15 novembre 2010

La librairie de la Toletta, un tempo fà...

Combien d'ouvrages de ma bibliothèque proviennent de cette librairie. Le jeune garçon sur la photo est l'actuel libraire. On y trouvait de tout et le plus souvent à prix réduits. Le Gibert de Venise. En sortant de la maison qui était dans l'impasse juste en face, c'était un bonheur de rentrer farfouiller parmi les rayonnages. Livres d'art, romans, poésie, classiques, livres de philosophie et d'histoire, revues... Mes quatre enfants l'ont découverte en 2005. Ils y ont passé du temps à leur tour ! Il y avait des trésors dans ma jeunesse. Il y en a encore ! Et le plus rare et précieux, la qualité de l'accueil, le sourire et les connaissances du maître des lieux. Longue vie à la libreria AllaToletta ! Une vraie librairie où on aime les livres.

14 novembre 2010

Bienvenu à Veniceland ! Le plan du parc d'attractions est paru !

«Venise s'est transformée en un parc de loisirs pour les vingt millions de touristes qui nous envahissent en toute innocence chaque année» a affirmé dans son communiqué Matteo Secchi, le porte-parole du groupe Venessia.com, à l'initiative de la manifestation. «Tout ce que nous pouvons faire maintenant c'est organiser une fête pour inaugurer le nouveau parc à thème Veniceland» a-t-il ajouté.Cette manifestation en guise de provocation s'adressait à tous les personnes en charge de la gestion de la ville qui ne semblent pas avoir pris la mesure du problème pas plus qu'ils semblent disposer des moyens pour inverser la tendance.
 
Ainsi, sous un ciel mitigé comme souvent en cette période de l'année, les manifestants, déguisés comme le sont les animateurs des parcs à thème sur une dizaine de gondoles, ont organisé une longue procession sur le Grand Canal sous les yeux des touristes interloqués. Ils se sont ensuite rendus à la gare ferroviaire où ils ont vendu des tickets d'entrée pour Veniceland...

Un communiqué officiel de la Ca'Farsetti, signé du maire de Venise, Giorgio Orsoni, annonce que celui-ci s'engage à travailler avec Venessia.com, à l'initiative de cette manifestation, «afin de trouver les meilleures solutions en vue d'une action possible», ajoutant en parfaite connaissance de la personnalité des membres de ce groupe très actif, inventif et à juste titre très vindicatif qui pourrait rassembler de nombreux vénitiens mécontents : «J'espère que votre manifestation parviendra par... la joie, l'esprit ludique et la bonne humeur, à soulever les questions que notre administration doit traiter.»
 
Bravo et félicitations à Matteo Secchi et à ses acolytes. Tramezzinimag continuera de relayer toutes les informations, les prise de position, les coups de gueule mais aussi les avancées devenues fondamentales si on veut vraiment sauver Venise et éviter qu'elle ne devienne vraiment un simple parc à thèmes envahi par de plus en plus de touristes !

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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Curieux comme vos billets sur les problèmes de Venise ne font pas florès. La réalité ne sied donc pas aux amoureux de la sérénissima ou bien ne veulent ils pas se rendre à l'évidence ? Notre impuissance et l'inéluctable fin de toute chose ?

Alain

COUPS DE CŒUR (HORS SÉRIE 12) : Rouge comme le ciel

   « Cette musique qui nous atteint le cœur quand la lumière vient à manquer »

Il y a parfois dans la vie des rencontres qui nous changent sans qu'on s'y attende. Une personne, un geste, un objet, un évènement et plus rien n'est comme avant. Cela peut-être un grand malheur ou une merveilleuse chance, Rarement l'un et l'autre, Dramatique ou joyeuse, la conséquence de cette rencontre nous transforme à jamais. C'est peut-être cela le destin.

Le destin, justement, quand il se manifeste chez le jeune Mirco Mencacci prend la forme d'un fusil chargé qu'il n'aurait pas fallu toucher. Ce jeune garçon de huit ans, intelligent, gouailleur, passionné de cinéma et de bricolage., apprécié par tous, grandissait jusqu'à cet accident dans un petit village de Toscane, où il vit avec ses parents, pas riches mais aimants. Soudain, tout bascule. Mirco perd quasiment la vue. Lui qui se remplissait des beautés de la campagne toscane où il jouait avec ses camarades, mais aussi des nombreux films qu'avec son père il allait voir au cinéma du village, ne voit plus que des ombres colorées... La loi italienne de l'époque (nous sommes en 1970) interdit de scolariser les enfants handicapés au milieu des enfants "normaux". Notre héros se retrouve à Gênes, dans un institut fameux où les jeunes aveugles poursuivent leurs études et apprennent à devenir rempailleur ou tisserand... Dans cette école religieuse dirigée d'une main de fer par un directeur borné, lui-même aveugle, il doit apprendre la solitude et l'obscurité.

