Savoir voyager c'est appliquer à la lettre la formule de Jean-Paul II qui sera béatifié à Rome, le 1er mai prochain, "N'ayez pas peur"
(c'est d'ailleurs, pour ceux qui s'en souviennent, sur ces paroles que
la journaliste de la radio suisse romande qui m'interviewait un jour
avait commencé son reportage). Le touriste façon Montaigne ou Stendhal
n'a rien à voir avec le gogo qu'on trimballe en masse compacte
d'autocar à air conditionné en bateaux-mouches pressurisés avec
commentaires pré-digérés, ânonnés machinalement par une hôtesse à la
voix sirupeuse et au cerveau de poule (et ce dans toutes les langues du
monde). Non le vrai voyageur c'est avant tout un être raffiné et
heureux, ouvert à toutes les aventures esthétiques, dénué de tout a
priori, réservé mais pas méfiant, parfois sarcastique mais jamais
catégorique.
Bref, le touriste (appelons-le "voyageur")
n'est pas une espèce en voie de disparition, mais il se fait rare,
perdu dans la masse des hordes de gogos trimballés d'un monument à un
autre sans avoir le temps de prendre la mesure de ce qu'il leur est
donné à voir, sans respirer l'atmosphère des lieux qu'ils découvrent au
pas de charge. Je viens d'en rencontrer d'eux que Tramezzinimag a le plaisir d'inscrire d'office sur sa liste des Fous de Venise, bons vénitiens d'instinct qui savent voir, aiment regarder et prennent leur temps pour comprendre et ressentir. Il s'agit de Kate et de René, animateurs d'un blog efficace et poétique, moderne ce qu'il faut, au titre significatif : "J'y suis, j'y reste " qu'ils décrivent simplement par ces mots : "de tout est de rien".
Ceux qui me connaissent comprendront pourquoi cela me plait... Les
auteurs de ce blog ont laissé un sympathique commentaire sur un de
mes derniers billets. Par curiosité, je suis allé à la découverte du
leur : Un enchantement.
En cliquant ICI, vous pourrez vous en rendre compte par vous-même.
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