27 février 2012

Quand Capital parle de Venise

C'est comme pour les présidentielles, on n'entend le plus souvent que les grands ténors qui n'ont pas grand chose à nous dire de nouveau et d'excitant, et on oublie les petits candidats, souvent les plus sincères et les plus en adéquation avec les besoins et les attentes des gens... Le plus souvent ce sont toujours les mêmes clichés qui reviennent dans les médias sur Venise : le carnaval, les pigeons, la montée des eaux. Quand la télévision française essaie d'aller plus loin, même du bout des lèvres et des images, c'est déjà une avancée. Lecteurs de TraMeZziniMag, donnez-nous votre avis !
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20 commentaires:

anita a dit…
Emission intelligente ... les principaux problèmes de Venise y sont exposés ...mais les solutions ? Je ne crois pas du tout à l'efficacité d'une super-taxe de séjour ... anita

Lorenzo a dit…
Ah, mes lecteurs sont bien là. j'ai cru un moment que mes fidèles commentateurs n'en avaient plus que pour les pantins qui s'agitent dans la petite lucarne en cette période pré-électorale. J'ai même pensé un moment que le sort de Venise ne les intéressait plus vraiment et j'ai eu peur d'une sorte de résignation. Ne nous lassons pas de prendre la défense de la Sérénissime et de répandre la bonne parole pour essayer de contribuer à sa sauvegarde.
Anonyme a dit…
je partage l'avis d'Anita... les énormes paquebots de croisière m'ont choquée lors de ma visite (trop brève hélas)  Josette
Veneziamia a dit…
Bonjour Lorenzo, L’entretien avec Matteo n’est pas récent et bien que je sois d’accord avec son argumentation je n’ai pas beaucoup de considération pour ceux qui crachent dans le potage qui les nourrit. La taxe pour touristes résidents – et non ceux d’un jour ? – a été introduite à fin août 2011 mais, à l’instar d’Anita, je m’interroge sur son efficacité pour résoudre le problème de Venise, à savoir son dépeuplement inexorable. Une ville reste attractive quand on y trouve des magasins proches, des marchés, des possibilités de travail diversifiées, des écoles, des hôpitaux, des moyens de transport efficaces, des loyers abordables, des services à domicile pour les personnes âgées et les familles…mais cela demande de l’investissement – pas seulement pécuniaire – de la part des élites et élus. Finalement, vivre du tourisme n’est-il pas une facilité ? Si cela s’avère exact, ce choix pourrait bien devenir mortifère pour l’avenir, le jour où « la vache à lait » détournera son regard vers d’autres horizons.

Lorenzo a dit…
François, vous avez raison et ce que vous écrivez résume bien la problématique fondamentale de Venise. J'ai voulu diffuser cet entretien effectivement assez ancien parce que l'émission avait abordé cette situation quand la plupart des médias s'en tiennent au carnaval et autres apparences. Le regretté Otto de Habsbourg nous disait déjà il y a trente ans que le tourisme était une manne empoisonnée et dangereuse pour nos nations.
Veneziamia a dit…
Il avait vu juste Otto de Habsbourg. Malheureusement Venise n'est pas la seule sur terre à souffrir de cette plaie. Mais là c'est d'une acuité particulière à cause de la fragilité de l'environnement. Reste à espérer....il y a souvent des retournements de situations inattendues...comme par exemple pas de carnaval l'an prochain ? Bonne journée Lorenzo ! Françoise
Veneziamia a dit…
Dans le même ordre d'idée je viens de lire un article d'Il Gazzettino de ce jour et que je vous recommande : Venezia e i giovani/ Giù la maschera: rinnovare la città per costruire il futuro http://www.gazzettino.it/articolo.php?id=183247&sez=NORDEST
Anonyme a dit…
A franchement parler je ne vois aucune solution au problème de Venise, je cherche comme tout le monde et je ne trouve rien... Peut-être effectivement, Venise va-t-elle mourir, victime de son succès auprès des touristes que nous sommes tous. Je songe même moi-même, fidèle depuis plus de 10 ans à ne plus y retourner... Depuis deux trois ans, j'hésite à faire le voyage... Je ne veux pas paraître pessimiste, mais, comment faire pour que cette ville vive normalement ? Venise n'est plus une ville normale depuis longtemps, ses emplois ne sont en majorité des emplois ayant trait au tourisme, la spéculation immobilière est terrible, ça ne va pas arranger ses affaires dans l'avenir... Les habitants vendent et partent... Peut-t-on leur en vouloir ? Venise devient uniquement une ville de vacances touristiques. Je cherche des solutions, mais je ne trouve rien...Trop compliqué pour moi ! Amicalement.   Isabelle
annie a dit…
J'ai vu cette émission. Comme vous tous je suis inquiète pour l'avenir de Venise... Mon premier souhait ( peut-être réalisable) serait que les bateaux de croisière géants ne viennent plus dans la lagune. Au mois de Mai je viens à Venise pour quelques jours ( en touriste mais je promets de respecter cette grande Dame merveilleuse ) et je redoute la présence de ces immeubles flottants. Pouvons-nous agir d'une manière ou d'une autre ?

