VENISE,UN LIEU MA ANCHE UN VIAGGIO NELL'EUROPA CHE MI PIACE NOT THE ONE OF THE GLOBALIZATION MAIS CELLE DES NATIONS DES PEUPLES DES CULTURES, PATRIA DELLA DEMOCRAZIA DELLA FILOSOFIA DELLA STORIA LA REINE DES VILLES AU SEIN DE L'EUROPE REINE DU MONDE
L'initiative appartient à un jeune vénitien d'une vingtaine d'années, musicien de son état, en Erasmus à Bordeaux, qui organisait ce soir pour fêter comme il se doit l'arrivée des grandes vacances et rendre la séparation moins difficile une soirée unique : une Fête Spritz. Le jeune homme connait bien sa ville d'adoption puisqu'il a choisi comme cadre pour sa soirée un bar-restaurant apparu il y a peu et qui est devenu en quelques mois l'un des lieux les mieux côtés et les plus en vue de Bordeaux. Du moins pour ceux qui ne s'arrêtent pas aux conventionnelles apparences et apprécient les gens pour ce qu'il sont.
L'Ours Marin est un bar gay, une caverne d'Ali baba où on rencontre tout ce que la ville compte d'artistes, de musiciens. Les maîtres de l'établissement le définissent comme un espace convivial et simple, 100% hétéro-friendly tout sauf un ghetto ou un repère de militants. On y prend plaisir à boire un verre ou grignoter. C'était donc là que le vénitien recevait ses amis. Lancé par le biais de Facebook, la manifestation a été un franc succès et c'était sympathique de voir tous ces gens un verre de spritz à la main, se régalant de ciccheti maison : bruschetta et autres produits italiens. C'était, le temps d'une soirée, Venise à Bordeaux... A Tramezzinimag, on ne pouvait que se féliciter de l'initiative. C'est vrai que le spritz était bon ! Comme à Venise...
L'initiative appartient à un jeune vénitien d'une vingtaine d'années, musicien en Erasmus
à Bordeaux qui organisait ce soir pour fêter comme il se doit l'arrivée
des grandes vacances et rendre la séparation moins difficile une soirée
unique : une Fête Spritz. Le jeune homme connait bien sa ville
d'adoption puisqu'il a choisi comme cadre pour sa soirée un
bar-restaurant apparu il y a peu et qui est devenu en quelques mois l'un
des lieux les mieux côtés et les plus en vue de Bordeaux. Du moins pour
ceux qui ne s'arrêtent pas aux conventionnelles apparences et
apprécient les gens pour ce qu'il sont. L'Ours Marin
est une caverne d'Ali baba où on rencontre tout ce que la ville compte
d'artistes, de musiciens. Les maîtres des lieux le définissent comme un
espace convivial et simple, 100% hétéro-friendly tout sauf ghetto gay où
on prend plaisir à boire un verre ou grignoter. C'était donc là que le
vénitien recevait ses amis. Lancé par le biais de Facebook,
la manifestation a été un franc succès et c'était sympathique de voir
tous ces gens un verre de spritz à la main, se régalant de ciccheti maison : bruschetta et autres produits italiens. C'était, le temps d'une soirée, Venise à Bordeaux... A Tramezzinimag, on ne pouvait que se féliciter de l'initiative. C'est vrai que le spritz était bon ! Comme à Venise...
L'enfant
vient de reprendre ce passage difficile de la sonate. Do majeur. Le
clavecin répand dans la maison son âme un peu désuète, presque déplacée
par ce temps trop ensoleillé. La chaleur au dehors est devenue pesante.
Pas un bruit, pas un passant. Les chats cherchent de la fraîcheur dans
les recoins les plus sombres de la bibliothèque. Même les mouches
économisent leurs mouvements et on ne les entend plus voler. Par la
fenêtre entrouverte un air sec, parfumé et bouillant se répand. On
pourrait se croire quelque part dans une ville de Méditerranée, non loin
du désert. Pourtant, je suis incapable de renoncer à ma tasse de thé
brûlant. La chope bleue est posée, là, sur la petite table du salon,
devant le canapé rouge. Sur le plateau, une assiette de biscuits, des
abricots et des cerises. Si j'étais peintre, j'aimerai dresser le
portrait de ces objets inanimés parce que mes mots ne parviennent pas à
rendre vrais pour le lecteur ces formes et ces couleurs qui forment le
décor de ce dimanche d'été.
. C'est aujourd'hui la Fête-Dieu,
plus communément appelé maintenant la Solennité du Saint-Sacrement.
