Osteria Candela del Bomba
Cannaregio 4297/98 , Calle dell'Oca,
Tel : 041 5201438.
Ouvert de 10h30 à 14h00 et de 17h30 à 22h30.
C'est incontestablement une des meilleures osterie de Venise. On y
trouve la vraie vie vénitienne et l'ambiance parfois rude résonne en
dialecte le matin comme le soir. Il faut s'y rendre le matin dès
l'ouverture quand les ménagères du quartier et les gondoliers s'y
retrouvent pour boire un verre de blancs accompagnés de ciccheti casalinghe (litt. : comme à la maison et par extension : traditionnels)
: petites fritures de poissons, charcutailles, oeufs durs venus d'une
ferme de la lagune. Tout y est frais et très goûteux. Le comptoir
déborde chaque jour de victuailles comme une corne d'abondance dans les
tableaux des grands maîtres vénitiens d'autrefois. Le choix est d'autant
plus difficile que personne ne prendra le temps de vous expliquer ce
qu'il y a dans les plats. Cela fait partie du jeu après tout. La salle
cachée par un lourd rideau de toile verte derrière le bar est un lieu
magique, comme rescapé du temps de la Sérénissime. Attendez-vous à voir
surgir Goldoni et une troupe de comédiens encore en costume : une longue
table d'hôte occupe toute la longueur de la salle. Des poutrelles de
bois servent la plupart du temps aux gondoliers qui y posent leurs
canotiers. Dans ce cadre rustique mais authentique, vous goûterez avec
délectation la pasta e fagioli, les spaghetti au poisson, les macaronis aux légumes, sans oublier la morue à la vicentine (une des meilleures, sinon la meilleure de Venise).
Il faut essayer aussi l'assortiment de poissons grillés au four. Quant
aux vins, il y a pléthore de petits et grands crus du Frioul et du
Veneto. En plus les prix sont peu touristiques. Il faut seulement faire
l'effort de pousser la porte et oser se risquer parmi les habitués.
J'avais un ami persan (il faisait ses études d'architecture à Venise) qui y passait ses soirées, vantant la chaleur de l'accueil et la doucereuse amitié du vin rouge frioulan !
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Cantina Canaletto
Castello 5490, Calle della Malvasia
Tel : 041 521 2661
http;//cantinacanaletto.it
C'est un lieu connu et fréquenté des touristes mais cela ne veut pas
dire que ce restaurant qui est aussi un bar à vin et une pizzeria, soit
un bouge infect qui sert une nourriture édulcorée internationale. Le
lieu est agréable, confortable et joli, le service attentif et les
patrons sont passionnés. Gabriele, Bepi et Silvio comme le chef Renato
proposent des plats traditionnels mais aussi des recettes inventives qui
sont élaborées pour accompagner un vin. Car chaque plat est proposé
avec son vin. Pour ceux qui veulent surtout déguster les grands crus
d'Italie, un assortiment de charcuteries et de fromages permet de passer
un agréable moment dans la vinothèque. Pour les gens pressés et pour
les fanatiques de pizza, celles que sert la cantina Canaletto sont
exclusivement à base de produits frais du jour et tous sélectionnés chez
les meilleurs fournisseurs. La pâte à pizza, comme le pain et les
gressins sont fabriqués sur place quotidiennement. Les prix grimpent ces
derniers temps mais la qualité semble rester à un bon niveau. Il faut
peut-être en profiter. La petite terrasse est très agréable en été mais
l'intérieur est plus cosy.
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Sylvie Mamy,
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Sylvie Mamy,
Balades musicales dans Venise
Éditions Monde Nouveau.
Voilà un ouvrage délectable comme une tarte aux amandes. J'ai pris
beaucoup de plaisir à le relire. Architecture, peinture et littérature
sont abordés dans ce guide par le biais de la musique. Et on sent bien
au fil des pages que Venise est avec évidence la ville où tout est
musique. Sept itinéraires thématiques entraînent l'amateur dans une
Venise sonore. Ils satisferont aussi le promeneur pressé à l'esprit
pratique. L'auteur qui écrit fort bien vit le plus souvent à Venise.
Elle en parle très bien avec cette pointe de détachement qui prouve son
amour profond et inconditionnel. Son érudition n'est jamais pesante ni
insistante. Le livre décrit en détail des tas de lieux méconnus dont
presque personne n'a l'accès. Comme l'écrivait Adrien de Vries dans son
commentaire sur ce livre : "L'histoire de Venise ne peut bien se
comprendre que par les témoignages de sensibilités passionnées, enivrées
par ses rues, ses fondamente, calli et campi, ses escaliers à l'issue
improbable, aux trésors innombrables. Se perdre à Venise, c'est être
certain d'être enchantés, au hasard d'une porte ouverte, d'un porche
caché, d'une façade à l'air triste et délabré...Dans le labyrinthe
vénitien où plus d'un se sont perdus, voici plusieurs cartes et
itinéraires à suivre." Les promenades proposées durent une demie-heure ou plus six heures.
