04 juin 2013

Sadaharu Horio en hommage à Tapiès au Palais Fortuny

  

La 55e Biennale de Venise vient d'ouvrir ses portes. Si cette manifestation parait terriblement bizarre pour certains visiteurs non avertis, elle n'en reste pas moins un des rendez-vous majeurs de l'art contemporain. 

Un rendez-vous pour les yeux seulement, puisqu'il ne s'agit aucunement d'une foire et que rien n'y est à vendre. De nombreuses performances permettent d'assister, quasiment en direct, aux mutations de l'art et aux méandres de la création. Cette année, sous la férule du plus jeune directeur qu'elle ait jamais connue, le fringant Massimiliano Gioni, la Biennale a pour titre «Il Palazzo Enciclopedico» (le Palais encyclopédique). L'excellent billet de Valérie Duponchelle pour le Figaro donne une idée assez précise de cette nouvelle édition. 
 
Antonio Tapiès exposé au Palazzo Fortuny

En attendant de vous en dire davantage, Tramezzinimag a aimé la démarche du japonais Sadaharu Horio en hommage à Tapiès. En magnifiant l'idée de fragmentation, la mise en exergue de l'importance des "fragments de réalité" que notre cyber-monde, où tout est devenu disponible, excelle à dénicher. Le Palazzo Fortuny présentant une rétrospective des œuvres d'Antonio Tapiès, le japonais créateur, issu de la mouvance Gutaï, proposait sur le campo, devant le palais, une performance lors du vernissage. Au rez-de-chaussée du palais, il expose des objets qu'il peint chaque jour, quand il est sur place. Il a ainsi baptisé son travail «Peinture Placement» . Nous l'avons suivi pendant quelques jours, devenant peu à peu quasiment familiers de son travail, comme de bons amis. Fascinant de voir se bâtir peu à peu une œuvre même éphémère. Seul problème : l'artiste ne parle que le japonais... 
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Mais qu'est ce que le Gutaï ? Ce célèbre mouvement artistique de l'après-guerre au Japon, révolutionnaire dans sa conception de la création artistique, a pris sa source dans le Kansaï, région très traditionaliste, avec le maître Jirō Yoshihara. Ce fut l'un des plus importants mouvements fondateurs de l'art contemporain. Le terme 具体 vient de gu, (instrument) et tai, (corps). Ainsi le mot gutaiteki signifie concret ou exprime la notion d'incarnation, s'opposant donc à l'abstrait. L'art gutaï serait donc le contraire de l'art abstrait. Il s'agit en fait de perturber la présentation d'une œuvre en insistant soit sur l’acte, soit sur la matière, soit sur la relation entre les deux. Les performances qui s'en suivent ne sont pas perturbation et remise en cause de l’œuvre présentée, mais mise en valeur des vrais signifiants, volonté de rendre hommage, de magnifier ou de ré-interpréter.
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Sadaharu Horio, né en 1939, a été membre du Gutaï jusqu'à sa dissolution en 1972. Basé sur la profusion et la rapidité des gestes, son travail convie directement le spectateur à participer et à entrer dans son univers. Après la dissolution du mouvement, Horio a poursuivi seul son travail artistique en assurant une centaine d’interventions par an, sous forme d’expositions, d’installations et de performances. Habitué de Venise et du Palazzo Fortuny, il accomplit une fois encore une belle performance que n'aurait pas renié Tapiès.

Venise ? Comment ça marche

 
Voilà un excellent petit film d'animation qui explique la formation de la Sérénissime, son expansion au cours des siècles et son fonctionnement. Cela parait compliqué tout ça, mais finalement la cité des doges a su pallier les inconvénients et les désordres de la nature sauvage et en faire des atouts sans lesquels elle n'existerait certainement plus ou du moins plus sous l'aspect que nous pouvons admirer aujourd'hui et qui continue de faire de cette ville unique un modèle de développement urbain dont nous avons toujours à apprendre pour optimiser l'aménagement des villes modernes et faciliter la vie de leurs habitants.
 
 «Venise n'est pas seulement une scénographie. C'est aussi une ville habitée, où il y a des activités productives, des transports et des services. Mais comment fonctionne le "système Venise" ? Comment se comportent les marées de la lagune ? Comment sont fait les canaux ? Et les rives ? Qu'est ce qu'il y a sous les palais ? Où passent les canalisations de gaz et d'électricité ? Quels sont les problèmes causés par un environnement aussi humide ? » présente le teaser de cette vidéo très réussie produite par Insula spa et réalisée par Nicolò Scibilia
 

Un quotidien ordinaire


Un passant qui marche dans la rue, les mains dans les poches et qui croise un autre passant. La vision d'un quotidien ordinaire...  
 
