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Tout le mystère de Venise !
Gabriella
VENISE, UN LIEU MA ANCHE UN VIAGGIO NELL'EUROPA CHE MI PIACE NOT THE ONE OF THE GLOBALIZATION, MAIS CELLE DES NATIONS, DES PEUPLES, DES CULTURES, PATRIA DELLA DEMOCRAZIA DELLA FILOSOFIA DELLA STORIA LA REINE DES VILLES AU SEIN DE L'EUROPE, REINE DU MONDE

,,Il ne voulait pas être là. Tout en lui l'avait poussé à renoncer. Le temps qui venait de se mettre au froid, la lumière qui baissait et la nuit qui trop vite recouvrait tout d'un manteau de mystère. Encore un pont, puis la fondamenta, le passage étroit avec la jolie figure de la vierge dans son petit autel toujours fleuri. Il avançait machinalement, serrant nerveusement les poings dans ses poches. Il aurait dû mettre un autre pull. Il marchait en regardant ses pieds. Peu de monde dans les rues. Le silence de Venise soudain lui pesait. Pourquoi accepter ce rendez-vous ? Il savait bien que la silhouette jaune qui irradiait les couloirs du musée quand il l'avait vu pour la première fois, son rire chatoyant, la blancheur de ses dents, rien jamais plus d'elle ne pourrait être à lui. Il y a longtemps... Elle s'était abandonnée, prête et soumise à leur destin. D'un geste il avait balayé toutes les promesses de bonheur qui soudain s'offraient à lui. Trop imprégné encore de chimères bien trop lourdes pour son jeune cœur, il resta fermé à tout ce qu'elle s'apprêtait à représenter pour lui. L'autre, devenant chaque jour une vision un peu floue, attendait quelque part, loin d'ici. Il s'en persuadait, désirant avec force qu'il n'en soit rien. Il croyait être pur et agir comme un saint en ne cédant pas à celle qui déjà lui cédait. Peut-être préférait-il souffrir ?
Souvent
celui qui écrit sur Venise et qui en a fait sa patrie d'élection - ils
sont nombreux - n'est lié à cette ville que par la nécessité vitale et
littéraire de se "réfléchir" en elle. Cette analogie, si gratuite
puisse-t-elle paraître, n'en est pas moins fondatrice : elle est
l'anneau qui scelle l'union entre l'eau et l'écriture, et qui relie
Venise à la quête biographique et artistique. (Noté d'après un texte de Nicoletta Salomon à propos d'Ezra Pound).
La manifestation organisée par les élus municipaux du groupe des Centri sociali (regroupant divers mouvements de gauche) pour dénoncer les dérives fascisantes, racistes et sinistres de la Ligue du Nord de Bosi, s'est transformée en une véritable rixe avec plusieurs blessés, dont le conseiller municipal Bepe Caccia,
et des policiers. Les manifestants, après avoir bloqué les arrivées des
trains à Santa Lucia, se sont heurtés aux force de l'ordre qui
barraient les marches du pont des Scalzi,
près de la gare, Très vite il y a eu des échanges de coups, des
grenades lacrymogènes ont explosé au milieu du cortège formé de près de
500 personnes, essentiellement des jeunes, étudiants, militants
écologistes ou contre le racisme. Tout avait pourtant commencé padaniens. Puis tout a basculé.
Venise
n'avait pas vu cela depuis de nombreuses années. La tension qui s'est
mise soudain à régner, montre bien le degré d'exaspération de la
population face à la montée de la xénophobie et du racisme de la ligue,
devant la gabegie ultra-libérale de l'arrogant Berlusconi et
de l'absence d'une alternative solide et d'homme d'état courageux et
probes. Décidément, comment ne pas penser que nos sociétés arrivent à un
point de non retour et qu'il va bien falloir avoir le courage de
tourner la page, quant on voit que même dans la paisible Venise, le
peuple gronde de plus en plus fort...
Mon
amie Claire, qui séjourne à Venise comme elle le fait plusieurs fois
dans l'année pour ses affaires, vient de m'adresser un texto pour le
moins inhabituel. D'ordinaire mesurée, elle a rarement un mot plus haut
que l'autre et le respect qu'elle manifeste en toutes circonstances pour les autres, est bien connu de son entourage.
Pourtant, cette fois, ses mots expriment un désarroi qu'hélas nous
sommes nombreux aujourd'hui à partager :
"Je suis écœurée par cette marée de touristes déversée chaque jour par
d'énormes navires. Impossible de reconnaître la Venise des années 70-80
que nous avons connu et où il faisait si bon vivre." Inquiète de
virer à la vieille ronchon, elle me dit son bonheur de se réfugier à
Murano où ses activités l'appellent. La foule y est moins dense et moins
longtemps.
Pourtant
la magie des lieux reste entière, fascinante qui suffoque à chaque fois
comme à la première fois. Mais combien de temps encore pourrons-nous
profiter tous autant que nous sommes, de ce trésor unique ? Pourtant la
Venise vivante est toujours là, à quelques pas de la foule. En faisant
l'effort de sortir des circuits touristiques, on se retrouve assez vite
dans des lieux paisibles où le bruit de la foule n'est plus que
lointaine rumeur. Mais si ces lieux sont tranquilles, ils sont aussi de
plus en plus dénués de vie : tel marchand de fruits et légumes qui se
dressait sur cette petite place, a disparu. Plus loin, la petite école
maternelle a fermé ses portes, là le droguiste qui vendait aussi des
bonbons est remplacé par un cyber-point... Le progrès, l'évolution des
choses et des esprits me dira-t-on...