Plus personne ne s'en souvient, mais ce dimanche autrefois, partout en
terre chrétienne était un jour de joie et grandes réjouissances. Les
enfants, vêtus de blanc, jetaient sur les chemins des jonchées de
pétales de fleurs, précédé par les servants de messe en surplis rouges
garnis de dentelles, des diacres, des chantres, sous la pavillée,
un dais d'or et de soieries ou une grande ombrelle, passait le
saint-Sacrement, le plus souvent dans un magnifique ostensoir de bronze
ou d'argent ciselé porté par le prêtre. Derrière le clergé, tout le
village suivait en chantant des cantiques. Sur le trajet, le cortège
faisait étape devant des autels dressé pour l'occasion, les Reposoirs gorgés de fleurs odorantes et de dentelles précieuses. Chacun revêtait ses plus beaux atours... Je pense toujours à Francis Jammes qui en parle si bien : .
"oh! ce parfum d'enfance dans la prairie trempée d'eau et d'azur, parfum de pieuse jonchée de joncs-fleuris sous les pas des processions des hameaux noirs, parfum de fougère écrasée au soir d'un jour torride, quand les inflexions des chants ne peuvent pas mourir et que mon âme a peur de trop aimer, parfum de lis en flammes, comme j'en voyais dans les vieux paroissiens, parfum des dimanches soirs dans les jardins, parfum d'encensoirs purs qui vont à Dieu ensemble, parfums de rosiers qui, à l'aube, tremblent..."
.
A
Venise aussi, il y avait une procession. Un cortège de barques et de
gondoles chamarrées transportait clergé et fidèles le long des canaux.
Partout sur le bord des canaux, aux balcons des maisons, sur les places,
la foule applaudissait, et se signait au passage du Corpus Domini. L'infiorata (tapis de fleurs)
sur l'eau, avait quelque chose de magique avec ces centaines de pétales
de roses, de lilas et de jasmin qui flottaient sur l'eau verte de la
lagune et jonchaient les dalles des ruelles...
1 commentaire:
Anonyme
a dit…
La fete du Corpus Domini existe encore dans le sud de l'Italie... Je
reviens de vacances du Salento, l'extrême sud des Pouilles, d'un petit
village à mi-chemin entre la Mer ionienne et l'Adriatique, et dimanche
dernier nous avons pu assister à cette procession - en mode mineur pour
une si petite commune - où tous les enfants portaient des paniers de
pétales de fleurs qu'ils ont sagement répandus devant chacune des
églises où la petite foule s’arrêtait pour attendre la sortie d'un autre
saint sacrement entouré d'un prêtre et d'une nouvelle "confraternità"
laquelle portait également un immense bâton orné de rubans et d'un
bouquet campestre. Et cela n'avait absolument rien de touristique.
Malgré la présence d'une vingtaine d'enfants, l'age moyen des
participants laisse toutefois présager que dans quelques années nous
n'assisterons plus à un tel cortège...
S.Polo 3119, sur le campo vaporetto : Arrêt S. Tomà
Acheté en 1972 par Giorgio et Annamaria Pasetti , l'endroit situé au cœur de Venise, sur le célèbre campo San Rocco,
n'était qu'un petit débit de tabacs où les riverains venaient acheter
leurs cigarettes et jouer au totocalcio. Repris par leurs enfants Monica et Luca,
la boutique s'est transformée, devenant en quelques années un must.
Spécialisé dans les cigares de la Havane, on y trouve toutes les marques
de tabac et les vénitiens peuvent toujours venir tenter leur chance aux
lotos et autres loteries dont les gens sont friands. On y trouve aussi
des carnets de ticket pour le vaporetto.
Mais ce n'est pas pour le tabac ni pour les titres de transport que
nous avons eu le coup de cœur, bien que personnellement, je continue
d'apprécier un bon cigare après le repas, voire dans la journée, et que
je n'ai jamais cessé de fumer la pipe. Quand je vivais à Venise,
j'achetais mon mélange préféré, le Scottish mixture de Davidoff, la fameuse boite verte en métal, à la seule civette de la ville, calle dell'Ovo près du Rialto. C'est surtout que les Pasetti
commercialisent ces merveilleux jouets de métal à ressort qu'on trouve
de plus en plus difficilement. Créations ou rééditions, ces pièces sont davantage
destinées aux collectionneurs qu'aux enfants (les normes de sécurité que
le monde moderne a inventé). On y trouve un choix incroyable que je
n'ai pas vu ailleurs à ce jour, sauf du temps de Petenello, à Sta Margherita. .
Paul Auster Le carnet rouge Actes Sud Ce
carnet rouge n'est pas une invention d'auteur. Il existe bel et bien.
