03 septembre 2007

Le temps des vacances est passé

N'allez pas vous moquer mais voilà que me reprend cette horrible sensation pas du tout à l'ordre du jour des mentalités d'aujourd'hui. Si j'ai chaque année beaucoup de mal à lever le pied au début de l'été et qu'il me faut envisager de dételer pour quelques semaines, couper avec les préoccupations matérielles et oublier les préoccupations de ma vie professionnelle, si cette petite mort périodique me perturbe et me rend de très mauvaise humeur, le lâcher-prise qui suit et me prend tout entier, fait de moi un animal heureux qui se blottit vite dans ce cocon tissé de mille petits bonheurs et cela me renouvelle à un point tel qu'il m'est presque impossible de reprendre le collier. Je traîne, j'hésite, je passe au bureau, je repars, sans regarder les mails ni le courrier, je prétexte mille impondérables pour refuser dîners et rendez vous. Pourtant il faut bien s'y remettre. La vie doit être gagnée, du moins pour la plupart d'entre nous et ce n'est pas toujours de gaieté de cœur que nous devons nous atteler au joug, nous mettre au travail. Notre campagne me manque. Les journées sans but précis, les longues promenades sur la plage, les jours de marché, les petits plats préparés en famille. 

Et puis Venise aussi me manque terriblement, mais c'est la rentrée et je ne puis plus prolonger mes séjours lagunaires tant que les enfants vont à l'école et que mon entreprise ne peut fonctionner sans moi... Alors, hauts les cœurs. La Régate Historique marque la fin de l'été, du moins de l'été du farniente et de la sérénité retrouvée. Les images, les mille petits riens qui font les jolis souvenirs serviront à pallier le stress et l'ennui de la vie sociale. Le costume de Peter Pan est remisé dans la penderie avec les maillots de bains, les serviettes de plage et les romans faciles. Soyons sérieux, mettons-nous au travail et point de nostalgie, l'été reviendra. Le temps des vacances aussi. More Veneto (*)...
.
.
(*) : More Veneto : littéralement "selon l'usage vénitien". Du temps de la République, l'année commençait le 1er mars. Pour distinguer les dates du calendrier vénitien du calendrier en vigueur dans le reste du monde, on ajoutait les initiales MV, après la date. Selon cet usage, mars étant le premier mois de l'année, c'est février qui en était le douzième et les mois de septembre, octobre, novembre et décembre étaient effectivement les septième, huitième, neuvième et dixième mois comme leur étymologie l'indique. Cet usage a été aboli par Buonaparte en 1797 avec l'assassinat de la République.

1 commentaire:

condorcet a dit…
Même pour les activités qui nous sont chères, il est difficile de reprendre le rythme et l'allant habituel. Il y a des signes qui ne trompent pas : un ticket de musée, un livre de la Toletta, un numéro du Gazzettino et l'irrésistible envie de courir, toutes affaires cessantes, à brides abattues, vers la lagune.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vos commentaires :