à Venise depuis la nuit des temps), arpentait le quartier. Bien nourri par les mamagatti qui elles aussi, surtout à Dorsoduro, étaient légion, il menait une vie calme et sereine. Il était très organisé aussi : le matin il allait à Santa Margherita, vers les étals de poisson. Quand midi sonnait, on le voyait au soleil, se lissant les poils sur la margelle d'un puits, le rebord d'une fenêtre ou au milieu de la Corte dei Furlani où il demeurait, non loin de la Ca'Rezzonico.

Plusieurs minets qui lui ressemblaient beaucoup, mais bien plus jeunes, vivaient dans les environs, preuves édifiantes de ses amours passées. Il en avait pincé un temps pour la chatte du bedeau de San Barnaba mais cette infidèle lui avait préféré un jeune rouquin paresseux vivant du côté de San Trovaso. Bref notre Theo était une vraie vedette. Un caïd. Chaque jour ou presque, lorsque le bar "Ai artisti" se remplissait de monde et que des musiciens y jouaient, ou même quand le patron mettait un disque, Theo arrivait.


Dès qu'il entendait la musique (sa maison était de l'autre côté du canal), il grattait pour sortir ou sautait par la fenêtre et il rappliquait. Il s'installait à gauche de l'entrée, sous le téléphone et se couchait sur les annuaires près du comptoir. Ceux qui l'ont connu vous le confirmeront, il semblait vraiment aux anges. Il ronronnait de plaisir surtout quand on lui mettait les Quatre Saisons de Vivaldi, et plus que tout, quand les violons glissaient et répandaient leurs trilles joyeuses et résonnaient sur la place. C'est ainsi que Franco Gelli a voulu immortaliser notre amateur de musique dans une lithographie parue aux Edizioni di Ghen, objet aujourd'hui introuvable, et qui siégea longtemps, joliment encadrée, sur un des murs du bar. L'estaminet n'est plus le même, mais tous se souviennent de Theo !

Cette anecdote me fait penser à un très bel ouvrage, publié en 1991 par Robert de Laroche, grand amateur de chats, chez Casterman, avec des photos de son complice Jean-Michel Labat, intitulé "Chats de Venise". Je le recommande à tous les amoureux des chats et de Venise. Posted by Hello J'espère que l'auteur, s'il vient à lire ce modeste et virtuel magazine, ne m'en voudra pas d'une aussi plate présentation de son superbe livre !

Reprise d'un ancien billet revu et corrigé.

6 commentaires:


anita a dit…
...."Aï Artisti"? ...est toujours là !!! .... et de gros chats le long du rio ... anita
Les Idées Heureuses a dit…
Ah! les chats...quand on les aime c'est pour toujours, ici ou là. Celui là était particulièrement attachant avec cette indépendance qui caractérise cette espèce si précieuse, et son goût pour la musique ne m'étonne pas, je l'ai souvent remarqué avec les miens. La litho est amusante, une sympathique "carte de visite".
Lorenzo a dit…
Ai artisti a rouvert ses portes mais ce n'est plus le même et le souvenir de Theo, sauf erreur a disparu des mémoires du lieu et de ses nouveaux gestionnaires. Ce sont pourtant des vénitiens, pas des chinois...
ladivinecomédie a dit…
Pardonnez-moi ce hors sujet mais Bordeaux sera bientôt à nouveau en ligne directe avec Venise grâce à la Compagnie Volotea. D'après l'article " à partir du 24 avril 2012, Bordeaux sera desservi trois fois par semaine, avec des départs d’Italie les lundi, mercredi et vendredi à 6h30 (arrivée 8h25) et des retours à 8h50 (arrivée 10h35). Les billets devraient être disponibles à la vente la semaine prochaine, cette ligne étant sans concurrence." Après la compagnie My Air qui n'a pas duré bien longtemps voilà une alternative à Thello. :http://www.air-journal.fr/2012-02-24-volotea-15-routes-a-venise-dont-bordeaux-544803.html

