copyright Andrea Grigolo - 2007 |
C'est à chaque fois pareil. encore plus douloureux au fur et à mesure du temps qui passe, quand il faut partir. Ranger, nettoyer, fermer les volets, attendre Graziella pour vérifier qu'elle emportera bien les provisions qui restent dans le frigo, lui rendre son aspirateur parce que le notre est cassé. Penser à en acheter un autre. Puis, après un dernier regard dans la maison déjà endormie, la clé qu'on tourne dans la serrure... La rue, les bruits familiers qui ne seront bientôt plus que souvenir... Le salut amical du marchand de journaux... La journée sera chaude. Il y a déjà beaucoup de monde. En route vers Piazzale Roma. Adieu Venise, à une prochaine fois... Pourquoi faut-il toujours que je reparte. C'est la même tristesse qui me prend aux tripes depuis vingt ans. Mes enfants sont eux aussi contaminés et de belle manière ! Ils aimeraient que nous abandonnions tout pour vivre ici. Même le chat semble attendre ma décision, l'air de dire "nous serions si bien ici tous ensemble !". Au lieu de ça, des allers et retours perpétuels, sorte de nomadisme figé entre Venise et la France. Question d'organisation matérielle oblige. Mais pour atténuer notre peine, à chaque fois un détail, une image qui nous rappelle que notre exil n'est que temporaire et que bientôt, très bientôt, nous serons de retour ! Hauts les cœurs, nous reviendrons vite !