17 juin 2008

Un jardin

C’était le jardin clos d’un palais oublié 
Près d’un petit canal, au fond d’une ruelle 
Où les enfants venaient jouer à la marelle 
Dans l’ombre tranquille et muette des figuiers 

Personne jamais n’ouvrait la grille rouillée 
Où deux têtes de lion restaient en sentinelles 
N’entraient que les oiseaux, et quelques chats fidèles 
Du pas nonchalant des fantômes familiers 

Quel était le mystère des allées secrètes 
Quelle statue blanche gardait le puits mousseux 
Où gisait ignoré un espoir malheureux 

Un jour ont disparu le palais, son jardin 
Et même les enfants qui avaient tant d’entrain 
Sont morts, ou sont passés derrière la murette 

Poésie de Line Gingras, Maître-blogueur avec "Le chou de Siam"  
photo de Jas, extraite de l'excellent reportage du Campiello sur les jardins secrets de Venise 

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Dans Venise la rouge, pas un bateau ne bouge...