Anonyme a dit…
Robert de Laroche est très heureux de l'intérêt que vous portez à ses ouvrages, et devait vous écrire pour vous en remercier. Je regrette, pour ma part, que les chats ne se rencontrent plus aussi souvent à Venise ; les chiens les ont remplacé, hélas ! Veneziamente 
Gabriella
Lorenzo a dit…
Sans vouloir faire dans les ragots ni colporter des rumeurs, j'ai souvent entendu dire de source autorisée, que le problème que posaient les chats à Venise avait été réglé manu-militari (un jour où Brigitte Bardot devait tourner le dos), par un assesseur dont nous tairons le nom, qui détestait les chats (il était célèbre avec son chien qu'il promenait et qu'il encourageait à courir après la gent féline): les employés municipaux firent une terrible rafle et les pauvres bêtes disparurent. on a dit qu'ils avaient été déportés sur un ilot abandonné, qu'on les avait gazé... Suivirent des campagnes de stérilisation. Les mamagatti disparurent à leur tour (exilées elles-aussi sur un îlot ?) et les quelques irréductibles furent intimidées à coup de procès-verbaux pour les dissuader de garder et nourrir les chats errants... L'inanité des temps modernes...

23 février 2012

Avis aux souscripteurs


Sauf erreur ou omission, tous les souscripteurs de "Venise, l'hiver et l'été, de près et de loin..." sont maintenant en possession de leur exemplaire. Si par hasard, un oubli s'est glissé et que vous êtes encore dans l'attente, n'hésitez-pas à nous adresser un courriel à l'adresse suivante :

.tramezzinimag@yahoo.it
afin que nous puissions vérifier dans nos tablettes si tout est en ordre et pallier tout problème qui aurait pu demeurer dans notre logistique !
.
En attendant, mille mercis à tous les lecteurs du blog qui ont su patienter aussi longtemps et aussi pour les sympathiques retours, les critiques constructives et les commentaires que vous avez bien voulu adresser à l'auteur.
..
Merci aussi, une fois encore pour votre fidélité à tous et votre soutien ! 

22 février 2012

Ce qu'il y a de bon dans le Carnaval

Fritole e galani... Les gourmandises du carnaval. Faciles à faire et délicieuses pour ce temps d'entre-deux. Le soleil est là qui nous rappelle que bientôt tout va renaître. Régalons-nous de merveilles et de bugnes, Carnaval est mort, Mardi-gras laisse la place aux Cendres. Nous entrons en Carême. Dans quarante jours le monde chrétien fêtera la résurrection du Christ
 
Les journaux n'en parleront guère - réputé moins vendeur que le ramadan des infidèles - mais dans nos cœurs autant que dans nos maisons la magie de la fête se liera aux doux caprices du printemps, l'air au dehors bientôt se fera plus chaud, les fleurs dans les champs, les feuilles dans les arbres et le chant joyeux des oiseaux... C'est tout cela qu'évoque pour moi les fritelle et les galani qu'on déguste partout à Venise, en attendant Pâques.

Pour les amateurs, la recette des Galani est sur TraMezziniMag (ICI), celle des Fritelle (ICI)

18 février 2012

No Grandi Navi !

TraMeZziniMag s'est souvent fait l'écho de la grogne des vénitiens devant l'ampleur prise par les rotations des navires de croisière géants depuis quelques années. C'était à l'origine davantage une réaction contre le débarquement quotidien d'une foule supplémentaire de touristes, de cette catégorie peu appréciée, les "pendulaires". Le naufrage du Concordia a amplifié le combat. 

