20 juillet 2013

Un rêve de maison


 

Située sur le campiello face au Palazzo Querini-Stampalia, elle avait été restaurée dans les années 80. Depuis, le temps et la nature ont fait leur œuvre et la façade aurait bien besoin d'être ripolinée de nouveau. Je l'admirais chaque jour, du temps où je venais travailler à la bibliothèque de la Querini qui, de par la volonté du dernier propriétaire du palais qu'il donna à la ville à l'expresse condition que la bibliothèque reste ouverte quand les autres sont fermées. On entrait alors par le délicieux petit pont de bois dessiné par Scarpa. Il y avait peu de visiteurs et cette petite entrée conçue par le génial architecte suffisait pour accueillir tout le monde. 
 
J'aimais m'asseoir sur le pont storto qui traverse le rio di San Giovani Novo et dessiner la maison. J'y ajoutais des personnages nés de mon imagination. polichinelles, belles colombines et arlequins fantasques évoluaient devant mes yeux. Je rêvais d'être un jour l'heureux propriétaire de cette belle maison vénitienne. Sa grande sœur se dresse sur le campo de Torcello, devant la basilique. Même époque, même plan, mêmes proportions. Il y a en d'autres de cette époque disséminées un peu partout dans la ville. elles ont toutes un côté un peu rustique, campagnard. Un rêve de campagne au milieu de la ville, l'émanation d'une architecture mineure de la Sérénissime... A ma connaissance, la belle n'est toujours pas à vendre.
 

L'été à Venise à l'ombre des arbres et dans le silence des maisons

Lorsque l'été est vraiment, vraiment là à Venise, la vie en ville change inexorablement. Vivre à Venise est un art en temps normal, mais devient presque une science entre ces deux dates-butoir que sont la Festa del Redentore (3e weekend de juillet - précisément aujourd'hui) et la Regata Storica (premier dimanche de septembre). Il fait chaud. Très chaud et l'invasion des touristes est à son comble. Ils ne sont peut-être pas statistiquement beaucoup plus supérieurs en nombre qu'en mai ou juin mais le fait d'avoir eux-aussi à affronter la moiteur de l'air et la puissance du soleil semble démultiplier leur présence. C'est à cela qu'on reconnait que Venise s'enfonce dans la langueur de l'été : touristes dénudés avachis à l'ombre dans les jardins du Palais Royal à San Marco, ou du côté des Giardini à Castello, pieds qui trempent dans l'eau des canaux, arrêts fréquents sur les marches des ponts quand on y trouve un peu d'ombre, odeurs sui-generis du touriste en promenade, mêlées aux relents d'after-shave et de déodorants trop parfumés, bouteilles plastiques et canettes de bière vides qui débordent des cestini le long des rues et sur les campi et flottent sur les canaux... Et puis les trains de gondole jusqu'à pas d'heure qui passent avec les rengaines habituelles dans les canaux lorsque la nuit tombe... D'autres mieux que moi ont décrit la vie touristique de la Sérénissime en été. 

  
Pour les vénitiens qui restent encore, le rythme de vie change aussi et pas seulement à cause des hordes de touristes. Cela, ils en ont l'habitude. Non la vie change car tout le monde soit s'adapter aux grandes chaleurs, à l'absence de vent, à la rareté de l'ombre. Le vénitien se lève tôt et sort à la fraîche pour aller faire ses emplettes. En plein été, sortir chercher le journal, aller prendre le café du matin et la brioche qui va avec, devient une véritable geste. Bon nombre de cafés et pasticcerie ont installé l'air conditionné. piège terrible et monstre pas très écologique. De quoi attraper une bronchite tellement il y fait froid. Pour ma part, je craindrais davantage une syncope à passer des 18° du local aux 32° de dehors ! Le vénitien, donc, cherche l'ombre, prend des raccourcis inconnus des touristes, là où il fait plus frais, et ne se hâte pas pour ne pas souffrir outre mesure de la chaleur. Les volets sont fermés dès 9 heures, les stores baissés. plus question de boire son jus d'orange sur l'altana ou le balcon. Trop chaud. On rentre les plantes qui risqueraient autrement de bruler littéralement et quand on habite dans les étages supérieurs, l'eau de la douche a du mal à venir à nous. Pas assez de pression et moins d'eau... Rien que de très banal. 

Il y a d'heureuses contreparties : les fleuristes du Rialto baissent plus facilement leurs prix car les pauvres fleurs arrivées pimpantes à l'aube, souffrent vite de l'air bouillant, les étals de fruits et légumes proposent des délices qui parviennent en ville chaque jour depuis les montagnes : myrtilles, groseilles, framboises viennent s'ajouter aux délicieuses pêches, aux abricots et aux raisins cueillis aux alentours de la Sérénissime. Les melons sont parfumés à se damner... Dans les maisons tenues fraîches, il règne une douce atmosphère. Le plus souvent, le terrazzo, ce sol fait d'éclats et de mosaïques de marbre, que je regrette en hiver, s'avère le bienvenu en été. La lumière filtre à peine à travers les persiennes et les stores. Tout invite au farniente, à la sieste. 

