

posted by lorenzo at 08:04
VENISE, UN LIEU MA ANCHE UN VIAGGIO NELL'EUROPA CHE MI PIACE NOT THE ONE OF THE GLOBALIZATION, MAIS CELLE DES NATIONS, DES PEUPLES, DES CULTURES, PATRIA DELLA DEMOCRAZIA DELLA FILOSOFIA DELLA STORIA LA REINE DES VILLES AU SEIN DE L'EUROPE, REINE DU MONDE
C'est une manifestation très originale qui se déroule depuis la mi-septembre en Italie. Sous la direction de Vittorio Sgarbi, les plus grands spécialistes italiens de la Renaissance ont mis en place une exposition unique répartie sur trois lieux géographiques différents réunis dans un seul parcours muséographique. Trois villes emblématiques de la carrière artistique de Mantegna : Padoue accueille la première période de l'artiste (de 1438 à1460) avec la présentation d'un Mantegna méconnu : la Madone de la tendresse, à Vérone est présentée "Mantegna et les arts à Vérone", (couvrant une période allant de 1450 à 1500) et Mantoue pour la période de 1460 à 1506.
Società Dante Alighieri
Istituto Venezia
Sergio Bettini
Ils sont rugissants. Les plus jeunes n'ont pas douze ans. Ce sont les membres du club de rugby Venise-Mestre qui attirent de plus en plus d'amateurs. Sponsorisés par le Casino de Venise et de nombreuses entreprises locales, ils ont fait parler d'eux cet été malgré un résultat final un peu décevant.
Ma double appartenance vénitienne et bordelaise (vive le C.A.Béglais) me pousse à me réjouir de voir ce sport se répandre chez les jeunes vénitiens. Bien plus noble que le football, le rugby est toujours agréable à regarder et pour ceux qui le pratiquent, c'est pour les jeunes, comme pour les adultes, une bonne école d'endurance et de courtoisie.
S'il n'attire pas encore beaucoup de spectateurs sur son terrain situé à Favaro Veneto, près de Mestre, il forme une association dynamique qui organise les troisièmes mi-temps comme chez nous : le club house accueille joueurs et aficionados de l'équipe.
et les merveilleuses polpette (croquettes de viande, de riz ou de fromage typiques), le tout arrosé de l'inévitable Spritz, le fameux apéritif vénitien célèbre aujourd'hui dans le monde entier. L'ambiance y est chaleureuse et je vous assure qu'on ne s'y ennuie pas plus là-bas qu'à Bègles ou à Dax ! Le stade, flambant neuf avec ses gradins jaune d'or et rouge amarante (les couleurs de Venise et celles de l'équipe) et ses vestiaires ultra-modernes accueillera peut-être bientôt des jeunes stagiaires bordelais. C'est une invitation ou plutôt une suggestion !
"La très noble cité de Venise, nul ne l'ignore, se trouve admirablement sise à l'extrémité de la mer Adriatique. Venise n'est entourée d'autres remparts, gardée par d'autres forteresses ni ceinte par d'autres portes que cette même mer qui lui sert aussi de fondation. En se ramifiant et divisant en divers canaux qui passent au travers de ses maisons, cette mer fait office de route et permet de transiter commodément de lieu en lieu, au moyen de petites embarcations. Pour Venise, la mer est une voie publique, une campagne ouverte à travers laquelle vont et viennent toutes sortes de trafics et marchandises de diverses provenances. Elle fournit et procure fot diligemment tout ce qui est nécessaire au ravitaillement et à l'entretien d'une telle patrie. Outre la profusion infinie de poissons qu'elle lui offre de jour en jour, Venise, sans rien produire d'elle-même, est pourvue en très grande abondance de tout ce qui est nécessaire à la vie humaine, de par le concours incessant des bateaux qui arrivent ici avec toutes sortes de provisions opportunes. Cette ville est toutefois très différente des autres - œuvre inédite et merveilleuse, faite de la main de Dieu.