Non seulement les milliers de visiteurs qui débarquent chaque jour en plus des autres arrivés par autobus, train ou avion posent un problème, mais c'est de sécurité dont il s'agit. Nous en avons parlé dans ces pages à maintes reprises et à Venise, de nombreuses associations travaillent pour éviter qu'une catastrophe se produise. Comme nous l'a signalé un lecteur, un très bon article sur le sujet vient de paraître dans le Monde Magazine (ICI) aussitôt relayé partout sur le net et qui donne à ce combat la publicité qu'il lui fallait parmi les francophones. Les français sont nombreux à vouloir participer à tout ce qui peut défendre et préserver Venise, comme les belges, les canadiens, les suisses... 

Nous sommes heureux qu'un public de plus nombreux prenne faits et gestes pour les bonnes causes vénitiennes : la sauvegarde de la ville elle-même, la lutte contre la désertification du centre historique, contre la disneylandisation, la pollution et maintenant les grands bateaux. L'article du Monde Magazine est un bon résumé de la situation. ceux qui sont à Venise en ce moment pour participer au Carnaval s'en seront rendus compte : la mobilisation est grande d'autant plus que l'accident du Concordia a été montré en boucle par toutes les télévisions du monde. Et si cela arrivait à Venise ? Si une mauvaise manœuvre faisait percuter un navire avec les quais, du côté des Zattere, des Esclavons ou même sur la Piazzetta ? Si un paquebot sombrait et que le fuel qu'il contient se répandait dans les eaux fragiles de la lagune ? Et si une explosion, un incendie se déclaraient et que l'on ne parvenait pas à le maîtriser avant que le feu ne se propage vers les maisons voisines ? 

Autant de scénarios catastrophes dont personne ne veut imaginer qu'il puisse un jour devenir réalité. Venise est une cité maritime. Son empire s'est bâti avec la marine. Mais comme le souligne l'article, il s'agissait de navires bien moins gros que ces horribles mastodontes qui ressemblent davantage à des HLM qu'à des bateaux. 100.000 tonnes et plus face à un écosystème fragilisé, face à des palais et des églises uniques au monde et à la hausse inexorable du niveau des océans...

4 commentaires:


Anne a dit…
L'article du "Monde" donne en effet un bon aperçu de la situation. J'espère que les solutions proposées pourront être mises en œuvre rapidement et que Venise trouvera le financement nécessaire aux travaux qui lui assureront une première protection, bien que la question nécessite une réflexion approfondie. Mais on peut déjà tenter de parer au pire.
Anne
Anonyme a dit…
Pourquoi employer le mot "grogne" peu approprié, pour qualifier un mouvement populaire de protestation. Je trouve que c'est désobligeant voire méprisant pour les acteurs de ces manifestations.
Cordialement.
Corso
Lorenzo a dit…
Grogner : émettre des grondements menaçants. Le mot grogne convient bien me semble-t-il pour exprimer le ras-le-bol actuel qui s'exprime certes par de la colère mais une colère encore rentrée. La grogne exprime bien cette situation d'entre deux où tout peut basculer. Je ne vois personnellement aucun mépris dans cette manière de qualifier les protestataires, mais, diplomate, peut-être suis-je trop conciliant.
Cordialement à vous Corso.
Anonyme a dit…
http://www.guanweixing.com/ylandscapegal/ymvnsport.htm
Je viens de découvrir.....

16 février 2012

Le carnaval démasqué par France 2


A TraMeZziniMag, on peste souvent contre la superficialité des émissions consacrées à Venise, de la manière dont les journalistes répandent et entretiennent les clichés, voilant le plus souvent les réalités profondes de la ville et des maux dont elle souffre. Parmi de trop nombreuses caricatures, surgit il est vrai parfois quelques perles rares qui réconcilient avec une certaine presse. N'est pas Éric Valmir qui veut. 

Le premier volet du feuilleton que France 2 consacre au carnaval de Venise me semblait bien mal commencer : la charmante présentatrice du journal qui s'était mélangée dans ses papiers et confondait le campanile et la Fenice, les images d'une pauvre reine de beauté lâchée à 25 mètres au-dessus de la foule, des commentaires sans originalité. Le deuxième épisode montrait des images dont on pouvait deviner qu'une certaine vision de Venise présidait aux choix des journalistes. On rentrait dans un vrai documentaire. Le cahier des charges imposé par le cadre du journal et ce que sa direction imagine être l'attente du spectateur, obligeant à rester dans le cliché, il s'avère difficile en quelques minutes de sortir des sentiers battus. 