A lire ces lignes, on entrevoir un mélodrame. Mais il n'en est rien. Mirco est un gamin courageux et curieux, intelligent aussi, qui conserve toute sa vivacité et sa rage de vivre. Il est d'instinct porté à la lutte et à la résistance. Dès son arrivée, tout s'enchaîne. Il va se faire un bon copain d'un bon petit gros joufflu pétri de gentillesse, puis se lier avec la fille de la concierge. qui deviendra "sa fiancée". Mais la rencontre qui va changer sa nuit en féerie, c'est la découverte d'un magnétophone à bandes qui va l'aider à apprivoiser tous les bruits extraordinaires qui l'entourent, créant peu à peu un univers sonore tellement lumineux et parlant, qu'on à l'impression de le voir. La vie de Mirco va en être bouleversée, puisque qu'en enregistrant ces sons, en les organisant, en les montant, il va se sortir de la triste destinée que prévoyait pour lui l'institut. Dans la foulée, il va associer à son destin les autres pensionnaires qui vont rentrer dans son jeu, et l'institution elle-même dont les règles et les principes vont voler en éclat.
 
Ce très beau film, inspiré de la vie du plus brillant et talentueux ingénieur du son italien devenu aveugle à dix ans, pourrait être signé Comencini. Du vrai bon cinéma italien. Léger et précis, incisif même, il transporte le spectateur dans un monde d'émotion où la sensiblerie pleurnicharde n'a rien à voir. Et pourtant difficile de n'avoir pas la larme à l'œil tant l'émotion est partout ; dans l'image du père qui prend dans ses bras son fils inanimé, le visage en sang, et se précipite à l'hôpital, dans la difficulté que l'on ressent avec l'enfant quand il doit appréhender son nouvel univers, dans la tristesse qui envahit l'écran quand on réalise que le petit héros a définitivement perdu la vue : «l'ampoule est cassée, l'ampoule est cassée» répète-t-il en allumant et éteignant la lumière qu'il ne voit plus, mais aussi dans ces moments de grâce où les sons se mélangent et s'assemblent comme par magie sous les doigts de Mirco, révélant à son maître un talent incroyable que rien dans la rigidité des règles de l'école ne permet de développer, où les méchants de la bande s'adoucissent et se rangent à ses côtés. Il y a aussi une scène d'anthologie , quand une demi-douzaine de petits aveugles conduits par Mirco et la fille de la concierge, se rend au cinéma du quartier qui projette un film comique... C'est drôle, poignant, revigorant.

Mais à quoi bon vous raconter le film, je ne puis que vous recommander de le découvrir par vous-même. l'Utopia le présentait en version française à destination des enfants des écoles et des collèges. Car ce beau film a une grande valeur pédagogique. Non seulement parce que les voyants ont toujours beaucoup de mal avec les non-voyants, dont on oublie le plus souvent qu'ils sont des personnes avant que d'être des aveugles, mais aussi parce que cette leçon de vie est bien utile dans une époque mortifère où de fausses valeurs cherchent à s'imposer et n' y réussissent parfois que trop bien. Il existe en DVD sous-titré en français.
Rosso come il cielo
(Rouge comme le ciel)
film de Cristiano Bortone
avec Luca Capriotti, Francesca Maturanza,
Simone Gulli, Paolo Sassanelli.
Italie, 2004
Pour vous faire une idée, voici la bande-annonce : 
 

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3 commentaires:

Charlotte a dit… 
A quand les nouvelles de la manifestation de samedi ??? quel impact sur Venise ? 
Merci de votre information... 
Je vais aller voir par ailleurs sur Internet... 
Merci.
          14 novembre, 2010
Lorenzo a dit...
Ce n'était pas samedi mais aujourd'hui et c'est publié sur Tramezzinimag quasi en même temps que l'AFP ! 
 
14 novembre, 2010

Anonyme a dit… 

           Très beau film c'est vrai tendre mais jamais dans le pathos.  

Veniceland au journal télévisé

 

Le son n'est pas très bon, mais voici ce que montrait hier le journal de la Rete Veneta à l'occasion du dernier évènement mis en scène par Venessia.com, l'inauguration de Veniceland, ou Venise devenue une sorte de Disneyland dans l'indifférence générale. Interview de Matteo Secchi :
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Et ici, l'interview du même sur TeleVenezia, en octobre dernier :

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2 commentaires:

Michelaise a dit…

Difficile de trouver un juste équilibre entre subsides assurés par le tourisme de masse et respect des populations autochtones

Lorenzo a dit…

mais si nous vouons éviter "Veniceland" et l'exode total et définitif (à Venise comme dans d'autres lieux hautement fréquentés par le tourisme mondial), il va falloir trouver des solutions. On ne peut pas sacrifier les populations au tourisme. C'est une question de civilisation et d'humanité. Ne perdons pas notre âme !

13 novembre 2010

Veniceland, c'est demain !