Pas un vénitien véritable qui s 'aventure dehors, sauf à y être contraint, entre 13 heures et 17 heures. Le silence dans certains quartiers est un bonheur. Même les oiseaux qui depuis le mois d'avril nous régalent de leurs trilles, se taisent. Seuls les goëlands et les hirondelles crient encore. Puis vient le temps de la passeggiata. On se rend sur les campi les plus frais, on se promène sur les Esclavons ou les Zattere, mais le plus tard possible, lorsque les touristes sont partis dîner voire quand ils sont enfin rentrés se coucher. Les vénitiens aussi vont dîner all'aperto et les trattorie qui échappent encore aux chinois et proposent encore des mets traditionnels à des prix nostrani (vous savez bien, ceux qui n'affichent pas de menu ni de carte en d'autres langues que celle de Dante). Rentré, il faut souvent faire avec les moustiques, le chant des gondoliers (mais bon, cela reste plus sympathique, sauf si vous avez décidé de vous coucher avant minuit !) et plus avant dans la nuit, quand un petit vent frais se faufile discrètement, le bruit des valises à roulettes que les touristes arrivés de nuit traînent avec eux sur le chemin - qu'ils ont le plus souvent du mal à trouver - de leur hôtel.Il y a longtemps que le dernier codega a rendu l'âme et sa lanterne...


Ne croyez-pas que je veuille décrire la Venise du plein été comme un enfer. Il faut toujours garder un œil amusé et n'avoir que des pensées positives. Le propos de ce billet en fait était de parler des endroits méconnus des touristes où il fait bon se rendre quand il fait chaud et qu'on ne veut pas rester enfermé chez soi. L'excellent blog Côté Jardin présente justement un de mes lieux favoris, les jardins du palazzo Bembo. J'ai longtemps habité non loin et ce bel espace tranquille s'ajoute à la liste des espaces verts méconnus - heureusement - de la Sérénissime. 


Le petit square des étudiants, en face de la reprographie et du Bureau des élèves de la Ca'Foscari, le jardin de l'ancien lycée arménien, celui de la maison du peintre Wolf-Ferrari, re-devenu une annexe de la Ca'Rezzonico, et tant d'autres à l'accès plus ou moins libre, plus ou moins régulier...
 
 
La Biennale 2013 permet aussi de pénétrer des cortile arborés et de délicieux petits jardins abandonnés comme on en oublie dans Venise depuis des siècles. Faut-il en dresser la liste ? Nombre des sites cousins et amis de Tramezzinimag ont depuis longtemps publié des billets sur ces lieux. Fort heureusement, la plupart de ces petits paradis ne sont pas ouverts au public, ou du moins ne le sont que sur demande ou pour des occasions particulières. En revanche, la littérature qui leur est consacrée est assez fournie avec des publications le plus souvent de qualité. 
 

[ Note ajoutée le 29/07/2023 :   Il y avait à l'origine neuf commentaires sur ce billet malheureusement perdus lors de la suppression par Google du blog en juillet 2015. Huit ans plus tard en dépit de nombreuses interventions et une procédure qui n'avance pas, aucune réponse de Google concernant la disparition du blog et de toutes les archives de Tramezzinimag...:]

16 juillet 2013

Ah ! ces touristes !


 
Campo San Luca. Fin de la matinée. Une pancarte bien lisible, rédigée en italien et en anglais demande aux touristes de ne pas s'asseoir sur les marches. S'il est vrai que le campo manque de bancs, est-ce une raison pour investir tout ce qui peut accueillir un postérieur de touristes ? Même chose pour les marches des ponts qui servent de gradins pour admirer le spectacle ou se reposer des inéluctables fatigues de l'excursion à Veniceland. "«Et ces vénitiens, quels grincheux, ils s'énervent vite, dites-donc !» 
 
Normal, ils vivent là eux, ils e déplacent pour aller travailler, ils aimeraient bien que personne ne s'arrête pile sans prévenir au beau milieu d'une ruelle ou sur un pont, ils aimeraient bien pouvoir rentrer à la banque sans avoir à slalomer entre les tas de gens vautrés...

15 juillet 2013

La Semaine Européenne de l’énergie durable à Mestre organisée par l’Association Nordest Sudovest

C'est sur la Terre-Ferme, à Mestre, le pendant moderne de Venise où sont désormais concentrés les trois-quarts de la population vénitienne, suite à un terrible phénomène d'exode que rien n'est encore parvenu à juguler ( plus de 100.000 habitants dans les années 50, environ 80.000 dans les années 80 et un peu moins de 50.000 aujourd'hui !) que l'a très dynamique association NordEstSudOvest organisait, pour la troisième fois consécutive,sa semaine d'initiatives informatives sur les énergies durables.