Pourtant le troisième épisode programmé hier je crois (je l'ai visionné en podcast) donnait à voir une partie de la réalité que l'on peut dénoncer voire refuser, mais France 2 a su sortir de la carte postale, comme d'autres chaînes avant elle qui ont su nous présenter des documentaires réalistes, certes toujours imparfaits parce que toujours trop pressés et donc forcément tronqués et superficiels. Il faut attendre la fin du travail de Renaud Bernard pour porter un jugement. En attendant, voir la Sérénissime en hiver est un délice pour les Fous de Venise qui ne peuvent y être et attendent avec impatience de s'y rendre de nouveau. Quand le carnaval aura jeté ses dernières flammes et que la folie sera retombée. 

Pour voir les images présentées par France 2, c'est ici .

8 commentaires:

Nathalie a dit…
Impossible d'y accéder !

Lorenzo a dit…
En effet, le lien a été désactivé. Nous avons questionné France 2 sans avoir encore obtenu de réponse.

Lorenzo a dit…
En attendant, La Panse de l'Ours présente la première des cinq vidéos : http://www.lapanse.com/venise/actu/2012_02_le-carnaval-2012-demasque-sur-france2-colombine-prend-son-envol/
ladivinecomédie a dit…
Pour changer des clichés de France 2, un réflexion bien plus intéressante dans Le Monde magazine !
http://www.lemonde.fr/m/article/2012/02/17/venise-en-guerre-contre-les-croisieres_1644026_1575563.html
"No Grandi Navi !"
Anonyme a dit…
Le JT de 13H de France 2 ici
http://jt.france2.fr/player/13h/
Fregerno
Anonyme a dit…
Je fulmine aussi contre la superficialité de tout ce que les médias publient sur Venise. Ce qui est vrai pour Venise l'est aussi pour d'autres villes.
Fregerno
Veneziamia a dit…
Anonyme : C'est vrai que les médias ne reflètent pas Venise mais est-ce vraiment important ? Ceux qui connaissent et aiment cette ville ne s'y laissent pas prendre. La superficialité du carnaval,de Venise ou d'ailleurs,n'est-il pas un exutoire nécessaire à l'équilibre des peuples ? Après tout, personne n'est obligé d'y participer !!!

Lorenzo a dit…
Veneziamia, je suis tout à fait en accord avec vous. Bon carnaval à ceux qui se réjouissent d'en être et bon week-end à tous les autres. Moi ce qui me manque ce sont les fritelle. Je vais d'ailleurs en préparer demain !

15 février 2012

Attention : piratage !

L'adresse du courriel de TrameZziniMag vient d'être piratée par des hackers imbéciles qui s'en sont servis pour diffuser des spams, ces fameux messages publicitaires qui n'ont pour but que de collationner des milliers d'adresses afin de les vendre à des compagnies avides. Impossible désormais de lire notre messagerie. Plus grave, impossible de récupérer les centaines d'adresses et les archives des courriels reçus et expédiés. Mais Hotmail s'emploie à récupérer les données.
 
Ce n'est pas la première fois qu'une telle attaque se produit. Plus ça ira, moins le net sera sûr et moins il sera libre... C'est ainsi que peu à peu, si nous n'y prenons garde, nous nous enfonçons dans un monde où les libertés s'étiolent peu à peu sous les attaques conjointes des gangsters du Net et des gouvernements, qui en profiteront pour réduire nos mouvements nous éloigneront d'une manière trop flagrante de la pensée unique... L'eurofascisme est en route. la mondialisation de l'atteinte à nos libertés. Les casseurs qui s'attaquent à nos sites font le jeu de ceux qui veulent nous rendre passifs et rentables !.
 