Les amis de Venessia.com ne font jamais dans la dentelle mais leurs coups de gueule sont tout sauf des manœuvres d'arrière-garde. ils disent tout haut (et en vénitien) des vérités que peu de gens veulent entendre. Venise, la vraie, la vivante, est en danger. Ce n'est absolument pas une vision réactionnaire de nantis qui souffrent de devoir partager les merveilles de leur cité. C'est une question - Et Tramezzinimag le répète souvent - qui concerne l'humanité entière. Ce qui se passe à Venise menace aussi le reste du monde, tous les lieux touristiques, des plus fameux aux plus humbles sont la proie de cette folie qui dénature, empêche de voir et chasse les autochtones. C'est pourquoi il nous faut soutenir, sur place pour ceux qui ont la chance d'être à Venise demain, à distance, par blogs et forums interposés, comme c'est déjà le cas depuis quelques semaine, ce grand évènement qui aura lieu à partir de midi, Piazzale Roma :
 
INAUGURATION SOLENNELLE
de
VENICELAND
le gigantesque parc à thème qui a remplacé la vivante Venise
PARC D'ATTRACTION UNIQUE AU MONDE


Vers 11 h.30, un grand cortège naval partira de l'Erbaria, au Rialto, avec la participation de l'ensemble des sociétés de canotage de la ville avec la musique du groupe vénitien La Ghenga Fuoriposto.

A midi, rendez-vous à la Piazzale Roma pour la cérémonie d'inauguration de Veniceland, avec ouverture des guichets, remise des tickets d'entrée gratuite au parc, coupure du ruban et discours officiels. Le plan de la ville réalisé pour aider les touristes et les résidents à s'orienter dans Veniceland sera présenté à la presse.

Venessia.com a annoncé la présence de nombreuses personnalités politiques et artistiques. Le maire de Venise, Giorgio Orsoni, après avoir reçu les dirigeants de Venessia.com, La fait savoir qu'il soutenait l'initiative du groupe et qu'une lettre aux administrés sera diffusée en parallèle à la manifestation. La municipalité semble avoir pris la mesure du danger et l'urgence d'une action en profondeur. 

Tramezzinimag
apporte solennellement son soutien à la manifestation et invite tous ses lecteurs présents à Venise à se joindre aux amis de Venessia.com,  Piazzale Roma !

Bien que ne partageant pas toutes les propositions et options que l'association présente, nous ne pouvons que nous féliciter de l'initiative. Il Decalogo per Venezia est un outil de travail très important qui va permettre l'ouverture d'un débat réel et constructif pour s'atteler enfin à la (vraie) sauvegarde de Venise.

Traduit et diffusé dans le monde entier, le Décalogue pour Venise, est disponible en français grâce à l'intervention d'un de nos plus fidèles lecteurs. Pour en prendre connaissance, le télécharger et le diffuser, cliquez
ICI .

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3 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci Lorenzo. J'espère que le maire de Venise, successeur intronisé par Massimo Cacciari, éprouve réellement la volonté de tenir compte des propositions formulées par Venessia.com
Le fait même qu'il invite Venessia.com à formuler des propositions dont il a déjà pris connaissance dans le Décalogue pour Venise ne plaide guère en ce sens.
La protection de l'environnement lagunaire et le maintien dans la ville historique d'une population résidente qui puisse subvenir dignement et non artificiellement à ses besoins me semblent les deux points qui priment toute autre considération.
La prochaine décennie sera vraiment décisive pour décider la vie ou de la mort de Venise telle que beaucoup l'ont connue et aimée.
Condorcet.

Anne a dit…

Fausto avait lui aussi parlé de cette actualité dans un billet précédent. Souhaitons que cette initiative rencontre de nombreux échos!
Anne

alain a dit…

Pleinement d'accord avec Condorcet!

10 novembre 2010

Transports en commun


Avouez que, même aux heures de pointe - hélas la foule des hommes d'affaires, des écoliers et des ménagères a été remplacée par les hordes de touristes - utiliser les transports en commun à Venise demeure un bonheur. Le rythme, les bruits, les odeurs et ce paysage unique au monde. J'ai le souvenir de ces soirs d'hiver où, revenant de la galerie où je travaillais, j'aimais m'asseoir dans la cabine au milieu des vénitiens fatigués comme moi de leur journée. Dehors la nuit tombée rendait tout plus mystérieux. Quelques touristes seulement, restés debout sur le pont, remplissaient leurs yeux de toute cette beauté au milieu de laquelle les vénitiens vivent depuis toujours. Sur les banquettes, tout un monde se côtoyait, des religieuses, des écoliers, de vieux messieurs plongés dans la lecture d'un journal du soir, des étudiants, des ouvriers, quelques dames bien habillées se rendant à un dîner ou au théâtre... A Bordeaux quand je suis dans le tramway, ou à Paris dans le métro, il m'arrive de fermer les yeux et d'imaginer le vaporetto bondé, cette linea 5 que j'ai pris chaque jour pendant plusieurs années. Des sons et des odeurs ressurgissent alors pour mon plus grand bonheur.

