30 novembre 2007

Pax Tibi Marce Evangelista Mea


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 
 
 
Il y a Il y a trente ans, par un bel après-midi de mai, je prenais la décision de vivre à Venise. J'avais longtemps hésité. La mort de mon père, le départ de la grande maison de famille qui avait abrité mon enfance et mes premiers pas vers l'âge adulte, mes débuts poussifs et contraints dans le monde professionnel, une histoire d'amour qui me laissa longtemps le cour brisé... Toute ma jeune on existence avait été, en quelques mois, complètement bouleversée. 
 
Face à tous ces changements, il y avait bien la douce tentation de l'engagement religieux et les frères de Taizé me tendaient la main. Mais je sentais qu'il me fallait autre chose sans savoir encore quoi. 
 
Une simple enseigne de laiton doré figurant le lion de San Marco m'apparut un matin en ouvrant mes fenêtres : Un immeuble était en chantier. Sur plusieurs étages un gigantesque échafaudage protégé par une bâche, cachait la splendide façade. J'allais découvrir qu'il s'agissait du nouveau siège régional des Assicurazioni Generali. Le bâtiment se dressait de l'autre côté du cours, presque en face de chez nous, et les échafaudages jusqu'à ce matin-là cachaient l'enseigne géante... Tourmenté, triste et indécis, j'étais appuyé à la balustrade d'une fenêtre, pour fumer. Perdu dans mes pensées, je ne remarquai pas les ouvriers qui s'affairaient sur le chantier. Soudain un bruit pareil à celui que font les voiles qu'on affale, attira mon attention. 
 
La bâche s'ouvrit. Un rayon de soleil jouait avec les tubulures de l'échafaudage et apparut devant mes yeux,  irradiant comme un trésor sortie des limbes, une énorme enseigne avec la silhouette du lion de Venise et sa devise, « Pax tibi Evangelista mea »... Ce signe du destin était clair. Quelques semaines plus tard, j'étais vénitien. Je débarquais à la Ferrovia Sta Lucia. J'avais un peu d'argent, plein de livres, quelques vêtements et la certitude d'être enfin arrivé. 
 

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14 commentaires:
Anonyme a dit…

Et vous aimeriez y vivre à nouveau ?
M.17

AG a dit…

"Billet" très émouvant. Quelquefois un détail, qui peut sembler banal, précipite un choix de vie EVIDENT.
Bonne journée Lorenzo. AG

Lorenzo a dit…

Bien entendu. J'y retourne autant que je peux mais en repartir m'est toujours terriblement difficile. Je ne suis pas le seul à avoir été un jour pris au piège de Venise. Doux piège en vérité.

J@M a dit…

Cette belle histoire appelle une suite...

Anonyme a dit…

Bigre, si c'est vous sur la photo, vous avez dû faire rêver quelques jolies Vénitiennes! :-)
Marie G

Anonyme a dit…

Très séduisant Lorenzo !
M.17

Venise86 a dit…

La fois où j'ai posé pour la première fois mes pieds sur mon premier pont à Venise, j'ai eu les larmes aux yeux .. Moi aussi l'impression d'être arrivée... Non pas quelque part, mais chez moi... Bonne journée Lorenzo

Lorenzo a dit…

La jeunesse est toujours séduisante. En tout cas mon ego se gonfle inexorablement en même temps que mes chevilles ces temps-ci ! C'est bien moi, mais il y a plus d'un quart de siècle. ..

Anonyme a dit…

Très très très séduisant lorenzo !
M.17

Anonyme a dit…

Douce nuit !
M.17

Anonyme a dit…

Vous souvenez-vous de l'endroit, du jour, de l'heure de cette sublime photo, Lorenzo ?
Racontez-moi.
Votre regard me bouleverse.
M.17

Lorenzo a dit…

Au tout début des années 80, au bord d'un canal de Cannaregio, à San Alvise je pense.

Marie a dit…

Ce billet ( j'aime bien ce terme utilisé dans un commentaire précédent..) ressemble fort au début d'un roman d'amour.
Ah, s'il voyait une suite! :-))
Quelle jolie écriture vous avez!
Et ce Lorenzo des années 80, l’œil et la bouclette romantiques, semble bouleverser bien des dames. Il y a de quoi, d'ailleurs!
Rassurez-vous, faire du bien à son ego ça ne peut pas faire, de temps en temps .. que du bien.
Merci pour ces confidences .

Bonne soirée

Marie

guido a dit…

ciao lorenzo, mi chiamo guido del blog culinario francese http://coquinare.over-blog.com/
sto facendo una serie di articoli su Venezia insieme a mio fratello che ci abita, lui mi scrive degli articoli sui bacari e io li traduco in italiano, il problema sono le immagini, perché rudy ha rotto la sua macchina fotografica elas, quindi mi chiedevo se tu potessi darmi una mano dato le belle foto che metti in linea, se tu potessi prestarmi qualche foto di bei bacari te ne sarei grato, magari poi ti invito a cena da me, quando torni in patria.
ti prego di rispondermi che la risposta sia negativa o positiva non fa niente ma almeno so che mi hai risposto, se vuoi prendere contatto con mio fratello rudy che lavora alla biennale ed é anche falegname, é un tipo in gamba, se ti serve una mano a venezia ti aiuterà volentieri.

