C'est par ces paroles, prononcées avec beaucoup d'émotion, que Massimo Cacciari, le maire de Venise, a salué la mémoire d'Emilio Vedova, l'un des plus grands peintres italiens contemporains, mort dans son sommeil à 87 ans. Après le décès de Pontus Hulten, c'est un autre grand témoin et un immense protagoniste de l'art contemporain qui disparait cet automne. C'était  un grand monsieur. Je me suis rendu plusieurs fois chez lui du temps de ma vie  étudiante, et l'entendre parler de l'art mais aussi de Venise était  quelque chose de "monumental".
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 Le maître venait de perdre quelques semaine plus tôt Anna-Maria  son épouse, compagne fidèle et attentive. Il n'avait jamais cessé de  peindre. Né en 1919, il est mort mercredi dernier dans sa maison des  zattere. L'annonce de sa disparition a causé à Venise et dans le monde  une immense émotion. L'histoire artistique et humaine de ce vénitien a  traversé tout un siècle et sa vie est un véritable roman. Comme le  rappelait le maire-philosophe Massimo Cacciari, "par son art et son engagement, il a contribué à écrire une des pages les plus importantes du XXeme siècle".
Le maître venait de perdre quelques semaine plus tôt Anna-Maria  son épouse, compagne fidèle et attentive. Il n'avait jamais cessé de  peindre. Né en 1919, il est mort mercredi dernier dans sa maison des  zattere. L'annonce de sa disparition a causé à Venise et dans le monde  une immense émotion. L'histoire artistique et humaine de ce vénitien a  traversé tout un siècle et sa vie est un véritable roman. Comme le  rappelait le maire-philosophe Massimo Cacciari, "par son art et son engagement, il a contribué à écrire une des pages les plus importantes du XXeme siècle".
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Né en 1919 dans une famille d'ouvriers, Vedova  vient à la peinture en autodidacte. Obligé de travailler pour vivre, il  exercera différents métiers : ouvrier d'usine d'abord, puis photographe  et restaurateur. Dans les années 30, il commence à dessiner et à  peindre intensément. Autoportraits, motifs d'architecture, perspectives,  il est dans la lignée des peintres italiens de Installé à Rome en 1936,  il fréquente les cours d'Amedeo Bocchi,  puis à Florence, il poursuit ce cursus désormais entièrement voué à la  peinture. En 1942, il expose pour la première fois et adhère au courant  milanais "Corrente". En 1943, la galerie où il expose est  fermée par la police fasciste. Dès lors, il participe activement à la  Résistance. Sa peinture traduit la vigueur de ses convictions et de son  engagement. En 1946, il est parmi les signataires du "Manifeste du réalisme" et participe à Venise à la fondation de la "nuova secessione italiana" puis au "Front Nouveau des Arts".  Il participe à de nombreuses expositions collectives dans le monde  entier et devient l'invité de la Biennale de Venise en 1948 et 1950, à  Sao Paulo en 1951, de nouveau à Venise en 1952 puis à la Documenta de  Kassel en 1955. 
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 Associé au "Groupe des Huit" (1951), créé par Lionello Venturi dont il se dissociera deux ans plus tard lors d'une déclaration publique lors d'un congrès de haute culture à la Fondation Giorgio Cini. Il créé des collages et des "assemblages"  . Son travail s'oriente ensuite sur l'échelle chromatqiue des noirs et  des blancs, avec des insertions de rouge vif. Ce sera le "cycle de la protestation" puis le "cycle de la nature". En 1954, Vedova part  pour le Brésil où il reçoit un prix qui lui permettra de rester trois  mois en Amérique. La découverte de la réalité de l'Amérique du Sud et de  son atmosphère va fortement le marquer.
Associé au "Groupe des Huit" (1951), créé par Lionello Venturi dont il se dissociera deux ans plus tard lors d'une déclaration publique lors d'un congrès de haute culture à la Fondation Giorgio Cini. Il créé des collages et des "assemblages"  . Son travail s'oriente ensuite sur l'échelle chromatqiue des noirs et  des blancs, avec des insertions de rouge vif. Ce sera le "cycle de la protestation" puis le "cycle de la nature". En 1954, Vedova part  pour le Brésil où il reçoit un prix qui lui permettra de rester trois  mois en Amérique. La découverte de la réalité de l'Amérique du Sud et de  son atmosphère va fortement le marquer.
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En 1956, il expose à Munich et commence un travail très intense de gravure qui sera couronnée par le prix Lissone en 1958. L'année suivante il présente une exposition très commentée "Scontro di situazioni" (collisions de situation) où ses toiles sont disposées en angle droit, dans le cadre de l'exposition "Vitalité dans l'Art" organisée par l'architecte Carlo Scarpa au Palais Grassi. En 1960, il reçoit le Grand Prix de peinture à la XXXe Biennale de Venise, décerné à l'unanimité par un jury international composé des plus grands experts.
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Il travaille ensuite à ses fameux "Plurimi', présents aujourd’hui"hui dans les plus grands musées du monde. Ces réalisations en technique mixte s'articulent et se meuvent dans l'espace sont exposées la première fois à la galerie Marlborough de Rome et présentée par Giulio Carlo Argan. Invité par de nombreuses universités américaines, il donne une série de conférences sur ses plurimi. Il enseigne ensuite à la Sommerakademie für bildende Künste de Salzbourg en 1965 et à l'Accademia de Venise en 1975. En 1967, il aménage l'espace du pavillon italien à l'Exposition Universelle de Montréal. Constamment à la recherche de l'innovation, son travail ne sera jamais figé. Il créera ainsi des lampes en verre en collaboration avec la verrerie Venini de Murano puis vint le cycle "Lacérations et Fragments", les "disques et les cercles" . Il collabore avec Luigi Nono pour la scénographie de différentes œuvres comme "Intolleranza" ou "Prometeo".
Il créera ainsi des lampes en verre en collaboration avec la verrerie Venini de Murano puis vint le cycle "Lacérations et Fragments", les "disques et les cercles" . Il collabore avec Luigi Nono pour la scénographie de différentes œuvres comme "Intolleranza" ou "Prometeo".
  
