 La pluie ne cesse de tomber. le ciel est bas. Gris sale. La lagune a  pris des teintes vert foncé. Peu de monde sur les Schiavoni. Les cafés  sont remplis et la buée sur les vitres donne une impression irréelle à  ces lieux illuminés où vénitiens et touristes se réfugient quand le  temps est mauvais. Un chien traverse seul le campo que je vois de la  fenêtre. Il ne fait pas vraiment froid mais l'humidité est désagréable.  Mieux vaut avoir de bonne chaussures. Pour le promeneur tout s'achève  lorsque ses pieds ont froid. Nous sommes bien au chaud dans la maison.  Certains sont dans le salon et bouquinent. Mario Lanza chante "you are my love" sur Yahoo.launchcast.radio. Le programme de cette radio en ligne va parfaitement avec l'atmosphère de ce dimanche tranquille.
  La pluie ne cesse de tomber. le ciel est bas. Gris sale. La lagune a  pris des teintes vert foncé. Peu de monde sur les Schiavoni. Les cafés  sont remplis et la buée sur les vitres donne une impression irréelle à  ces lieux illuminés où vénitiens et touristes se réfugient quand le  temps est mauvais. Un chien traverse seul le campo que je vois de la  fenêtre. Il ne fait pas vraiment froid mais l'humidité est désagréable.  Mieux vaut avoir de bonne chaussures. Pour le promeneur tout s'achève  lorsque ses pieds ont froid. Nous sommes bien au chaud dans la maison.  Certains sont dans le salon et bouquinent. Mario Lanza chante "you are my love" sur Yahoo.launchcast.radio. Le programme de cette radio en ligne va parfaitement avec l'atmosphère de ce dimanche tranquille.
J'entends Constance dans la cuisine qui prépare le thé. Une assiette de digestive et de custard cream, nos biscuits préférés. (merci au supermercato Billa des Zattere de penser aux amateurs de biscuits anglais), du panettone (les enfants n'en mangent pas ce qui ne m'ennuie pas vraiment vue ma passion pour ce gâteau d'hiver). Jean  fait de la peinture près de la fenêtre et le chat fulmine. il aimerait  bien courir et surprendre les moineaux qui chantent dans le jardin mais  la pluie n'arrête pas de tomber. Un dimanche d'hiver comme les autres  avec cette odeur très particulière qui est un mélange des parfums de la  campagne et des remugles de la ville. Le feu crépite en bas. C'est  en principe interdit mais ici à Dorsoduro tout le monde ou presque  allume sa cheminée l'hiver, surtout quand comme nous, elle est au rez-de  chaussée et ne risque pas d'embraser la maison. 
Je me souviens des après-midis chez Bobo Ferruzzi et sa femme Héléne. Le feu dans la cheminée de leur living, les confortables canapés bariolés, Savall et Hespérion XX en fonds sonore. Héléne sur la mezzanine qui travaillait à l'application de pochoirs sur une pièce de velours; Bobo qui me racontait sa jeunesse avec Neruda, le vieux domestique un peu simple qui s'affairait dans la cuisine. Atmosphère unique que je retrouve un peu dans la maison de la Toletta, avec en plus les odeurs du jardin, herbes et terre mouillées...
Je me souviens des après-midis chez Bobo Ferruzzi et sa femme Héléne. Le feu dans la cheminée de leur living, les confortables canapés bariolés, Savall et Hespérion XX en fonds sonore. Héléne sur la mezzanine qui travaillait à l'application de pochoirs sur une pièce de velours; Bobo qui me racontait sa jeunesse avec Neruda, le vieux domestique un peu simple qui s'affairait dans la cuisine. Atmosphère unique que je retrouve un peu dans la maison de la Toletta, avec en plus les odeurs du jardin, herbes et terre mouillées...
 










 
 
 Je ne sais pas vous, mais nous ici, lorsqu'un visiteur imprévu sonne à 
la porte à peu près à l'heure du dîner, il nous est difficile de 
l'accueillir sans lui proposer de rester dîner. Comme notre vie à Venise
 est en général sous le signe du farniente et que nous réduisons notre 
vie mondaine à un niveau genre
 Je ne sais pas vous, mais nous ici, lorsqu'un visiteur imprévu sonne à 
la porte à peu près à l'heure du dîner, il nous est difficile de 
l'accueillir sans lui proposer de rester dîner. Comme notre vie à Venise
 est en général sous le signe du farniente et que nous réduisons notre 
vie mondaine à un niveau genre 


















 C'est  vrai que ce campo pittoresque se transforme peu à peu. Moins de  boutiques. Elles ferment les unes après les autres et sont remplacées  par des bars à la mode qui attirent étudiants et touristes. Ouverts tard  le soir, ils génèrent tellement de bruit que de nombreuses plaintes ont  été enregistrées à la Questure... Pourtant comme elles sont agréables  ces terrasses où vénitiens et touristes se retrouvent, jeunes et moins  jeunes, dans une convivialité que le monde peut envier à notre cité.
C'est  vrai que ce campo pittoresque se transforme peu à peu. Moins de  boutiques. Elles ferment les unes après les autres et sont remplacées  par des bars à la mode qui attirent étudiants et touristes. Ouverts tard  le soir, ils génèrent tellement de bruit que de nombreuses plaintes ont  été enregistrées à la Questure... Pourtant comme elles sont agréables  ces terrasses où vénitiens et touristes se retrouvent, jeunes et moins  jeunes, dans une convivialité que le monde peut envier à notre cité.

 A  Venise on ne meurt pas seul abandonné, à Venise on ne peut rester au  coin d'une rue sans personne à qui se confier. A Venise, l'autre existe  et il fait partie de notre vie. Dans un monde pressé et solitaire, c'est  un concept révolutionnaire. A Venise, la solidarité est une tradition.  Le mélange des milieux sociaux, des races, des générations est un fait  réel que le campo Santa Margherita a toujours démontré. Si les vieux  vénitiens qui ne dorment plus se plaignent du bruit fait par les jeunes  qui s'amusent, alors quelque chose ne fonctionne plus ici. Peut-être  faut-il qu'ils soient associés à ces festivités et que de nouveau à  Santa Margherita on se considère comme en famille, toutes générations  confondues...
A  Venise on ne meurt pas seul abandonné, à Venise on ne peut rester au  coin d'une rue sans personne à qui se confier. A Venise, l'autre existe  et il fait partie de notre vie. Dans un monde pressé et solitaire, c'est  un concept révolutionnaire. A Venise, la solidarité est une tradition.  Le mélange des milieux sociaux, des races, des générations est un fait  réel que le campo Santa Margherita a toujours démontré. Si les vieux  vénitiens qui ne dorment plus se plaignent du bruit fait par les jeunes  qui s'amusent, alors quelque chose ne fonctionne plus ici. Peut-être  faut-il qu'ils soient associés à ces festivités et que de nouveau à  Santa Margherita on se considère comme en famille, toutes générations  confondues...



