10 février 2009

Est-ce que l'hiver est enfin fini ?


On dit qu'à la Chandeleur, s'il fait beau, c'est que le printemps est à nos portes. Pas de tempête de neige cette année à Venise. Le manteau blanc s'est fait très discret et n'a pas vraiment duré. Les poètes et les photographes s'en plaindront, les personnes âgées et les gens qui travaillent bien moins !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

M.17
"Il Covo", quel délice !

03 février 2009

Un espace de parfaite beauté


Je viens de dénicher un blog très sympathique, qui n'est malheureusement plus alimenté depuis un certain temps. J'y ai trouvé notamment un petit billet joliment illustré, parfaitement en adéquation avec ce que nous ressentons souvent, nous les Fous de Venise. Jetez-y un coup d’œil et donnez moi votre avis. Je ne résiste pas au plaisir de présenter sur Tramezzinimag une des photos qui illustrent l'article de Romi (cliquer sur le lien souligné). Un avant-goût d'été à Venise...
 
By courtesy of © Romi2424 - Tous droits réservés.

6 commentaires:

mayeul and co a dit…

"Savoir profiter du moment présent, savoir vivre pleinement chacun instant et ne pas uniquement penser aux jours à venir, voilà un défi à relever dès maintenant ! Cueillez, cueillez dès aujourd'hui…" ALORS CUEILLONS...

Gérard a dit…

".... Alors la faim t’entraîne et soulève des voiles
Jusqu’alors inconnues qui s’enflent et te dévoilent.
La liane de ton corps s’étend vers le soleil
Aveugle qui te berce et te tend ses merveilles ;
Ton plaisir se conçoit du contact éternel
D’éléments ajustés à ta symbiose belle,
A la lumière fleuve déversant son souffle.
Synesthésie brutale où la mort se camoufle.
Mais déployant ta force et ton agilité,
Tu t’arraches sans heurs à sa brutalité.
..... "

La Jeune Parque .
Valéry .

le bord doré des nuages a dit…

Ce blog est d'un raffinement extrême, je m'interroge sur son billet du 24 octobre...2007.

Lorenzo a dit…

Merci pour ce compliment. Est ce l'article sur le palais Clari qui vous interpelle ainsi ? Ou la peinture un peu naïve qui en représente le jardin ?

romi2424 a dit…

Vous avez réveillé mon envie de reprendre la rédaction de ce blog malheureusement interrompu par un accident qui n'est plus qu'un mauvais souvenir... et quel bonheur de figurer parmi vos sites amis et coups de coeur

Pascale Chapus a dit…

quel bonheur de retrouver Venise tous les matins, grâce à vous, Lorenzo. La grande chaîne de l'amitié traverse l'espace et le temps et nous emplit d'un sentiment d'admiration, d'émotion, d'élévation.
Merci, Lorenzo, Luca et Daniela, et tous les bloggers qui ne peuvent retenir leur enthousiasme!

02 février 2009

Gourmandises de chandeleur

Début de semaine bien maussade. Le chat l'avait annoncé en se léchant avec ostentation derrière l'oreille. Le temps s'est radouci mais le ciel est bien gris. Hier il neigeait mais cela n'a pas tenu. 
 
A Montréal, Margot, ma fille aînée, avec qui nous communiquons par Skype, nous parle des rues enneigées et du ciel bleu. Ici c'est plutôt dans les gammes de gris qu'il faut chercher la couleur du ciel... Il va certainement pleuvoir aujourd'hui. De quoi avoir des envies de cuisine et de farniente pour prolonger encore une peu la douceur paresseuse de ce dimanche. Et puis c'est la Chandeleur, la "fête des chandelles". Nous allumerons une bougie ce soir qui brûlera à la fenêtre, rite de purification vieux comme le monde, puisque les païens déjà avaient le même rite. Parfois on pratique encore dans certaines paroisses du Frioul, la vieille tradition qui consiste à enlever la statue de la vierge ce jour là où elle est remplacée par un bouquet de perce-neiges, symbole du retour du printemps. Les vénitiens vont se régaler de fritole, mais pour la famille, pas de dérogation : c'est le jour des crêpes que les enfants dégusteront chaudes avec du sucre vanillé maison. 