Ce n'est plus l'hiver, mais pas tout à fait le printemps encore. La lumière irisée est remplie de promesses. Il fera bientôt très doux. C'est sûrement le matin. Froid mais sec. On doit voir les montagnes enneigées au fond de la lagune, paysage merveilleux qui renvoie aux images antiques. Les vedute médiévales où, derrière une foule de vénitiens qui s'affairent sur la Piazzetta, derrière les galions des marchands du levant et les gondoles patriciennes, derrière les campaniles et les palais triomphants, se dessinent les majestueuses Dolomites. 
 
Parfois, souvent à la fin de l'hiver et au printemps, les montagnes apparaissent clairement. A les voir se détacher de l'horizon et par la magie d'une illusion optique, on pourrait les croire encore plus proches, comme surgies des eaux de la lagune, plantées du côté de Torcello. La merveilleuse gravure médiévale retranscrit avec le style de l'époque cette vision splendide. Le jeune homme au pull  vert qui va d'un pas décidé est peut-être en train de penser aux magnifiques paysages du côté de Cadore ou de Sappada, entre Agordo et Asiago... 

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09 mai 2013

Venezia Eventi : Le Ve concours de photos 2013 a ses lauréats

Le Ve concours de photographies à la très belle thématique,"Scatta l'amore a Venezia" organisé par Venezia Eventi s'est terminé le 8 mai. 

Voici les gagnants : 




1er Prix :  
Enrica Kikita 
Titre de l’œuvre : Lovely Venice (Photo n° 107) 

2e Prix
Chiara Boscolo 
Titre de l’œuvre : L'amore sorride (Photo n°133) 

3e Prix
Don Oscarez 
Titre de l’œuvre : Vampires in Love 01 (Photo n°118) 

4e prix 
Alberto Alberti 
Titre de l’œuvre : Costruire un nido a Venezia (Photo n°22) 

5e Prix
Diego Poggialini 
Titre de l’œuvre : Amore a Rialto (Photo n°96) 

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Le billet publié sur le site originel avait suscité 1 commentaire que Google n'a pas archivé. Merci Google !!!

07 mai 2013

Castello, tout simplement...


Qui parlait ainsi de ce sestiere un peu éloigné de tout, qui a su garder toutes les caractéristiques de la Venise traditionnelle. Cannaregio était son pendant autrefois, avant que le flux ds touristes transforme tout sur son passage, de San Geremia au Rialto. Simplement Castello à Venise, le quartier le plus vaste de la ville. Hormis l'Arsenal, l'ex-cathédrale de San Pietro, la belle église conventuelle de Sant'Elena, rien de monumental. Tout y est à la mesure de l'homme, de la vie courante. Modeste. L'Arsenal bien sûr, même sans l'intervention de Dante qui nous le fait assimiler ses ateliers et ses chantiers à l'Enfer, transpire encore la puissance et le gigantisme de ce qu'il fut durant mille ans, mais les autres monuments qui restent encore du passé glorieux de la sérénissime ? 

Prenons l'église San Martino. Elle se dresse, presque solitaire, un peu cachée, loin derrière la Riva que tout le monde emprunte en venant de San Marco. Elle contient des trésors et le saint qu'elle honore est particulièrement cher aux vénitiens, notamment aux plus jeunes d'entre eux qui le fêtent bruyamment - et joyeusement - chaque année, avec bien plus d'enthousiasme que la très artificielle fête de Halloween bêtement (ou lâchement et mercantilement importée des Amériques...

San Martino di Castello est construit sur ce qui fut il y a très longtemps - bien longtemps avant que ne se construise le gigantesque Arsenal - les ilots Gemini aujourd'hui totalement emberlificotés dans la structure de la ville depuis l'aménagement de l'Arsenal et de la cathédrale. Dédiée à Saint Martin de Tours, ce saint fameux pour avoir coupé sa tunique en deux et l'avoir partagée avec un mendiant, elle contient des trésors peu connus. Comme son histoire d'ailleurs : une colonie lombarde s'était installée sur la lagune et Saint Martin était leur saint protecteur. Mais on ne sait pas trop en fait... L'église votive aurait pu aussi être édifiée par des réfugiés qui avaient fui Ravenne et auraient nommés la chapelle comme la basilique de leur cité. On trouve les premières mentions de sa construction en 932 et on sait qu'elle fut consacrée en juin cette année-là. C'est un lieu particulièrement agréable à visiter. Dans le silence de ses voûtes, la fraîcheur de ses marbres, il faut bon se poser un instant et faire silence même quand on n'est pas croyant. 