Depuis des années, l'écrivain y consigne des événements bizarres,
mystérieux ou invraisemblables dont il a pu un jour être la victime ou
le témoin, ou qui lui ont été racontés. Ces faits extraordinaires sont
consignés en quelques pages acérées et précises qui, sous un humour
assez vif, révèle son inquiétude et son questionnement. La réalité
rejoint parfois la fiction et c'est toujours surprenant. Ce que Paul Auster désigne lui-même comme un "art poétique sans théorie",
devient un de ces bijoux merveilleusement travaillés où les mots sont
des gemmes précieux dont on a du mal à se détacher. Cet authentique
carnet est un joyau. Petit par la taille, c'est un grand livre qui
révèle à ceux qui ne le connaîtraient pas encore tout l'univers austérien. Le genre de lecture que vous pouvez m'imaginer en train de lire à une terrasse de café sur les Zattere,
quand la saison n'est pas trop avancée et que, tempéré par une douce
brise marine, le soleil, à travers les bâches bleues, reste
supportable... .
Venise Vivaldi Versailles du 24/06 au 17/07/2011 Festival de musique Château de Versailles Extraordinaire festival que celui organisé au Château à l'occasion de la sortie de l'intégrale des œuvres de Vivaldi chez le label Naïve.
Du dur comme on dit trivialement, et pendant trois semaines : concerts,
festivités grandioses sur le grand canal et dans les jardins, soirées
vénitiennes et carnavalesques à l'Orangerie, feux d'artifice et jeux
d'eau... Le programme est alléchant. Télérama lui
consacre plusieurs pages dans son numéro de la semaine. On pourra y
entendre les plus grands noms de la musique baroque, tous ceux qui ont
participé à la grande aventure de l'intégrale des œuvres connues du
prêtre roux chez Naïve : Cecilia
Bartoli, Philippe Jaroussky, Jordi Savall, William Christie, Fabio
Biondi, Rinaldo Alessandrini, David Grimal, Jean-Christophe Spinosi, et l'acteur John Malkovich, qui sera Casanova dans une mise en scène de Michael Sturminger. Renseignements et réservations en cliquant ici .
Venezia Rosenmüller, Legrenzi & Stradella The Rare Fruits Council dirigé par Manfredo Kraemer Label Ambronay Editions, 2011.
Un disque tout en finesse, conçu par Manfredo Kraemer
autour d’œuvres visionnaires et d'une grande intensité, totalement
baroques. Un bonheur tout au long de l'audition vraiment. Les trois
compositeurs venus d'horizons différents se sont croisés dans la cité
des doges à la fin des années 1670. Rien ne permet de dire qu'ils se
soient rencontrés. Mais plus de 300 ans après, par le miracle de la
technique, nait un échange artistique splendide que nous offrent les
éditions Ambronay, par le biais du Rare Fruits Council.
Tout est beau dans ce disque, magnifié par une prise de son de haut
niveau. C'est plein de fraîcheur, de spontanéité qui traduit bien la
structure encore en recherche des sonates en cette fin du XVIIe siècle
vénitien.
Comme l'écrit si bien Alexandre Barrère dans sa chronique pour Muse "[...]
Manfredo Kraemer en peintre de lumières, a habilement joué sur les
combinaisons de timbres et les effectifs, [...] Le discours sait à
chaque détour se faire dense et complexe, tout en ne reniant pas un
certain hédonisme mélodique, et cette succession de sonates constitue un
hymne au contrepoint et à la diversité. Si Rosenmuller n’hésite pas à
perpétuer un style archaïsant propre à la première moitié du XVIIème
siècle, Legrenzi n’abandonne pas pour autant l’enchevêtrement des
pupitres au profit de la primauté mélodique... Avec Stradella, le
langage s’épure, se tourne vers l’avenir, tend l’oreille vers une sorte
de Corelli en plus frais, audacieux et spectaculaire, au risque de
déséquilibrer le discours." Plus d'une heure de plaisir à consommer sans modération.
Le conseiller Pietro Bortoluzzi a beau faire le politique, il a l’œil artiste et cette magnifique photographie, prise d'une fenêtre de l'escalier de la Ca' Corner,
siège de la Province de Venise : le bassin de San Marco, San Giorgio et
au fond la Salute, avec à l'horizon le Lido, le démontre...
7
commentaires:
Anonyme
a dit…
Avec photoshop, il aurait pu supprimer la flèche de la grue qui dépasse du dôme de la Salute...
24 juin, 2011
Lorenzo
a dit…
l'idée était d'envoyer un instantané de ce qu'il avait sous les yeux en se rendant à son bureau du conseil régional...
24 juin, 2011
dominique
a dit…
bonjour j'ai cru lire quelque part que vous organisiez un voyage en novembre ... ai je rêvé ?