..Du 22 au 30 juin dernier, cette dynamique association italienne organisait cette nouvelle série d'initiatives informatives dans le cadre du programme européen intitulé "Semaine Européenne de l'énergie durable" visant à soutenir les objectifs fixés par l'Union européenne pour 2020  : tirer 20 % de ses besoins énergétiques de sources renouvelables et réduire de 20 % ses émissions de gaz à effet de serre ainsi que la consommation d'énergie. Afin de renforcer l'importance de l'évolution vers plus d'efficacité énergétique et d'énergie renouvelable, de nombreuses manifestations se tiendront tant au niveau européen qu'au niveau national et local.
..A Mestre donc, un stand a été dressé Piazza Ferretto, la place principale de Mestre - et la plus belle, avec sa tour médiévale - C'est là qu'ont eu lieu séminaires et conférences dont l'objectif était d'informer la population des nouveautés relatives aux énergies alternatives. Le maire Orsoni était présent et très attentif. C'est que Venise et sa lagune étaient très concernés...
..La conférence inaugurale, dirigée par Pierantonio Belcaro, organisateur et coordinateur des initiatives à Mestre, a permis à plusieurs autorités locales d'intervenir et de s'exprimer pour informer les citoyens des chantiers en cours et des progrès obtenus. C'est ainsi que  Massimo Giorgetti, assesseur aux Travaux Publics et à l’Énergie à la Région de la Vénétie, nous a appris que l'Italie est désormais le second pays européen en production d'énergie alternatives après l'Allemagne (cette dernière avec un pourcentage très supérieur toutefois) : finalement une bonne nouvelle ! Par les temps qui courent, cela fait du bien !
..A Venise, l'objectif est de continuer le long et difficile travail de reconversion industrielle du Port de Marghera, produisant depuis l'ère fasciste des produits chimiques extrêmement polluants, tous dérivés du pétrole. Marghera avait été développé dans les années trente afin de relancer l'activité économique de Venise après la première guerre mondiale. Aujourd'hui, la Région de la Vénétie souhaiterait une requalification du territoire, en exploitant notamment les déchets chimiques  pour produire de l'hydrogène, comme combustible alternatif au pétrole des transports publics lagunaires ou les autobus du territoire de la Terre-Ferme de Venise et des communes limitrophes. Il s'agit d'un vaste et ambitieux projet qui suit son cours et demandera encore de nombreuses années d'expérimentation avant qu'il ne devienne opérationnel. De cette manière, les industries chimiques de Marghera deviendraient une ressource au lieu d'être un sérieux problème pour l'environnement comme c'est le cas aujourd'hui, dans une zone par ailleurs densément peuplée (environ 18.000 habitants). 

A  la fin de la conférence un représentant du gouvernement, venu expressément de Rome, Pier Paolo Baretta, Sous-Secrétaire d' État au Ministère de l’Économie et des Finances a fait une intervention. Il a appris à l'auditoire, qu'il est impératif pour l'Italie doit changer rapidement par nécessité des urgences en cours. L'un des objectifs principaux est de réaliser une vaste politique d'économie d'énergie à tous les niveaux : dans les écoles publiques, sur les autoroutes etc. et surtout d'amorcer un changement de mentalité sans quoi rien ne pourra se faire : changer de mode de vie, en donnant la priorité à la qualité plutôt qu'à la quantité d'énergie consommée. Sages paroles.

Le lundi 24 juin a eu lieu une autre conférence portant sur l'énergie et le Bâtiment Durable, auquel participa un autre représentant du Gouvernement, rien de moins qu'Andrea Orlando, Ministre de l'Environnement et de la tutelle du Territoire et de la Mer, pour démontrer l'importance d'une information complète des citoyens sur "la direction à suivre pour un comportement vertueux". Mais ces gens pris dans le système qui continue de voir dans la croissance et le progrès technique la panacée pour sortir des crises et sauver l'humanité sont-ils crédibles et sincères ? Les italiens n'ont pas d'autre choix que se fier à eux, et à leur faire confiance...
 
Pour plus d'information : www.nordestsudovest.org
et le site européen officiel :www.eusew.eu

29 juin 2013

Lundi à Venise


Je ne sais jamais, lorsque je pars rejoindre la cité lagunaire, si je suis content d'y revenir ou désolé de la retrouver à chaque fois un peu plus endommagée, souillée, dénaturée. Et puis, la légèreté de l'adolescence m'a depuis longtemps quittée. Je n'aime plus partir depuis longtemps. "Vous n'avez qu'à y rester à Venise" me disait ce matin une vieille amie "comme cela, plus de problème ! " Évident et facile mais le passage à l'acte reste néanmoins ardu. Pas facile de satisfaire tous les caractères qui forment celui que nous sommes... Je suis toujours très content d'aller à Venise, heureux de revenir à la source, mais jamais de partir. Et dans une semaine quand il sera temps de refaire les bagages, de fermer les volets et de boire un dernier verre avant que de reprendre le train de nuit, je serai très triste, rageant de devoir partir encore et moins, bien moins heureux de rentrer...  
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Ce billet initialement publié sur le site originel avait suscité 12 commentaires qui n'ont pas été archivés par Google. Il avait été lu dans les 24 heures qui suivirent sa publication par 2864 lecteurs, un record qui n'a pas empêché Google de supprimer le blog, soit-disant pour non-conformité avec les règles et usages umposées par le géant américain. Merci Google !

24 juin 2013

Mais pourquoi tant de laideur ?



Des goûts et des couleurs, évidemment on ne discute pas. De l'art, souvent naissent débats et l'opinion de chacun est respectable. Le discours de l'artiste, lorsqu'il est sincère trouvera toujours une oreille attentive et bienveillante. L'art conceptuel donne à réfléchir. Snobisme décadent ou erreur passagère qui vogue entre la laideur et l'insignifiance. Toujours une question de point de vue. Et de goût. Mais quand on se promène dans les rues de Venise, happé par tout ce qui s'offre à nos yeux, où même l'être le plus irréductiblement hermétique à la beauté de la ville est secoué par ce miracle de polychromie et de reflets, qu'il s'agisse de lambeaux et de ruines ou de somptueux monuments fraîchement restaurés, se retrouver face à une de ces éructations acryliques qu'on nomme tags et que les vénitiens gratifient d'un "solo merda" définitif, comme me le disait une dame très élégante effarée devant cette chiure qui défigurait un sottoportego où nous nous croisions. 

