"Il y a trop de touristes, l’invasion est devenue un problème très sérieux pour les vénitiens. C’est limite” note le maire, Massimo Cacciari qui vient d’intervenir pour que soit réservée aux vénitiens au moins une ligne de navigation ou au moins quelques horaires dans la journée, tant il est devenu quasiment impossible de circuler normalement depuis quelques mois.
Contrairement à ses prédécesseurs qui ne se déplaçaient qu’en bateau privé avec chauffeur et sirènes, le maire va souvent à pied et utilise donc les transports en commun. Il peut ainsi se rendre compte des problèmes que les vénitiens doivent supporter. S’il est vrai en revanche que grâce aux touristes le bilan de l’A.C.T.V. est largement positif comme vient de le souligner son président Marcello Panettoni aux actionnaires, précisant que les fonds propres de la société s’élèvent aujourd’hui à plus de huit millions d’euros, il devient quasi impossible de circuler en vaporetto quand on est vénitien. Des hordes de touristes envahissent par flots les navires, s’entassent sur le pont et dans la cabine, empêchant les manœuvres et bousculant les autres passagers pour pouvoir prendre la photo-souvenir du siècle. Que faire ?
L’idée de Massimo Cacciari serait de réserver une ligne transversale de la Biennale à Piazzale Roma aux détenteurs de la carte orange vénitienne, résidents permanents ou de faire sen sorte que des navettes régulières soient interdites aux touristes aux heures d’embauche et de débauche les jours ouvrables. D’autres parlent d’un numerus clausus pour limiter l’afflux de visiteurs. On a même évoqué l’enregistrement nominal des visiteurs avant leur arrivée et la création d’un fichier afin de limiter les visites. Vous seriez inscrit pour une visite tous les deux ans avec interdiction d’y revenir avant ce délai…
De quoi l’avenir sera-t-il donc fait ? Lorsque je vivais toute l'année à Venise (je suis revenu travailler en France en 1986 !), il y avait des périodes où la ville n'appartenait qu'aux vénitiens : dès la mi-octobre le tourisme ralentissait, les hôtels fermaient, les prix baissaient. Hormis un petit pic entre Noël et le premier de l’an, une chape de tranquillité retombait sur la ville jusqu’à Carnaval. Après février, il fallait attendre la mi-mai pour que les touristes refassent leur apparition et l’été voyait la ville se vider de ses habitants. Après la Mostra du cinéma, Venise se rendormait doucement, bon nombre de restaurants et d'hôtels baissaient leur rideau. Depuis cinq ou six ans, il y a du monde tout le temps partout sans arrêt. Alors, imaginez l'enfer sur les bateaux aux heures de pointe, été comme hiver…
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