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1 commentaire:

Anne a dit…

Lorenzo, votre article m'évoque un souvenir agréable. Alain et moi avions assisté à un concert romantique dans un palais vénitien où le ténor avait particulièrement bien interprété son rôle et, quelques minutes après, nous l'avons retrouvé sur le vaporetto, en vêtements ordinaires, l'attitude anonyme parmi les autres passagers. Cela fait s'interroger sur l'histoire de chaque passager d'un vaporetto...
Anne

07 novembre 2010

Le matin nous allions tous les quatre le cabas à la main...

« Le matin nous allions tous les quatre le cabas à la main, acheter des calmars au marché du Rialto, où nager dans un bain populaire des Zattere – le soir, revenant du centre par l'étroite calli qui mène du Grand Canal vers notre quartier de Dorsoduro, nous entendions tout contre notre joue, au long des fenêtres des petites maisons basses, la respiration des dormeurs : à Venise, où le mur de la vie privée est à peine le rideau de perles qui tient lieu de porte dans le Midi, on circule non dans des rues, mais dans des couloirs de maisons, et du matin au soir c'était pour nous Goldoni bien plus que Barrès : le charme de cette ville morte, c'est avant tout pour moi qu'elle vive encore comme aucune, tous les petits bruits de cette vie menue et attachante, hollandaise : un pas sur les dalles, un seau qu'on remplit, une persienne retombée, une conversation qui monte derrière un pan de mur, prenant sur le fond du silence une résonance et une signification de théâtre. Et jamais le soleil ne fut aussi frais et aussi jaune, aussi ancien et aussi jeune que ce septembre-là sur les Zattere, par où nous prenions presque toujours en sortant de la maison, et qui sont bien pour moi le quai le plus tentant qui soit au monde. C'est ainsi qu'il faut habiter cette ville naïve et merveilleuse : quel charme le soir d'y rentrer non à l'hôtel, mais à la maison ! »

Julien Gracq écrivit ce beau texte, paru dans Lettrines, à l'occasion de son unique séjour à Venise, en 1959, chez son ami le poète André Pieyre de Mandiargues, qui habitait derrière San Trovaso, dans cette jolie maison embellie par un des plus jolis jardins secrets de toute la ville, en face du palazzo Clari, notre consulat général. Il ne retourna en Italie qu'en 1976, et presque à reculons. 
 
L'auteur du Rivage des Syrtes craignait plus que tout de se retrouver au milieu de ces « touristes » qu’il avait toujours dénoncés comme une plaie de notre époque (déjà en 1959 !). Comme il l'écrit dans ce texte, le fait de découvrir la ville en y vivant à la manière des vénitiens lui permit de se sentir à l'aise, puis conquis par l'atmosphère unique de la Sérénissime. Les lecteurs de Tramezzinimag savent combien il a raison. Vivre à Venise comme les vénitiens. L'Unesco oublie d'inscrire cela dans ses règles qu'il faudrait imposer aux visiteurs ! Les anglais le savent qui disent « When in Rome, do as the Romans do ! »
 
 Julien Gracq
 Lettrines I
 Ed. José Corti, 1967
 256 pages.


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4 commentaires:

Michelaise a dit…

Justement, c'est exactement cela qu'on cherche à Venise, "le cabas à la main !!"

VenetiaMicio a dit…

La Venise que vous aimez et que vous avez connue, celle que j'ai pu découvrir, il y a 30 ans...

Anonyme a dit…

Venise 86 :
Ma vie est ailleurs, et autrement en ce moment, mais ciel, que Venise me manque, cette Venise là, dont vous nous parlez, avec ce chez moi que j'ai rêvé pouvoir y trouver et qui, pour l'instant, est remplacé par un nouveau chez moi en ce marais poitevin que l'on nomme Venise verte. Une consolation diraient certains, une ironie du sort pour moi qui constate que les lieux que nous aimons ne s'accordent pas souvent avec les êtres que nous chérissons tendrement. J'ai choisi de consacrer les années à venir à ceux que j'aime, aux miens, à mes tripes, abandonnant ainsi Venise, la réduisant à une destination de vacances.... Venise n'est peut-être que le refuge des solitaires émerveillés, brulés à ses splendeurs,et protégés par elles.
Venise reste mon rêve intérieur, l'indicible, le non partageable avec le commun des rencontres quotidiennes, ma merveille, là où j'ai envie de conduire ou d'envoyer ceux que j'aime pour qu'à travers elle ils me rencontrent un peu, réellement, là où les mots sont impuissants à dire. Venise me manque, tout simplement, depuis trop longtemps !

Anonyme a dit…

Venise en novembre, quelle merveille, les enfants jouent ds les rues, tapent sur les casseroles pour la san martino, je reprens l'avion pour paris ce soir, trista, mais tellement rechargée de cette ville, ses murs, ses pierres, son eau, son silence, sa beauté sublime

06 novembre 2010

Les Zattere au crépuscule


© Francesco Barasciutti - Tous Droits réservés.