J'ai préparé la pâte ce matin de bonne heure, sous le regard attentif de Mitsou qui passe de plus en plus de temps dans la cuisine, observant le moindre de mes gestes et surveillant du coin de l’œil le hamster nain qui vaque à ses petites occupations dans sa cage. Un moineau s'est aventuré deux minutes derrière la vitre pour picorer des miettes. Le chat en aurait bien fait son déjeuner. Les crêpes sont délicieuses et je me retiens de ne pas les manger au fur et à mesure. Entassées les unes sur les autres dans une assiette au-dessus d'une casserole d'eau, elles vont attendre le retour des enfants. 

Hier nous avons fait un gâteau de saison, recette familiale notée dans notre livre de recettes maison comme gâteau vénitien. En voici la recette (elle est peu détaillée, mais c'est vraiment facile à réaliser) : 

Mélanger dans une terrine 250g de farine, 125 g de sucre en poudre (roux), 125 g de beurre avec 1 oeuf. Garnir une tourtière avec la moitié de la pâte obtenue, recouvrir d'une couche de confiture (nous utilisons soit de la confiture d'abricot soit de la fraise, mais c'est bon avec toutes sortes de confitures) et recouvrir de l'autre moitié de pâte. Faire cuire à four moyen une vingtaine de minutes. Démouler et servir quand il est refroidi. 

Délicieux avec un verre de spumante ou un Passito, merveilleux vin de glace du Piémont, comme le précieux Moscatel Tardì de la maison Batasiolo que je recommande toujours chaleureusement. Le gâteau accompagne très bien aussi une tasse de thé, un chocolat chaud ou un bon café au lait. 

Les crêpes légères de Babou (surnom donné par les enfants à leur grand-mère - qui fêterait cette année ses 89 ans) : 

Il faut 150 g de farine, 50 g de maïzena ou de fécule, 1 pincée de sel, 1/2 sachet de levure ou 1 (petite) cuillère à café de Baking powder (ou un 1/2 sachet de levure chimique), 3 cuillères à soupe d'huile ou de beurre fondu, 1 verre d'eau fraîche, 1 verre de lait entier, 4 œufs, 4 cuillères à soupe de rhum ou de Grand-Marnier (une de mes tantes met du Cointreau), 2 cuillères à soupe bien pleines de sucre en poudre, 1 sachet de sucre vanillé, 1 zeste de citron.

Dans une terrine, mélanger farine, Maïzena ou fécule, sucres, sel, levure. Ajouter l'huile ou le beurre fondu, puis les œufs un à un. Délayer peu à peu avec l'eau et le lait. Ajouter le rhum et le zeste de citron. Laisser reposer au moins une heure. Dans une poêle chaude préalablement huilée (j'utilise un coton piqué sur une fourchette, c'est pratique), mettre une petite quantité de pâte pour réaliser des crêpes très fines. Bonne fête ! 


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3 commentaires d'origine : (archives Google)

anita a dit… ....
chinoiseries félines ... anita 
02 février, 2009 
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Lorenzo a dit… 
il adore ça, c'est un vrai cabotin. 
03 février, 2009 
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 anita a dit… 
...il est vrai que pour un chat : être un cabot est une sorte de défi !!! anita 
04 février, 2009 
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31 janvier 2009

Il Canalazzo

Juti Ravenna
(1897-1972)

2 commentaires:

anita a dit…

...j'aime cette interprétation de Venise joyeusement colorée ...

anita

Lorenzo a dit…

N'est-ce pas. C'est un peintre de la sérénité tout à fait dans la lignée des védutistes italiens de cette école qui va de la fin du XIXe aux années 1950.

30 janvier 2009

Contre mauvaise fortune...

Trouvé sur l'excellente site (en anglais) de Michelle, "Michelle's Mental Clutter" (cliquez ICI pour accéder directement à son post), cette superbe photographie. L'acqua alta n'empêche pas Venise de vivre. C'est simplement de plus en plus lassant pour les vénitiens de voir que les choses ne s'améliorent toujours pas et que la fuite en avant des pouvoirs publics et l'incompétence de la plupart des experts officiels sont loin d'apporter des solutions aux problèmes de Venise...
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4 commentaires:

NicoleA a dit…

Bonjour Lorenzo !
Je suis parvenue à ce blog par les hasards du net mais quelle jolie découverte !
J'ai essayé de laisser un premier commentaire mais apparemment il n'a pas été publié(à moins qu'il n'y ait modération des commentaires)
Je suis comme vous marquée du gêne de l'italianité (par ma mère piémontaise) et j'assume pleinement depuis longtemps de me sentir bien avant l'heure citoyenne européenne , pluriculturelle et fière de l'être .Je vis dans le sud de la france ce qui me rapproche un peu culturellement de l'Italie !
J'ai essayé de m'inscrire comme abonnée mais le lien n'a pas fonctionné :(
Je reviendrai vous rendre visite !
ciao Lorenzo !