Lorenzo a dit…
Mais il n'y a aucune honte ni ignominie à être touriste. C'est l'exploitation qui est faite du tourisme qui est en cause et ils ont raison ceux qui rappellent que les vénitiens - comme nous le sommes chez nous dans tous les lieux qui attirent les visiteurs - sont les premiers responsables de la situation. l'appât du gain, la course au profit... On est puni par là où on a pêché. Je ne parle pas du vénitien lambda qui est souvent contraint à subir les conséquences de l'arrivée des hordes, mais de ces successions de gouvernants incapables de réglementer, de maintenir un équilibre parce que souvent participant pour eux-mêmes à la course au profit. Sauver Venise, outre les grands combats comme la lutte contre les grandi navi, la montée des eaux ou la pollution de la lagune, c'est poser chacun à notre niveau, vénitiens, amis de Venise, visiteurs d'un jour ou visiteurs réguliers, des actes significatifs. C'est participer à tout ce qui se créé en matière d'aide et de protection, c'est en parlant des problèmes, c'est en usant dignement de cette ville unique, en refusant de faire le jeu des "faiseurs d'argent-tueurs de civilisation". Evviva Venezia !
Anonyme a dit…
j'ai remarqué que les sites classés "Patrimoine de l'Humanité" deviennent des lieux à fuir... Hélas ! Tous se dénaturent, à tel point que leur visite devient un cauchemar, ainsi je n'irai jamais en Égypte voir les pyramides... Hélas ! Pauvre Venise... Hélas ! Cordialement.   Agnès
Condorcet a dit…
Ce court extrait appelle pourtant de nombreuses remarques : - la taxe de séjour instaurée le 23 août dernier répond plus à un besoin urgent de trésorerie (la commune de Venise doit trouver 100 millions d'euros pour boucler le budget 2012 et la taxe doit en rapporter 20 millions d'euros, le reste étant apporté par la vente de plusieurs palais) que par la volonté d'endiguer le tourisme de masse qui devient de plus en plus une mono-activité ; - la spéculation foncière et l'exode démographique vénitien rappellent fort la gentrification bien connues des métropoles européennes comme Paris ou Londres. Ce constat souvent dressé par les élus locaux vise à briser ce qui constitue selon eux le cercle vicieux de l'exceptionnalité vénitienne : ne se concevoir qu'à travers l'insularité et ses particularités et rester sourd aux évolutions du monde. Même si intellectuellement, une telle position est séduisante, concrètement, elle sert souvent de prétexte au financement de projets herculéens tant par leur coût que par leur impact environnemental (métro sublagunaire, création d'une grande zone commerciale autour de l'aéroport, injection d'eau salée à travers les puits) ; - le puissant mouvement de contestation né contre le passage des navires de croisière dans les bassins de la Giudecca et de San Marco donne l'espoir qu'une solution pérenne soit trouvée même si la croisière comme les pétroliers abîment la lagune, quel que soit l'endroit où ils y entrent et en sortent. Les faire passer à Malamocco les soustraira à la vue des habitants de la Giudecca ou de Dorsoduro mais ne résoudra pas le coeur du problème ; - l'appel aux jeunes Vénitiens voire aux étrangers qui voudraient résider à Venise à l'année constitue une amorce de réponse. D'autres pistes de réflexion doivent être poursuivies concernant la décongestion de Venise durant la saison touristique (notamment en réduisant la croisière, la desserte aéroportuaire, ferroviaire et automobile pour les non-résidents). Les séjours touristiques de durée moyenne et longue (une ou plusieurs semaines) doivent être favorisées et ceux de quelques jours découragés.