27 juin, 2011
Lorenzo
a dit…
On me presse d'en organiser un. Alors Tramezzinimag s'est rapproché d'un
organisateur professionnel et cela donne le projet annoncé qui est
susceptible d'aménagements bien que l'essentiel soit en place : les
dates, le lieu de résidence, le prix et les grandes lignes.
28 juin, 2011
dominique
a dit…
bonjour, ce voyage m'intéresse, à quel moment ouvrirez-vous les
réservations. Je peux vous aider si vous en avez besoin, j'adore
organiser les voyages à Venise.
28 juin, 2011
Lorenzo
a dit…
Les réservations sont ouvertes. Le voyage est pour à 15/20 personnes
maximum. Le prospectus est en ligne par facebook et par twitter. Le lien
est à votre disposition par mail.
04 juillet, 2011
dominique
a dit…
bonjour, merci pour les informations. un saluto di venezia .... demain le Redentore ...
C'est
le genre de musique sirupeuse à souhait qu'on assimile aux clairs de
lune des soirées entre amoureux, aux promenades en gondole. Les
gondoliers justement qui, sous des allures de gros durs musculeux sont
en vérité de grands sentimentaux au cœur d'artichaut (salve fioi, ghe xe vèro, no ?), en fredonnent les
rengaines de père en fils. O Sole mio et autres Santa Lucia ont remplacé depuis longtemps les mélodies de Monteverdi, mais le crooner italo-mexicain Luis Miguel demeure,
depuis son apparition fracassante au festival de San Remo dans les
années 80, un must dans leur répertoire. Les plus anciens le chantent souvent lors des soirées entre
amis dans les osterie tranquilles. Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs, voici donc Luis Miguel qui interprète La barca.
4
commentaires:
Anonyme
a dit…
Que de stéréotypes à pleurer... Avec les gondoliers au coeur d'artichaut et aux gros muscles...
ça fait peur ...
20 juin, 2011
Lorenzo
a dit…
N'ayez pas peur ! Vaut mieux en sourire qu'en pleurer ! Cela étant, pour
en connaître quelques uns, je puis assurer qu'ils répondent au cliché
ou l'entretiennent. C'est du simple domaine de la plaisanterie, comme
les blagues belges !
23 juin, 2011
Masherata
a dit…
Non seulement anonyme mais encore agressif ! Lorenzo vous êtes bien
patient avec certains de vos lecteurs. Merci pour votre excellent blog
que nous suivons mon mari et moi depuis plusieurs années. Nous y glanons
toujours une information passionnante. Paule
23 juin, 2011
Lorenzo
a dit…
Je ne suis pas un adepte du consensus à tout crin, ni du consensus mou
(pire), mais Chacun est libre d'émettre des opinions et tant qu'il ne
s'agit ni d'injures ni de propos diffamants, Tramezzinimag publie les
propos de chacun des lecteurs. C'est ainsi que nait le débat et
qu'évoluent les idées.Et puis, des goûts et des couleurs...
Le Capc
(Centre d'Arts Plastiques Contemporain) est né à Bordeaux de
l'impulsion d'un groupe de passionnés visionnaires qui avait à sa tête Jean-Louis Froment. Soutenu par Micheline Chaban-Delmas, l'épouse du maire d'alors, qui fut aussi président de l'Assemblée Nationale, puis premier ministre. Jacques Chaban-Delmas eut l'intuition géniale de ce que cet espace pouvait apporter à la ville.
Souvent mal compris des bordelais, méconnu par l'élite locale d'alors qui bouda longtemps les lieux, le Capc
devint vite un haut-lieu de la création contemporaine, reconnu dans le
monde entier. Sa dimension internationale venait s'ajouter au prestige des
manifestations dont le maire, soutenu par une kyrielle de bordelais
mécènes et connaisseurs, avait eu l'initiative. Le Mai musical, qui à l'imitation du Maggio di Firenze,
proposait chaque année une série de concerts, d'opéras et de ballets
amenant au Grand-Théâtre les plus grands artistes de l'époque et un
public international, ainsi que des expositions de très haut niveau :
les collections du Metropolitan de New-York, de l'Hermitage... A ces manifestations officielles s'ajoutait Sigma,
une initiative privée soutenue par la ville (le maire était président
de l'association qui avait son siège à la mairie) qui prit de plus en
plus d'ampleur jusqu'à sa mort par asphyxie à la fin des années 90, plus ou moins provoquée par le désintérêt d'Alain Juppé, nouveau duc d'Aquitaine et lui aussi à son tour fringant premier ministre...