Il travaille ensuite à ses fameux "Plurimi', présents aujourd’hui"hui dans les plus grands musées du monde. Ces réalisations en technique mixte s'articulent et se meuvent dans l'espace sont exposées la première fois à la galerie Marlborough de Rome et présentée par Giulio Carlo Argan. Invité par de nombreuses universités américaines, il donne une série de conférences sur ses plurimi. Il enseigne ensuite à la Sommerakademie für bildende Künste de Salzbourg en 1965 et à l'Accademia de Venise en 1975. En 1967, il aménage l'espace du pavillon italien à l'Exposition Universelle de Montréal. Constamment à la recherche de l'innovation, son travail ne sera jamais figé.
 Il créera ainsi des lampes en verre en collaboration avec la verrerie Venini de Murano puis vint le cycle "Lacérations et Fragments", les "disques et les cercles" . Il collabore avec Luigi Nono pour la scénographie de différentes œuvres comme "Intolleranza" ou "Prometeo".
Il créera ainsi des lampes en verre en collaboration avec la verrerie Venini de Murano puis vint le cycle "Lacérations et Fragments", les "disques et les cercles" . Il collabore avec Luigi Nono pour la scénographie de différentes œuvres comme "Intolleranza" ou "Prometeo".
.Son extraordinaire force créatrice se manifesta dans un important travail  de gravures où il expérimenta de nombreuses techniques. Parmi les  dernières expositions qu'il fit, il faut rappeler celle du Musée d'Art contemporain de Turin en 1996, et en 2001 celle organisée par la galerie Salvatore et Caroline Ala, à Milan. 
"Pour moi, c'est un ami, un père, un maître qui disparait " a dit le maire "avec  lui c'est une grande figure de la peinture et de la culture italiennes  du siècle. Un peintre géant de Venise, vénitien de toutes les fibres de  son art, dans tous les traits de son dessin, dans le moindre filet de  ses couleurs. Ce sera de bon ton dans les prochains jours dans toute la  ville, dans tout le pays, dans le monde entier de commenter l’œuvre et  d'en exalter l'importance. Pour le moment, les paroles me manquent pour  exprimer ma douleur". 
Les obsèques (civiles) du peintre présidées par la Municipalité ont eu lieu samedi au Musée Correr. La  dépouille du maître transportée en gondole depuis les Zattere le long  du Grand canal afin de permettre aux vénitiens de lui rendre hommage; a  été ensuite portée jusqu'au grand salon d'apparat de l'aile  napoléonienne où une chapelle ardente avait été dressée. Le service  civil était présidé par le maire qui a prononcé un discours très  émouvant. 
 En voici une partie dans une traduction approximative : ''[...]Et  maintenant repose Emilio. Mais Emilio ne repose pas non plus dans cet  ailleurs où il se trouve désormais parce qu'il est une inquiétude du  coeur qui ne trouve pas non plus le repos dans l'au-delà. Si Dieu  existe, ce Dieu aime les coeurs qui cherchent toujours"...''Il y  avait un Vedova que tout le monde connaissait, dramatique et expressif,  le Vedova des collisions de situation, des images prises comme un  conflit, comme un cri ; mais il y avait en lui une opposition entre la  volonté de parler de soi, d'intervenir, de s'exprimer et sa dimension  intérieure lyrique, réfléchie, méditative de grand espace et de grand  silence qui ne se voyait pas directement dans ses œuvres mais en était  l'âme..."
En voici une partie dans une traduction approximative : ''[...]Et  maintenant repose Emilio. Mais Emilio ne repose pas non plus dans cet  ailleurs où il se trouve désormais parce qu'il est une inquiétude du  coeur qui ne trouve pas non plus le repos dans l'au-delà. Si Dieu  existe, ce Dieu aime les coeurs qui cherchent toujours"...''Il y  avait un Vedova que tout le monde connaissait, dramatique et expressif,  le Vedova des collisions de situation, des images prises comme un  conflit, comme un cri ; mais il y avait en lui une opposition entre la  volonté de parler de soi, d'intervenir, de s'exprimer et sa dimension  intérieure lyrique, réfléchie, méditative de grand espace et de grand  silence qui ne se voyait pas directement dans ses œuvres mais en était  l'âme..." 
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 Le maire a évoqué la petite pièce toujours dans un désordre apparemment chaotique dans laquelle Vedova  se retirait pour travailler en silence sur toutes les petites choses  qu'il avait ramassé et sauvé, débris de toutes sortes qu'il parvenait à  faire revivre, leur redonnant une voix en les transformant en œuvre  d'art. "Le geste de l'art est sauvegarde", a commenté le maire, "sauvegarde  de nos misères, de nos malheurs, de nos contradictions, réussir  perpétuellementà leur donner parole et voix, les préservant ainsi et les  faisant renaître" . Cacciari a rappelé "la  capacité de Vedova à risquer dans les limites des profondeurs, des  lacérations et des contradictions, pour être en situation, pour pénétrer  les rencontres et les oppositions, et de là, rebondir"... "Il existait  un Vedova pudique" a continué le maire, "qui avait en lui une  dimension ésotérique, qui assimilait les contradictions et les  collisions, avec une seule forme d'intolérance : le refus de toute  injustice. Il ne supportait pas que l'homme fasse du mal à l'homme.  Alors Vedova se mettait à hurler. De l'Espagne au Vietnam ou à Sarajevo,  il ne s'est jamais abstenu de dénoncer les exactions humaines, à sa  manière, avec ses mots, les couleurs et les images. Parce que l'art est  révolutionnaire quand il nous révolutionne nous-même et non pas quand il  établit des manifestes politiques... Voilà ce que nous a enseigné  Emilio Vedova." Émouvant discours en vérité.
Le maire a évoqué la petite pièce toujours dans un désordre apparemment chaotique dans laquelle Vedova  se retirait pour travailler en silence sur toutes les petites choses  qu'il avait ramassé et sauvé, débris de toutes sortes qu'il parvenait à  faire revivre, leur redonnant une voix en les transformant en œuvre  d'art. "Le geste de l'art est sauvegarde", a commenté le maire, "sauvegarde  de nos misères, de nos malheurs, de nos contradictions, réussir  perpétuellementà leur donner parole et voix, les préservant ainsi et les  faisant renaître" . Cacciari a rappelé "la  capacité de Vedova à risquer dans les limites des profondeurs, des  lacérations et des contradictions, pour être en situation, pour pénétrer  les rencontres et les oppositions, et de là, rebondir"... "Il existait  un Vedova pudique" a continué le maire, "qui avait en lui une  dimension ésotérique, qui assimilait les contradictions et les  collisions, avec une seule forme d'intolérance : le refus de toute  injustice. Il ne supportait pas que l'homme fasse du mal à l'homme.  Alors Vedova se mettait à hurler. De l'Espagne au Vietnam ou à Sarajevo,  il ne s'est jamais abstenu de dénoncer les exactions humaines, à sa  manière, avec ses mots, les couleurs et les images. Parce que l'art est  révolutionnaire quand il nous révolutionne nous-même et non pas quand il  établit des manifestes politiques... Voilà ce que nous a enseigné  Emilio Vedova." Émouvant discours en vérité.  