"La laideur est multiple" écrivait Jules Barbey d'Aurevilly. Multiples en effet les genres de graffitis qui polluent les murs de Venise. Rien à voir, nous l'avons déjà écrit maintes fois ici, avec ces pochoirs ou collages le plus souvent très poétiques ou plein d'humour qui apparaissent un matin au détour d'une calle, sur un mur, et disparaissent bien vite. De vrais artistes en sont les auteurs. C'est beau, drôle le plus souvent et cela n'abime rien de la beauté de la ville. Parfois même, cet art éphémère complète ou illustre la beauté des lieux. Hélas, ces petits bijoux sont submergés par ces horribles vomissures qui fleurissent partout dans Venise. Calme et posé, j'ai soudain des montées d'adrénaline et j'enrage quand j'en découvre, rêvant - je sais, ce n'est pas bien, ni chrétien, ni charitable - de leur faire avaler leur bombe de peinture après les avoir aspergé avec des pieds à la tête ! 

Là-encore, les vénitiens ne baissent pas les bras, et même s'il en revient toujours, ils font la chasse aux tags. Courageusement, entre amis, en famille, ils retroussent leurs manches et vont recouvrir ces horreurs en ripolinant les murs souillés. 

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Le billet publié sur le site originel avait suscité 6 commentaires non archivés par Google. Merci Google !!!

Histoire d'un coup de canon



Jusqu'à la seconde guerre mondiale, le milieu du jour n'était pas seulement annoncé par la Marangona, la grosse cloche du Campanile de San Marco, il Paron di Casa et par les autres cloches de la ville. Chaque jour, depuis le parvis de San Giorgio, était tiré un coup de canon. Chaque jour immanquablement, les pigeons sursautaient, s'envolant comme un rite pour se poser de nouveau quelques secondes plus tard au milieu des passants de la Piazza.

"meso giorno el pan xe in forno, se el se coto damene un toco, 
se el xe cruo, lassio là...meso giorno xe sonà." 

disaient les vieux vénitiens ("à midi, le pain est au four, s'il est cuit fais-moi signe, s'il est cru laisse-le là, c'est midi qui sonne") qui vivaient avec comme une part des rites et traditions de leur ville. 


Voulue par les autrichiens quand ils occupaient la ville, cette salve a toujours ses défenseurs. Notamment ceux qui, avec humour, souhaiteraient qu'on s'en serve contre les Maxi Navi qui font la polémique à Venise et font en ce moment la une des journaux. Outre le danger pour l'écosystème que Tramezzinimag a souvent dénoncé dans ses billets, le risque d'un accident catastrophique si une mauvaise manœuvre ou une défaillance technique faisaient entrer un de ces mastodontes en collision avec des bâtiments.  Ces horribles navires passent tellement près. 

Même déviés par le chenal qui longent l'arrière de la Giudecca et de la Sacca Fissola, ils représentent à tout moment un risque grave. Un naufrage, une perte de mazout et c'est toute la lagune qui meurt. Déjà terriblement fragilisée, elle ne se remettrait certainement pas facilement d'une catastrophe de ce genre.

Nous à Tramezzinimag, nous opterions pour un port spécialement aménagé sur l'Adriatique, au sud des bouches d'accès à la lagune, avec des équipements hôteliers et d'accueil face à la mer, et un système de navettes, vaporetti ou motoscaphes électriques pour assurer la navette vers le centre historique, des bus pour relier l'aéroport. Cela dynamiserait l'économie locale, créerait des emplois et contribuerait à préserver l'environnement fragile de la lagune et de la cité des doges. mais qui nous écouterait ?

Le maire Orsoni vient de réagir et dans la ville, la colère gronde. Attendons la suite. 

Merci à Gianni Poli qui m'a soufflé ce sujet. 

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Le billet paru sur le site originel avait suscité 2 commentaires que Google n'a pas archivé... Merci Google !!!

19 juin 2013

Les bons comptes font les bons amis...

La souscription du premier titre publié par les Éditions Tramezzinimag, créées pour l'occasion, a été un succès au vu du tirage qui en avait été fait. Les cent cinquante exemplaires numérotés formant l'édition originale ont tous été vendus. 

Cependant un certain nombre de ratées - outre le nombre incroyable d'erreurs typographiques et de fautes échappées à la vigilance des correcteurs - ont pu être constatées. Des souscripteurs ont reçu leur exemplaire en double, d'autres ne les ont jamais eu. Erreurs dans le libellé ou malveillance lors de l'acheminement ? Qui peut le dire ? Il est bien difficile à notre équipe extrêmement réduite de déterminer si tout le monde a bien été servi et si aucune maladresse n'a été commise. La plupart du temps, nous avons pu réparer et satisfaire les demandes des lecteurs. 