Anonimo Veneziano a dit…

C'est la boulangerie de "Rizzo" Cannaregio, Rio Terrà San Leonardo!

Lorenzo a dit…

Anonimo Veneziano : c'est celle-là effectivement les pieds dans l'eau.
NicoleA : Bonjour, le hasard fait bien les choses. Bienvenue sur Tramezzinimag. Pour s'abonenr le lien automatique de blogspot ne fonctionne pas toujours. Il faut cliquer sur le lien que j'ai ajouté en dessous. Merci en tout cas de m'avoir signalé ce "bug". Il n'y a pas de censure des commentaires, ce doit être un problème technique.Revenz quand vous voulez !

Michelaise a dit…

J'hallucine... imaginez là-dessus le délire sécuritaire à la française : "risque élevé de court-circuit; on ferme le magasin"... NA !

Tramezzinimag Galerie : Les carnets de voyage de Stéphanie Miguet


C'est souvent le hasard qui fait les rencontres sur internet. J'ai découvert il y a peu les blogs d'une lectrice, folle de Venise comme nous tous, qui réalise de merveilleux carnets de voyage, appels au rêve et à l'évasion. J'ai le plaisir de vous présenter quelques extraits de son travail, plein de poésie et d'humour. Ma passion pour les carnets d'artiste que mes lecteurs connaissent est aujourd'hui comblée par la contemplation de ce travail : le carnet d'artiste et Venise comme thème. Puisque le bonheur véritable est fait de petites choses qui nous enchantent et nous sotent de la grisaille habituelle, voilà de quoi être heureux non ? Bonne visite de notre première exposition virtuelle de l'année. En lien avec ses carnets de voyage, Stéphanie réalise aussi, avec son compagnon Tony Mazzocchin, de sublimes cartes postales qui donnent des envies de collection :
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2 commentaires:

le bord doré des nuages a dit…

Comment zero commentaire pour ce merveilleux carnet de voyages?! merci de nous le faire découvrir, cher Lorenzo.

Lorenzo a dit…

il faut laisser le temps aux lecteurs et je crois qu'il y a eu un problème avec les commentaires le lien ne fonctionnait pas c'est peut-être l'explication...

Tramezzinimag Galerie : Les carnets de voyage de Stéphanie Miguet

C'est souvent le hasard qui fait les (belles) rencontres sur internet. J'ai découvert il y a peu les blogs d'une lectrice, folle de Venise comme nous tous, qui réalise de merveilleux carnets de voyage, appels au rêve et à l'évasion. 
 
J'ai le plaisir de vous présenter quelques extraits de son travail, plein de poésie et d'humour. Ma passion pour les carnets d'artiste que mes lecteurs connaissent est aujourd'hui comblée par la contemplation de ce travail : le carnet d'artiste et Venise comme thème. Puisque le bonheur véritable est fait de petites choses qui nous enchantent et nous sortent de la grisaille habituelle, voilà de quoi être heureux non ?
Bonne visite de notre première exposition virtuelle de l'année. 
  En lien avec ses carnets de voyage, elle réalise aussi, avec son compagnon Tony Mazzocchin, de sublimes cartes postales qui donnent des envies de collection. Je rêve d'en recevoir et de les ajouter à ma collection... 
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29 janvier 2009

Connaissez-vous Vettore Zanetti

 

29 janvier 2009

Vettore Zanetti (1864-1946)

Un de ces petits maîtres qui enchantent aujourd'hui nos regards et surent si bien transcrire la lumière dorée et l'air diaphane de la Venise dont nous sommes fous, comme ils le furent. Vettore Zanetti (1864-1946) est présent dans de nombreuses collections publiques et privées.
 

