Comme le temps passe. Alix, qui va se trouver affreuse sur cette photo, a maintenant seize ans. Elle continue de tenir un journal et aime toujours autant Venise. Jean aborde l'adolescence, le regard souvent renfrogné, les cheveux un peu plus longs et son violoncelle en bandoulière. Sa passion pour Venise en général - et le Gianduiotto en particulier - ne semble pas fléchir. C'était un jour de mars 2001 ou 2002, le printemps s'apprêtait derrière les nuages. Nous goûtions all'aperto, à la terrasse du Cucciolo, mon quartier général d'alors, hélas disparu aujourd'hui. Margot devait bouquiner sur un banc au soleil ou bien était-elle restée sur son lit à rêvasser... Constance, trop petite pour nous suivre selon sa mère, était restée en France avec elle. Ce goût pour Venise, ils l'ont reçu en héritage, comme un atavisme. Un régal en tout cas pour leur appétit de découvertes et de sensations immuables.