Pax Tibi Marce Evangelista Mea


Il y a trente ans, par un bel après-midi de mai, je prenais la décision de vivre à Venise. J'avais longtemps hésité. La mort de mon père, le départ de la grande maison de famille qui avait abrité mon enfance et mes premiers pas vers l'âge adulte, mes débuts poussifs et contraints dans le monde professionnel, une histoire d'amour qui me laissa longtemps le cœur brisé..., toute mon existence avait été en quelques années complètement bouleversée. Face à tous ces changements, il y avait bien la douce tentation de l'engagement religieux et les frères de Taizé me tendaient la main. Mais je sentais qu'il me fallait autre chose sans savoir encore quoi. Une simple enseigne de laiton doré figurant le lion de San Marco m'apparut un matin en ouvrant mes fenêtres : les Assicurazioni Generali installaient leur siège en face de chez nous et les échafaudages jusqu'à ce matin-là cachaient l'enseigne géante... "Pax tibi Marce Evangelista mea"... Ce signe du destin était clair. Quelques semaines plus tard, j'étais vénitien. Je débarquais à la Ferrovia après vingt deux heures de train (Bordeaux-Nice-Vintimille-Milan-Venise Sta Lucia...), j'avais un peu d'argent, plein de livres, quelques vêtements et la certitude d'être enfin arrivé.

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14 commentaires:

Anonyme a dit…
Et vous aimeriez y vivre à nouveau ?
M.17
AG a dit…
"Billet" très émouvant. Quelquefois un détail, qui peut sembler banal, précipite un choix de vie ÉVIDENT.
Bonne journée Lorenzo. AG
Lorenzo a dit…
Bien entendu. J'y retourne autant que je peux mais en repartir m'est toujours terriblement difficile. Je ne suis pas le seul à avoir été un jour pris au piège de Venise. Doux piège en vérité.
J@M a dit…
Cette belle histoire appelle une suite...
Anonyme a dit…
Bigre, si c'est vous sur la photo, vous avez dû faire rêver quelques jolies Vénitiennes! :-)
Marie G
Anonyme a dit…
Très séduisant Lorenzo !
M.17
Venise86 a dit…
La fois où j'ai posé pour la première fois mes pieds sur mon premier pont à Venise, j'ai eu les larmes aux yeux .. Moi aussi l'impression d'être arrivée... Non pas quelque part, mais chez moi... Bonne journée Lorenzo
Lorenzo a dit…
La jeunesse est toujours séduisante. En tout cas mon ego se gonfle inexorablement en même temps que mes chevilles ces temps-ci ! C'est bien moi, mais il y a plus d'un quart de siècle. ..
Anonyme a dit…
Très très très séduisant Lorenzo !
M.17
Anonyme a dit…
Douce nuit !
M.17
Anonyme a dit…
Vous souvenez-vous de l'endroit, du jour, de l'heure de cette sublime photo, Lorenzo ?
Racontez-moi.
Votre regard me bouleverse.
M.17
Lorenzo a dit…
Au tout d�but des ann�es 80, au bord d'un canal de Cannaregio, � San Alvise je pense.
Marie a dit…
Ce billet ( j'aime bien ce terme utilisé dans un commentaire précédent..) ressemble fort au début d'un roman d'amour.
Ah, s'il voyait une suite! :-))
Quelle jolie écriture vous avez!
Et ce Lorenzo des années 80, l’œil et la bouclette romantiques, semble bouleverser bien des dames. Il y a de quoi, d'ailleurs!
Rassurez-vous, faire du bien à son ego ça ne peut pas faire, de temps en temps .. que du bien.
Merci pour ces confidences .

Bonne soirée

Marie
guido a dit…
ciao lorenzo, mi chiamo Guido del blog culinario francese http://coquinare.over-blog.com/
sto facendo una serie di articoli su Venezia insieme a mio fratello che ci abita, lui mi scrive degli articoli sui bacari e io li traduco in italiano, il problema sono le immagini, perché rudy ha rotto la sua macchina fotografica elas, quindi mi chiedevo se tu potessi darmi una mano dato le belle foto che metti in linea, se tu potessi prestarmi qualche foto di bei bacari te ne sarei grato, magari poi ti invito a cena da me, quando torni in patria.
ti prego di rispondermi che la risposta sia negativa o positiva non fa niente ma almeno so che mi hai risposto, se vuoi prendere contatto con mio fratello rudy che lavora alla biennale ed é anche falegname, é un tipo in gamba, se ti serve una mano a venezia ti aiuterà volentieri.