La pompe et la grandeur de cette ville sont inestimables, ses richesses sont infinies. La somptuosité de ses édifices, la splendeur de l'habillement, la liberté du mode de vie et l'affabilité des personnes sont rares et prisées à un degré qu'on ne saurait imaginer ni décrire. Mais Venise, chérie et estimée, n'est pas moins crainte qu'aimée. On ne peut qu'être frappé de voir comme tous veulent y habiter, comme toute personne de quelque provenance qu'elle soit, semble ne plus savoir la quitter, dès qu'elle a goûté à sa douceur de vivre. De là vient qu'on y trouve des personnes originaires de tous les pays et, de même que tous les membres et artères de notre corps correspondent avec le coeur, de même toutes les villes et parties du monde correspondent avec Venise. Ici, l'argent court plus qu'en tout autre lieu et c'est une ville libre, à l'instar de la mer qui, sans subir aucune loi, légifère pour les autres. Chose plus remarquable encore et digne d'émerveillement : la paix incroyable et l'équité qui y règnent, malgré une telle diversité de sangs et de coutumes. Cela procède de la prévoyance, de la vigilance et de la valeur de ceux qui la gouvernent. Les esprits les plus choisis dans tous les arts et les professions rivalisent pour vivre ici. Toutes les vertus y triomphent, on y goûte délices et plaisirs. Les vices sont extirpés et les bonnes mœurs fleurissent. Les hommes se signalent par leur vaillance, jugement et courtoisie; les femmes se distinguent par leur beauté, prudence et chasteté. En somme, Dieu à accordé tous les bienfaits qui se puissent désirer à cette ville bénie, craintive de sa divine majesté, fort religieuse et reconnaissante des dons célestes. Et, après Dieu, elle est très dévouée et très obéissante à son prince, lequel, afin que rien ne manque à une république si heureuse et si bien ordonnée, ne sauriat être égalée en bonté, prudence et justice.
Dans cette ville donc, véritablement divine, résidence de toutes les grâces et excellences surnaturelles, vivaient récemment et vivent encore plusieurs femmes nobles et valeureuses. Issues des familles les plus illustres et réputées, leur âge et leur état différaient, contrairement à leurs origines et mœurs. Distinguées, vertueuses et d'esprit élevé, elles se voyaient souvent et, ayant contracté une amitié pleine d'affection et de discernement, prenaient souvent le temps et trouvaient l'occasion de se rencontrer pour converser en toute simplicité et sans se soucier d'hommes qui pussent les réprimander ou les en empêcher. Elles conversaient de ce qui leur agréait le plus, traitant tantôt de leurs occupations de femmes, tantôt d'honnêtes distractions. et parfois l'une d'entre elles qui aimait la musique, prenant un luth en main ou bien accompagnant sa très belle voix d'une harpe bien accordée, offrait un passe-temps fort agréable à elle-même et à ses compagnes. Une autre qui goûtait la poésie, en récitant quelques vers inédits et gracieux, offrait une manière nouvelle et plaisante de s'attarder à cette compagnie aussi judicieuse qu'avertie".










Poème de
Poème de Rainer Maria Rilke
Comme en France, l’État (ou la collectivité territoriale concernée) peut faire valoir son droit de préemption en cas de mise en vente de locaux privés. A une époque où partout dans le monde la philosophie ultra-libérale pousse les collectivités à vendre des bribes de leur parc immobilier, la Ca'Farsetti vient de créer la surprise en préemptant un appartement de 100 m² à San Marco mis en vente pour seulement 100.000 euros (!). Curieuse opération immobilière au départ, qui mêlait des personnalités vénitiennes loin d'être dans le besoin et surtout très liées entre elles. Écoutez plutôt : Le prix fixé, incroyablement bas pour un appartement de 100 m² en parfait état, situé à deux pas de la Piazza, sur la Calle Larga San Lorenzo, (adresse exacte : Castello 5123), avait attiré l'attention de l'assesseur au Patrimoine de la ville, Mara Rumiz, qui a donc payé 100.000 euros ce joli petit logement. Eliano Verardo, administrateur délégué du Consortium Venezia Spiagge, qui gère les luxueuses plages privées de Venise, était le vendeur. L'acquéreur se nomme Guido Sussi, ancien directeur de la Société AMES qui a en charge la gestion de l'approvisionnement des pharmacies et hôpitaux de Venise. Prix dérisoire annoncé, publié et payé par l'acquéreur. Bref que des gens bien au fait du prix de l'immobilier à Venise... Transfert d'argent non déclaré, ? Gros dessous de table ? Récompense pour services rendus ? Personne ne le saura jamais. Toujours est-il qu'une fois le sous-seing signé, la ville est intervenue et a fait valoir son droit de préemption. Trente jours plus tard - difficile performance quand on sait que l'été le fonctionnement administratifs vénitien vit comme partout au ralenti et qu'il fallait absolument réunir le conseil municipal pour entériner l'opération (comme quoi quand on veut on peut) - , l'affaire est bouclée.
Mais finalement, la ville est l'heureuse propriétaire d'un bel appartement acquis pour un prix vingt fois plus bas que les tarifs en vigueur. Elle va mettre à disposition d'une famille vénitienne qui n'aurait pas eu les moyens d'être aussi bien logée en passant par des agences immobilières.
Nous logions avec mes parents au Londra, sur les Schiavoni. Après le dîner, un soir, j'avais eu l'autorisation de sortir seul. J'ai marché vers San Marco puis contournant le palais épiscopal, je suis allé vers San Giovanni e Paolo, puis vers l'arsenal pour revenir par la Fondamenta qui mène à l'hôtel. Deux heures dont j'ai encore en moi la marque. J'ai souvent erré depuis dans les rues la nuit et parfois, sur les canaux quand la barque éclairée d'une simple lanterne, glissait presque au hasard de l'aviron.
