20 juillet 2013

Un rêve de maison


 

Située sur le campiello face au Palazzo Querini-Stampalia, elle avait été restaurée dans les années 80. Depuis, le temps et la nature ont fait leur œuvre et la façade aurait bien besoin d'être ripolinée de nouveau. Je l'admirais chaque jour, du temps où je venais travailler à la bibliothèque de la Querini qui, de par la volonté du dernier propriétaire du palais qu'il donna à la ville à l'expresse condition que la bibliothèque reste ouverte quand les autres sont fermées. On entrait alors par le délicieux petit pont de bois dessiné par Scarpa. Il y avait peu de visiteurs et cette petite entrée conçue par le génial architecte suffisait pour accueillir tout le monde. 
 
J'aimais m'asseoir sur le pont storto qui traverse le rio di San Giovani Novo et dessiner la maison. J'y ajoutais des personnages nés de mon imagination. polichinelles, belles colombines et arlequins fantasques évoluaient devant mes yeux. Je rêvais d'être un jour l'heureux propriétaire de cette belle maison vénitienne. Sa grande sœur se dresse sur le campo de Torcello, devant la basilique. Même époque, même plan, mêmes proportions. Il y a en d'autres de cette époque disséminées un peu partout dans la ville. elles ont toutes un côté un peu rustique, campagnard. Un rêve de campagne au milieu de la ville, l'émanation d'une architecture mineure de la Sérénissime... A ma connaissance, la belle n'est toujours pas à vendre.
 

L'été à Venise à l'ombre des arbres et dans le silence des maisons

Lorsque l'été est vraiment, vraiment là à Venise, la vie en ville change inexorablement. Vivre à Venise est un art en temps normal, mais devient presque une science entre ces deux dates-butoir que sont la Festa del Redentore (3e weekend de juillet - précisément aujourd'hui) et la Regata Storica (premier dimanche de septembre). Il fait chaud. Très chaud et l'invasion des touristes est à son comble. Ils ne sont peut-être pas statistiquement beaucoup plus supérieurs en nombre qu'en mai ou juin mais le fait d'avoir eux-aussi à affronter la moiteur de l'air et la puissance du soleil semble démultiplier leur présence. C'est à cela qu'on reconnait que Venise s'enfonce dans la langueur de l'été : touristes dénudés avachis à l'ombre dans les jardins du Palais Royal à San Marco, ou du côté des Giardini à Castello, pieds qui trempent dans l'eau des canaux, arrêts fréquents sur les marches des ponts quand on y trouve un peu d'ombre, odeurs sui-generis du touriste en promenade, mêlées aux relents d'after-shave et de déodorants trop parfumés, bouteilles plastiques et canettes de bière vides qui débordent des cestini le long des rues et sur les campi et flottent sur les canaux... Et puis les trains de gondole jusqu'à pas d'heure qui passent avec les rengaines habituelles dans les canaux lorsque la nuit tombe... D'autres mieux que moi ont décrit la vie touristique de la Sérénissime en été. 

  
Pour les vénitiens qui restent encore, le rythme de vie change aussi et pas seulement à cause des hordes de touristes. Cela, ils en ont l'habitude. Non la vie change car tout le monde soit s'adapter aux grandes chaleurs, à l'absence de vent, à la rareté de l'ombre. Le vénitien se lève tôt et sort à la fraîche pour aller faire ses emplettes. En plein été, sortir chercher le journal, aller prendre le café du matin et la brioche qui va avec, devient une véritable geste. Bon nombre de cafés et pasticcerie ont installé l'air conditionné. piège terrible et monstre pas très écologique. De quoi attraper une bronchite tellement il y fait froid. Pour ma part, je craindrais davantage une syncope à passer des 18° du local aux 32° de dehors ! Le vénitien, donc, cherche l'ombre, prend des raccourcis inconnus des touristes, là où il fait plus frais, et ne se hâte pas pour ne pas souffrir outre mesure de la chaleur. Les volets sont fermés dès 9 heures, les stores baissés. plus question de boire son jus d'orange sur l'altana ou le balcon. Trop chaud. On rentre les plantes qui risqueraient autrement de bruler littéralement et quand on habite dans les étages supérieurs, l'eau de la douche a du mal à venir à nous. Pas assez de pression et moins d'eau... Rien que de très banal. 