 lumières  restées allumées dans les autres salles vides, j'ai l'impression de  traverser les siècles et de n'être plus au XXIe siècle mais au temps des  écrivains vénitiens dont j'étudie les textes. Étudiant, je venais déjà  beaucoup ici. J'y ai découvert l'histoire de Venise, les écrits
lumières  restées allumées dans les autres salles vides, j'ai l'impression de  traverser les siècles et de n'être plus au XXIe siècle mais au temps des  écrivains vénitiens dont j'étudie les textes. Étudiant, je venais déjà  beaucoup ici. J'y ai découvert l'histoire de Venise, les écrits  penchés  sur des ouvrages de littérature, de sémantique ou d'histoire. Comme  nous avant eux, ils restent là des heures, prenant des notes puis  descendent dans le jardin ou sur le campo pour fumer une cigarette,  boire un café et se détendre. Puis quand vient l'heure de la fermeture,  tous se répandent dans les ruelles vides et disparaissent dans la nuit,  tout enivrés des mots et des idées dont ils se sont nourris des heures  durant..
penchés  sur des ouvrages de littérature, de sémantique ou d'histoire. Comme  nous avant eux, ils restent là des heures, prenant des notes puis  descendent dans le jardin ou sur le campo pour fumer une cigarette,  boire un café et se détendre. Puis quand vient l'heure de la fermeture,  tous se répandent dans les ruelles vides et disparaissent dans la nuit,  tout enivrés des mots et des idées dont ils se sont nourris des heures  durant..



