Alan Bennett
traduction de Pierre Ménard
Éditions Denoël (Coll. Denoël & d’ailleurs)
2009 - 173 p. - ISBN 978-2-20726012-8
Le roman qui m'a fait le plus rire de tout l'été. Imaginez la rein d'Angleterre (mais oui la vraie pas une reine de roman !)
qui découvre par hasard un bibliobus dans la cour intérieure de
Buckingham et emprunte un premier livre avant de se découvrir une
véritable passion pour la lecture… Le début de ce très court roman est à
mourir de rire. La toute première scène est un pur régal pour le
lecteur français, car elle met en scène notre Président lors d’un dîner
avec la Reine qui tente de lui parler de Jean Genêt.
Le pauvre homme se sent perdu... La Reine devient vite une mordue de
lecture. Tout cela grâce à un jeune employé des cuisines royales, grand
lecteur mais exclusivement de littérature gay et qui orientera la reine
dans ses choix et deviendra vite son conseiller privé pour la guider
dans ses choix. La reine découvrira au fil des lectures le le pouvoir
magique des livres et la lecture va transformer non seulement sa vie
intérieure, sa manière de voir les choses et même la façon d'aborder les
gens qu'elle est amenée à rencontrer... Autour d'elle on s'inquiète. Du
prince Philip
aux conseillers privés. Cela ira jusqu'au premier ministre et les
lectures de la reine finissent par devenir une affaire d'état... Difficile
d’en dire plus sans en dire trop. Sachez seulement que tout grand
lecteur ne peut que se reconnaître dans l’évolution de la souveraine et
que l’humour décapant d’Alan Bennett
rend la lecture de son parcours absolument jubilatoire. Il y a bien un
moment où le roman fléchit un peu, et on s'ennuie un peu le temps de
quelques pages, mais la pirouette finale rattrape tout cela. Ce petit
roman mérite d’être lu, ne serait-ce que pour rire un peu (croyez-moi les dialogues d’Alan Bennett ne peuvent vous laisser indifférents), et pourquoi pas réfléchir avec la Reine à tout ce que la lecture nous apporte. L'ayant découvert en anglais (titre original : The Uncommon Reader), j'ai dévoré l'excellente traduction de Pierre Ménard qui a su rester totalement fidèle à l'humour et à la spiritualité de l'auteur.
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La Peinture à Venise au XVIIIe siècle
Michael Levey
Traduit de l'anglais par Françoise FALCOU
Ed. Gérard Monfort, Collection Imago Mundi
1987 - 172 pages. - ISBN 2-85226-006-9
Découvert cet été à l'OCEP, la plantureuse librairie - la seule - de
Coutances, la ravissante petite ville proche de notre maison, cet
ouvrage qui date un peu (il a été écrit en 1959) qu'édite depuis
1987 la petite maison d'édition normande Gérard Monfort. Après un
tableau général de la situation des Beaux Arts à Venise au XVIIIe siècle
où sont passés en revue amateurs, collectionneurs, et peintres,
l'auteur, spécialiste du XVIIIe siècle, présente avec beaucoup de clarté
chacun des genres de peinture en étudiant les artistes les plus
représentatifs : peintres d'histoire, de paysage, védutistes, peintres
de genre, portraitistes et pour finir, le grand génie du siècle, Giambattista Tiepolo. C'est un panorama très fouillé de la peinture vénitienne du dernier siècle de la République, période trop peu connue.
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Robert Schumann
Carnaval, Papillons, etc...
Stefan Vladar, piano
Label Harmonia Mundi, 2006
Un disque assez ancien maintenant mais qui mérite d'être connu. Selon
moi l'un des meilleurs enregistrements modernes de ces pièces de
Schumann réputées difficiles. A interpréter, mais aussi à écouter. Avec Vladar,
on est au spectacle et sous ses doigts la musique de notre grand
romantique devient spectacle visuel. Les personnages prennent forme et
on se laisse entraîner par ce qui chez d'autres pianistes demeure une
évocation. Dans cet enregistrement, on assiste à la fête, on se retrouve
au milieu des danses. J'utilise souvent cette musique et cette
particulière interprétation quand je veux accompagner des images du
carnaval de Venise. Écoutez vous verrez combien on se laisse emporter
par le charme du virtuose viennois.
Bacaro Alle Alpi di dante
Castello 2877, Corte Nova
près de la salizzada S.Francesco
Tel. : 041 528 5163
Au risque de me faire remonter les bretelles par mes amis vénitiens,
laissez-moi vous livrer cette adresse. Après tout plusieurs guides
mentionnent cet authentique bacaro qui ne paie pas de mine et qui
se cache loin des chemins les plus fréquentés par les touristes pressés
qui se ruent sur les pizzas et les sodas vendus dans les rues. Le cadre
n'est certes pas près de figurer dans une de ces revues de décoration à
la mode, mais vos papilles ne pourront que se réjouir des cichetti et autres délices qui vous seront servis dans cette osteria traditionnelle, au milieu d'authentiques vénitiens (tant qu'il en reste)
et pour un prix raisonnable. Les vins sont bons et l'accueil assez
cordial, ce qui n'est pas le cas de tous les endroits que les vénitiens
se réservent mais on leur pardonne, 21 millions d'intrus qui vous
empêchent de vivre tranquillement et contribuent à faire disparaître
épiceries, boulangeries, maternité et écoles, cela a de quoi agacer un
peu !
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Recette :
Melanzane alla giudea (aubergines à la juive)
Les traditions culinaires des juifs du ghetto ont au cours des siècles
enrichi la cuisine vénitienne de saveurs inconnues ailleurs. Cette
recette classique de la cuisine italienne en est un exemple. Elle est
souvent réalisée en été, notamment pour les sorties en bateau ou les
pique-niques sur la terraferma car une fois préparées de cette
manière, les aubergines se conservent facilement et se mangent froides,
mais chaud le plat est bon aussi. On les trouve dans tous les bons bacari, ce plat faisant partie de la liste traditionnelle des cichetti.
Ingrédients : Aubergines, huile d'olive, vinaigre balsamique, ail, basilic, sel et poivre.
Couper les aubergines en petites morceaux et les mettre à frire dans beaucoup d'huile d'olive.
Hacher plusieurs gousses d'ail, ciseler des feuilles de basilic. Quand les aubergines sont bien cuites (elles ne doivent pas griller ni durcir sinon elles deviennent amères), les égoutter sur du papier absorbant et les mettre dans un plat creux ou une terrine.
Ajouter l'ail taillé finement, le vinaigre et le basilic. Laisser
reposer pendant au moins deux heures et dégustez. Un régal avec du
jambon de Parme ou de la Bresaola, sur des pâtes nature aussi mais aussi simplement avec du pain frais et un bon verre de vin.