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3 commentaires:

Michelaise a dit…

Frappée lors de mon dernier séjour, à propos de crépuscule, par ce qui j'ai appelé (cela n'a sans doute rien d'une invention, d'autres y ont sans doute déjà pensé avant moi "l'heure bleue"... il ne me souvenait pas avoir apprécié ce moment si intensément que cette fois -ci ! Un billet prévu pour ce soir sur mon blog, tente d'en rendre l'intensité mais les photos ne donnent rien de l'émotion qui accompagne cette "bleuté" (oups !!)

VenetiaMicio a dit…

Le lieu magique pour les amoureux de Venise, dans ce sens ou dans l'autre, ma promenade préférée par tous les temps et toutes les saisons...
Danielle

pienadigrazia a dit…

J'y serai demain ! Et mes petits carnets débordent de vos "bonnes adresses". Merci d'être un de mes rendez-vous vénitiens pour le quotidien loin de la Sérénissime...

c'était un 6 novembre

Il y a 30 ans aujourd’hui mon père nous quittait. Je rends grâce pour tout ce qu’en plus de la vie je lui dois, et de là où il est, je sais qu’avec notre mère, il se réjouit de voir leurs merveilleux petits-enfants grandir et embellir. Je regrette de n’avoir pas su lui dire quand je le pouvais encore, tout mon amour, mon affection, mon admiration et ma reconnaissance ! J'ai découvert récemment dans un carnet lui appartenant, ce texte noté de sa main qui semble comme un conseil, une règle de vie adressée par delà le temps à ses fils. 
 
 
Sous le titre « Le sabbat est fait pour l'homme», il s'agit en fait d'un écrit d'Aelred de Rielvaux, célèbre moine cistercien du XIe siècle, considéré comme docteur de la charité et de l'amitié : 
 « Quand un homme s'est retiré du tumulte extérieur pour rentrer dans le secret de son cœur, qu'il a fermé sa porte à la bruyante foule des vanités et a fait le tour de ses trésors intérieurs, quand il n'a plus rien rencontré en lui d'agité ni de désordonné, rien qui puisse le tourmenter ou le contrarier mais que tout en lui est plein de joie, d'harmonie, de paix, de tranquillité ; quand tout le petit monde de ses pensées, paroles et actions lui sourit comme le ferait la maisonnée d'un père de famille dans une demeure où règne l'ordre et la paix ; alors se lève soudain une merveilleuse assurance. Et de cette assurance vient une joie extraordinaire et de cette joie jaillit un chant d'allégresse qui éclate en louanges de Dieu. 
 
Ces louanges sont d'autant plus ferventes que l'on voit plus clairement combien tout ce qui est bon en soi-même est un don de Dieu. C'est la joyeuse célébration du sabbat qui doit être précédée de six autres jours, c'est-à-dire du complet achèvement des œuvres. Nous transpirons d'abord en faisant des œuvres bonnes, pour nous reposer ensuite dans la paix de notre conscience A partir des œuvres bonnes naît la pureté de la conscience qui conduit au juste amour de soi-même, qui nous permettra d'aimer notre prochain comme nous-mêmes.»
Même pour les non-croyants - mon père croyait en Dieu mais restait profondément agnostique -, ces paroles ont une résonance particulière. Les évidences énoncées sont tellement porteuses de paix et de vérité. un appel à la sérénité que j'assimile bien évidemment aux sensations que procure un séjour à Venise. Pas vous ?

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2 commentaires:

Michelaise a dit…

Hommage sensible à votre papa qui avait choisi et qui vous l'a laissé, un peu comme un message secret... je dis secret car c'est une évidence mais il est tellement important de le dire, de le savoir, de le comprendre et de tenter, tout doucement, tout humblement de le mettre en œuvre !

Anonyme a dit…

Venises86
Je suis entrain d'apprendre, de découvrir, de faire l'apprentissage, d'accepter (lentement), de combattre (instinctivement)et d'accepter (par amour, le fait que, pour mes enfants, je suis une personne âgée qui doit se comporter avec raison pour les rassurer et leur permettre de se positionner dans la vie d'adulte qu'ils construisent. Nous avons tous, souvent, 20 ans dans nos cœurs et nos têtes, alors que nos têtes blanchissent, et peut-être votre père, a-t-il songé, comme moi ces temps ci, à ce que ses enfants trouveront et partageront de son humble humanité. Que la sérénité de Venise me manque quand ces questions m'agitent !

01 novembre 2010

Ce n'est pas une farce mais c'est tragique...

« Ce serait une farce si ce n'était une tragédie ». C'est ainsi que s'exprimait l'autre matin un vieil homme, chez Rosa Salva, où je m'étais arrêté pour prendre un café. « Voilà que non contents de d'avoir prostitué notre symbole le plus ancien et le plus fort, le transformant en logo commercial, ils laissent maintenant les grandes marques s'afficher partout sur nos monuments. Ils payent à prix d'or ces surfaces miraculeuses qui leur permettent de parader dans un des plus beaux lieux du monde. les 20 millions de visiteurs qui passent devant le pont des soupirs ne peuvent pas manquer le message, c'est scandaleux ». 
 