Ne manquez pas de la visiter. Du temps où je vivais à Venise, il y avait là un vieux curé très sympathique qui avait toujours une anecdote à raconter et se faisait un plaisir de montrer son église aux visiteurs. C'est ainsi qu'on y découvre des merveilles : une vierge des douleurs de Palma Il Giovane, un autel de Tullio Lombardo, et dans la sacristie trône un charmant tableau de Antonio Zanchi si ma mémoire est bonne qui représente la Vierge et Saint Joseph avec Saint Antoine de Padoue. L'église conserve aussi une précieuse relique, un tibia du saint tourangeau. 


Autre chose à voir : Parmi les dalles de marbre qui recouvrent le sol devant le maître-autel, on trouve des carreaux gravés de figures représentant les outils utilisés non loin de là dans les ateliers de l'Arsenal, par les calafati, cette confrérie d'artisans chargés de calfater les navires fabriqués dans les chantiers navals de la République. Les membres de cette corporation, qui était fort puissante, bénéficiaient de nombreux privilèges. Ses membres embarquaient parfois sur les navires de la Sérénissime afin d'assurer le calfatage des coques. Ils étaient très considérés. Ouvriers fonctionnarisés par la République, ils avaient aussi le droit de travailler pour les navires marchands privés et de percevoir une rémunération de la part des armateurs. San Martino était leur église. 


 Un billet de Tramezzinimag citait l'originalité de cette corporation qui, avec les charpentiers de navire existe encore et dispose - c'est l'unique rescapée de l'ancienne République - une société mutuelle, devenue au fil des siècles une caisse de retraite et de prévoyance. Toujours privée, toujours régie par les règles édictées du temps des doges et approuvée par le Sénat de la Sérénissime. Chaque année, le 5 mars, jour de la San Foca, martyr natif du Pont-Euxin, les voûtes de San Martino retentissent du chant des membres de cette confrérie à l'occasion d'une messe solennelle. Le prêtre y bénit des petits pains qui sont ensuite distribués à l'assistance dans des petits sachets avec une image de San Foca (ou Phocas) reprise d'une mosaïque ancienne de San Marco. Cette cérémonie est une des dernières à rester authentiquement vénitienne et n'a jamais été à ce jour, dieu merci, offerte en pâture aux touristes. Après la cérémonie, les membres de la corporation et leurs familles se retrouvent pour un repas traditionnel. Pour y avoir été invité à plusieurs reprises, je puis vous assurer que tout y est authentique, vrai, chaleureux et convivial ! 



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Le billet publié sur le site originel avait suscité 2 commentaires non archivés par Google et dont hélas la trace a été perdue. Merci Google !

Castello, tout simplement...


 
Qui parlait ainsi de ce sestiere un peu éloigné de tout, qui a su garder toutes les caractéristiques de la Venise traditionnelle. Cannaregio était son pendant autrefois, avant que le flux ds touristes transforme tout sur son passage, de San Geremia  au Rialto. Simplement Castello à Venise, le quartier le plus vaste de la ville. Hormis l'Arsenal, l'ex-cathédrale de San Pietro, la belle église conventuelle de Sant'Elena, rien de monumental. Tout y est à la mesure de l'homme, de la vie courante. Modeste. L'Arsenal bien sûr, même sans l'intervention de Dante qui nous le fait assimiler ses ateliers et ses chantiers à l'Enfer, transpire encore la puissance et le gigantisme de ce qu'il fut durant mille ans, mais les autres monuments qui restent encore du passé glorieux de la sérénissime ? 

Prenons l'église San Martino. Elle se dresse, presque solitaire, un peu cachée, loin derrière la Riva que tout le monde emprunte en venant de San Marco. Elle contient des trésors et le saint qu'elle honore est particulièrement cher aux vénitiens, notamment aux plus jeunes d'entre eux qui le fêtent bruyamment - et joyeusement - chaque année en novembre, avec bien plus d'enthousiasme que la très artificielle fête de Halloween importée des Amériques.
 