Il y a d'heureuses contreparties : les fleuristes du Rialto baissent plus facilement leurs prix car les pauvres fleurs arrivées pimpantes à l'aube, souffrent vite de l'air bouillant, les étals de fruits et légumes proposent des délices qui parviennent en ville chaque jour depuis les montagnes : myrtilles, groseilles, framboises viennent s'ajouter aux délicieuses pêches, aux abricots et aux raisins cueillis aux alentours de la Sérénissime. Les melons sont parfumés à se damner... Dans les maisons tenues fraîches, il règne une douce atmosphère. Le plus souvent, le terrazzo, ce sol fait d'éclats et de mosaïques de marbre, que je regrette en hiver, s'avère le bienvenu en été. La lumière filtre à peine à travers les persiennes et les stores. Tout invite au farniente, à la sieste. 

Pas un vénitien véritable qui s 'aventure dehors, sauf à y être contraint, entre 13 heures et 17 heures. Le silence dans certains quartiers est un bonheur. Même les oiseaux qui depuis le mois d'avril nous régalent de leurs trilles, se taisent. Seuls les goëlands et les hirondelles crient encore. Puis vient le temps de la passeggiata. On se rend sur les campi les plus frais, on se promène sur les Esclavons ou les Zattere, mais le plus tard possible, lorsque les touristes sont partis dîner voire quand ils sont enfin rentrés se coucher. Les vénitiens aussi vont dîner all'aperto et les trattorie qui échappent encore aux chinois et proposent encore des mets traditionnels à des prix nostrani (vous savez bien, ceux qui n'affichent pas de menu ni de carte en d'autres langues que celle de Dante). Rentré, il faut souvent faire avec les moustiques, le chant des gondoliers (mais bon, cela reste plus sympathique, sauf si vous avez décidé de vous coucher avant minuit !) et plus avant dans la nuit, quand un petit vent frais se faufile discrètement, le bruit des valises à roulettes que les touristes arrivés de nuit traînent avec eux sur le chemin - qu'ils ont le plus souvent du mal à trouver - de leur hôtel.Il y a longtemps que le dernier codega a rendu l'âme et sa lanterne...


Ne croyez-pas que je veuille décrire la Venise du plein été comme un enfer. Il faut toujours garder un œil amusé et n'avoir que des pensées positives. Le propos de ce billet en fait était de parler des endroits méconnus des touristes où il fait bon se rendre quand il fait chaud et qu'on ne veut pas rester enfermé chez soi. L'excellent blog Côté Jardin présente justement un de mes lieux favoris, les jardins du palazzo Bembo. J'ai longtemps habité non loin et ce bel espace tranquille s'ajoute à la liste des espaces verts méconnus - heureusement - de la Sérénissime. 


Le petit square des étudiants, en face de la reprographie et du Bureau des élèves de la Ca'Foscari, le jardin de l'ancien lycée arménien, celui de la maison du peintre Wolf-Ferrari, re-devenu une annexe de la Ca'Rezzonico, et tant d'autres à l'accès plus ou moins libre, plus ou moins régulier...
 
 
La Biennale 2013 permet aussi de pénétrer des cortile arborés et de délicieux petits jardins abandonnés comme on en oublie dans Venise depuis des siècles. Faut-il en dresser la liste ? Nombre des sites cousins et amis de Tramezzinimag ont depuis longtemps publié des billets sur ces lieux. Fort heureusement, la plupart de ces petits paradis ne sont pas ouverts au public, ou du moins ne le sont que sur demande ou pour des occasions particulières. En revanche, la littérature qui leur est consacrée est assez fournie avec des publications le plus souvent de qualité. 
 