Condorcet a dit…
Erratum (pardon, Lorenzo) Ce court extrait appelle pourtant de nombreuses remarques : - la taxe de séjour instaurée le 23 août dernier répond plus à un besoin urgent de trésorerie (la commune de Venise doit trouver 100 millions d'euros pour boucler le budget 2012 et la taxe doit en rapporter 20 millions d'euros, le reste étant apporté par la vente de plusieurs palais) qu'il ne s'explique par la volonté d'endiguer le tourisme de masse qui devient de plus en plus une mono-activité ; - la spéculation foncière et l'exode démographique vénitien rappellent fort la gentrification bien connues des métropoles européennes comme Paris ou Londres. Ce constat souvent dressé par les élus locaux vise à briser ce qui constitue selon eux le cercle vicieux de l'exceptionnalité vénitienne : ne se concevoir qu'à travers l'insularité et ses particularités et rester sourd aux évolutions du monde. Même si intellectuellement, une telle position est séduisante, concrètement, elle sert souvent de prétexte au financement de projets herculéens tant par leur coût que par leur impact environnemental (métro sublagunaire, création d'une grande zone commerciale autour de l'aéroport, injection d'eau salée à travers les puits) ; - le puissant mouvement de contestation né contre le passage des navires de croisière dans les bassins de la Giudecca et de San Marco donne l'espoir qu'une solution pérenne soit trouvée même si la croisière comme les pétroliers abîment la lagune, quel que soit l'endroit où ils y entrent et en sortent. Les faire passer à Malamocco les soustraira à la vue des habitants de la Giudecca ou de Dorsoduro mais ne résoudra pas le coeur du problème (la forte dégradation de l'écosystème et des équilibres lagunaires); - l'appel aux jeunes Vénitiens voire aux étrangers qui voudraient résider à Venise à l'année constitue une amorce de réponse. D'autres pistes de réflexion doivent être poursuivies concernant la décongestion de Venise durant la saison touristique (notamment en réduisant la croisière, la desserte aéroportuaire, ferroviaire et automobile pour les non-résidents). Les séjours touristiques de durée moyenne et longue (une ou plusieurs semaines) doivent être favorisés et ceux de quelques jours découragés.
Veneziamia a dit…
Tout à fait d'accord avec Condorcet ! Mais à l'heure actuelle, que ce soit dans la presse, dans les agences de voyages, dans les médias en général..etc. tout est fait pour que les touristes aillent à Venise, alors quid des problèmes de cette ville si on continue à la vendre à l'extérieur !? Un peu de discrétion ne serait-elle pas de mise..? Françoise
Anonyme a dit…
Le problème de Venise c'est le problème de toutes les grandes villes. C'est la cosmopotilisation. Il suffit de lire ou relire, par exemple l'Histoire de Venise d'A Zorzi pour ce rendre compte que cette ville a connu tous les aléas de l'histoire. Mais de toutes les villes que j'ai visitée, Paris, Rome, Bruxelles, Budapest, Mexico, Palerme, Bologne,Vérone, Pise,Marakech, etc... elle reste la plus belle et la plus conviviale hormis le boulevard San Marco-Rialto en heure de pointe. Le tourisme c'est aussi une activité économique. Venise a inventé l'argent elle doit aussi subir le beurkkkk !!! et elle n'est pas la seule.   Frédéric