Le vieux monsieur très distingué qui s'énervait ainsi en lisant le Gazzettino faisait allusion à la décision prise il y a quelques mois par le consortium VM&E (Venezia Marketing e Eventi) d'utiliser le lion ailé de Saint-Marc, symbole religieux et historique de la cité des doges utilisé pour la première fois d'une manière totalement désacralisée, devenant un simple logo commercial de prestige. 
 
La commercialisation systématique de tout ce qui touche à Venise n'est pas un courant nouveau mais on y mettait au moins les formes dans le passé. Il a raison ce vieil homme, quand il vilipende ces marchands du temple qui oublient qu'au cours des siècles de nombreux vénitiens sont morts pour défendre ce symbole et ce qu'il représentait. Les édiles prostituent la Sérénissime chaque jour davantage. On ne peut pas tout faire au nom du profit, que diable et il a des choses que l'on doit s'interdire. Question de respect pour le passé, mais aussi pour tout un peuple qu'on dépossède, à vitesse grand V, de sa ville. Le lion ailé, tous en sont fiers encore aujourd'hui, et pas seulement les indépendantistes. Le lion de San Marco devenu un label, une marque, un outil générateur de «schei» (argent en dialecte), afin de financer... le carnaval.
 
Quant aux publicités géantes qui couvrent les murs des monuments en cours de restauration, pour les vénitiens la coupe est pleine. Il y a quelques mois, le patriarche lui-même était monté au créneau en vilipendant l'administration qui avait laissé couvrir la façade de San Simeone, l'église située en face de la gare de Santa-Lucia, d'une pin-up vantant les mérites d'une célèbre marque de lingerie féminine ou de maroquinerie... Partout, cet appétit pour le gain que la municipalité ne semble pas vouloir - ou ne pas pouvoir- freiner.
 
C'est hélas un exemple supplémentaire de ce qui se trame depuis quelques années à Venise et que beaucoup ne veulent pas vraiment voir : la confiscation de la ville, lieu de vie et patrimoine de tous, par un conglomérat d'affairistes internationaux uniquement à la recherche du profit maximum. Peu à peu, et avec de moins en moins de pudeur, ces rapaces s'attaquent à tout ce qui bouge encore d'authentique dans la ville. Sans manifester le moindre respect pour l'identité profonde de Venise, qui est tout sauf un parc d'attraction ou un club pour milliardaires. On a ainsi l'impression que tout est à vendre à Venise. 
 
«Vous verrez bientôt, ils nous obligeront à mettre de la publicité sur les colliers de nos chiens et sur nos chapeaux aussi ». Un gondolier présent abondait dans son sens : «Mais ne t'inquiète donc pas, si cela continue de toute façon, ce sera Disneyland ici. Les gens seront tous partis et ceux qui resteront seront les employés d'un grand lunapark ». «En tout cas », répliqua le vieil homme, « on l'a échappé belle, il était question un temps que ce p..... de Pizzigati (le président de la Venezia Marketing & Eventi) se présente aux élections. Vous imaginez si on l'avait élu maire !». Inutile d'ajouter quoi que ce soit.

7 commentaires:

Michelaise a dit…

C'est vrai que ces immenses pubs, enchâssées dans un semblant de reconstitution photographique du monument restauré, cela devient vite lassant, voire pénible. Oh certes, on prend bien soin de vous indiquer que le commanditaire de la pub sponsorise les travaux (le terme est-il juste, paie-t-il l'affichage ou verse-t-il, en plus du loyer normal de toute publication murale, des subsides pour la restauration ?? cela reste à éclaircir), mais on finit par se réjouir quand la place reste vide et blanche (devant l'Accademia je crois, je ne sais plus)

VenetiaMicio a dit…

C'est vrai que c'est choquant de voir ces immenses photos publicitaires un peu partout !
Je me rappelle autrefois, lors des restaurations de momnuments ou de palazzi, les bâches étaient en trompe l'oeil et reprenaient le dessin de l'architecture. En attendant nous gardions Venise idendique à son image...
Bon dimanche Lorenzo
Danielle

Anonyme a dit…

C'est pour cela que le 14 novembre 2010, la manifestation de Venessia.com doit être suivie :
à 12 h 00 à Piazzale Roma, une dénonciation de cette réduction de Venice à un parc à thèmes sera organisée.
Condorcet.

Anonyme a dit…

C'est vrai, voilà déjà plusieurs années que j'observe la Disneylandisation de Venise... Hélas ! Mais rien ne repoussera la puissance de l'argent...

Hélas, trois fois hélas !

Anonyme a dit…

Venise86
Cela concerne notre vie quotidienne, où que nous soyons, et, même si je sais que votre site n'est pas le bon lieu, mais quand même, pour moi, Venise est signe de Liberté et de Résistance, je nous invite tous à résister, partout, à ces puissances de l'argent et de son pouvoir pouvoir, imbéciles, ignorantes, et vulgaires. Nous sommes juste en guerre contre des êtres qui visualisent et analysent tout ce qu'ils rencontrent selon des critères financiers, matérialistes, et vulgaires. Les marchands de Venise ne méprisaient pas l'argent, loin de là, mais ils savaient aussi que la richesse, la vraie, et le pouvoir qui va avec, sont jumeaux de la beauté, des arts et du progrès.