Le
Centre d'art contemporain de la capitale de Guyenne, installé dans un
magnifique entrepôt de denrées coloniales qui conserva longtemps l'odeur
des produits qu'on y avait entreposé (vanille, café, cacao, épices...),
avait acquis une telle réputation que les organisateurs de la Biennale
de Venise firent appel aux bordelais pour intervenir sur la lagune.
Froment transporta Bordeaux à Venise, avec la complicité des artistes
dont la présence à Bordeaux fait rêver aujourd'hui : Anne et Patrick Poirier qui réalisèrent à l'Entrepôt Laîné leur magnifique Domus Aurea, vaste maquette de charbon de bois, fascinante ruine calcinée, Christian Boltanski qui a cette année les honneurs du Pavillon Français, Claude Viallat...
Ce
fut comme un déclic. Le commencement d'une histoire d'amour - de
passion même - que des maladresses, des incompréhensions mais aussi des
malentendus ont laissé s'éteindre. Tout Venise se pressa dans l'église
San Lorenzo dont les 1500 m² furent entièrement à la disposition du Capc. La voix de Laurie Anderson planait sur ce campo très particulier qui ressemble à une scène de théâtre.
Mais laissez-moi vous compter cette belle histoire d'amour. Le film réalisé en 1980 par Marcello Paradisi pour FR3, que je viens de retrouver dans les archives de l'INA,
explique mieux que je ne pourrais le faire cette période où j'étais à Bordeaux simple spectateur et où, déjà presque vénitien à temps plein, j'allais peu à peu devenir (modeste) acteur, là-bas sur les bords de l'Adriatique.
Quelques années plus tard, en 1990 Jean-Louis Froment allait être nommé commissaire général du pavillon français à la Biennale, après avoir dirigé de sa création jusqu'à 1996 le Capc, il est aujourd'hui directeur de la Fondation Prince Pierre de Monaco.
Mais avant ce retour de Bordeaux à Venise, il y eut l'AJIL, cette petite association d'étudiants que j'avais fondé avec quelques amis et qui organisa, avec le soutien des Chaban-Delmas, la Semaine de Venise à Bordeaux.
C'était en 1985. Je vivais depuis près de cinq ans à Venise et je ne
supportais plus d'entendre à chaque dîner mondain les bordelais cancaner
sur "la ville qui s'enfonce", "ces pigeons par milliers tous porteurs de maladie","les délicieux verres de Murano"
et "la puanteur qui envahit la ville et fait fuir les
touristes"... La carte postale qu'ils avaient tous en tête - hormis
quelques esprits éclairés - montrait une conception étriquée de la
Sérénissime qui me révoltait. Je donnais des conférences, je racontais à
qui voulait m'entendre ce que la ville était vraiment et les menaces qui
pesaient sur elles depuis la grande inondation de 1966. Il fallait
frapper fort. C'est ainsi que naquit l'idée d'une sorte de festival, une
première édition de ce que nous souhaitions voir devenir un rendez-vous
annuel ou biennal entre les deux villes.
Dans Venise la rouge, pas un bateau ne bouge... La rime n'est pas des plus élaborées mais le génie d'Alfred de Musset
fait de ces vers une clé pour nos mémoires. Fermant les yeux, le
lecteur voit le môle au petit matin nimbé d'un léger brouillard aux
senteurs primavériles, que percent peu à peu les rayons incarnats du
soleil. Sur l'eau qui scintille, les gondoles immobiles attentes le
réveil. Mais soudain, un bruit étrange, mélange de pétarade et d'eau qui
bruisse sort le lecteur de sa rêverie. Une vedette de la police ou bien
est-ce un taxi, fend l'eau du bassin à grande vitesse, créant tout
autour de son sillage des vagues de plus en plus hautes, l'eau rouge il y
a un instant comme un miroir pour le soleil levant devient verte, puis
noire et l'écume blanche et mousseuse éclate comme de rage sur la
bordure de pierre des Esclavons, comme une protestation rageuse. La
réalité éloigne la paisible vision de Musset : le moto ondoso
est un poison pour la cité lacustre. Les flots remués trop fréquemment
attaquent les fondations mêmes de la cité des doges, les fonds
bouillonnent et ce bouillonnent se répand jusqu'aux confins de la
lagune, remuant les sols, dérangeant tout ce qui tente de vivre dans ce
milieu aquatique fragile qui se meurt peu à peu par la faute des hommes
qui pourtant lui doivent leur existence. Qui n'a pas été témoin de ces
pétaradantes cavalcades des bateaux à moteur, secouant violemment les
bateaux accostés le long des canaux, arrosant les passants marchant
trop près du bord au Rialto ou à San Marco ? Qui n'a pas vu de ses yeux
le déplorable état des soubassements en pierre d'Istrie ou en marbre
rongés par une terrible gangrène aggravée par ces vagues sacrilèges.
