25 octobre 2017

Musicafoscari 2017, ça commence demain !

Venise possède une université parmi les plus dynamiques de toute la péninsule et dans le peloton de tête des établissements universitaire d’État en Europe. La privatisation ou, plus insidieusement l'infiltration par le biais des aides financières privées, de l'industrie et des banques, est un problème partout pour ceux comme nous qui ne voient pas l'enseignement supérieur comme une fabrique de petits soldats au service du système ultra-libéral.

En Italie, plus qu'ailleurs, étudiants, enseignants et parents se posent la question des choix qu'il faudra faire un jour si on veut que se maintienne un niveau de culture et de sens critique nécessaire aux citoyens en cours de formation pour participer à la vie de la Cité autrement qu'en simples exécutants des multinationales et des banques. Fabrique d'humanité, l'université est un lieu où la culture doit passe avant la technicité, où l'on doit prendre le temps de découvrir pour mieux transmettre. Bref, la Ca' Foscari est un de ces lieux bénis où la civilisation demeure la priorité et l'ouverture aux arts autant qu'aux sciences plus importante que l'élaboration d'un plan de carrière en vue des plus hauts salaires. Mais tout cela nous éloigne de la musique. 

Car c'est de musique dont nous devions parler. Demain s'ouvre Rainbows, la nouvelle édition de Musicafoscari , en association avec San Servolo Jazz Fest sous le haut patronage de la Région Veneto, dans le cadre de la programmation “Le Città in Festa”, organisée autour cette année autour de l’œuvre du compositeur américain Terry Riley, l'une des figures majeures de la musique minimaliste, artisan de dialogue entre ce qu'il nomme l'indétermination des compositions de musique expérimentale et l'improvisation du jazz. Plusieurs concerts digne des grandes autres manifestations internationales, auront ainsi lieu jusqu'au 29 octobre prochain. 


Demain la session s'ouvrira à 21 heures, dans l'auditorium de San Servolo par un concert du groupe new-yorkais The Claudia Quintet

Le lendemain, vendredi ce sera à 20 heures au Fondaco dei Tedeschi, une soirée éclectique avec les ensembles vénitiens Elettrofoscari, dirigé par Daniel Goldoni et Unive dirigé par Nicola Fazzini, qui interprèteront Olson III de Riley et l'ensemble Timegate des œuvres de Filip Glass
Samedi 28, l'après-midi à la Fondation Levi, récital du saxophoniste Evan Parker. Le soir à l'auditorium du campo Santa Margherita, Récital du pianiste Uri Caine,qui fut directeur de la Biennale de Musique de Venise en 2003. 


Dimanche enfin, à la Ca'Pesaro, avec entrée gratuite du musée d'art moderne, à 14 h. 30, récital de la violoniste et compositrice Eloisa Manera puis à 16 heures, du pianiste Fabrizio Ottaviucci Le soir, concert de clôture à l'auditorium Santa Margherita, Steve Lehman mêlera son saxo aux instruments de l'Ensemble Sélébéyone.

Le programme détaillé est disponible sur www.unive.it/jazzfest