Mais il se peut que certaines commandes ne soient toujours pas honorées à ce jour. C'est pourquoi nous sommes à votre disposition pour que tout soit parfaitement régularisé : 

N'hésitez-pas à nous écrire à l'adresse suivante qui centralise désormais toutes les demandes concernant le livre et la maison d'édition : 


D'avance, nous adressons nos excuses à ceux qui pourraient être encore dans l'attente de la réception de leur commande. Un retirage est en cours.

17 juin 2013

Un petit tour à la Pescheria

Le marché aux poissons, situé à côté du marché du Rialto, dans une bâtisse récente qui se fond parfaitement avec les bâtiments anciens de l'endroit. Il faut visiter les lieux tôt le matin ou tard le soir pour se rendre compte de l'importance qu'avait cet endroit, le ventre de la République. 

Depuis quelques années, le marché de gros a été transféré sur la Terraferma, au grand dam des pêcheurs et des vénitiens. Heureusement, la halle aux poissons est toujours là et s'y promener est un régal. Je me souviens dans mon enfance des barques à rame qui transportaient de grandes panières bombées remplies d'oursins, de couteaux, de poissons de toutes sortes. Espérons que la maladie de la modernité ne poussera pas les édiles amants du progrès à enlever à à Venise ce magnifique marché aux poissons.

16 juin 2013

Ils ont nettoyé Venise

 

Comme toutes les villes du monde, Venise est la proie de biens des maux nés des temps modernes. Il en est un qui est particulièrement insoutenable, inadmissible et sacrilège : partout des vandales taguent les murs, couvrant chaque espace disponible de graffitis la  plupart du temps laids et minables (voir Tramezzinimag du 18/06/2012 : ICI).  
 
Ces imbéciles iconoclastes ne prennent même pas la peine de laisser sur les murs historiques de la Sérénissime des tentatives de création artistique esthétique. Ce ne sont que des "signatures", histoire de montrer qu'ils sont passés par là, comme les chiens qui pissent pour marquer leur territoire. Pourtant, à la suite de Giorgione et de Carpaccio, le Street Art peut être beau et s'inscrire parfaitement, avec son côté éphémère, dans le paysage urbain des sites historiques. Ernest Pignon-Ernest, Miss Tic ou Bansky ont ainsi créé des œuvres sur papier ou au pochoir qui n'endommagent ni n’enlaidissent les murs où elles sont apposées. Beaux toujours, drôles souvent et facilement détachables des murs sans risquer de les endommager, ces créations sont de vraies œuvres picturales.
 
Hélas ce qu'on voit partout à Venise, comme à Berlin, à Londres ou à Paris, n'est qu'éructation et flatulences pseudo-artistiques de jeunes dévoyés mal lavés et un peu trop astiqués à la marijuana et à la bière. Ces No Future traînent leur bêtise et leur désespérance le long des calle et des fondamente, et le moindre sottoportego attire leur soif de déjection. Des vénitiens - et souvent des étrangers amoureux de Venise - se mettent au travail pour nettoyer ces déjections immondes. 
 
Tramezzinimag, qui s'est depuis longtemps dressé contre ces nouveaux barbares (Voir ce billet du 14/04/2009 et celui plus ancien du 20/01/2010 ainsi que cet autre billet du 24/04/2012 ),  leur adresse ses plus vives félicitations et tous ses encouragements !

 

 

15 juin 2013

La petite dernière est devenue grande... Constance a 17 ans aujourd'hui !

Je revois cette toute petite chose arrivée en grande pompe un samedi tout pareil à aujourd'hui, dix-sept ans plus tôt. Il faisait très beau. La chanteuse Ella fitzgerald quittait ce monde à presque 80 ans, et Hugo Pratt, disparu l'été précédent aurait eu 69 ans. Elle venait au monde le même jour que Brigitte Fossey, Johnny Hallyday (rien n'est parfait) ou James Belushi... 
 
L'accouchement ayant très fatigué sa mère, le bébé resta seul dans son berceau. J'attendais dans la chambre vide, un peu anxieux. Puis une infirmière amena l'enfant. Une fois encore, la même émotion, la même joie mêlée de tant d'inquiétude. Et puis toujours le même questionnement : serons-nous à la hauteur ? Saurons-nous l'aimer indéfectiblement et la guider sur le chemin de la vie, sur le chemin du bonheur ? elle était là, toute petite, les poings serrés, les sourcils froncés... J'ai pris ce petit corps si fragile contre moi. Nous sommes restés ainsi un long moment dans la magie de ses premiers instants de vie. Peu à peu elle a desserrée ses petits poings et a ouvert les yeux. J'avais beau savoir qu'un bébé qui vient de naître ne voit pas encore vraiment, j'ai eu la sensation que ma petite fille me dévisageait, comme pour se faire une idée du père qu'elle allait devoir supporter tout au long de son enfance puis de son adolescence... 
 