 
 





 Quand  vous serez à Venise, passez-y, je vous certifie que vous ne serez pas  déçus ! Très discrète, cette maison à sa place parmi les plus fameuses  comme
Quand  vous serez à Venise, passez-y, je vous certifie que vous ne serez pas  déçus ! Très discrète, cette maison à sa place parmi les plus fameuses  comme  le man nel catturara
le man nel catturara 

 Mille mercis Jean-Claude pour ce joli moment illustré par la belle voix de la soprano lyrique
Mille mercis Jean-Claude pour ce joli moment illustré par la belle voix de la soprano lyrique 








 
 
 
 
 
 
 


 
 
La première , endormie négligée , faussement bas bleu , très effilée , se demande si Jane Avril n'a plus vingt ans .
Comme le temps passe !
La seconde , bibi Marie von Wägen , espiègle débarquée de Charleston , se méfie .
Ironise .
Nous défie .
Les cuivres sont bien faits .
Les accoudoirs serrés .
Son petit pied est trop parfait .
La troisième , directo sortie d'un Degas , rose de non confusion , fuira le pas des deux .
En lacets .
Les trois Voltaire , qui en ont tant vu , eux , sont assoupis .
Leurs formes sont arrondies .
Comme le temps passe .
Un vrai trésor !
La quatrième me semble trop incongrue .
Modulo 3 .
Venise , c'est une femme !
Ici !