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| © Photographie Yves Phelippot. Tous droits réservés. |
Dès
janvier, c'est la révolution à l'ACTV, les lignes de vaporetti et de
motoscafi changent de numéros. Pour se mettre à la page, les lignes vont
être renumérotées comme le font peu à peu chaque grande ville. Comme
Venise a terriblement peur de n'être qu'une petite provinciale endormie,
elle reprend à son compte les innovations des capitales européennes.
Finis donc les 82, 61, 51, 62 et tutti quanti ! C'est vrai qu'il était
curieux de n'avoir pas de ligne 2 et de passer allègrement du 5 au 82.
En fait par exemple le 82 n'est que le regroupement de l'ancienne ligne 8
et de la 2... Il fallait y penser.
Dans
quelques mois donc, les lignes iront de 1 à 12 en se suivant comme la
logique des chiffres le veut. C'est le début de grandes modifications au
sein de la société des transports publics de Venise. De nouveaux
pontons vont être installés, plus pratiques et puis cette fameuse
discrimation positive entre les accès réservés aux touristes et ceux
pour les riverains (personne n'a encore tranché sur la meilleure
méthode), les panneaux affichés en plusieurs langues vont être traduits
en italien ce qui a souvent été omis (...), et les abords des arrêts
seront mieux indiqués avec des panneaux semblables à ceux qu'on trouve
devant les bouches de métro (plans de la ville et du réseau des
transports et plans du quartier). On attend aussi la décision de l'ACTV
de remplacer peu à peu les anciens modèles de vaporetto par des engins
non polluants dont les hélices ne produiront que peu de ces remous
tellement néfastes aux fondations de la cité. Mais rien n'est simple
dans la Sérénissime d'aujourd'hui.
Nous en reparlerons.
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4 commentaires:
- Mon cher Lorenzo,
Quelle que soit la méthode de ségrégation spatiale, elle est toujours détestable. Il me semble, avoir appris, à l'école que Rosa Parks était à l'origine d'un mouvement d'opposition à la ségrégation raciale à Montgomery (Alabama) dans Le "Sud" (Etats-Unis).
Elle a choisi de commencer son combat dans... un bus puisque les Noirs ne pouvaient monter à l'avant du bus (réservé aux Blancs). - Je ne serai jamais membre d'un quelconque Klu Klux Klan mais il faut bien dire que mettre à disposition des touristes des lignes spécifiques et en réserver d'autres pour les résidents du moins à certaines heures de la journée n'est pas en soi une mauvaise chose. notre époque est devenue hyper-sensible à tout ce qui peut ressembler à de la ségrégation au point de refuser parfois ce qui peut faciliter la vie. Les frontières que j'ai connu enfant dans chaque pays permettait d'aller plus vite. Là où il pouvait y avoir une mauvaise interprétation c'était en Angleterre avec la file réservée aux étrangers baptisée en lettres blanches sur fonds noir "ALIENS". Je ne me suis jamais senti infériorisé par cette appellation ! De grâce ne confondons pas tout. Il s'agit ici d'essayer de pallier le mieux possible les aléas de l'invasion chronique de Venise par les visiteurs, qui perturbe le fonctionnement normal des services mis à la disposition de TOUS les publics. Quelle solution alternative trouver ? Séparer les gens par catégorie : touristes et travailleurs usagers résidents c'est pas terrible, mais c'est certainement la seule possibilité. En revanche là où il va falloir être vigilantissime, c'est dans le projet de transport rapide entre Marco Polo Mestre et l'Arsenal. Nous en reparlerons. Ouvrez le débat sur le forum ! Dur sujet.
- Merci pour l'info !
- Mon cher Lorenzo,
Les hommes me surprendront toujours par leur faculté à désigner comme inéluctable des événements avant même qu'ils ne se produisent pas. En ce qui concerne, elle a tellement de fois été hantée de fois été hantée par sa mort qu'elle y arrivera peut-être : pour une ville, quelle mort plus certaine que le refus de la vie en commun. Mais je ne jette pas la pierre à Venise : en France aussi, la méfiance vis-à-vis de l'étranger se généralise. Vous vous souviendrez, j'en suis sûr, étant donnée la très bonne éducation que vous avez reçue dans un "college" anglais et à laquelle vous faites honneur de la différence que faisaient les Romains entre la "turba" et la "plebs".
D'un côté, la foule, le troupeau,
De l'autre, l'ensemble des citoyens romains.
J'ai toujours été attaché à la notion de citoyenneté ouverte et pour être passé une fois à la préfecture de mon département par la file d'attente des étrangers.
L'idée même d'un accueil différencié selon l'origine est contraire à tous les principes.
Je n'ouvrirai pas de débat sur le forum car ma réputation est celle d'un trublion et que l'on m'attend dans ce rôle. J'ai envie de papiers de fond, de réflexion distanciée et plus de ces joutes qui n'apportent que fort peu à mon lecteur. Si j'y suis mêlé, ce sera à mon corps défendant.






corps
des sapeurs-pompiers de New York, mais aussi pour réunir des fonds pour
permettre aux orphelins de ces pompiers de bénéficier de bourses
d'études et pour les enfants du Togo. Six étapes dont une à West-Point, la fameuse école militaire américaine. parmi les rameurs, il y a trois gondoliers américains : 



De
tout temps, la Giudecca a été un quartier de rencontres et de mélanges.
Des familles de pêcheurs et d’ouvriers cohabitaient avec des familles
patriciennes qui avaient bâti là des demeures somptueuses au milieu de
grands et magnifiques jardins. L’air y était plus pur disait-on, et bien
meilleur pour aider les enfants à grandir. Il y a avait des couvents
mais aussi des casini, ces villégiatures de plaisir qui
n’étaient pas toujours - contrairement à ce que certains esprits salaces
aiment à faire croire - des bordels de luxe. On trouvait aussi
beaucoup de potagers et de vergers, des vignes même. Un lieu de
villégiature encore lié à la simplicité rurale des premiers temps. Puis
avec la chute de la République, l'occupation autrichienne, la misère
galopante, la Giudecca est devenue un monde à part. Le refuge d’un
peuple en haillons dont les enfants souvent réduits à la mendicité
partaient en barque le matin pour essayer de gagner trois sous à la
porte des auberges de luxe où à la sortie des restaurants et des
théâtres. Des chantiers de construction navale, des ateliers industriels
et les fameux moulins drainaient un prolétariat mal payé et mal nourri
qui contrastait avec l’image laissée par l’histoire de ce peuple
grandiose. Les choses se sont heureusement améliorées. On vit
aujourd'hui aussi confortablement à la Giudecca que du côté de Dorsoduro
ou de San Polo.
Les
logements y sont même le plus souvent rénovés. Des constructions neuves
à l’architecture osée bien que toujours inspirée par le modèle vénitien
abritent de nombreuses familles et il reste encore davantage
d’autochtones que d’étrangers.












Ils
s'exécutèrent de bonne grâce et interprétèrent de nombreuses pièces que
le doge avait pu entendre quelques heures plus tôt. Ce fut un tel
succès que la garde chargée de surveiller les abords du ghetto vint voir
ce qui se passait, tant la clameur fut retentissante. On porta en
triomphe le frère et la sœur jusqu'à l'entrée de leurs appartements.