Noël est passé. Trop vite terminé. Après la fièvre, la nostalgie... Les cadeaux déballés, les rubans dorés qui jonchent le sol et dans la cuisine les restes du repas familial. Même le chat semble repu. Les nuages restés gris plusieurs jours laissent pointer un joli ciel bleu. Le soleil brille. Il fait froid pourtant (5° au thermomètre de la fenêtre de la cuisine située au sud). Peu de monde dans les rues. Les hordes de touristes ont disparu ou elle se réchauffent dans les cafés aux vitre embuées. Comme bientôt en France, on ne fume plus dans les lieux publics en Italie et les vénitiens comme tout le monde dans la péninsule se sont pliés de bonne grâce à cette nouvelle contrainte. Personne ne semble s'en plaindre.
La maison est tranquille. Chacun vaque à ses occupations. Il y en a qui bouquinent en sirotant une bonne tasse de thé, les petits jouent avec les jeux trouvés au pied du sapin. Le chat dort près du radiateur. Tom Waits chante "dead and lovely"... Quel bonheur que l'ADSL et Radioblog, la playlist préparée avant de partir nous permet d'illustrer chaque moment de notre douce vie vénitienne. Le temps passe vite aussi dans la plus belle ville du monde même quand on est fermement décidé à ne pas perdre une minute. Pourtant quelle joie de paresser le matin dans la cuisine en attendant que les muffins finissent de cuire. La gelée de coings (amenée de France) voisine sur la table avec le pot géant de Nutella acheté en arrivant chez Billa. Cappuccino et thé irlandais pour les plus grands, chocolat à l'ancienne pour Constance, la magie du petit déjeuner frappe à nouveau chaque matin.
Avoir le temps. Prendre le temps. Puis, une fois la table nettoyée, les lits faits, tout le monde se retrouve emmitouflé, ganté, botté et prêt à sortir. Il y a longtemps que les promenades en famille se sont faites rares, sauf pour les sorties estivales en bateau. Chacun va maintenant à sa guise vers la Venise qu'il aime. On se retrouve ensuite, tous fourbus le plus souvent, dans un de nos lieux favoris : le Margaret Duchamps quand il fait beau, les Do Draghi, dans la salle du fond où il fait toujours chaud, (et où la musique est toujours bonne), mais aussi au Florian pour le chocolat à la crème et les pâtisseries aux amandes, le Rosa Salva aux pieds du Colleone, le bar près de l'Arsenal où les tramezzini sont les meilleurs, les plus gros et les moins chers... Tout dépend des balades et activités de chacun... La terrasse flottante de Nico ou le Harry's dolce font aussi nos délices.
Des amis de passage (ils vont à Trieste pour le nouvel an) sont venus déjeuner dimanche. Ils ont laissé une bouteille de leur Sauternes et un disque de Nat King Cole. cette musique convient parfaitement à notre Venise d'hiver. Si seulement nous pouvions faire un feu de cheminée. Certains en font en dépit de l'interdiction séculaire. Chez Bobbo Ferruzzi par exemple. La grande salle de séjour de sa maison près des Zattere resplendit d'un magnifique feu dès qu'il commence de faire froid. L'odeur du bois, le spectacle des flammes dans l'âtre ajoutent à ce décor un je ne sais quoi d'intemporel. Il faut dire que Bobbo collectionne mille choses et sa passion pour les (belles) antiquités fait de sa maison un petit musée : vitraux du XVe, vierge polychrome du XIVe, tissus coptes, céramiques primitives, masques du XVIIe, argenterie et boites médiévales... Tout concourt à faire de chez lui une caverne d'Ali Baba. Sa peinture débordante de couleurs comme les tissus d'Hélène, sa ravissante femme et de Nora (sa fille), qui recouvrent fauteuils et canapés, ensoleillent la maison.
Avoir le temps. Prendre le temps. Puis, une fois la table nettoyée, les lits faits, tout le monde se retrouve emmitouflé, ganté, botté et prêt à sortir. Il y a longtemps que les promenades en famille se sont faites rares, sauf pour les sorties estivales en bateau. Chacun va maintenant à sa guise vers la Venise qu'il aime. On se retrouve ensuite, tous fourbus le plus souvent, dans un de nos lieux favoris : le Margaret Duchamps quand il fait beau, les Do Draghi, dans la salle du fond où il fait toujours chaud, (et où la musique est toujours bonne), mais aussi au Florian pour le chocolat à la crème et les pâtisseries aux amandes, le Rosa Salva aux pieds du Colleone, le bar près de l'Arsenal où les tramezzini sont les meilleurs, les plus gros et les moins chers... Tout dépend des balades et activités de chacun... La terrasse flottante de Nico ou le Harry's dolce font aussi nos délices.