Et soudain elle a souri - un rictus de bébé - puis elle s'est endormie. Je sentais son petit corps contre ma poitrine et une immense gratitude s'est emparée de moi. C'est avec les larmes aux yeux que j'ai accueilli sa mère que les infirmières ramenaient de la salle de réveil. J'ai posé le bébé sur sa mère qui découvrait sa troisième fille, notre quatrième enfant. Nous avons passé de longues minutes en silence tous les trois, dans la paix de cette chambre de clinique. Puis Maya, notre nounou est arrivée avec les trois «grands». Margot (8 ans) et Alix (6 ans) se comportèrent en petites mamans, attendries et attentionnées pour le bébé comme pour leur mère. Jean qui n'avait pas encore trois ans, plus déluré, visiblement ému par cette toute petite chose, était lui aussi plein de précautions avec sa petite sœur à peine arrivée. Nous avions plusieurs prénoms en tête, mais aucun ne s'était encore imposé. Pour tout le personnel de la Maternité, les infirmières inscrivirent donc "Bébé" suivi de notre nom de famille, par défaut, sur son bracelet... Ce n'est que deux ou trois jours plus tard que nous fûmes (tous) d'accord, et certains du choix : Constance, Philomène, Marie prenait place dans la fratrie. Elle poussa sa première colère dans le taxi qui nous ramenait à la maison. Elle aurait à l'évidence un caractère bien trempé ! Il y a dix-sept ans déjà ! J'ai l'impression que c'était hier ! Joyeux anniversaire ma Constance !


[Les neuf commentaires à ce billet ont été engloutis avec le premier Tramezzinimag suite à une incompréhensible décision de Google jamais encore éludée. Si leurs auteurs repassent par cette page et qu'ils se souviennent de ce qu'ils ont écrit, ils sont évidemment les bienvenus.]

13 juin 2013

In Principio : Le Vatican dresse son pavillon à la 55e Biennale

 

Une première : le Vatican a son pavillon à la Biennale de Venise depuis le début du mois. Le Saint-Siège a commandé des œuvres sur le thème de la tension entre création et chaos, en trois volets. 

La partie «Création» a été confiée à un groupe d’artistes italiens, le studio Azzurro de Milan, qui présente une installation multimédia plaçant le visiteur au centre d’un "mouvement physico- sensoriel et mental". La «Dé-Création» (allusion au Déluge, à Caïn et Abel) est illustrée par des photos géantes du Tchèque Josef Koudelka : des chars russes à Prague en 1968. Enfin la «Re-Création» cupération pour «"donner le sens d’un nouveau départ vers un monde guidé par Dieu». Coût de l’opération : au moins 750.000 euros apportés par des sponsors, comme le groupe énergétique ENI et la banque Intesa SanPaolo. Tout cela pour remédier à «un divorce qui s’est consommé, mais qui n’a jamais été total et absolu» entre l’art et la foi, dixit le Vatican.


Car le dialogue entre l'art contemporain et l’Église romaine a été longtemps interrompu. Méprise ? Blocage dogmatique ? Besoin d'émancipation des artistes par rapport à la morale chrétienne ? Un peu de tout ça certainement. Mais voilà qu'à l'occasion de cette 55e biennale, le dialogue reprend et pas sur un mode mineur. Création, dé-création et re-création... Voilà une thématique qui peut se décliner sur plusieurs modes. Spirituellement et artistiquement. Dialogue difficile qui se réamorce peu à peu donc, mais qui n'a jamais été vraiment interrompu, tant la création artistique ne peut s'envisager sans une part de spirituel. Le message de l'artiste, même lorsqu'il se fait sombre et pessimiste, reste une démarche intellectuelle d'où le sacré n'est jamais vraiment exclus. Il y au Vatican des amateurs d'art et des théologiens qui n'ont jamais cessé de suivre la création contemporaine et ses chapelles. 

Le cardinal Gianfranco Ravasi en présentant la démarche du Saint-Siège et le choix des artistes invités, rappelait la collection d'art contemporain voulue officiellement par Paul VI et qui compte des œuvres de très grande qualité produites par des artistes de haut vol. Comme l'a précisé le cardinal :
«Il s'agit de restaurer le dialogue interrompu entre l'Art et la Foi... Inciter au dialogue dans un contexte plus ample et diversifié que celui dans lequel l'art sacré évoluait jusqu'alors.»

De fait, en installant ses cimaises pour la première fois, parmi les pavillons de cette grande kermesse de l'art où le public a été confronté à maintes reprises à des œuvres délibérément blasphématoires, le Vatican a choisi de s'inscrire dans une démarche dynamique, souvent décriée par les plus orthodoxes défenseurs du Dogme catholique. Pas d'ornements d'église ni d'art sacré donc, mais de la matière à réflexion proposée par les artistes sélectionnés, le Studio Azzurro, Josef Koudelka et Lawrence Carrell, lié au mouvement Arte Povera. Tous trois artistes laïcs, sélectionnés à l'intérieur d'un groupe restreint de plasticiens de renommée internationale” par une très sérieuse commission scientifique sous la direction du directeur des Musées du vatican, Antonio Paolucci. Parmi les membres de cette haute autorité, il faut citer Micol Forti, directrice de la Section Contemporaine des Musées du Vatican, Sandro Barbagallo, Francesco Buranelli et Pasquale Iacobone.
Le cahier des charges  auquel les artistes avaient à répondre se résumait à une interprétation libre et personnelle des onze premiers chapitres de la Genèse s'articulant en trois idées. C'est ainsi qu'est née la Création du Studio Azzurro, installation intitulée «In Principio e poi» (En Principe, et puis), la De-création, qui s'expriment à travers 18 photographies géantes de Koudelka, et la Nuova Umanità, ou Re-création matérialisée par Lawrence Carroll dans des objets et matériaux de récupération à qui l'artiste a redonné une nouvelle vie.  Avec ces travaux, la salle d'armes de l'Arsenal qui accueille le pavillon de l’État pontifical, présente aussi un triptyque du romain Tano Festa, disparu en 1988, et qu'il destinait à la Chapelle Sixtine. propriété du collectionneur Ovidio Jacorossi qui en a fait don aux Musées du Vatican.
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.La foi (ou l'absence de foi) des artistes n'a pas été prise en considération dans le choix de la commission pontificale. «Nous voulons amorcer un authentique dialogue entre la composante religieuse et l'art contemporain qui possède une nouvelle grammaire expressive. C'est pour cela, que nous attachons beaucoup d'importance à cette expérience, en espérant qu'elle s'avère particulièrement significative en ce qu'elle s'inscrit dans la grande tradition de l'art et de la foi, avançant ensemble sur le chemin de la culture.»"