Anonyme a dit…
Je continue. Et que dire de l'époque ou Riva Schavoni était un port, ou les bâteaux accostaient pour décharger des produits venant du monde entier et des quartiers de marins en transit qui animaient les cali. Et que dire de l'époque de Casanova et de celle moins resplendissante de la ville de la bagatelle, et pas la moindre. La ville des exécutions sommaires et de la délation généraliséée. Venise n'est-elle pas plus belle aujourd'hui ? Ne faudrait-il pas faire un billet sur tout ce qui est beau et agréable ? Est-il utile de perpétrer la ringardise, le c'était au temps où ?   Carpe Diem.   Frédéric

Lorenzo a dit…
Mais les billets sur ce qui est beau et agréable et fonctionne bien à Venise sont légion sur TrameZziniMag. Des lecteurs pourtant- parfois me rappellent à l'ordre pour que soient évoqués les problèmes que vous soulevez tous ici. Merci Condorcet pour ce rappel. Difficile situation qui impose une longue et profonde réflexion que les politiques ont du mal à entreprendre, nécessités électoralistes obligent... Merci à tous pour ce forum improvisé !
douille a dit…
Mais c'est quoi ce guignol? il vit du tourisme et crache dessus!!! On doit être bien reçu dans son hôtel... Et ses remarques sur les poubelles, pfff...
 
Lorenzo a dit…
Douille, un peu de retenue, même si tout le monde connait votre art du second degré ! Ce "guignol" comme vous le nommez est un passionné et ce qu'il dit est fondé.
Douille a dit…
Mais oui à quand le dealer qui viendra nous dire que la drogue c'est mal... y a un juste milieu, avant tu ne mettais pas d'eau dans ton vin, et là y a plus d'eau que de vin... je suis d'accord entendre les même propos d'un habitant, mais lui il fait partie des marchands du temple, il loue quelques chambre à plus de 100€ par jour, Alors non je ne cautionne pas... En plus à part un discours limite raciste et protectionniste quand on le voit frimer dans son bateau, c'est vrai qu'on voit l'homme martyr qui souffre...

26 février 2012

Un acte citoyen de Venessia.com

C'était en octobre ou en novembre dernier, je ne sais plus très bien. Fatigués de voir que rien n'est fait par l'administration pour nettoyer les murs de Venise de plus en plus souillés par d'immondes graffitis que d'aucuns traitent de "Street art", les membres de Venessia.com, toujours très imaginatifs, se sont décidés à faire le travail de rénovation eux-mêmes. Ce n'est pas leur première opération de nettoyage. Dans la nuit, munis de brosses et d'un pot de peinture (coût de l'opération : 50 euros), le petit groupe s'est rendu au rialto où une des façades du Fondaco dei Tedeschi, ce magnifique bâtiment racheté par le Groupe Benetton, fut autrefois le caravansérail des marchands allemands. Décoré par de superbes fresques de Giorgione, la paroi qui a fait l'objet des soins de Venessia.com était lamentablement souillée comme presque tous les murs de Venise par d'ignobles graffitis sans aucune valeur artistique, simple déjections graphiques apposées là par des vandales dégénérés. L'ouvrage a été réalisé rapidement dans la bonne humeur et signé par un joli petit cœur de peinture rouge, symbole de l'amour des vénitiens pour leur ville. Bravo !




Et si nous nous y mettions tous ? S'il y a parfois des tags joyeux et artistiques, des collages inattendus qui embellissent des parois abandonnées ou des recoins sombres, de belles fresques aussi, la plupart des déjections laissées sur leur parcours par les writers comme on les appelle ici, sont immondes. Alors, comme on balaye devant sa porte, comme on évacue la neige sur le trottoir, n'attendons plus que les services municipaux obtiennent les crédits et décident de lancer les opérations de nettoyage et faisons disparaître à chaque fois ces horreurs qui transforment peu à peu Venise en un décor de banlieue chaude pour film de dealers et de guérilla urbaine. 
Ils recommenceront, on repeindra. Et puis, si par un heureux hasard un jour on tombe sur ces débiles, il suffira - toujours dans la bonne humeur et avec le sourire - de les couvrir de peinture, un peu comme dans l'Ouest américain des origines on trempait les gredins dans du pétrole et des plumes... Ils trouveraient certainement cela pas très cool, mais qu'est-ce que cela ferait du bien ! N'est-ce pas le moins que nous pourrions faire pour Venise ? Au travail les amis ! Evviva Venezia !


1 commentaire:


dominique a dit…
bravissimo venessia.com

L'hiver s'éloigne

Grazie a Matteo Chinellato !