 



28 janvier 2009

« L'enfant rejoint le poète sur le trône des doges », Aimez-vous Tobiasse ?


Vous savez ma passion pour les carnets d'artiste. Celui que les Éditions de la Différence ont consacré aux croquis du peintre Théo Tobiasse est une petite merveille. J'attendais mon exemplaire depuis quelques jours avec impatience. Le facteur a déposé dans ma boîte ce matin la grande enveloppe blanche. Il est enfin arrivé. Avec une dédicace de l'auteur. Superbe album.
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« J'aime Venise aux souvenirs entrecroisés » écrit-il dans la préface de l'album, « les uns sur les autres. Hommes assis sur leur chaise, femmes à la vigilance inquiète. Le passé s'engouffre dans le présent »...
 
Théo Tobiasse est d'origine lituanienne. Il est né en 1927 à Jaffa, en Palestine où la famille venait d'émigrer. Retournés en Lituanie, les Tobiasse s'installent ensuite à Paris pour fuir les pogroms. Comme Arbit Blatas quelques années plus tôt. Par manque d'argent la famille ne peut pas fuir et doit rester cachée deux ans. A la libération, Le jeune Tobiasse trouve un emploi chez l'imprimeur d'art Draegger. Il y réalisera des décors de théâtre, des décorations de vitrines de magasin, puis dessinera des emballages, des logos, des catalogues. 
 
Installé à Nice, il découvre la lumière et les paysages provençaux et se met à peindre. Il est vite repéré par les critiques et le public s'intéresse à ses œuvres. En 1966, Venise découvre Venise qui devient une des sources fondamentales de son art. Il y puise une nouvelle inspiration, retrouvant dans la cité des doges la synthèse des influences qui l'ont fait grandir en tant qu'artiste. Derrière une apparente nonchalance et une forte dérision, Tobiasse exprime dans ses travaux une grande sensibilité et il ressort de son travail quelque chose de très dense. La bible et l'histoire du peuple juif rejoignent dans les années 70 les thèmes de l'enfance et de l'exode pour s'imposer dans son œuvre. 
 
Artiste très prolixe, manipulant le feutre et l'encre avec autant de vigueur et de dextérité que la couleur, il est le peintre du bonheur inquiet, de la satisfaction mêlée de modestie de l'homme après l'effort ou après un bon repas. C'est aussi comme ses cousins en art, Chaïm Soutine, Chagall, Blatas, le peintre d'une douleur contenue, pour qui la joie de survivre, celle de pouvoir voir et de contempler ce que d'autres n'ont pas eu la chance de contempler, fait avancer chaque jour le vieil enfant qui sommeille en lui. La peinture de Tobiasse ? Quelque chose d'intense et de léger à la fois. 
 
Son amour pour Venise est flagrant. Ces extraits le confirment :
« Venise que j'aime, opéra permanent qui se joue au pied de la Salute. Joyau tissé de nostalgie où la voix des prophètes ne s'éteint jamais. Peuple assoiffé de pulsions étranges. Palais de marbre, ciselés, barricades de joie dressées dans un silence de miroirs. Colonnes gravées d'invraisemblables tendresses, l'hiver à Venise meurt entre deux vagues de gondoles. Les ponts se rouillent contre les murs inspirés. »
[...]
« Depuis, dans mon coeur je vis avec une fenêtre ouverte sur le Grand Canal. Des fleurs séchées creusent le temps et les canaux. La nuit, les rues désertes, où rôdent des éclats de rire, font écho au silence dans les replis des pierres. »
[...]
« L'enfant rejoint le poète sur le trône des doges.»

3 commentaires:

Gérard a dit…

Le trait d'un véritable écrivain , c'est comme le jet des lances de St Georges , plus bas dessinées .
Les graphes en imposent .
Javelot des plumes .
Et les trois paragraphes ci-dessus sont ceux d'un vrai poète .
C'est beau , car c'est direct !
Non , c'est très beau .

Stéphanie M. a dit…

Quelle belle découverte que ces dessins de Tobiasse. Merci Lorenzo, belle journée à vous...

Anonyme a dit…

Le carnet est magnifique...c'est un dépaysement et un enchantement à chaque fois que je l'ouvre...et je l'ouvre très régulièrement !