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.Voilà
le monde sorti du Carême, un nouveau pape installé sur le trône de
Pierre et loin de Rome, sur Venise et le Nord est de la Péninsule, Thor,
redoutable diablotin climatique qui perturbe ces premiers jours de
printemps quand nous pensons tous aux cerisiers en fleurs et aux doux
parfums de la nature qui s'éveille. La Semaine Sainte s'achève ce soir.
Les chrétiens du monde entier vont fêter la résurrection du Christ.
Hier, selon un rite millénaire, les fidèles se pressaient pour venir
s'incliner devant la Croix au son des Impropères, ces magnifiques chants
qui montent du tréfonds de nos âmes :
" Hagios ho Theos, hagios ischyros, hagios athanatos, eleinson amis..."
..Ce
soir, quand s’élèvera de nouveau la lumière, quand les églises
retrouveront leurs ornements, tous proclameront la résurrection du
Christ et un grand cri de joie retentira dans le monde. Demain au matin
un peu partout des enfants iront à la recherche des œufs en chocolat et
les cloches sonneront à toute volée. Tout ce rituel millénaire qui varie
selon les régions et les peuples prolonge les rites anciens qui
célébraient le retour du printemps, la renaissance de la nature et la
fécondité toujours renouvelée de la terre, notre mère nourricière. A
Venise, acqua alta et bourrasques de neige en début de semaine, pas
terrible pour annoncer le renouveau... Pluie et températures assez
basses pour donner envie de cuisiner des plats d'hiver.
Vidéo non archivée
Vidéo non archivée
C'est
ce que nous ferons cette année pour le traditionnel repas de Pâques
familial. Mon aînée manquera une fois de plus à l'appel. Montréal n'est
pas vraiment la porte à côté et ce sera par Skype que nous nous
souhaiterons de Joyeuses Pâques ! Les trois autres seront là autour d'un
repas semi-végétarien puisque Jean ne mange plus de viandes depuis près
d'un an. Nous ne sommes pas de gros mangeurs de viande, cela tombe
bien. Menu pascal un peu différent donc, Pas de gigot d'agneau avec ses
flageolets, pas de foie gras truffé maison. A la place, un plat
roboratif mêlant de la viande et du riz des oignons et du Noilly Prat.
Inspiré d'une recette de Bœuf à la catalane de tante Randi,
danoise de naissance mais italienne de cœur, a fait une de ses
spécialités, j'y ai mis de l'agneau, pour rester un peu dans la
tradition pascale, mais aussi du bœuf et du porc dans le charnu. Il y
aura aussi du potiron à la vénitienne, et une salade faite d'épinards
fraîchement cueillis trouvé ce matin au marché, de chou rouge (c'est la
fin), de radis noir, de carottes de sable.
..Les vins choisis seront classiquement vénitiens : pinot grigio pour l'apéritif et Merlot, tous deux millésimés 2004, de Monti Rossi de la famille Bixio. C'est très convenable, sans être dans les sommets !
..En dessert, un Nègre en chemise comme
chez ma grand-mère. Succès garanti. Même si ce n'est plus politiquement
correct de baptiser ce très vieux dessert ainsi (hypocritement, on dit Noir et Blanc
maintenant), ce nom est définitivement lié à mes souvenirs d'enfance,
aux dimanches d'antan quand les grandes personnes restaient des heures à
table et que nous déjeunions avec les bonnes à la cuisine. On attendait
avec impatience d'être appelés pour le dessert, ce Nègre en chemise ou Nègre blanc
qu'on avait vu préparer, nous léchant les babines d'avance. Enfin, pour
le thé, j'ai fait à la place des habituels scones et des galettes
irlandaises (devenues pancakes aux États-Unis, les délicieux hot cross buns,
brioche traditionnelle d'Angleterre que l'on fabrique le vendredi saint
et dont tout le monde raffole chez nous. Pour les gourmands intéressés,
les recettes suivent.
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