Il
fut longtemps une mode, soigneusement entretenue par une pelletée de
snobs précieux et souvent phtisiques, qui consistait à ne voir de Venise
que la part désolée et comme abandonnée. Cette vision maléfique d'une
cité à jamais endormie, empuantie de miasmes, déliquescente et pourrie,
où tous les vices pouvaient s'assouvir, est à l'origine de l'idée qu'on
se fait encore parfois de Venise. Cité des amours perdues, royaume des
passions interdites. Venise la morbide...
Je relisais l'autre soir «Notre-Dame des Mers Mortes», un récit de Jacques d'Adelsward-Fersen. Publié en 1902 à Paris, c'est le premier roman du XXe siècle sur Venise. Jean Lorrain, Huysmans ne
sont pas loin. On y rencontre des êtres sombres et tragiques, dans un
décor de palais décrépis et de haillons. L'ouvrage est élégant, avec sa
couverture dessinée par Louis Morin et le portrait du jeune auteur en frontispice. L'écrivain, rendu célèbre jusqu'à nos jours par la biographie très romancée de Roger Peyrefitte, «l'Exilé de Capri», écrivait bien. Certains de ses poèmes publiés chez Messein, l'éditeur de Verlaine, démontrent un réel talent. Une affaire de mœurs dans une période politiquement troublée l'obligea à l'exil. 2 commentaires:
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Où peut-on se procurer cet ouvrage ?
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Hélas en bibliothèque seulement. Ou sur le catalogue d'une libraire ou dans une vente aux enchères... J'envisage depuis des années de le rééditer avec un commentaire critique.









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1 commentaire:
Très intéressant, bon esprit,
Merci