2 commentaires:

Denis a dit…
Et on pouvait marcher dessus ? Absolument. Il existe des gravures anciennes qui le montrent et des photos plus  récentes. Ce n'est plus le cas aujourd'hui mais sait-on jamais avec le réchauffement climatique qui paradoxalement risque de nous amener une période fort glaciale... 
Lorenzo a dit...         
        Absolument. Il existe des gravures anciennes qui le montrent 
        et des photos plus   récentes. Ce n'est plus le cas aujourd'hui mais sait-on jamais avec
        le réchauffement climatique qui paradoxalement risque de nous amener 
        une période  fort glaciale... 
        26 février, 2012 

Pour un bon dimanche

Chacun a sa recette pour que dimanche soit une belle et bonne journée. Il y a les lève-tard qui font la grasse matinée, avec un énorme plateau de petit-déjeuner, les journaux du dimanche et un tas de livres, d'autres qui dès l'aurore partent chiner dans les brocantes et les vide-grenier, d'autres encore qui enfourchent leur bicyclettes pour arpenter fougueusement les routes de campagne. Et puis il y a le marché du dimanche, le breakfast en famille où les enfants ont enfin le temps de raconter leur semaine. On se prépare gaiement pour le repas familial, on va à la messe ou au culte. Après l'office, il y aura le parvis, ce moment sympathique où les fidèles se retrouvent sur les marches de l'église - ou du temple - comme une seule et grande famille. La chanson de Michael Bublé qui n'a pas grand chose à voir avec le dimanche et ses plaisirs, me parait pourtant parfaite pour illustrer le bonheur d'un dimanche matin. peut-être parce que la BBC la diffuse souvent le matin et que la voix chaude du jeune crooner britannique et les jolies paroles de sa chanson s'accordent avec le soleil printanier qui perce en ce premier dimanche de Carême. Bonne journée à tous !

25 février 2012

Les chats de Burano

Le roi des chats a longtemps été vénitien. C'est du moins ce que racontait une de mes nouvelles écrites il y a des années pour ma petite filleule Domitille (elle a plus de trente ans aujourd'hui). Les aléas de la vie, la décadence des mentalités et la trahison des vénitiens ont réduit la communauté féline. On ne voit plus ces colonies de chats, réunissant plusieurs générations aux abords du pont de l'Accademia, sur le Rio terrà San Vio, à Santi Apostoli ou au Rialto.
On les retrouve désormais à Burano où les esprits ont su rester fidèles à la tradition. Les chats y sont aimés, respectés et très bien soignés. Non stérilisés pour la plupart, ils forment de belles familles nombreuses qui égayent les jardins et les ruelles de l'île. Les habitants les nourrissent tout en respectant leur liberté. Profitant des nombreux terrains et des bâtiments des chantiers navals abandonnés, ils vivent une vie agréable et paisible. Le roi des chats, certainement, vit parmi eux dans un exil heureux !

2 commentaires:

Anne a dit…
Le roi des chats qui vous encourageait à écrire, n'est-ce pas?
Anne
Lorenzo a dit…
Lui même.

24 février 2012

Arsenale della Danza : Portes ouvertes au Teatro Piccolo de l'Arsenal

La Biennale Danza présente samedi la deuxième restitution du travail des élèves qui assistent à la masterclass d'Ismael Ivo, le directeur du secteur danse de la Biennale. C'est désormais la tradition au Teatro Piccolo dell’ Arsenale, installé dans l'ancien cinéma de l'Arsenal : la Biennale invite des danseurs étoiles et des chorégraphes de renommée internationale qui viennent régulièrement dispenser leur savoir et leur passion à vingt quatre jeunes danseurs confirmés sélectionnés sur dossier. Les spectateurs sont ainsi invités au rythme de deux spectacles par mois, lors des Portes Ouvertes, à se rendre compte des progrès de ces jeunes danseurs.
Après Francesca Harper, c'est au tour du jeune et talentueux chorégraphe indien, Terence Lewis d'officier avec ses célèbres chorégraphies autour de la Bollywood Dance et des danses indiennes sacrées. Lecteurs de Tramezzinimag qui êtes à Venise, ne ratez pas ce spectacle. L'entrée est libre (il y a un peu plus de 300 places dans la salle) et c'est à 18 heures. Petit conseil, venez assez tôt, il y aura foule !

