Mais
elles étaient légions à mon époque les pâtisseries vénitiennes. Il y
avait au Lido assez loin des plages, une petite pâtisserie dont j'ai
oublié le nom, tenue par une grosse dame, près du débarcadère de Sta
Maria Elisabetta. On y trouvait un petit gâteau merveilleux : une sorte
de puits en pâte sablée très fine garnie d'une très moelleuse
préparation aux amandes avec des pignons ou des noisettes. Cela avait,
en plus compact, la texture d'un quatre-quarts aux amandes et ça coûtait
600 lires (0,45 € !). C'était cher à l'époque (les jetons de téléphone valaient 200 lires et l'espresso 300).
Étudiants, nous vivions un mois avec 50.000 lires (mais le SMIC en France n'était-il pas aux environs de 350 € ?)... Près du pont des Guglie, un pâtissier fabriquait des croissants extraordinaires. Ils étaient fourrés avec une gelée l'abricot qu'il fabriquait lui-même. On sentait souvent le matin ce délicieux parfum de confiture. Sa préparation ressemblait davantage à une crème qu'à de la confiture. Des fenêtres de la Locanda Biasin où je travaillais, adorais regarder Paolino, le petit mitron vêtu de blanc qui partait livrer les hôtels de la Lista di Spagna ou du Rialto, le plateau sur la tête, comme dans le film musical de Lionel Bart "Oliver" qui a charmé mon enfance.
Étudiants, nous vivions un mois avec 50.000 lires (mais le SMIC en France n'était-il pas aux environs de 350 € ?)... Près du pont des Guglie, un pâtissier fabriquait des croissants extraordinaires. Ils étaient fourrés avec une gelée l'abricot qu'il fabriquait lui-même. On sentait souvent le matin ce délicieux parfum de confiture. Sa préparation ressemblait davantage à une crème qu'à de la confiture. Des fenêtres de la Locanda Biasin où je travaillais, adorais regarder Paolino, le petit mitron vêtu de blanc qui partait livrer les hôtels de la Lista di Spagna ou du Rialto, le plateau sur la tête, comme dans le film musical de Lionel Bart "Oliver" qui a charmé mon enfance.
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3 commentaires:
- Ce matin, j'ai envie de manger ce pain délicieux, bien blanc de la boulangerie Salizzada San Pantalon...
J'adore !
M.17 - Ma tante et mon oncle à Murano ont tenu pendant plus de 40 ans le bar
Diana. C'est mon oncle qui faisait toute la pâtisserie.J'ai tant de
souvenirs olfactifs: parfum d'amande, croissants à l'abricot au
four....Le matin c'est Angelo le commis qui partaient livrer les cafés
de l'île avec son plâteau fixé sur un boudin de tissu au sommet du
crâne.
Gamine, l'été j'y vendais les glaces aux enfants qui me parlaient en vénitien.
Souvenirs, souvenirs.... - Nous avons des souvenirs communs. Et si vous nous racontiez plus en détails d'autres de vos souvenirs ? Tramezzinimag pourrait les publier...


Rassurez-vous, les amateurs de gianduiotto et autres crèmes glacées avec ou sans panna montata ne seront pas longtemps frustrés : C'est d'une fermeture provisoire (trois longs jours)dont il s'agit et c'est déjà passé. Le marchand de glaces des Zattere est maintenant ouvert et tout est oublié. Il s'agissait d'une décision de justice. L'explication : depuis un certain temps, suite à des plaintes de clients (étrangers évidemment) la brigade financière a dressé à plusieurs reprises des procès-verbaux. Rien à voir avec l'hygiène, la qualité des produits n'est pas en cause en dépit des règles byzantines que la bureaucratie bruxelloise essaie d'imposer à toute l'Europe - c'est un autre sujet que je préfère ne pas aborder, je deviendrais agressif voire grossier -. Les gens se sont plaint de ne pas recevoir de ticket et comme cela est obligatoire même pour une glace à 1 €, la punition est tombée : une forte amende (500 € par ticket non émis) assortie d'une fermeture obligée de trois jours car il y a récidive. Les faits remntent au printemps dernier, puis pendant l'été. Le temps que l'administration arrive à monter le dossier, de nombreux mois ont passé jusqu'au retrait temporaire de la licence de Nico.






J'aime ces instants de vies passées que le hasard ressuscite. C'est déjà émouvant lorsqu'il s'agit de membres de notre famille que nous avons pu connaître. Ces témoignages sont alors comme un rappel de leur vie; une palpitation qui ne demanderait qu'à se faire entendre de nouveau et nous rend un peu de ceux que nous avons aimé. Ça devient encore plus émouvant quand ce sont des inconnus. On a l'impression de rentrer par effraction dans leur intimité et en même temps, on se dit que lire leur nom, déchiffrer leur message, regarder leur photo, c'est les sortir de l'anonymat dans lequel la mort les a plongé. Un peu comme le sourire réconfortant de l'infirmière à un malade qui n'a plus ni famille ni ami pour le soutenir dans son agonie... 