Anonyme a dit…

Résister, aux puissances d'argent ? oui, bien sûr, mais comment ?

Les contrats publicitaires sont signés avec la Municipalité, comment les défaire, les modifier ? Tous les logements vides, loués aux touristes, par les Vénissiens, comment les interdire, comment ? Tous les Vénissiens obligés d'habiter ailleurs, comment les faire revenir ? comment ? Comment faire marcher les commerces sans niveler vers le bas, comment ?

Je souhaite un grand succès à la manifestation de samedi...

Amicalement.

Lorenzo a dit…

dimanche, c'est dimanche Veniceland. Gageons que les vénitiens seront tous dans la rue !

06 octobre 2010

COUPS DE CŒUR (HORS SÉRIE 11) : le blog d'Antoine

 


Le parrainage n'est pas seulement le fruit de l'amitié. Quand un blog nouveau voit le jour et que son auteur est quelqu'un de proche, on a envie d'en parler. Surtout lorsque le contenu est de qualité et que le travail présenté mérite d'être connu par le plus grand nombre afin d'être apprécié à sa juste valeur. Sans influencer les lecteurs de Tramezzinimag, je vous invite à regarder le documentaire d'Antoine Lalanne-Desmet sur les britanniques et leur reine. Drôle, efficace, ce film tient la route et ne déparerait pas dans une programmation télévisuelle. Le travail sur la musique d'Amérique du sud est aussi d'une grande qualité.
 
Pour ne rien vous cacher, Antoine et moi avons plusieurs projets de travail. Sur Venise entre autres, bien entendu. Pour le moment, Erasmus l'occupe en Pologne, à Poznan. Nous verrons plus tard. le projet doit mûrir. A suivre donc. En attendant, bienvenu donc sur blogspot à ce brillant jeune homme ! Gratulacje et dobra robota!

26 septembre 2010

Félix et Fortunat, les héros de Chioggia

La messe retransmise ce matin à la RAI était célébrée depuis il Duomo de Chioggia, la belle cathédrale construite par Longhena, et dédiée aux saint patrons de la cité lagunaire, Félix et Fortunat. Chioggia qui célèbre le 27 septembre, le 900e anniversaire du transfert des reliques, est toujours très fière de ses patrons, dont on ne sait finalement pas grand chose. L'occasion d'une petite visite à Chioggia... 

Felice et Fortunato sont toujours représentés comme deux soldats romains qui sont allés jusqu'au martyre pour défendre la foi chrétienne et n'ont jamais renoncé à leur engagement. Sur la lagune, la tradition en réalité, les présente comme deux jeunes frères originaires de Vicenza, venus dans la cité d'Aquilée pour faire du commerce. Aquilée à l'époque de Dioclétien, était une cité florissante, son port très fréquenté, était le principal lieu d'échange entre toute l'Italie septentrionale et le reste du monde méditerranéen. Ces jeunes marchands chrétiens auraient été découverts un jour dans un bois, à proximité de la ville. L'empereur inquiet des progrès de ce qui était encore considéré comme une secte d'illuminés, avait ordonné les persécutions que l'on connait, après des années de tolérance. Les deux jeunes gens furent jetés en prison et condamnés à mort par le préfet Eufemio, après avoir été torturés pour les forcer à abjurer leur foi. Après leur décapitation publique, leurs corps furent recueillis par des chrétiens. Les restes de l'un furent transférés à Vicenza pour l'un et à Aquilée pour l'autre. Très vite, on constata des miracles et la foi populaire en fit des modèles. Quand les barbares envahirent la côté adriatique, les reliques furent transportées à Malamocco, où l'évêque avait transporté son administration. A Valence, on revendique aussi Saint Félix et Saint Fortuné, certainement homonymes, qui auraient été martyrisés en 212 dans cette ville, l'un en tant que prêcheur et l'autre en tant que diacre.

Pour des raisons de sécurité, l'évêque Enrico Grancarolo transféra définitivement son siège à Chioggia. Avec l'autorisation du doge, il fit transférer en grandes pompes les reliques des deux saints en 1110. Elles sont conservées dans la cathédrale, magnifique bâtiment baroque, à l'aspect extérieur sévère, mais somptueuse à l'intérieur. Longhena aurait été averti que le Sénat de Venise n'apprécierait pas une façade trop somptueuses qui pourrait éclipser celle de la Salute que l'architecte édifiait pendant la même période. L'urne qui contient les reliques ne date que de 1905. Due à un artiste de Chioggia, Aristide Naccari, est exposée régulièrement à la ferveur des fidèles. 

