Triste début d'année pour la culture à Venise : c'est aujourd'hui que la librairie Mondadori ferme
définitivement ses portes. La pétition signée par des milliers de
vénitiens et d'étrangers aussi n'aura servi à rien. Après des mois de
lutte, les multiples interventions de personnalités, dont Giovanni Pellizzato (qui est aussi propriétaire de la librairie de la Toletta), les propriétaires des
lieux n'ont rien voulu savoir. Voilà, la page se tourne. En note de bas de page, juste un constat. Toujours le même, l'argent (qui ne manquait pas à la librairie, vue la fréquentation du public et l'emplacement à deux pas de Saint Marc) est vainqueur. La société propriétaire (en l'occurrence Benetton) n'a vu que le profit et se sert du bâtiment comme objet de pression dans son combat avec la ville pour la rénovation du Fondaco dei Tedeschi.
Plus je vieillis et plus je ressens de la haine (le mot n'est pas trop fort) pour ces financiers et ces traders inhumains et imbéciles qui ne voient la vie et les hommes qu'au travers d'un seul et même prisme : le profit, la rentabilité, la croissance... Venise qui a un peu inventé le libéralisme et a nourri tout au long des siècles un amour pour l'argent assez caricatural, en est aujourd'hui sans cesse la victime.
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quelque part au loin,
un terrible orage gronde déjà
que tout l'or du monde
jamais ne pourra freiner..."
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