Jusqu'à il y a peu, on entrait et sortait de la Querini Stampalia, que ce soit pour aller visiter le musée ou pour travailler dans la bibliothèque, par l'entrée traditionnelle du palais avec le pont construit par Carlo Scarpa. On y accède maintenant par le campo San Polo.
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J'aime travailler le soir tard dans les grandes salles de la bibliothèque. Souvent la nuit, les fenêtres ouvertes sur le jardin, quelques lumières restées allumées dans les autres salles vides, j'ai l'impression de traverser les siècles et de n'être plus au XXIe siècle mais au temps des écrivains vénitiens dont j'étudie les textes. Étudiant, je venais déjà beaucoup ici. J'y ai découvert l'histoire de Venise, les écrits d'Henry de Règnier, de Jean Lorrain, les partitions de Marcello mais aussi celles de Debussy. Tant d'autres choses encore.
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Aujourd'hui, ce sont mes filles qui y sont inscrites puisqu'elles sont étudiante et lycéenne. Moi, si je possède toujours la carte d'accès en tant que chercheur, je me trouve cependant maintenant un peu déplacé parmi tout ces jeunes visages penchés sur des ouvrages de littérature, de sémantique ou d'histoire. Comme nous avant eux, ils restent là des heures, prenant des notes puis descendent dans le jardin ou sur le campo pour fumer une cigarette, boire un café et se détendre. Puis quand vient l'heure de la fermeture, tous se répandent dans les ruelles vides et disparaissent dans la nuit, tout enivrés des mots et des idées dont ils se sont nourris des heures durant..