...
Benedetto Marcello
Sonates pour violoncelles
Anthony Pleeth et Richard Weeb, Christopher Hogwood
Label Explore. 2006.
B000EQHVAW
Ce n'est pas un disque très récent mais je l'ai découvert à Noël dans
mes chaussures. Ces sonates très connues qui font partie des premières
pages écrites pour le violoncelle sont ici magistralement interprétées
par les violoncellistes anglais Anthony Pleeth et Richard Weeb
qu'accompagnent Christopher Hogwood au clavecin. Benedetto Marcello -
qui a donné son nom au conservatoire de Venise - est à ma connaissance
le seul patricien (il siégea au conseil des quarante) qui fut à
la fois magistrat, homme politique et compositeur. S'il avait été élu
doge comme certains de ses ancêtres, la république aurait été gouvernée
par un artiste de grande qualité.
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2 commentaires :
- oui c'est un très beau disque et ces sonates sont très belles aussi. Je découvre votre blog et je suis émerveillée par tout ce travail cette érudition cette passion je crois que je vais revenir souvent vous lir.
- Merci pour ces adresses en or!!!



A Venise, on a souvent envie de crier "cher petit déjeuner" et cela n'a rien à voir la plupart du temps du moins avec le plaisir
qu'on prend à ce premier repas du jour... Une étude portant sur l'évolution des prix dans les bars de la ville montre une augmentation des prix de 10 à 20% en deux ans, entre octobre 2005 et octobre 2007 ! Entre ces deux périodes, les bars du centre historique ont augmenté leurs prix d'une manière assez significative : le café est passé en moyenne de 75 à 82 centimes, soit près de 10%, le cappuccino de 1,03 euro à 1,12 euro (12%), le croissant (appelé ici "brioche") a fait un bon de 20% en passant de 69 centimes à 82 centimes ! La traditionnelle colazione du matin, café-croissant, passe ainsi de 1,44 euro à 1,64 euro...
Mais ce n'est pas tout. Nous revoilà dans notre bar favori à l'heure du déjeuner. Les toasts (croque-monsieurs) et les panini (sandwiches), de plus en plus choisis à la place du repas familial ou du restaurant classique, par manque de temps ou d'argent, ont pris une majoration de 25% et les tramezzini 22% ! Il est vrai que les produits de base qui rentrent dans leur fabrication, comme le pain par exemple, coûtent plus cher et les patrons des bars doivent suivre pour tenir le coup. Mais les boissons aussi augmentent : les apéritifs prennent 21,89%, les boissons non alcoolisées 17,06%, la bière 16,02%, les sirops 13,48%, les jus de fruits 8,87% et le thé 8,33%...
Mais d'où viennent ces augmentations. Les matières premières ont considérablement grimpé bien sur, comme le café, la farine, les œufs, le beurre, provoquant une réaction en chaîne qui pénalise le consommateur. Mais il n'y a pas que ça, les contraintes administratives et les nouvelles réglementations venues de Bruxelles sont aussi responsables de cet "alignement" vers le haut. L'électricité, le gaz, l'eau aussi y sont pour quelque chose. Les taxes grimpent à leur tour. Dans le prix de la tasse de café, en plus du café et de l'eau, il y a le coût de la machine, le courant pour la faire fonctionner, le salaire du serveur. C'est la loi du marché dit-on au consommateur effaré de voir son porte-monnaie se vider aussi vite alors qu'il n'a rien changé à ses habitudes.
En fait, tous les prétextes sont bons, surtout dans le centre historique, pour arrondir les prix à la hausse. Au moment du passage à l'euro, le café à Venise coûtait 70 centimes. 15 centimes en aussi peu de temps ne vous paraît-il pas excessif ? D'autant que la tradition et les usages font du café un produit de haute consommation en Italie. La montée des prix se fait sentir en fin d'année sur le porte-monnaie du consommateur. On ne peut envisager d'en réduire l'usage et la consommation. Alors le service des statistiques et de la recherche (équivalent de notre observatoire des prix) a lancé ce conseil : "goûtez-le bien votre cher café, buvez-le lentement et n'en laissez pas une goutte".
sur un étal normal (je veux dire non réservé aux touristes) : tomates : 3,50 euros le kilo (contre 2,49 à Chioggia, à titre d'information), courgettes, 2,60 euros, brocolis 2 euros, salade 1,60 euro, chou-fleur 2 euros, oranges 2,40 euros et mandarines 2 euros. A Murano, un paysan de Mazzorbo vend sur sa barque de belles salades à 80 centimes, des carottes à 60 centimes le kilo et de splendides courgettes à 1 euro... Mais là-encore ne polémiquons pas. Nous vivons une époque moderne comme disait
