30 janvier 2019

Celui qui sauva l'honneur de Venise ( suite et fin)

le peuple vénitien célèbre la liberté retrouvée.
Il rétablit pour quelques mois la liberté et l'indépendance de la Sérénissime qui dût courber l'échine une fois encore et ne se remettra jamais plus se remettre du coup fatal que l'exécrable petit général corse - que d'aucuns continuent d'admirer pour sa bravoure et son génie - qui fut l'assassin d'une république vieille de mille ans. Tout cela afin d'assouvir ses appétits de gloire et de puissance. Pourtant, généreux et brave, Daniel Manin n'eut pas un destin heureux et mourra non pas de chagrin mais presque quelques années plus tard à Paris, pleuré par son fils et sa sœur qui partagèrent son exil. Il fut le dernier à présider aux destinées, bien que pour seulement quelques mois (de janvier 1848 à août 1849), de l'éphémère République de Saint-Marc, indépendante, démocratique et souveraine. Quand le reste de l'Italie se rangea sous la bannière des souverains piémontais, bien que fervent républicain, il soutint l'unification et encouragea l'intégration de Venise et de ses territoires sous le giron du roi Victor-Emmanuel de Savoie.

Il mourut quelques années plus tard après une vie au service de sa patrie. Héros du Risorgimento, il était vénéré et adulé. pourtant sa fin fut des plus tristes. Il vécut chichement ses dernières années, dans un petit appartement parisien, donnant des cours d'italien. Très marqué par la mort de sa femme, Teresa Perissinotti contaminée par le Choléra dès leur arrivée à Marseille, puis par celle de leur fille, il devait mourir à son tour  en 1857, à seulement 53 ans.


Un peu plus de dix ans après sa mort, ses cendres furent transportées à Venise où le gouvernement fit organiser des obsèques solennelles en présence d'une foule incommensurable. Sa dépouille fut placée sur l'un des flancs de la basilique San Marco et non pas à l'intérieur, les lois imposées par le Code Napoléon qui interdisaient d'enterrer à l'intérieur des églises. Seul son fils lui survécut. Il mourut en 1882 dans la maison familiale de San Paternian. On ne sait rien des circonstances de son décès. Suicide ou suites d'une maladie. Patriote comme son père, il ne s'intéressa pas à la politique bien que sollicité à plusieurs reprises pour occuper des fonctions au sein de la municipalité de Venise ou au gouvernement à Rome, il préférait poursuivre ses expériences scientifiques et vécut solitaire. Il était très lié à l'épouse d'Ernest Renan dont il était devenu l'ami et qui se rendirent à plusieurs reprises chez lui avant sa mort.

Il n'y a aucun descendant direct du dernier chef d'état vénitien.

maison natale de Daniele Manin    
Sépulture de Daniele Manin à San Marco