Jusqu'à nouvel ordre, il est donc plus prudent d'envoyer vos mails à l'adresse suivante : tramezzinimag@yahoo.it
 

13 février 2012

Carnaval : Le vol de l'ange



Le ridicule du commentaire d'un petit reportage du journal de France 2 - certainement (enfin je l'espère - du second degré) : "Julia monte vers son destin"... C'est en effet avec ses mots que le commentateur présentait l'ascension - à pied - du campanile de San Marco, de la belle Giulia Selero qui jouait ce week-end le rôle très envié de l'Ange, appelé Colombine dans le reportage, qui traditionnellement descendait du Paron di casà vers le balcon du palais des doges où il venait offrir des fleurs à la dogaresse. Plus de saltimbanque aujourd’hui, mais une jeune vénitienne, l'une des Maries de l'an passé devenue "Miss Carnaval 2011", solidement harnachée qu'on descend doucement à l'aide de solides filins vers le centre de la piazza où a été dressé le palcoscenico. Le doge est là au milieu de la foule.
 

Pour la première fois, une caméra était fixée au-dessus de la belle permettant de voir ce qu'elle voyait en descendant les 25 mètres qui la séparait du sol. Hormis l'erreur - ou la distraction - de la présentatrice du journal qui a fait partir la pauvre Colombine de la Fenice - à 800 mètres de là ! - pour atterrir sur la piazza, le reportage, premier d'une série sur le carnaval 2012, a le mérite de vouloir montrer la manifestation de l'intérieur, en suivant des français qui vont déambuler durant toute la semaine avec leurs magnifiques costumes et leur bel enthousiasme. Attendons la suite pour savoir comment Venise et son carnaval vont être montrés par France 2. Avec lucidité et vérité ou, comme c'est trop souvent le cas, à base de clichés éventés et rassis  sur la Sérénissime ?

A suivre donc. En attendant le prochain journal de la mi-journée, sachez seulement que le vol n'a pas été de tout repos. Avec la température très basse et le vent glacé, le vol a eu quelques soucis. Le treuil électrique s'est bloqué, il a fallu s'y reprendre à deux fois pour faire glisser la donzelle. Mais cela n'a pas entamé l'enthousiasme de la foule, bien au contraire. Du temps de la République, le fil était tendu sur la piazzetta, à l'abri du vent.




12 commentaires:
Anonyme a dit…
Bien, alors ouvrons les paris pour France 2 : je pense qu'ils vont faire façon clichés pourris, comme vous dites... De toute façon le carnaval de Venise c'est bien un peu comme un parc d'attraction sans âme non ? Tout juste relancé pour faire de bonnes affaires, non ? Je me trompe ? Allez courage et cordialement à tous. 
Isabelle
Anonyme a dit…
Laissons le Carnaval, tel qu'il est devenu, aux touristes, et savoureux les précieux moments que nous offre Venise, le reste du temps. Viva Venezia Gabriella
Anonyme a dit…
Pour avoir été présente à Venise en ce premier week-end de carnaval, mais bien emmitouflée dans une doudoune, je confirme que cette manifestation n'a aucune âme, et tombe petit à petit dans le ridicule : peu de touristes, la plupart chinois ou russes, avec un loup sur le visage et leurs moon-boots aux pieds pour faire couleur locale! A côté de cela, des concerts gratuits à la Fenice (Jordi Saval et Hyspérion XX vendredi soir dans la grande salle!) et une journée entière consacrée à Venise (mais pas à son carnaval) sur Radio classique hier ! Et dire que Benetton est sur le point d'ouvrir un méga-store au bord du Grand Canal avec une méga terrasse dominant le Rialto, conçu par le grand architecte Rem Koolhas donnant son sérieux au projet, terrasse qui comme le Concordia permettra de s'approcher au plus près du cœur de Venise!
Anonyme a dit…
J'avais bien raison de jurer de ne jamais mettre les pieds à Venise lors du carnaval ! où es tu Venise secrète dont les fantômes rôdent dans les ruelles ? On est pas loin , du parc d 'attractions ! Lamentable ! 
Estelle