..Le catalogue de l'exposition est édité par FMR Art’è.

08 juin 2013

Un saint noble et patriarche de venise


elon le martyrologue romain, l’Église fait aujourd’hui mémoire d’un saint vénitien, Grégoire Barbarigo. Né le 16 septembre 1625 à Venise et mort le 18 juin 1697 à Padoue dont il était l'évêque, après avoir été évêque de Bergame. Béatifié par Clément XIII en 1764, il a été canonisé par Jean XXIII en 1960. 

Aristocrate vénitien, il participa très jeune (il n'avait pas vingt ans) au congrès de Münster qui devait liquider la guerre de Trente ans, grâce au fameux traité de Westphalie. Il y était en tant que secrétaire de l'ambassadeur de Venise. C’est là que le cardinal Chigi, le futur pape Alexandre VII, alors nonce apostolique à Münster, le remarqua. Le futur pape le suivit dans ses études et poussa le jeune Grégoire à quitter la carrière diplomatique pour être ordonné prêtre. Nommé pape, il appela le jeune abbé Barbarigo à Rome en1655. L'année d'après, alors que la peste bubonique sévissait à Rome, le pape nomma le jeune vénitien pour diriger les secours. 

Nommé évêque de Bergame en 1657 puis cardinal l'année suivante, il devient ensuite évêque de Padoue en 1664. Il prit saint Charles Borromée pour modèle dans son diocèse et fut particulièrement attentif à l'application des Canons du récent Concile de Trente. Il mit spécialement l' accent sur l' instruction des fidèles et l' enseignement des clercs. Lorsqu'il fut nommé évêque de Padoue en 1664, il prit grand soin de la formation théologique des prêtres. il enrichit la bibliothèque de l'évêché et insista sur l'apprentissage des langues anciennes et modernes. C'était un évêque moderne, en phase avec le renouveau intellectuel de cette époque. On dit qu'il n'hésitait pas à enseigner lui-même le catéchisme aux enfants. 

Sculpture de Giovanni Maria Morlaiter
Très strict sur la tenue morale et vestimentaire des prêtres et des religieux. Chargé par le Pape Innocent XI de visiter un couvent romain dont les moines avaient un comportement assez libre. Il fut pris d' une sainte (mais violente) colère devant tant de relâchement. Il consacra aussi du temps à la réconciliation entre Rome et l’église d'Orient. 


C'est à la suite de toutes ces actions, qu'il fut pressenti à deux reprises pour coiffer la tiare de Saint Pierre, mais il refusa avec obstination de devenir Pape. Il lui suffisait de vivre à Padoue, dans l' étude et la charité proclama-t-il aux cardinaux venus le solliciter. 

Ses restes reposent au Duomo de Padoue. 

04 juin 2013

Sadaharu Horio en hommage à Tapiès au Palais Fortuny

  

La 55e Biennale de Venise vient d'ouvrir ses portes. Si cette manifestation parait terriblement bizarre pour certains visiteurs non avertis, elle n'en reste pas moins un des rendez-vous majeurs de l'art contemporain. 

Un rendez-vous pour les yeux seulement, puisqu'il ne s'agit aucunement d'une foire et que rien n'y est à vendre. De nombreuses performances permettent d'assister, quasiment en direct, aux mutations de l'art et aux méandres de la création. Cette année, sous la férule du plus jeune directeur qu'elle ait jamais connue, le fringant Massimiliano Gioni, la Biennale a pour titre «Il Palazzo Enciclopedico» (le Palais encyclopédique). L'excellent billet de Valérie Duponchelle pour le Figaro donne une idée assez précise de cette nouvelle édition. 
 