Tous solidaires pour sauver Venise avec les Guides Touristiques de la ville

A l'occasion de la 23e Journée Internationale des Guides Touristiques, l'association des guides de Venise organise aujourd'hui vendredi 24 février et demain une visite commentée gratuite de l'Oratorio dei Crociferi, sur le campo de Gesuiti, et de la Ca’ Rezzonico. Les heureux participants seront libres de laisser une contribution. Les sommes rassemblées sont destinées à participer au financement du nettoyage des deux colonnes de la Piazza récemment souillées par des graffitis.
Cette démarche - qui a tout de suite reçu le Nihil Obstat de l'administration municipale - est une contribution concrète de l’Associazione Guide Turistiche di Venezia pour renforcer l'engagement des vénitiens dans la défense et la protection du patrimoine artistique de la Sérénissime. Opération de solidarité, la démarche des guides a pour but de solliciter les vénitiens à la défense de leur patrimoine. L'engagement de tous représente une incroyable ressource pour les organisations qui travaillent à la sauvegarde de la cité des doges. Cette sauvegarde est l'affaire de tous. L'engagement du plus grand nombre ne pourra qu'avoir des conséquences bénéfiques pour tous, habitants de Venise et visiteurs.

Si vous avez la chance d'être en ce moment à Venise, n'hésitez-pas à participer à l'opération en réservant par mail à l'adresse suivante :  

assoguideve.eventi@libero.it 
ou en envoyant un texto au numéro : 340 75 25 223
Ce que vous donnerez à l'issue de la visite contribuera à la pérennisation d'un des plus beaux patrimoines artistiques du monde.

Et pour ceux qui auraient envie de participer au financement du nettoyage des colonnes de San Marco, TraMeZziniMag vous invite à envoyer vos dons par virement bancaire directement sur le compte ouvert spécialement pour l'opération :

Associazione Guide Turistiche di Venezia,
IBAN: IT 71 F 051 88 020 71 000000070228.  

Les sommes récupérées seront intégralement versées à l'entreprise chargée de la restauration. Les chiffres seront publiés par la municipalité afin de garantir la plus totale transparence de l'opération.

Les horaires des visites sont, pour l'Oratorio dei Crociferi, aujourd'hui de 10 heures à midi et de 14h30 à 16h 30. Pour la Ca’Rezzonico, demain samedi 25 février de 10h 30 à 12h 30 et l'après-midi de 14h 30 à 16 heures.

Pour plus d'informations : www.comune.venezia.it


Theo de San Barnaba

Sur le joli campo de San Barnaba existait il y a quelques années un petit bar sans prétention fréquenté par les gens du quartier mais aussi par de nombreux musiciens et des peintres.

Le patron, grand amateur de musique avait en plus chaque jour la visite d'un chat ordinaire dénommé Theo. Mais pas si ordinaire en fait. Le fameux Theo, gatto genetico, pareil à des centaines de ses congénères qui occupaient jusqu'il y a peu, les cours et les ruelles de Venise (avant que des fonctionnaires venus de Rome décident qu'il fallait réduire cette colonie traditionnellement implantée à Venise depuis la nuit des temps), arpentait le quartier. Bien nourri par les mamagatti qui elles aussi, surtout à Dorsoduro, étaient légion, il menait une vie calme et sereine. Il était très organisé aussi : le matin il allait à Santa Margherita, vers les étals de poisson. Quand midi sonnait, on le voyait au soleil, se lissant les poils sur la margelle d'un puits, le rebord d'une fenêtre ou au milieu de la Corte dei Furlani où il demeurait, non loin de la Ca'Rezzonico.

Plusieurs minets qui lui ressemblaient beaucoup, mais bien plus jeunes, vivaient dans les environs, preuves édifiantes de ses amours passées. Il en avait pincé un temps pour la chatte du bedeau de San Barnaba mais cette infidèle lui avait préféré un jeune rouquin paresseux vivant du côté de San Trovaso. Bref notre Theo était une vraie vedette. Un caïd. Chaque jour ou presque, lorsque le bar "Ai artisti" se remplissait de monde et que des musiciens y jouaient, ou même quand le patron mettait un disque, Theo arrivait.