Pompiers, police, ambulances, mais aussi livreurs, taxis, particuliers
forçant leurs moteurs surpuissants comme les petits ruffians le font
avec leur mobylette dans les rues des banlieues ou plus tard leur BMW ou leur Golf GTI flambant neuves, les vénitiens sont eux-mêmes responsables de ce moto ondoso catastrophique pour la ville et cela dure depuis que le moteur est apparu.
On
connait les solutions. Verbaliser là comme ailleurs ne suffit pas pas
plus que la limitation de vitesse, et on ne peut évidemment pas revenir
aux seules embarcations à rame (quoi que parfois je me demande...). Mais
il existe des moteurs électriques assez puissants pour déplacer de
grosses barques mais dont la conception évite les remous, pour les
déplacements lagunaires extra-urbains, les bateaux sur coussin d'air
sont parfaitement adaptés, silencieux, rapides, ils n'ont qu'un impact
très minime sur l'écosystème et ne dérangent aucunement les habitants -
les survivants - sous-marins de la lagune. Là comme ailleurs, c'est de
gros sous dont il s'agit et d'intérêts, de profit et aussi d'égoïsme.
Interrogés, les bateliers concernés répètent toujours le même discours :
"ce n'est pas que moi", "je ne suis pas tout seul", "il faut bien aller vite si on veut faire notre travail",
etc... Là aussi, il faudrait un référendum d'initiative populaire pour
forcer les autorités à prendre les mesures qui s'imposent. Pour qu'un
jour, le passant puisse dire en se remémorant les vers du poète : "Mon dieu, comme Musset a bien dépeint Venise avec ces deux vers"...
Sans, pour autant, vouloir prendre la défense de ces vils margoulins, force est de constater que comme toujours à Venise nous sommes "le cul entre 2 chaises"... J'aimerais bien aussi préserver la ville et mettre tout le monde à la barque à rame, mais c'est pas possible, ces gens travaillent!!! Contrairement à nous qui allons à Venise pour glander!
Tout ce qu'on aime à Venise y arrive par un bateau à moteur, qu'on se le dise! Mon dernier repas si typique au Rioba (que je recommande), n'était que des produits livrés en bateau...
14 juin, 2011
Lorenzo a dit…
Douille, personne ne souhaite revenir aux galères et autres barcasses. Le moto ondoso est l'exemple même de l'abus ces gens qui poussent au maximum la vitesse de leurs puissants moteurs causent de graves dommages à la ville et la règlementation n'est pas respectée. Ni les vaporetti ni les barques à moteur qui respectent la limitation de vitesse sont en cause. Heureusement que le bateau reste le moyen de transport mais il y a de plus en plus de trafic et de plus en plus d'excès de vitesse. On sait aujourd'hui que ces vagues sont très dangereuses pour les fondations de la ville.Sans remettre en cause la motorisation des embarcations, il s'agit de rappeler chacun à sa responsabilité qui non seulement finit par coûter cher à la collectivité mais aussi met en danger le patrimoine artistique de la ville.
C'est un peu comme ces gens qui font du jogging dans un jardin public et courent chaque jour sur le bord de la pelouse. ils sont un puis deux puis dix puis cent et en quelques semaines il n'y a plus de pelouse. Quand on leur fait remarquer la disparition de la pelouse à l'emplacement de leur passage, tous répliquent en chœur "nous ne sommes pas les seuls" ou "ce n'est pas moi"... Que répondre à cette terrible inconscience ? Il en est de même pour le moto ondoso évidemment aggravé par la vogue de smoteurs puissants et le goût pour la vitesse (car s'il y avait seulement les ambulances, les taxis et les pompiers,mais il y a surtout les particuliers qui se font plaisir en poussant des pointes sur le grand canal comme ailleurs ils le font avec leur voiture !)
Pendant 25 ans, il y eut à Bordeaux une élégante petite boutique dans le quartier Saint Pierre à l'enseigne de Marco Polo.
Sa fondatrice en avait fait une sorte d'ambassade de la Sérénissime. On
y trouvait tout l'artisanat vénitien - l'authentique - signé des
meilleurs : masques, cadres et miroirs, vases, lustres et lampes,
bracelets, colliers et pendentifs. Les plus grands noms étaient
représentés et toutes les bourses pouvaient s'y satisfaire, depuis les
bagues en verre colorés jusqu'aux lustres à girandoles entièrement
soufflés à la main, en passant par la verrerie de Nason & Moretti, des vases et des lampes de créateurs, de Fortuny à Hans Peter Neidhard, le fondateur de Dimensione Vetro.