San Martino di Castello est construit sur ce qui fut il y a très longtemps - bien longtemps avant que ne se construise le gigantesque Arsenal - les ilots Gemini aujourd'hui totalement emberlificotés dans la structure de la ville depuis l'aménagement de l'Arsenal et de la cathédrale. Dédiée à Saint Martin de Tours, ce saint fameux pour avoir coupé sa tunique en deux et l'avoir partagée avec un mendiant, elle contient des trésors peu connus. Comme son histoire d'ailleurs : une colonie lombarde s'était installée sur la lagune et Saint Martin était leur saint protecteur. Mais on ne sait pas trop en fait... L'église votive aurait pu aussi être édifiée par des réfugiés qui avaient fui Ravenne et auraient nommés la chapelle comme la basilique de leur cité. On trouve les premières mentions de sa construction en 932 et on sait qu'elle fut consacrée en juin cette année-là. C'est un lieu particulièrement agréable à visiter. Dans le silence de ses voûtes, la fraîcheur de ses marbres, il faut bon se poser un instant et faire silence même quand on n'est pas croyant. 

Ne manquez pas de la visiter. Du temps où je vivais à Venise, il y avait là un vieux curé très sympathique qui avait toujours une anecdote à raconter et se faisait un plaisir de montrer son église aux visiteurs. C'est ainsi qu'on y découvre des merveilles : une vierge des douleurs de Palma Il Giovane, un autel de Tullio Lombardo, et dans la sacristie trône un charmant tableau de Antonio Zanchi si ma mémoire est bonne qui représente la Vierge et Saint Joseph avec Saint Antoine de Padoue. L'église conserve aussi une précieuse relique, un tibia du saint tourangeau. 

Autre chose à voir : Parmi les dalles de marbre qui recouvrent le sol devant le maître-autel, on trouve des carreaux gravés de figures représentant les outils utilisés non loin de là dans les ateliers de l'Arsenal, par les calafati, cette confrérie d'artisans chargés de calfater les navires fabriqués dans les chantiers navals de la République. Les membres de cette corporation, qui était fort puissante, bénéficiaient de nombreux privilèges. Ses membres embarquaient parfois sur les navires de la Sérénissime afin d'assurer le calfatage des coques. Ils étaient très considérés. Ouvriers fonctionnarisés par la République, ils avaient aussi le droit de travailler pour les navires marchands privés et de percevoir une rémunération de la part des armateurs. San Martino était leur église.


Un billet de TraMeZziniMag citait l'originalité de cette corporation qui, avec les charpentiers de navire existe encore et dispose - c'est l'unique rescapée de l'ancienne République - une société mutuelle, devenue au fil des siècles une caisse de retraite et de prévoyance. Toujours privée, toujours régie par les règles édictées du temps des doges et approuvée par le Sénat de la Sérénissime. Chaque année, le 5 mars, jour de la San Foca, martyr natif du Pont-Euxin, les voûtes de San Martino retentissent du chant des membres de cette confrérie à l'occasion d'une messe solennelle. Le prêtre y bénit des petits pains qui sont ensuite distribués à l'assistance dans des petits sachets avec une image de San Foca (ou Phocas) reprise d'une mosaïque ancienne de San Marco. Cette cérémonie est une des dernières à rester authentiquement vénitienne et n'a jamais été à ce jour, dieu merci, offerte en pâture aux touristes. Après la cérémonie, les membres de la corporation et leurs familles se retrouvent pour un repas traditionnel. Pour y avoir été invité à plusieurs reprises, je puis vous assurer que tout y est authentique, vrai, chaleureux et convivial !


06 mai 2013

Quand le cirque Togni était à Venise

C'est une petite merveille que vient de nous envoyer un vieil ami vénitien. C'était le 26 juillet 1954, le cirque Togni, merveilleux et poétique petit cirque traditionnel qui servit à Federico Fellini pour l'un de ses films, arrivait à Venise avec sa ménagerie et que dirigeait à l'époque Wioris Togni. Ce cirque familial qui existe encore et demeure l'un des derniers vrais cirques traditionnels compte depuis toujours beaucoup d'animaux et notamment des éléphants. Ils défilèrent dans la ville jusqu'au campo San Polo, où fut dressé le chapiteau. On voit sur cette photographie, le passage des éléphants sur le pont de San Giacomo dell'Orio.

Le petit film ci-dessous a été tourné en 8mm par le Professeur Alviano Boaga et monté en 2007 par son fils, Vittorino Boaga. C'est un régal, particulièrement au point 2'45, sur le pont des Scalzi... :



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05 mai 2013

Ce qui compte, c'est l'amitié !