Si la cathédrale est un monument de toute beauté, la cité elle-même, en dépit de l'enlaidissement dû à la présence de la circulation automobile, mérite une visite. Chioggia était la ville la plus importante de la Sérénissime après Venise. Elle aurait été fondée, selon la légende, par un des compagnons d'Enée qui survécurent à la chute de Troie, et qui lui donna son nom. Important port de pêche, c'est un lieu attachant, où se mêle la tradition vénitienne et les temps modernes.
On y peut circuler autant en bateaux qu'à pied, en vélo ou en voiture. Des canaux semblables à ceux de la Venise, bordés de palais et de maisons anciennes, avec des ponts de pierre et de marbre en tous points semblables à ceux de Venise ou de Murano, font oublier la circulation très italienne qu'on retrouve, hélas, dans les calle étroites. La place principale est ainsi à la fois un marché, un lieu de promenade et un parking à ciel ouvert. J'avoue que j'ai du mal quand je m'y promène : déboucher sur une petite place ombragée, avec de beaux bâtiments, bordée par un canal tranquille et que des voitures occupent le moindre espace... Le centre urbain moderne a beaucoup perdu en laissant l'automobile le pénétrer. A Chioggia, camionnettes, triporteurs, bus et vespas semblent livrer à chaque instant un combat aux voitures et aux vélos. Mais, le port comme les vieilles ruelles restent plein de charme.



Il y a beaucoup à voir à Chioggia. Le Ponte Vigo, tout d'abord, qui est le plus beau et le plus artistique des neuf ponts qui enjambent le canal Vena. Il a été construit en 1685 pour remplacer un pont de bois détruit en 1378, lors de la guerre de Chioggia. C'est l'équivalent pour la ville du pont du Rialto de Venise. Il marque l’entrée dans la lagune et conduit à la Piazza Vigo, où trône une colonne grecque, en marbre surmontée d’un chapiteau byzantin du XIIe siècle où se dresse le lion de San Marco. Bien que subordonnée à Venise, sa suzeraine, Chioggia a toujours était une cité autonome jusqu'à l'arrivée des français en 1797 et la fin de l'indépendance. 



Autre place, la Piazza del Popolo qui est le véritable centre de la cité. C'est là que se dresse la belle église Sant’Andrea, dont la façade baroque se marie bien avec un campanile vénéto-byzantin datant du XIIe siècle. On y trouve aussi le Grenier, construction comprenant un étage soutenu par 64 colonnes, qui fut à la fois hangar, magasin des douanes et bourse de commerce de la ville. La cathédrale Santa Maria Assunta, dont il était question plus haut, les églises de la Trinité (1528), San Francesco (1454), San Martino (1392), l’ancien Mont-de-piété construit en1485, la Porte Garibaldi, le Museo Civico. Non loin de là, se dresse la belle plage de sable fin de Sottomarina, qui s'étend sur plus de 10 kilomètres.



4 commentaires : 

Michelaise a dit… Trop marrante la coïncidence... je faisais hier un article sur Fortunat mais pour expliquer le mien (de Fortunant) je ne suis pas allée à Chioggia mais à Poitiers (une sorte de mélange entre nom et prénom pour Venace Fortunat !). En tout cas, je suis ravie d'en avoir appris un peu plus sur ce saint peu commun... 
26 septembre, 2010 

J F F chemincompostelle a dit… Merci beaucoup. Cet article m'a énormément intéressé, j'avais et j'ai encore un certaine fascination pour Chioggia sans y être jamais allé. Sans doute à cause d'une photo représentant des bateaux de pêche à voile... Grâce à vous j'en sais plus. Bonne journée, 
J F F 
27 septembre, 2010 

Anonyme a dit… C'est vrai, Chioggia a beaucoup changée, en seulement 10ans ; je me souviens de journées radieuses à flaner le long des quais en dégustant des tomates et des tramezzini achetés aux petits commerçants. Las, les vélomoteurs sont arrivés, pétaradant à n'en plus finir, puis les voitures. On peut toujours, heureusement, y déguster une délicieuse tasse de chocolat pour à peine plus d'un euro en face du marché aux poissons. Et puis, Chioggia, c'est le souvenir de Goldoni, et on y donne encore des représentations en plein air, comme en son temps. Et le dépaysement que procure le trajet pour s'y rendre depuis le Lido, est fabuleux. 
Gabriella 
27 septembre, 2010 

Lorenzo a dit… Vous avez tout à fait raison Gabriela. Pour ma part, l'excursion au départ de Venise quand j'ai la chance d'être avec des amis possédant une barque est un délice. Ce qui est intéressant en fait c'est de voir ce que Venise serait devenue si la circulation automobile y était possible. Cela conforte bien l'idée que la Sérénissime, même décatie et envahie de touristes, se situe "hors de la durée", il y a en elle quelque chose qui crée un effet d'éternité et ce quelque chose n'est-ce pas justement la pleine et authentique lisibilité du passé sans - mais pour combien de temps encore - qu'il s'agisse d'une lecture figée derrière les vitrines trop lisses d'un musée ? Chioggia permet de prendre conscience de cela me semble-t-il. 
27 septembre, 2010