Publié pour la première fois en mai dernier, de retour de Venise, ce blog présentait en quelques lignes le pourquoi de son titre. Comme on continue de me demander ce qu'il signifie, et en dépit de l'évolution de son contenu, moins exclusivement vénitien aujourd'hui, j'ai repris mes explications que je vous livre à nouveau.
Ceux qui vont à Venise connaissent sans aucun doute ces délicieux sandwiches en forme de triangle, que l'on trouve dans tous les bars pour un peu plus d'un euro : tonno-uova, prosciutto-funghi... Les vénitiens les consomment debout au comptoir, avec un verre de blanc ou un prosecco, ce délicieux vin pétillant. Les meilleurs sont servis depuis des années dans un petit bar des environs de l'Arsenal, mais dans chaque quartier, il y en a de délicieux. Ils sont un peu le symbole d'un art de vivre comme le spritz, le Bellini, ou le gianduiotto de chez Nico... C'est parce que j'avais envie de parler de tout cela que j'ai créé ce blog. Raconter à ceux qui ne savent pas, les délices d'une ville unique au monde, mal connue et pourtant si célèbre. Parce que je voudrais modestement, contribuer à la mieux faire apprécier, au-delà des clichés qui l'encombrent depuis 150 ans et l'empêchent de vivre, en l'étouffant peu à peu. Car, c'est un paradoxe, Venise crève du tourisme. Il n'enrichit que les boutiquiers et appauvrit les vrais vénitiens, rongeant l'âme de la ville comme la pollution en ronge les pierres. Là est le vrai mal qui tue Venise peu à peu, transformant les commerces de proximité en boutiques à touristes, obligeant les habitants à quitter le centre historique pour la terre ferme et en rendant la vie presque aussi chère qu'à New York ou à Londres. J'espère montrer une Venise différente au fil des pages et de mes humeurs. Aider le voyageur à sortir des sentiers battus - c'est bien ici le cas de le dire - et lui apprendre à voir autre chose et à devenir, à son tour, un "bon vénitien"pour paraphraser Henri de Régnier.
posted by lorenzo at 23:10