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Ottavio et Cocco qui jouent sur la plage du Lido. |
Vous connaissez mon goût pour les petits riens, les choses simples. ces moments sans importance qui guérissent toutes les peines et apaisent les âmes les plus tourmentées. Ces petits riens qui font du bien - et qui souvent ne coûtent rien - comme l'affirme un merveilleux livre de la littérature enfantine dont ma fille Alix fit ses délices quand elle était petite...
A Venise, ces petits riens prennent une autre dimension. Face à l'immensité de tout ce qui nous entoure et demeure la démonstration du pouvoir que la Dominante continue d'exercer sur le monde, les petits riens du quotidien sont comme une libération. Après les richesses des palais et des églises, la beauté des monuments, la lumière tellement particulière, les reflets, ces ciels magnifiques avec un soleil qui semble ne pas briller ici comme il brille ailleurs, avec un éclat différent, plus raffiné peut-être, après toutes ces merveilles, les petites choses du quotidien sont un apaisant bonheur : un tout jeune homme qui joue avec son chien sur la plage, une très vieille dame dans le vaporetto qui éclate de rire en lisant une blague dans le journal, l'odeur gourmande qui s'échappe de la boutique du boulanger le matin, des enfants qui jouent sur la margelle d'un puits devenue un vaisseau pirate en haute mer... Le balayeur en bleu de chauffe qui siffle un menuet de Bach en nettoyant le campo... Ces chats endormis, allongés de tout leur long les uns à côté des autres sous l'ardent soleil de midi, pareils à ces gens qui dorment sur les plages l'été et ce gros chat-concierge qui semble attendre le visiteur devant l'entrée de la basilique. De petits riens que le hasard nous donne à voir. De vrais bonheurs...
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Pigeon anonyme sur un mur de Castello |
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Chat tranquille à Torcello |