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Il y a quelques jours, La
Giunta comunale (le conseil municipal) de Venise s'est prononcée en faveur des nouveaux horaires de fonctionnement des traghetti, ces gondoles (barchette en dialecte) qui assurent depuis toujours la liaison entre les deux rives du Grand Canal, que nous appelions autrefois le Canalazzo et qui coupe la ville en deux.
Pour ceux qui ne le savent pas, pendant des siècles il n'y eut aucun pont sur cette somptueuse voie d'eau jusqu'à la construction du pont du Rialto. Puis trois siècles plus tard on édifia le pont de l'Accademia puis celui des Scalzi, en face de la gare et récemment le très critiqué pont dessiné par l'architecte Calatrava. Le seul moyen de se rendre de l'autre côté sans faire de grands détours était donc ces gondoles da Parada qui font inlassablement la navette entre les deux rives.
Les prédécesseurs de Luigi Brugnaro, le premier magistrat de la ville, ont tous contribué à l'organisation de ces navettes. Il y en avait tout le ong du Grand canal de la pointe de la douane jusqu'à Santa Lucia, L'édition pour 1698 du guide de Venise de Coronelli en décompte presqu'une trentaine. Il ne faut pas oublier que la ville était très peuplée et qu'il y régnait l'animation d'une capitale.
Aujourd'hui, trois traghetti subsistent, à San Toma vers Sant'Angelo, à Santa Sofia pour la Pescaria et le Rialto et à Santa Maria del Giglio pour rejoindre la Salute. Il y a encore quelques années, on pouvait aussi traverser le Grand Canal à San Marcuola pour rejoindre le Fondaco dei Turchi (Musée d'Histoire naturelle), mais aussi à San Barnaba pour rejoindre San Samuele, Calle Vallaresso pour aller à la Pointe de la douane.
Lorsque j'étais étudiant, dans les années 80, il y avait aussi le traghetto de Santa Lucia pour se rendre à la gare depuis la Fondamenta San Simeone. Le traghetto de la Riva del Vin à la Riva del Carbon a repris en novembre dernier. Il semblerait qu'on se rende compte en haut-lieu qu ece moyen de transport traditionnel (chaque barchetta peut transporter jusqu'à 14 personnes, permet d'alléger les files d'attente aux arrêts des vaporetti, facilite le déplacement des citadins et permet aux touristes de se déplace d'une manière pittoresque pour seulement deux euros (70 centimes pour les résidents). Ce service fait travailler plus de 400 gondoliers et 160 ouvriers et artisans.
Encourager le maintien de ce mode de transport local relève d'un choix politique à long terme qui allie la tradition et l'histoire aux nécessités de la vie moderne. La Sérénissime a toujours pensé d'une manière innovante. Ce qui passait pour anachronique dans l'esprit des édiles modernistes et adeptes de la modernité à outrance s'avère, là encore, un outil fonctionnel et efficace, même au XXIe siècle ! Le nombre de plus en plus grand de visiteurs, les difficultés pour les résidents à se mouvoir dans une ville envahie désormais toute l'année par des millions de visiteurs, sont autant de justificatifs au maintien voire au redéploiement des gondole da parada.
A compter de lundi prochain, 23 janvier 2017, les nouveaux horaires seront les suivants :San Tomà et Santa Sofia :Horaires d'hiver (du 1er octobre au 31 mars), de 7h.30 à 18h.30.Horaires d'été (du 1er avril au 30 septembre), de 7h.30 à 19 heures.Santa Maria del Giglio :Horaires d'hiver (du 1er octobre au 31 mars), de 9 heures à 17 heures.Horaires d'été (du 1er avril au 30 septembre), de 9 heures à 18 heures.Le traghetto sera suspendu le jour de Noël et le 26 décembre, ele jour de l'An, le 15 août (Ferragosto), Le service fonctionnera seulement jusqu'à 13 heures les veilles des fêtes.
Sans vouloir être critique, les horaires récents (du temps où la traversée coûtait 50 centimes et les lignes étaient encore au nombre de sept) étaient largement plus étendus : certains traghetti commençaient déjà à 7h30 mais s'arrêtaient à 20 heures (San Tomà, Santa Sofia notamment). Certes, il y avait davantage de gondoliers et d'embarcations en état. Davantage de résidents usagers aussi... Le financement du traghetto (salaire des gondoliers, entretien des embarcations et des pontons) provient des recettes quotidiennes mais aussi de subventions municipales. La tentation a parfois été grande de réduire voire de supprimer cet apport.
L'association El Felze que soutient activement Tramezzinimag se bat pour que ce moyen de transport ne soit pas considéré comme un élément folklorique qui participe à l'animation du Veniceland, parc d'attraction et musée à ciel ouvert, mais comme un moyen de transport plus efficace et plus économique que les transports en commun motorisés, un moyen de lutter contre le moto ondoso (la lenteur du déplacement de ces barques obligent les bateaux à moteur à ralentir - ce n'est pas rien sur le Grand Canal !), un gisement d'emplois permanent, un lien avec la tradition et le savoir-faire artisanal de la Sérénissime et une démonstration audacieuse que les us et coutumes qui nous viennent du temps de la République s'avèrent toujours mieux adaptés que tout ce qui a été imposé depuis des décennies et ne convient pas à l'infrastructure si particulière de la cité des doges. Oser faire ce qui s'avère un véritable choix culturel, montre une fois encore que Venise peut être un modèle et une référence pour le reste du monde. Idée que nous ne cessons de défendre dans Tramezzinimag.
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Ce qui est bien dommage c'est que le tarif de 0,70 euros ne s'applique maintenant plus qu'aux résidents; même avec une carte venezia Unica, et en y restant jusqu'à trois mois la dernière fois, je n'ai plus pu obtenu ce tarif...
RépondreSupprimer2 euros pour aller à la Pesceria avec le besoin de faire ses courses au mercato, 2 euros pour revenir...j'ai préféré ne plus utiliser cette façon de me déplacer. Je le regrette car je me sentais encore un peu plus proche des vénitiens avec ce moyen de transport si précieux pour la cité...même si je restais... assise!