Antonio Tapiès exposé au Palazzo Fortuny

En attendant de vous en dire davantage, Tramezzinimag a aimé la démarche du japonais Sadaharu Horio en hommage à Tapiès. En magnifiant l'idée de fragmentation, la mise en exergue de l'importance des "fragments de réalité" que notre cyber-monde, où tout est devenu disponible, excelle à dénicher. Le Palazzo Fortuny présentant une rétrospective des œuvres d'Antonio Tapiès, le japonais créateur, issu de la mouvance Gutaï, proposait sur le campo, devant le palais, une performance lors du vernissage. Au rez-de-chaussée du palais, il expose des objets qu'il peint chaque jour, quand il est sur place. Il a ainsi baptisé son travail «Peinture Placement» . Nous l'avons suivi pendant quelques jours, devenant peu à peu quasiment familiers de son travail, comme de bons amis. Fascinant de voir se bâtir peu à peu une œuvre même éphémère. Seul problème : l'artiste ne parle que le japonais... 
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Mais qu'est ce que le Gutaï ? Ce célèbre mouvement artistique de l'après-guerre au Japon, révolutionnaire dans sa conception de la création artistique, a pris sa source dans le Kansaï, région très traditionaliste, avec le maître Jirō Yoshihara. Ce fut l'un des plus importants mouvements fondateurs de l'art contemporain. Le terme 具体 vient de gu, (instrument) et tai, (corps). Ainsi le mot gutaiteki signifie concret ou exprime la notion d'incarnation, s'opposant donc à l'abstrait. L'art gutaï serait donc le contraire de l'art abstrait. Il s'agit en fait de perturber la présentation d'une œuvre en insistant soit sur l’acte, soit sur la matière, soit sur la relation entre les deux. Les performances qui s'en suivent ne sont pas perturbation et remise en cause de l’œuvre présentée, mais mise en valeur des vrais signifiants, volonté de rendre hommage, de magnifier ou de ré-interpréter.
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Sadaharu Horio, né en 1939, a été membre du Gutaï jusqu'à sa dissolution en 1972. Basé sur la profusion et la rapidité des gestes, son travail convie directement le spectateur à participer et à entrer dans son univers. Après la dissolution du mouvement, Horio a poursuivi seul son travail artistique en assurant une centaine d’interventions par an, sous forme d’expositions, d’installations et de performances. Habitué de Venise et du Palazzo Fortuny, il accomplit une fois encore une belle performance que n'aurait pas renié Tapiès.

Venise ? Comment ça marche

 
Voilà un excellent petit film d'animation qui explique la formation de la Sérénissime, son expansion au cours des siècles et son fonctionnement. Cela parait compliqué tout ça, mais finalement la cité des doges a su pallier les inconvénients et les désordres de la nature sauvage et en faire des atouts sans lesquels elle n'existerait certainement plus ou du moins plus sous l'aspect que nous pouvons admirer aujourd'hui et qui continue de faire de cette ville unique un modèle de développement urbain dont nous avons toujours à apprendre pour optimiser l'aménagement des villes modernes et faciliter la vie de leurs habitants.
 
 «Venise n'est pas seulement une scénographie. C'est aussi une ville habitée, où il y a des activités productives, des transports et des services. Mais comment fonctionne le "système Venise" ? Comment se comportent les marées de la lagune ? Comment sont fait les canaux ? Et les rives ? Qu'est ce qu'il y a sous les palais ? Où passent les canalisations de gaz et d'électricité ? Quels sont les problèmes causés par un environnement aussi humide ? » présente le teaser de cette vidéo très réussie produite par Insula spa et réalisée par Nicolò Scibilia
 

Un quotidien ordinaire


Un passant qui marche dans la rue, les mains dans les poches et qui croise un autre passant. La vision d'un quotidien ordinaire...  
 
Ce n'est plus l'hiver, mais pas tout à fait le printemps encore. La lumière irisée est remplie de promesses. Il fera bientôt très doux. C'est sûrement le matin. Froid mais sec. On doit voir les montagnes enneigées au fond de la lagune, paysage merveilleux qui renvoie aux images antiques. Les vedute médiévales où, derrière une foule de vénitiens qui s'affairent sur la Piazzetta, derrière les galions des marchands du levant et les gondoles patriciennes, derrière les campaniles et les palais triomphants, se dessinent les majestueuses Dolomites. 
 
Parfois, souvent à la fin de l'hiver et au printemps, les montagnes apparaissent clairement. A les voir se détacher de l'horizon et par la magie d'une illusion optique, on pourrait les croire encore plus proches, comme surgies des eaux de la lagune, plantées du côté de Torcello. La merveilleuse gravure médiévale retranscrit avec le style de l'époque cette vision splendide. Le jeune homme au pull  vert qui va d'un pas décidé est peut-être en train de penser aux magnifiques paysages du côté de Cadore ou de Sappada, entre Agordo et Asiago... 

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09 mai 2013

Venezia Eventi : Le Ve concours de photos 2013 a ses lauréats

Le Ve concours de photographies à la très belle thématique,"Scatta l'amore a Venezia" organisé par Venezia Eventi s'est terminé le 8 mai. 

Voici les gagnants : 




1er Prix :  
Enrica Kikita 
Titre de l’œuvre : Lovely Venice (Photo n° 107) 

2e Prix
Chiara Boscolo 
Titre de l’œuvre : L'amore sorride (Photo n°133) 

3e Prix
Don Oscarez 
Titre de l’œuvre : Vampires in Love 01 (Photo n°118) 

4e prix 
Alberto Alberti 
Titre de l’œuvre : Costruire un nido a Venezia (Photo n°22) 

5e Prix
Diego Poggialini 
Titre de l’œuvre : Amore a Rialto (Photo n°96) 

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Le billet publié sur le site originel avait suscité 1 commentaire que Google n'a pas archivé. Merci Google !!!