Dès qu'il entendait la musique (sa maison était de l'autre côté du canal), il grattait pour sortir ou sautait par la fenêtre et il rappliquait. Il s'installait à gauche de l'entrée, sous le téléphone et se couchait sur les annuaires près du comptoir. Ceux qui l'ont connu vous le confirmeront, il semblait vraiment aux anges. Il ronronnait de plaisir surtout quand on lui mettait les Quatre Saisons de Vivaldi, et plus que tout, quand les violons glissaient et répandaient leurs trilles joyeuses et résonnaient sur la place. C'est ainsi que Franco Gelli a voulu immortaliser notre amateur de musique dans une lithographie parue aux Edizioni di Ghen, objet aujourd'hui introuvable, et qui siégea longtemps, joliment encadrée, sur un des murs du bar. L'estaminet n'est plus le même, mais tous se souviennent de Theo !

Cette anecdote me fait penser à un très bel ouvrage, publié en 1991 par Robert de Laroche, grand amateur de chats, chez Casterman, avec des photos de son complice Jean-Michel Labat, intitulé "Chats de Venise". Je le recommande à tous les amoureux des chats et de Venise. Posted by Hello J'espère que l'auteur, s'il vient à lire ce modeste et virtuel magazine, ne m'en voudra pas d'une aussi plate présentation de son superbe livre !

Reprise d'un ancien billet revu et corrigé.

6 commentaires:


anita a dit…
...."Aï Artisti"? ...est toujours là !!! .... et de gros chats le long du rio ... anita
Les Idées Heureuses a dit…
Ah! les chats...quand on les aime c'est pour toujours, ici ou là. Celui là était particulièrement attachant avec cette indépendance qui caractérise cette espèce si précieuse, et son goût pour la musique ne m'étonne pas, je l'ai souvent remarqué avec les miens. La litho est amusante, une sympathique "carte de visite".
Lorenzo a dit…
Ai artisti a rouvert ses portes mais ce n'est plus le même et le souvenir de Theo, sauf erreur a disparu des mémoires du lieu et de ses nouveaux gestionnaires. Ce sont pourtant des vénitiens, pas des chinois...
ladivinecomédie a dit…
Pardonnez-moi ce hors sujet mais Bordeaux sera bientôt à nouveau en ligne directe avec Venise grâce à la Compagnie Volotea. D'après l'article " à partir du 24 avril 2012, Bordeaux sera desservi trois fois par semaine, avec des départs d’Italie les lundi, mercredi et vendredi à 6h30 (arrivée 8h25) et des retours à 8h50 (arrivée 10h35). Les billets devraient être disponibles à la vente la semaine prochaine, cette ligne étant sans concurrence." Après la compagnie My Air qui n'a pas duré bien longtemps voilà une alternative à Thello. :http://www.air-journal.fr/2012-02-24-volotea-15-routes-a-venise-dont-bordeaux-544803.html

Anonyme a dit…
Robert de Laroche est très heureux de l'intérêt que vous portez à ses ouvrages, et devait vous écrire pour vous en remercier. Je regrette, pour ma part, que les chats ne se rencontrent plus aussi souvent à Venise ; les chiens les ont remplacé, hélas ! Veneziamente 
Gabriella
Lorenzo a dit…
Sans vouloir faire dans les ragots ni colporter des rumeurs, j'ai souvent entendu dire de source autorisée, que le problème que posaient les chats à Venise avait été réglé manu-militari (un jour où Brigitte Bardot devait tourner le dos), par un assesseur dont nous tairons le nom, qui détestait les chats (il était célèbre avec son chien qu'il promenait et qu'il encourageait à courir après la gent féline): les employés municipaux firent une terrible rafle et les pauvres bêtes disparurent. on a dit qu'ils avaient été déportés sur un ilot abandonné, qu'on les avait gazé... Suivirent des campagnes de stérilisation. Les mamagatti disparurent à leur tour (exilées elles-aussi sur un îlot ?) et les quelques irréductibles furent intimidées à coup de procès-verbaux pour les dissuader de garder et nourrir les chats errants... L'inanité des temps modernes...

23 février 2012

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