[ Note ajoutée le 29/07/2023 :   Il y avait à l'origine neuf commentaires sur ce billet malheureusement perdus lors de la suppression par Google du blog en juillet 2015. Huit ans plus tard en dépit de nombreuses interventions et une procédure qui n'avance pas, aucune réponse de Google concernant la disparition du blog et de toutes les archives de Tramezzinimag...:]

16 juillet 2013

Ah ! ces touristes !


 
Campo San Luca. Fin de la matinée. Une pancarte bien lisible, rédigée en italien et en anglais demande aux touristes de ne pas s'asseoir sur les marches. S'il est vrai que le campo manque de bancs, est-ce une raison pour investir tout ce qui peut accueillir un postérieur de touristes ? Même chose pour les marches des ponts qui servent de gradins pour admirer le spectacle ou se reposer des inéluctables fatigues de l'excursion à Veniceland. "«Et ces vénitiens, quels grincheux, ils s'énervent vite, dites-donc !» 
 
Normal, ils vivent là eux, ils e déplacent pour aller travailler, ils aimeraient bien que personne ne s'arrête pile sans prévenir au beau milieu d'une ruelle ou sur un pont, ils aimeraient bien pouvoir rentrer à la banque sans avoir à slalomer entre les tas de gens vautrés...

15 juillet 2013

La Semaine Européenne de l’énergie durable à Mestre organisée par l’Association Nordest Sudovest

C'est sur la Terre-Ferme, à Mestre, le pendant moderne de Venise où sont désormais concentrés les trois-quarts de la population vénitienne, suite à un terrible phénomène d'exode que rien n'est encore parvenu à juguler ( plus de 100.000 habitants dans les années 50, environ 80.000 dans les années 80 et un peu moins de 50.000 aujourd'hui !) que l'a très dynamique association NordEstSudOvest organisait, pour la troisième fois consécutive,sa semaine d'initiatives informatives sur les énergies durables.

..Du 22 au 30 juin dernier, cette dynamique association italienne organisait cette nouvelle série d'initiatives informatives dans le cadre du programme européen intitulé "Semaine Européenne de l'énergie durable" visant à soutenir les objectifs fixés par l'Union européenne pour 2020  : tirer 20 % de ses besoins énergétiques de sources renouvelables et réduire de 20 % ses émissions de gaz à effet de serre ainsi que la consommation d'énergie. Afin de renforcer l'importance de l'évolution vers plus d'efficacité énergétique et d'énergie renouvelable, de nombreuses manifestations se tiendront tant au niveau européen qu'au niveau national et local.
..A Mestre donc, un stand a été dressé Piazza Ferretto, la place principale de Mestre - et la plus belle, avec sa tour médiévale - C'est là qu'ont eu lieu séminaires et conférences dont l'objectif était d'informer la population des nouveautés relatives aux énergies alternatives. Le maire Orsoni était présent et très attentif. C'est que Venise et sa lagune étaient très concernés...
..La conférence inaugurale, dirigée par Pierantonio Belcaro, organisateur et coordinateur des initiatives à Mestre, a permis à plusieurs autorités locales d'intervenir et de s'exprimer pour informer les citoyens des chantiers en cours et des progrès obtenus. C'est ainsi que  Massimo Giorgetti, assesseur aux Travaux Publics et à l’Énergie à la Région de la Vénétie, nous a appris que l'Italie est désormais le second pays européen en production d'énergie alternatives après l'Allemagne (cette dernière avec un pourcentage très supérieur toutefois) : finalement une bonne nouvelle ! Par les temps qui courent, cela fait du bien !
..A Venise, l'objectif est de continuer le long et difficile travail de reconversion industrielle du Port de Marghera, produisant depuis l'ère fasciste des produits chimiques extrêmement polluants, tous dérivés du pétrole. Marghera avait été développé dans les années trente afin de relancer l'activité économique de Venise après la première guerre mondiale. Aujourd'hui, la Région de la Vénétie souhaiterait une requalification du territoire, en exploitant notamment les déchets chimiques  pour produire de l'hydrogène, comme combustible alternatif au pétrole des transports publics lagunaires ou les autobus du territoire de la Terre-Ferme de Venise et des communes limitrophes. Il s'agit d'un vaste et ambitieux projet qui suit son cours et demandera encore de nombreuses années d'expérimentation avant qu'il ne devienne opérationnel. De cette manière, les industries chimiques de Marghera deviendraient une ressource au lieu d'être un sérieux problème pour l'environnement comme c'est le cas aujourd'hui, dans une zone par ailleurs densément peuplée (environ 18.000 habitants). 