Mais vingt cinq ans c'est long et ClaireNormand décida
il y a un an de fermer boutique pour pouvoir enfin disposer de temps
pour elle entre Venise et le bassin d'Arcachon où elle décida d'acquérir
une petite maison. Et c'est là que l'histoire devient comme un conte,
de ceux qu'on écoute au coin du feu dans les maisons perdues dans les
îles de la lagune. Cherchant la maison qui lui conviendrait le mieux, la
fondatrice de Marco Polo se décide sur un coup de cœur. Elle rencontre
les propriétaires, Sabine et Brigitte,
deux jeunes femmes qui souhaitaient changer de vie. Elles avaient fait
le tour des charmes de leur profession et envisageaient une
reconversion. Ensemble. C'est là que le miracle se produisit. Claire
leur parla de sa boutique, de Venise, de l'artisanat de Murano, des
artistes faiseurs de masques traditionnels...
Ces
dames ne réfléchirent pas des mois. Elles demandèrent à Claire de les
introduire chez ses ex-fournisseurs, de les aider à se lancer et elles
dénichèrent dans le vieux Bordeaux, à deux pas de la rue où se tenait
l'ancienne boutique, un superbe local. Sabine et Brigitte étaient fin prêtes pour le grand saut. Il ne manquait plus que le
voyage à Venise, une véritable initiation pour ces jeunes femmes qui
découvraient, émerveillées, la Sérénissime et son art de vivre.
Accueillies chaleureusement par tous, elles tombèrent sous le charme.
Après quelques semaines de travaux, Marco Polo, le second du nom est
ouvert au public pour le bonheur d'une clientèle qui avait vu avec
tristesse le rideau tomber sur la petite boutique de la rue du Parlement
Saint Pierre. Vous ne pouvez pas le manquer, le nouveau magasin est situé au 4 rue des Lauriers, entre la rue Saint Rémi et la somptueuse place du Parlement.
Si vous êtes à Bordeaux, ou quand vous vous y rendrez, allez y jeter un
coup d’œil, vous ne serez pas déçus ! Et si elles ont le temps, les
nouvelles ambassadrices de Venise se feront un plaisir de trinquer avec
vous. Le Prosecco n'a plus de secrets pour elles, non plus que le spritz qui les a conquis, au point que le restaurant italien voisin a ajouté l'apéritif vénitien à sa carte. Au Campari seulement pour le moment.
Marco Polo
4, rue des Lauriers 33000 - Bordeaux 05 56 81 53 76 contact @marcopolovetro.com
3
commentaires:
ladivinecomedie
a dit…
" Un Spritz campari seulement" ! Pourtant de l'Aperol, on en trouve facilement en France maintenant ;-) http://www.nicolas.com/fr/_18_17_8294_aperol.htm Lors
de mon dernier passage à Bordeaux, après avoir acheté quelques livres
sur Venise aux bouquinistes de la Halle des Chartrons, j'ai découvert
non loin u ne sympathique épicerie italienne La Bocca (78 bis Rue
Notre Dame) : http://www.epicerielabocca.com/ Mais je ne manquerais pas de faire un tour à votre adresse lors de mon prochain séjour bordelais !
[...] Pour ce qui est de venir à Venise, si vous le pouvez, je n'ai qu'une seule réponse, enthousiaste : oui, mille fois oui. Ce serait pour moi, dans certaines circonstances (si j'étais libre, et ma vie, sur cent autres points, différente) la solution de tous mes problèmes et la consolation de mes jours déclinants. Jamais la ville entière ne m'a semblé plus délicieuse, plus chère, plus divine. elle laisse tout le reste loin derrière. Je voudrais pouvoir rêver de venir m'y mettre dans mes meubles [...], près de vous. Je caresserais cette idée avec un attendrissement bouleversé. Que vous êtes heureuse de pouvoire envisager un tel bonheur !..."
On pourrait publier des milliers de clichés des conséquences du moto ondoso. Celui-ci est un exemple flagrant des conséquences indirectes de cette maladie des temps modernes, la vitesse. Ce pontile placé sur le grand canal non loin du Rialto est agressé jour et nuit par les vagues que provoquent les embarcations à moteur à grande vitesse. Cela ne se voit pas tout d'abord, puis peu à peu les dommages apparaissent. Conjugué à la pollution des eaux, à la pourriture naturelle, les poteaux de bois résistent mal. Au point que certains envisagent de les remplacer par des poteaux moulés... en plastique ! Mais il en est de même pour les pierres qui soutiennent les quais ou forment les soubassements des édifices de la ville.
Les
électeurs italiens se sont prononcés. Avec un taux de participation de
plus de 57%, ils ont répondu à l'appel des opposants au "Cavaliere" en
se rendant aux urnes pour répondre aux questions des référendums
demandés par l'opposition.
