Lorsque Philippe pénétra dans la chambre, il fut pris d'un rire
nerveux. Après plus de vingt heures de train, il était enfin arrivé. La
pièce était petite, très claire meublée sobrement d'un grand lit de bois
ciré, une table à écrire, un fauteuil, une chaise, un placard. Sur la
table de nuit, un petit bouquet de fleurs jaunes. Comme un air de
printemps. Pourtant dehors le ciel était gris, très bas. En arrivant sur
la lagune, il y avait même du brouillard.
Philippe posa sa valise. Il
enleva lentement son bonnet, son manteau, son écharpe, ses gants, et se dirigea vers
la fenêtre. Il tira le lourd rideau de toile grège qui sentait la poussière, tourna la poignée
qui grinça. Soudain, toute l'émotion qu'il avait contenu en arrivant
explosa en même temps que ses poumons se remplirent de ces parfums
uniques et subtils qui saisissent toujours le voyageur. Cette odeur d'iode et de
pierre humide, de terre et de sel qui émane des canaux et se répand
partout dans la ville. Philippe était enfin arrivé. Il savait,
d'instinct, que Venise était son but. Il savait qu'il y retrouverait la
trace de tout ce qui lui manquait, des signes peu à peu se
manifesteraient qui le conduiraient vers là où il devait aller. Il ne pouvait en être autrement. A
Venise, il allait enfin être lui-même.
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1 commentaire:
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Joli, promesse d'un avenir certain............
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