A Venise, il y a deux camps. Dans l'un comme dans l'autre, on s'y retrouve le plus souvent sans l'avoir voulu. Par quelle magie, quel coup du sort devient-on un jour proche des vénitiens, admis dans le cercle rapproché des citoyens de la Sérénissime ? Pourquoi d'autres demeurent-ils à tout jamais exclus de cette communauté avenante et chaleureuse ? Question idiote et inutile peut-être, mais qui méritait d'être posée. Après les avoir tenus à distance pendant de nombreux siècles, le vénitien est envahi par les barbares. Depuis longtemps déjà. Il fallait bien qu'ils se vengent d'une manière ou d'une autre. Envahie donc, mais pas occupée, notre chère Venise.

Même les nazis durant les dernières années de la seconde guerre mondiale n'avaient pu venir à bout de l'art de vivre des vénitiens. Aucun Mc Donald's même avec un décor ultra-vénitien (un peu façon vulgarité Las Vegas ou Miami), n'a pu remplacer à ce jour les ostarie traditionnelles. Le Coca Cola est toléré, apprécié même, mais le spritz et les ombre de vino bianco sont loin devant en terme de statistiques (et d'art de vivre !). C'est par l'aptitude à faire sien cet art de vivre justement que l'on devient "bon vénitien" et qu'on se retrouve un jour dans le camp des initiés. Dangereuse appartenance qui peut mener loin tant on boit facilement à Venise... Mais on y mange aussi et ce cercle d'élus est fait d'épicuriens et de sybarites. Comme les vénitiens...  

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04 mai 2013

Reflets à San Marco

Les reflets à Venise, quoi de plus banal. Voilà en effet un sujet souvent abordé et repris, peint, photographié, chanté. On ne s'en lasse pas ou on en est agacé. peu importe, ils caractérisent bien ce qu'est Venise après tout. On peut s'y épancher comme Narcisse pour y contempler sa propre image, on peut y lire l'histoire de nos vies, s'y plonger avec délice quand ils nous renvoient l'image de notre joie, nops bonheurs, nos amours... Et puis, d'un point de vue plastique, l'esthétique dont ils procèdent est un baume parfois. La lumière, les couleurs, la réalité qu'ils nous renvoient sont, comme la lecture, un très bon antalgique à nos peines, un sirop contre nos tourments. La magie de Venise là encore...
 
©Georgia Mizuleva - Tous Droits Réservés. 

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04 avril 2013

Merveilles printanières : Le risotto aux carletti de San'Erasmo


Connaissez-vous les carletti ? Plante vivace, son nom savant est Silene vulgaris Les québécois l'appellent "pétard", en France c'est du "Claquet", ou Silène enflé. C'est une herbe modeste mais pimpante qui pousse sur la lagune mais qu'on trouve aussi fréquemment dans d'autres lieux. 

Les vénitiens cueillent les carletti au printemps, fraîchement jaillies du sol, avant que les graines ne sortent et que la plante ne fleurisse. C'est alors une herbe très verte, aux jolies feuilles allongées, très tendres. On en trouve fréquemment au marché dès le mois de mars.  Elles  conservent  toute leur fraîcheur pendant deux ou trois jours, mais il vaut mieux les utiliser le plus tôt possible après la cueillette. Il existe de nombreuses recettes dont elles sont la vedette : potages, salades, omelettes, lasagnes, spaghettis, gnocchi, etc... Une des meilleures selon moi est le risotto. En voilà la recette :
 
Ingrédients : Jeunes pousses de carletti, quatre ou cinq oignons nouveaux, huile d'olive, bouillon de légumes, beurre, vin blanc sec, curcuma, sel et poivre. 
Bien laver et égoutter les pousses. 
Les ciseler grossièrement. 
Faire revenir dans de l'huile les oignons finement ciselés jusqu'à ce qu'ils deviennent transparents, en veillant à ce qu'ils ne caramélisent pas ce qui donnerait un tout autre goût et un aspect moins esthétique au plat. 
Ajouter les pousses et saupoudrer d'une petite cuillerée de curcuma. 
Mélanger et verser aussitôt le riz. Arroser de vin blanc à volonté et remuer. 
Quand le vin s'est évaporé, mouiller avec le bouillon. 
Lorsque le riz est cuit al dente, éteindre le feu. Ajouter du poivre et éventuellement du sel fin.
Ajouter une grosse noix de beurre et du parmesan finement râpé. 
Laisser reposer deux minutes avant de servir.