Portant
sur l'abandon du nucléaire, sur l'abrogation de la loi qui permettait
au président du conseil d'échapper à la justice, sur la privatisation de
l'eau notamment, ces référendums se sont transformés en véritable
plébiscite pour le changement et le départ de Berlusconi. Autant de
sujets qui confirment le ras le bol des italiens devant la politique
maffieuse du chef du gouvernement, devant ses frasques personnelles, sa
morgue et sa mise à sac depuis des années de l'économie italienne.
Après
les municipales où son parti avait subi une retentissante défaite, le
référendum a transformé l'essai montrant que le peuple italien, alors
qu'on fête le 150e anniversaire de l'Unité italienne, n'est pas un
ramassis de crétins abrutis par des années de cette mauvaise télévision
et des journaux censurés qui appartiennent à Berlusconi et à sa clique, mais un peuple ardent et repris pas la grâce. ! C'est une grande joie de voir nos voisins prendre enfin leur destin en
mains, et se rendre compte que celui qui se prenait pour un imperator n'est qu'un nabot, pour rester poli et respecter la fonction actuelle de l'individu. Une leçon aussi pour nous...
La vidéo qui suit que je ne peux regarder sans être ému, montre le peuple de Rome chanter à l'invitation de Riccardo Muti le célèbre chœur des esclaves d'Aïda, " Va Pensiero". Evviva Italia !
Comme chaque année, Venise fêteSaint Antoine et cela se passe du 12 au 19 juin à San Francesco della Vigna. Au programme des réjouissances de nombreux concerts, ballets, pantomimes, tournois sportifs et rencontres gastronomiques.
Viandes grillées, poissons frits, pasta fagioli, desserts comme à la maison au stand gastronomique, préparé sous la férule de la célèbre Ada,la cuisinière vénitienne qui a appris aux chefs du monde entier les secrets de la gastronomie locale. Les tentations ne manqueront pas et ce pauvre Saint Antoine aura bien besoin de toute sa foi pour ne pas y succomber !
J'hésite toujours à parler de cette manifestation restée totalement vénitienne tant les touristes qui s'aventurent jusque là sont peu nombreux et que ces lieux préservés sont un bonheur. On y parle en dialecte et tout le monde ou presque se connait. C'est cette authenticité conservée qui mérite le détour bien plus que l'évènement lui-même ! Mais il faut aussi souligner la qualité des prestations offertes à chaque fois, comme sur d'autres campi dans d'autres sestiere... Cette année la musique
est à l'honneur et ça chauffe à San Francesco !
L'an passé, la fête débuta comme c'est désormais l'usage dans le cloître avec "Giganti, Viaggio in Utopià", un important spectacle de théâtre expérimental, mis en scène par Erica Taffara de la compagnie Teatrocontinuo, présenté de nouveau cette année au teatrodi san Clemente.
Troisième volet d'un travail sur le patrimoine et l'histoire de Venise et de sa région, Giganti est une sorte de parabole sur le thème de la déstabilisation que provoque la rencontre avec l'inattendu, avec l'inconnu, la transformation, les changements. Les giganti(géants) sont des acrobates suspendus dans l'air qui passent d'un monde à l'autre l'esprit léger. Sorte de voyage, relecture du passé et du
présent, le spectacle se sert de Venise comme prétexte, à cause de ce qu'elle représente aux yeux du monde, un immense et pesant patrimoine historique et culturel de l'humanité. Venise par la magie de la fiction théâtrale devient ainsi une vieille dame percluse de nombreux problèmes de santé, assise sur un héritage colossal que beaucoup voudraient dilapider et que d'autres veulent conserver. Ce combat entre les héritiers ne se règle que par l'intervention des Giganti, ceux-là même qui ont imaginé et construit cette extraordinaire cité amphibie, utopie de l'humanité. Notre ami Walter Fano était sur place et il a pu photographier le spectacle.
Cette année, les réjouissances ont débuté par un concert du groupe Collettino (Gente disturbata), tous vénitiens, ils forment l'ensemble le plus fou et les plus génial d'Italie ! Je ne résiste pas à vous offrir une vidéo d'un de leurs spectacles complètement allumé, drôle et roboratif !
Ceux qui prétendent que Venise est morte et que l'espace public, l'espace urbain est désormais réduit à un musée ou un lunapark (ce qui n'est pas totalement faux hélas) n'ont qu'à se rendre à cette manifestation. Ils verront combien les vénitiens sont nombreux dans ces moments de fêtes citadines, temps de retrouvailles bon enfant où tous retrouvent les gestes et les habitudes d'antan.
2 commentaires:
une adresse à découvrir bien sympathique .
The best of both worlds?
Yvonne