oliaiklod a dit…
Bonjour Lorenzo, Je trouve que ce commentaire "Julia monte vers son destin" résume bien ce qu'est devenu le Carnaval, pardon, la parodie de Carnaval façon VeniceLand. Malgré une température sibérienne, le vent, on a risqué la vie et attenté à la santé de la belle (malade depuis), simplement parce que quelques bobos ont payé 100 €uros pour "assister au spectacle dans l'espace VIP". C'est scandaleux, tout comme sont scandaleuses les fontaines de vins placées au bas des deux colonnes roses du palais ducal. San Marco étant désormais privatisé, les costumés européens ont décidé de ne plus y aller, c'est pourquoi, hier, la Nuova titrait "Tanto turisti, poco maschere". Nous aussi, costumés, souhaitons le retour à un Carnaval humain. RdV vendredi sur les Zattere pour cela...
Lorenzo a dit…
Ravi de vos commentaires. Nous pensons tous la même chose sans être élitistes et snobs. Venise en février, je n'y vais plus parce que je veux garder intact le souvenir des carnavals de 1979, 80, 81 et suivants jusqu'en 1985. Spontanés, drôles, magnifiques, imaginatifs, plein de surprises, ces carnavals-là attiraient déjà de plus en plus de touristes (français pour la plupart déjà) mais on sentait une authenticité et une joie qui ont disparu depuis. Qu'y faire ? Rosa Salva doit être bien dépassé et les tentatives de Bruno Tosi ou d'autres authentiques passionnés de la tradition vénitienne semblent ne pas pouvoir inverser le cours des choses... Vous avez bien raison de fêter ce temps de mascarade avec les autres masques loin de la piazza et des fontaines. L'idéal demeurant les quelques vraies fêtes et concerts "privés" mais on retombe dans une sorte d'élitisme qui ne devrait plus être de mise avec tout ce qui se passe et se trame dans notre pauvre monde exsangue. La moralité aurait été d'annuler le carnaval par solidarité avec les grecs, mais aussi les syriens, les libyens, les égyptiens...
Anonyme a dit…
L'argent n'a pas d'odeur, comment peut-on lui demander d'avoir de la morale ? Venise, pareille à Ibiza, devient un lieu de fêtes absurdes et vulgaires... Ainsi va le monde... Bien cordialement. 
Régis
Anonyme a dit…
Ceux qui se rendent à Venise en ces circonstances sont ceux qui sont à la recherche d'une identité et d'un illusoire ailleurs. Le roman "Sombre Lagune" exprime bien cette recherche, cette quête et l'inquiétude devant la mort. Entretemps l'évènement fait fonctionner le tiroir caisse de la cité pour le plus grand bienfait des journaliers de Mestre et des alentours qui viennent y chercher leur pain quotidien. Venise a toujours été une machine à fabriquer de l'argent. N'est-ce pas elle qui a inventé la banque, la bourse, le crédit et les lettres de change. Pour visiter cette ville emblématique il ne nous reste qu'à éviter les grandes concentrations touristiques car Venise restera toujours un ailleurs. 
Fred
Douille a dit…
Quand je lis certains commentaires ou je vois des carnavaleux étrangers se plaindre d'autre carnavaleux étrangers, ne frise-ton pas le ridicule???
Anonyme a dit…
Douille, chacun a le droit de vivre Venise à sa guise tout de même.
Douille a dit…
Oui et non!!! Les libertés des uns s'arrêtent ou commencent celles des autres... C'est comme si quelqu'un qui fume une cigarette dans un lieu public allait dénoncer son voisin qui fume la pipe...
dominique a dit…
reconnaissons la grâce de l'ange 2012 ...