Retiré du monde, loin des femmes et du jeu, Giacomo Casanova
mourut le 4 juin 1798, après avoir passé les dernières années de sa vie
dans la bibliothèque de son dernier protecteur et ami, le comte de Waldstein,
qu'il était chargé de classer et d'entretenir. C'est dans ce château
agréable qu'il rédigea en français ses fameuses mémoires qu'un éditeur
de Leipzig édita, grâce à son neveu et héritier. L'ouvrage fit le tour des cours d'Europe et le Paris de la Révolution fit un succès au livre. Cette
gloire posthume aurait comblé d'aise l'aventurier vénitien. Né en 1725,
dans une famille de comédiens, il était destiné à devenir prêtre, mais
la vocation tardant à venir, il fit de nombreux métiers, errant à
travers l'Europe.
Inventeur, brillant causeur, jouer invétéré, un peu escroc, grand
coureur de jupons, franc-maçon, magicien, charlatan, il ne laissait
jamais indifférent. A Venise, il eut de nombreux riches protecteurs. ce fut le cas aussi à Dresde, à Paris, à Madrid. Ami de têtes couronnées, d'ecclésiastiques influents, de savants, d'artistes de renom (comme Goethe ou Mozart), c'était un homme curieux, brillant et très cultivé. Pas seulement un séducteur sans vergogne...
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Rentré
dans la mythologie populaire universelle comme un libertin frondeur et
téméraire, il serait surpris mais fier de voir son patronyme devenu un
nom commun. Une messe est dite à Venise , chaque année depuis 1798, pour la paix de son âme.
A Dux, aujourd'hui Duchkov, en Bohème, on peut voir dans le château des Waldstein, la chambre du vénitien, le fauteuil sur lequel il était assis quand il mourut.
En revanche sa tombe a disparu dans les années 50, à l'époque maudite de la dictature communiste. Elle était à 14 pas sur la droite en partant du fronton de l'église paroissiale Santa Barbara. Un pas par année passée à Dux. Son protecteur y avait fait installer une énorme croix qui s'endommagea avec le temps et les communistes achevèrent le travail du temps en rasant le cimetière.
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On
raconte que les femmes se rendant à la messe ne pouvaient pas passer
devant son tombeau sans que leur robe ne s'accroche aux reliefs usés de
la pierre tombale. Ce qui faisait dire dans la petite communauté, que
même mort Casanova
ne laissait jamais les femmes en paix ! L'intérieur de l'église a brûlé
pendant la seconde guerre mondiale. on ne voit plus que l'emplacement
de la loge vitrée près du Maître-Autel où la famille Waldstein se tenait avec les plus importants de leurs gens. Casanova avait l'autorisation de s'y tenir pour écouter la messe quand le comte n'était pas à Dux. Il en parle dans les mémoires.
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Le
manuscrit de celles-ci est revenu sur les lieux de sa création en 1998,
à l'occasion du bicentenaire de la mort de l'écrivain. On peut les
consulter au musée de Dux, à quelques centaines de mètres du château.
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