Un autre campo, puis un autre encore, un sottoportego un peu sombre qui vous fait frissonner trente secondes, de longues ruelles prises entre de hauts murs qui semblent être le corridor silencieux et humide d'une maison abandonnée, puis une église, un puits, des marches encore qui s'ouvrent sur une grande salle déserte : le campo du théâtre. Une treille, le péristyle de la Fenice, avec quelques buveurs invétérés, assis sur l'escalier. Leurs voix qui résonnent et vous suivent longtemps après que vous ayez quitté le campo...
Soudain un cul de sac. "Aqua, aqua" vous aurait crié une vieille femme du haut de son balcon. Là, le silence amplifie votre surprise. Personne. Peut-être un chat effrayé qui vous toisera avant de se glisser entre les grilles d'un magazzino.
Un autre bonheur - un des miens en tout cas - c'est le brouillard, l'incroyable brouillard qui les soirs d'hiver se répand parfois sur la ville. Il transforme tout et se frayer un chemin, même sur les lieux habituels connus par coeur, devient presque impossible. Parfois même votre seul mouvement crée une sorte de tunnel qui demeure ainsi ouvert jusqu'à ce que vous repassiez au même endroit. J'ai le souvenir d'un matin à Cannaregio, près du Ghetto. J'allais chercher des croissants et le journal. Entre la porte de l'immeuble où j'habitais et le kiosque, voisin de la boulangerie, il y avait deux cent mètres à peine. Un mur de coton semblait avoir été dressé devant moi et à chaque pas, m'enfonçant dans cette matière impalpable, je creusais comme un passage. Et à ma grande surprise, sur le chemin du retour, cette ouverture était toujours là, se refermant peu à peu derrière moi... Sensation très particulière je vous l'assure. Brodsky en a bien mieux parlé que moi dans un de ses livres. Je chercherais la page.
Bonne promenade.
Lord Byron y vécut, il étire son orgueilleuse façade parmi les plus belles constructions du Grand Canal : le Palais Mocenigo est à vendre, Mesdames, Messieurs."Quand les Athéniens voyaient passer sur les places publiques un jeune garçon chargé de beauté et de sublimes dons, ils craignaient pour lui la jalousie des dieux.
Leur sagesse mythique savait que l'homme ne doit pas avoir un front trop resplendissant et que le destin aime à frapper ce qui s'élève trop vite et fleurit avec trop de magnificence..."
Joseph Kessel
C'est là que j'ai connu N.H. Jacopo Foscari, alors élève à la Domus Cavanis, le collège huppé de Dorsoduro aujourd"hui transformé en hôtel de luxe (le collège existe encore mais il a déménagé dans des locaux plus exigus et moins prestigieux de l'autre côté du rio Terrà). Il avait besoin d'un répétiteur de français. Je fus celui-là. Jacopo était un beau garçon, brillant bien qu'un peu paresseux. Un tantinet snob, ce qu'il faut pour plaire aux vieilles dames et juste assez pour ne pas être fat.
Je me souviens du jour qui suivit l'accident. Les gens partout ne parlaient que de ça. Il y avait une pleine page dans le Gazzettino consacrée aux témoignages des amis et des relations de la famille Foscari. A San Luca, lieu de rassemblement des jeunes vénitiens de l'âge de Jacopo, l'atmosphère était incroyablement lourde. Au lieu du charmant babillage que l'on entend d'habitude dès qu'on approche du campo, c'était un silence de plomb, entrecoupé de chuchotement et parfois même de sanglots, qui assaillait le passant. La ville entière était en état de choc. Il y eut foule aux obsèques à Santo Stefano. Ce jeune prince de dix huit ans était vraiment très aimé. C'était en 1984. "... Un visage net, fin, un charme timide, réticent et, dans tous les gestes, cet élan contenu, cette noblesse un peu rigide qu'ont, seuls, les hommes très jeunes et très beaux" (Joseph Kessel)Mystère insondable du destin qui choisit ses proies et ôte parfois la vie à des êtres qui semblaient pourtant faits pour vivre toujours.
Mais ce qui est mystérieux aussi, c'est cette "anecdote" que j'ai souvent raconté et qui me fait toujours un peu frissonner. Lecteur, par avance, je vous prie d'excuser ma maladresse : Je ne sais comment raconter cette mystérieuse aventure dont rien n'est inventé...
Illusion, cauchemar mal interprété, vision extra-lucide ? Une vieille vénitienne à qui j'en parlais me dit calmement : "...à Venise, tout est possible. L'eau des canaux transporte bien des secrets et bien des images. On est tous un peu voyants ici... Il est simplement venu vous dire au-revoir"... Une légende vénitienne de plus dont le souvenir me trouble encore.