Des amis de passage (ils vont à Trieste pour le nouvel an) sont venus déjeuner dimanche. Ils ont laissé une bouteille de leur Sauternes et un disque de Nat King Cole. cette musique convient parfaitement à notre Venise d'hiver. Si seulement nous pouvions faire un feu de cheminée. Certains en font en dépit de l'interdiction séculaire. Chez Bobbo Ferruzzi par exemple. La grande salle de séjour de sa maison près des Zattere resplendit d'un magnifique feu dès qu'il commence de faire froid. L'odeur du bois, le spectacle des flammes dans l'âtre ajoutent à ce décor un je ne sais quoi d'intemporel. Il faut dire que Bobbo collectionne mille choses et sa passion pour les (belles) antiquités fait de sa maison un petit musée : vitraux du XVe, vierge polychrome du XIVe, tissus coptes, céramiques primitives, masques du XVIIe, argenterie et boites médiévales... Tout concourt à faire de chez lui une caverne d'Ali Baba. Sa peinture débordante de couleurs comme les tissus d'Hélène, sa ravissante femme et de Nora (sa fille), qui recouvrent fauteuils et canapés, ensoleillent la maison.
La nuit tombe vite en cette saison. Le froid aussi. Calle del XXII Marzo, la foule est là, compacte, comme sur les Mercerie et tout autour de San Marco. Les achats pour les Étrennes. La tradition ici veut qu'on offre souvent les cadeaux au nouvel an mais surtout à l'épiphanie avec les Rois Mages et la Befana, cette sorcière qui punit les enfants pas sages. En dépit du froid et de l'obscurité, les magasins sont pleins de monde. L'escalier roulant - le seul de Venise - des Grands Magasins Coin ressemble à ceux du métro aux heures de pointe... Quelques touristes emmitouflés mais surtout des vénitiens. Ils sont partout, reprenant comme en une reconquête, leur territoire trop souvent abandonné aux barbares. Le froid se fait plus vif. Il va geler cette nuit encore. En marchant dans les rues en direction de la Fenice où je vais rendre visite à mon ami Matteo Lo Greco qui a installé depuis quelques années son show-room à l'emplacement de la galerie de Giuliano Graziussi où je travaillais, je pense à la chanson de Lou Reed, toujours la même "Take a walk on the wild side"...
Je vieillis. Me voilà ressassant les mêmes pensées. Ces souvenirs qui me reviennent des soirées d'avant, quand je travaillais sur ce merveilleux petit campo, face à la Fenice, regardant passer les lycéens qui venaient dans la salle de jeux voisine, juste en face de l'Antico Martini. Quand je baissais la grille le soir et que je retrouvais des amis sur les marches du théâtre pour un verre, avant de rentrer dans mon petit appartement de la Fondamenta Coletti où m'attendait Rosa, la mignonne petite chatte grise. Après avoir pris congé, je mettais mon casque sur les oreilles et je branchais mon baladeur... Les jeunes générations n'ont rien inventé. Pourtant ce walkman Sony, pointe de la high Tech des années 80 ressemble aujourd'hui à une machines à laver à côté des Ipod et autres lecteurs Mp3 ultra miniaturisés ! Mais je n'écoutais pas que Lou Reed. Il y avait Tom Waits, Billie Holiday, Bach et Vivaldi... Pourtant c'est cet air qui me revient à chaque fois quand je suis à cet endroit... C'est curieux combien certaines choses peuvent soudain nous transporter des lustres en arrière. Mais ne partons pas à la recherche du temps perdu !
Je vieillis. Me voilà ressassant les mêmes pensées. Ces souvenirs qui me reviennent des soirées d'avant, quand je travaillais sur ce merveilleux petit campo, face à la Fenice, regardant passer les lycéens qui venaient dans la salle de jeux voisine, juste en face de l'Antico Martini. Quand je baissais la grille le soir et que je retrouvais des amis sur les marches du théâtre pour un verre, avant de rentrer dans mon petit appartement de la Fondamenta Coletti où m'attendait Rosa, la mignonne petite chatte grise. Après avoir pris congé, je mettais mon casque sur les oreilles et je branchais mon baladeur... Les jeunes générations n'ont rien inventé. Pourtant ce walkman Sony, pointe de la high Tech des années 80 ressemble aujourd'hui à une machines à laver à côté des Ipod et autres lecteurs Mp3 ultra miniaturisés ! Mais je n'écoutais pas que Lou Reed. Il y avait Tom Waits, Billie Holiday, Bach et Vivaldi... Pourtant c'est cet air qui me revient à chaque fois quand je suis à cet endroit... C'est curieux combien certaines choses peuvent soudain nous transporter des lustres en arrière. Mais ne partons pas à la recherche du temps perdu !
Noël est passé. Les vacances continuent. Joie de ces journées tranquilles dans notre petite maison. Pas de programme précis, pas vraiment de journées organisées... "Hey, Ive got nothing to do today but smile" ("Hé, je n'ai rien d'autre à faire que sourire aujourd'hui") chantent Simon et Garfunkel dans une chanson célèbre. C'est un peu l'état d'esprit de notre petite bande en ce moment. Le risotto à la tomate et au jambon a été apprécié. Le cheesecake aussi. Il y a des fleurs sur la table du salon. La maison est rangée. Les fenêtres bien fermées pour éviter que le froid ne rentre. Allons nous promener maintenant...
____
4 commentaires:
- Agréable description de Venise en hiver. Vous me faites patienter chaque jour : je ne retourne à Venise qu'en mai prochain avec ma meilleure amie. En attendant vous lire nous ravit !
- Grace à vous on se sent chaque jour au profond de venise...où je rêverai d'y vivre...j'attends avec impatience mon 7° voyage dans cette pure merveille... Merci à vous !!!surtout continuez!!!
- Buona passegiata veneziana!!!
- Cela doit être bien joli Venise en hiver !