A  la fin de la conférence un représentant du gouvernement, venu expressément de Rome, Pier Paolo Baretta, Sous-Secrétaire d' État au Ministère de l’Économie et des Finances a fait une intervention. Il a appris à l'auditoire, qu'il est impératif pour l'Italie doit changer rapidement par nécessité des urgences en cours. L'un des objectifs principaux est de réaliser une vaste politique d'économie d'énergie à tous les niveaux : dans les écoles publiques, sur les autoroutes etc. et surtout d'amorcer un changement de mentalité sans quoi rien ne pourra se faire : changer de mode de vie, en donnant la priorité à la qualité plutôt qu'à la quantité d'énergie consommée. Sages paroles.

Le lundi 24 juin a eu lieu une autre conférence portant sur l'énergie et le Bâtiment Durable, auquel participa un autre représentant du Gouvernement, rien de moins qu'Andrea Orlando, Ministre de l'Environnement et de la tutelle du Territoire et de la Mer, pour démontrer l'importance d'une information complète des citoyens sur "la direction à suivre pour un comportement vertueux". Mais ces gens pris dans le système qui continue de voir dans la croissance et le progrès technique la panacée pour sortir des crises et sauver l'humanité sont-ils crédibles et sincères ? Les italiens n'ont pas d'autre choix que se fier à eux, et à leur faire confiance...
 
Pour plus d'information : www.nordestsudovest.org
et le site européen officiel :www.eusew.eu

29 juin 2013

Lundi à Venise


Je ne sais jamais, lorsque je pars rejoindre la cité lagunaire, si je suis content d'y revenir ou désolé de la retrouver à chaque fois un peu plus endommagée, souillée, dénaturée. Et puis, la légèreté de l'adolescence m'a depuis longtemps quittée. Je n'aime plus partir depuis longtemps. "Vous n'avez qu'à y rester à Venise" me disait ce matin une vieille amie "comme cela, plus de problème ! " Évident et facile mais le passage à l'acte reste néanmoins ardu. Pas facile de satisfaire tous les caractères qui forment celui que nous sommes... Je suis toujours très content d'aller à Venise, heureux de revenir à la source, mais jamais de partir. Et dans une semaine quand il sera temps de refaire les bagages, de fermer les volets et de boire un dernier verre avant que de reprendre le train de nuit, je serai très triste, rageant de devoir partir encore et moins, bien moins heureux de rentrer...  
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Ce billet initialement publié sur le site originel avait suscité 12 commentaires qui n'ont pas été archivés par Google. Il avait été lu dans les 24 heures qui suivirent sa publication par 2864 lecteurs, un record qui n'a pas empêché Google de supprimer le blog, soit-disant pour non-conformité avec les règles et usages umposées par le géant américain. Merci Google !

24 juin 2013

Mais pourquoi tant de laideur ?



Des goûts et des couleurs, évidemment on ne discute pas. De l'art, souvent naissent débats et l'opinion de chacun est respectable. Le discours de l'artiste, lorsqu'il est sincère trouvera toujours une oreille attentive et bienveillante. L'art conceptuel donne à réfléchir. Snobisme décadent ou erreur passagère qui vogue entre la laideur et l'insignifiance. Toujours une question de point de vue. Et de goût. Mais quand on se promène dans les rues de Venise, happé par tout ce qui s'offre à nos yeux, où même l'être le plus irréductiblement hermétique à la beauté de la ville est secoué par ce miracle de polychromie et de reflets, qu'il s'agisse de lambeaux et de ruines ou de somptueux monuments fraîchement restaurés, se retrouver face à une de ces éructations acryliques qu'on nomme tags et que les vénitiens gratifient d'un "solo merda" définitif, comme me le disait une dame très élégante effarée devant cette chiure qui défigurait un sottoportego où nous nous croisions. 

