Quarante
ans après la terrible catastrophe qui fit prendre conscience au monde
de la nécessité de se battre pour sauver Venise, combien il reste à
faire. Combien de ruines s'élèvent là où le touriste ne voit que du
pittoresque. Combien de vénitiens sont ils partis encore ce mois-ci,
remplacés peu à peu par les touristes et les non-résidents qui peuvent
se permettre d'entretenir une maison et n'y venir que deux ou trois fois
l'an quand des centaines d'immeubles sont insalubres et forcent les
vénitiens de souche à émigrer vers la terre ferme et de plus en plus
loin ? Y songeons nous lorsque nous demandons toujours plus de Bed & Breakfast,
toujours plus d'appartements à louer, de restaurants et de boutiques de
masques...
L'idée d'un péage à l'entrée de la ville avance. Elle a ses
partisans et ses détracteurs. Ne pas tomber dans la dynamique
luna-park à la Las Vegas (ils en rêvent là-bas), dans le Disneyland
néo-historique, le musée figé ou la réserve d'indiens. 175.000 habitants il
y a cinquante ans, un peu plus de 50.000 aujourd'hui dans le centre
historique avec plusieurs millions de visiteurs chaque année... Ne
faut-il pas trouver des solutions ou doit on se contenter d'attendre que
les pôles fondent, que l'eau des océans monte et engloutisse à tout
jamais Venise et sa lagune (vous savez les fameux 6 mètres de plus
de hauteur qu'atteindront les mers sur toute la surface du globe,
envahissant toutes les bordures de chacun des continents comme le montre
si bien Al Gore dans son film...).