"La laideur est multiple" écrivait Jules Barbey d'Aurevilly. Multiples en effet les genres de graffitis qui polluent les murs de Venise. Rien à voir, nous l'avons déjà écrit maintes fois ici, avec ces pochoirs ou collages le plus souvent très poétiques ou plein d'humour qui apparaissent un matin au détour d'une calle, sur un mur, et disparaissent bien vite. De vrais artistes en sont les auteurs. C'est beau, drôle le plus souvent et cela n'abime rien de la beauté de la ville. Parfois même, cet art éphémère complète ou illustre la beauté des lieux. Hélas, ces petits bijoux sont submergés par ces horribles vomissures qui fleurissent partout dans Venise. Calme et posé, j'ai soudain des montées d'adrénaline et j'enrage quand j'en découvre, rêvant - je sais, ce n'est pas bien, ni chrétien, ni charitable - de leur faire avaler leur bombe de peinture après les avoir aspergé avec des pieds à la tête ! 

Là-encore, les vénitiens ne baissent pas les bras, et même s'il en revient toujours, ils font la chasse aux tags. Courageusement, entre amis, en famille, ils retroussent leurs manches et vont recouvrir ces horreurs en ripolinant les murs souillés. 

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Le billet publié sur le site originel avait suscité 6 commentaires non archivés par Google. Merci Google !!!

Histoire d'un coup de canon



Jusqu'à la seconde guerre mondiale, le milieu du jour n'était pas seulement annoncé par la Marangona, la grosse cloche du Campanile de San Marco, il Paron di Casa et par les autres cloches de la ville. Chaque jour, depuis le parvis de San Giorgio, était tiré un coup de canon. Chaque jour immanquablement, les pigeons sursautaient, s'envolant comme un rite pour se poser de nouveau quelques secondes plus tard au milieu des passants de la Piazza.

"meso giorno el pan xe in forno, se el se coto damene un toco, 
se el xe cruo, lassio là...meso giorno xe sonà." 

disaient les vieux vénitiens ("à midi, le pain est au four, s'il est cuit fais-moi signe, s'il est cru laisse-le là, c'est midi qui sonne") qui vivaient avec comme une part des rites et traditions de leur ville. 


Voulue par les autrichiens quand ils occupaient la ville, cette salve a toujours ses défenseurs. Notamment ceux qui, avec humour, souhaiteraient qu'on s'en serve contre les Maxi Navi qui font la polémique à Venise et font en ce moment la une des journaux. Outre le danger pour l'écosystème que Tramezzinimag a souvent dénoncé dans ses billets, le risque d'un accident catastrophique si une mauvaise manœuvre ou une défaillance technique faisaient entrer un de ces mastodontes en collision avec des bâtiments.  Ces horribles navires passent tellement près. 

Même déviés par le chenal qui longent l'arrière de la Giudecca et de la Sacca Fissola, ils représentent à tout moment un risque grave. Un naufrage, une perte de mazout et c'est toute la lagune qui meurt. Déjà terriblement fragilisée, elle ne se remettrait certainement pas facilement d'une catastrophe de ce genre.

Nous à Tramezzinimag, nous opterions pour un port spécialement aménagé sur l'Adriatique, au sud des bouches d'accès à la lagune, avec des équipements hôteliers et d'accueil face à la mer, et un système de navettes, vaporetti ou motoscaphes électriques pour assurer la navette vers le centre historique, des bus pour relier l'aéroport. Cela dynamiserait l'économie locale, créerait des emplois et contribuerait à préserver l'environnement fragile de la lagune et de la cité des doges. mais qui nous écouterait ?

Le maire Orsoni vient de réagir et dans la ville, la colère gronde. Attendons la suite. 

Merci à Gianni Poli qui m'a soufflé ce sujet. 

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Le billet paru sur le site originel avait suscité 2 commentaires que Google n'a pas archivé... Merci Google !!!

19 juin 2013

Les bons comptes font les bons amis...

La souscription du premier titre publié par les Éditions Tramezzinimag, créées pour l'occasion, a été un succès au vu du tirage qui en avait été fait. Les cent cinquante exemplaires numérotés formant l'édition originale ont tous été vendus. 

Cependant un certain nombre de ratées - outre le nombre incroyable d'erreurs typographiques et de fautes échappées à la vigilance des correcteurs - ont pu être constatées. Des souscripteurs ont reçu leur exemplaire en double, d'autres ne les ont jamais eu. Erreurs dans le libellé ou malveillance lors de l'acheminement ? Qui peut le dire ? Il est bien difficile à notre équipe extrêmement réduite de déterminer si tout le monde a bien été servi et si aucune maladresse n'a été commise. La plupart du temps, nous avons pu réparer et satisfaire les demandes des lecteurs. 

Mais il se peut que certaines commandes ne soient toujours pas honorées à ce jour. C'est pourquoi nous sommes à votre disposition pour que tout soit parfaitement régularisé : 

N'hésitez-pas à nous écrire à l'adresse suivante qui centralise désormais toutes les demandes concernant le livre et la maison d'édition : 


D'avance, nous adressons nos excuses à ceux qui pourraient être encore dans l'attente de la réception de leur commande. Un retirage est en cours.

17 juin 2013

Un petit tour à la Pescheria

Le marché aux poissons, situé à côté du marché du Rialto, dans une bâtisse récente qui se fond parfaitement avec les bâtiments anciens de l'endroit. Il faut visiter les lieux tôt le matin ou tard le soir pour se rendre compte de l'importance qu'avait cet endroit, le ventre de la République. 

Depuis quelques années, le marché de gros a été transféré sur la Terraferma, au grand dam des pêcheurs et des vénitiens. Heureusement, la halle aux poissons est toujours là et s'y promener est un régal. Je me souviens dans mon enfance des barques à rame qui transportaient de grandes panières bombées remplies d'oursins, de couteaux, de poissons de toutes sortes. Espérons que la maladie de la modernité ne poussera pas les édiles amants du progrès à enlever à à Venise ce magnifique marché aux poissons.

16 juin 2013

Ils ont nettoyé Venise

 

Comme toutes les villes du monde, Venise est la proie de biens des maux nés des temps modernes. Il en est un qui est particulièrement insoutenable, inadmissible et sacrilège : partout des vandales taguent les murs, couvrant chaque espace disponible de graffitis la  plupart du temps laids et minables (voir Tramezzinimag du 18/06/2012 : ICI).  
 
Ces imbéciles iconoclastes ne prennent même pas la peine de laisser sur les murs historiques de la Sérénissime des tentatives de création artistique esthétique. Ce ne sont que des "signatures", histoire de montrer qu'ils sont passés par là, comme les chiens qui pissent pour marquer leur territoire. Pourtant, à la suite de Giorgione et de Carpaccio, le Street Art peut être beau et s'inscrire parfaitement, avec son côté éphémère, dans le paysage urbain des sites historiques. Ernest Pignon-Ernest, Miss Tic ou Bansky ont ainsi créé des œuvres sur papier ou au pochoir qui n'endommagent ni n’enlaidissent les murs où elles sont apposées. Beaux toujours, drôles souvent et facilement détachables des murs sans risquer de les endommager, ces créations sont de vraies œuvres picturales.
 
Hélas ce qu'on voit partout à Venise, comme à Berlin, à Londres ou à Paris, n'est qu'éructation et flatulences pseudo-artistiques de jeunes dévoyés mal lavés et un peu trop astiqués à la marijuana et à la bière. Ces No Future traînent leur bêtise et leur désespérance le long des calle et des fondamente, et le moindre sottoportego attire leur soif de déjection. Des vénitiens - et souvent des étrangers amoureux de Venise - se mettent au travail pour nettoyer ces déjections immondes. 
 
Tramezzinimag, qui s'est depuis longtemps dressé contre ces nouveaux barbares (Voir ce billet du 14/04/2009 et celui plus ancien du 20/01/2010 ainsi que cet autre billet du 24/04/2012 ),  leur adresse ses plus vives félicitations et tous ses encouragements !