25 août 2009

Le générique de nos vacances

 

 

"Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres;
Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !"
(Charles Baudelaire)
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Je ne sais pas pour vous, mais notre petite tribu, chaque été, se trouve un "jingle", une musique qui tinte particulièrement à nos oreilles et devient vite, naturellement, l'hymne de nos vacances. Que ce soit à Venise, Arcachon, ou dans le Cotentin, il y a chaque année un air qui accompagne nos journées, cimente nos plaisirs et atténue nos querelles. C'est le plus souvent par la radio anglaise, notre chère BBC, que nous vient cette petite musique que tout le monde s'approprie et qu'on retrouve avec un peu de nostalgie et beaucoup de bonheur, par hasard, quand l'hiver est revenu et avec lui, la routine et les contraintes de la vie courante. Pourquoi la radio anglaise vous demandez-vous ? Simplement parce que c'est la radio que l'on capte de chez nous, sur les bords de l'Atlantique, dans ce village où nous sommes à quelques encablures de Jersey. Et puis cette radio a le mérite de conserver pratiquement toujours les mêmes émissions, année après année aux mêmes horaires. Un agréable repère pour les gens casaniers ! Depuis, l'habitude a été prise, et par le biais d'internet, nous écoutons Radio 2 partout où nous sommes. Notre fournisseur officiel et attitré de générique en quelque sorte. Cette année le jingle, c'est la jolie voix de la sublime Sharon Corr, avec «It's not a dream». Les Corrs sont un groupe que j'ai toujours beaucoup aimé, mais cette chanson a quelque chose en plus... Chanson douce, déclaration d'amour, elle est faite de vraies paroles et de vraie musique, avec toujours ce petit supplément traditionnel de folk que nous apprécions tant.
...
Ce matin en allumant la radio (BBC Radio 2, of course), je l'ai entendue pour la première fois depuis mon retour. Et j'ai vu aussitôt, revenant à moi comme une joyeuse bouffée de bonheur, nos promenades dans les bois, les chevaux, les virées à Agon ou à Coutances, le petit cirque au milieu des dunes à Gouville, les pique-niques, les grandes poses-farniente dans le jardin, les hortensias, Sam le chien courant après les papillons, les bonnes odeurs de cuisine, les énormes tourteaux pêchés par le voisin. Tous nos fous-rires. Je sais bien qu'il y en aura qui hausseront les épaules et diront «qu'est ce qu'on s'en fiche», se moquant de mon côté fleur-bleue... Peu importe, cette musique, comme toutes celles dont mon esprit conserve le souvenir depuis la naissance en 1988 de notre premier enfant, nourrira ma pensée et accompagnera mes pas comme un soutien. Une grande joie. 
 
Pourquoi ne pas essayer de partager cela ? Pourquoi ces petits riens très personnels ne pourraient-ils pas quelque part, même une fois, une seule fois, aider quelqu'un à retrouver le sourire, à se sentir apaisé ? Ce monde tellement dur et fermé, où tout sentiment est le plus souvent perçu comme une mièvre et écœurante guimauve pour cœurs trop tendres et concierges abonnées à Confidences, ne laisserait-il aucune place aux choses simples et aux bons sentiments, sans arrière-pensée ? 
 
Bonnes fins de vacances à tous et remplissez vos yeux et votre esprit de tous les petits moments de bonheur qu'il vous est donné d'y vivre ! «Ces petits riens qui font du bien et ne coûtent rien»....

5 commentaires:

Les Idées Heureuses a dit…

Ah! tendre Lorenzo, ne soyez pas chagriné par les reproches que les nuls pourraient imaginer. Notre vraie sensibilité c'est cela, faite d'une multitude d'impressions, soleil levant , soleil couchant , recueillies au fil des saisons, des années, de la vie.
Ce petit pincement un peu mélancolique, peut-être un peu larmoyant montre que l'on oublie pas. Il y a la musique, il y a les odeurs, il y a les images.
N'avez vous pas des "réminiscences" de souvenirs à la rencontre hasardeuse d'un halo parfumé?
Je me retrouve par exemple sur le Nil à chaque fois que je me parfume avec "un jardin sur le Nil" qu'Alain avait eu l'élégance de m'offrir avant mon départ.
La fragrance de certains arbres peut rappeler l'enfance (pittosporum), une musique un premier amour de jeunesse (My Lady d'Arbanville!!!),une certaine ancienne série de tv (le biberon que je donnais à Marine à ce moment-là) et j'en passe...
N'ayons pas la honte, jamais, du romanesque, c'est ce qui nous fait sourire,c'est ce qui nous fait grandir, c'est ce qui nous sauvera.

Les Idées Heureuses a dit…

J'ai oublié la négation... "l'on n'oublie pas".

Lorenzo a dit…

Ne craignez-rien, peu de choses me chagrinent hormis la bêtise, la vulgarité ou l'indifférence. "Tout m'est bonheur" disait une personne qui a beaucoup compté pour moi. C'est une manière d'appréhender la vie. Simplement savoir regarder et "prendre le train d'après, si le ciel est trop beau à contempler". On est simplement, parfois, rarement certes, mais encore trop souvent, bousculé par ces hordes barbares qui se refusent à prendre le temps de l'introspection, de la détente, de la réflexion. En vieillissant c'est cela que je supporte moins. Très belle senteur "jardin sur le Nil".

VenetiaMicio a dit…

Mais au contraire, Merci, pour tous ces petits riens très personnels, que vous partagez avec nous, qui pour ma part me font rêver, me font sourire et me font passer toujours un bon moment.Tous ces instants que j'adore lire lorsque votre plume devient poétique et que vous ouvrez votre malle à souvenirs. Ceux qui n'aiment pas ou trouvent cela "fleur bleue", restent avec leur quotidien dur et fermé, voilà tout!

Enitram a dit…

Très jolie chanson et que son interprète est belle! Bon choix Lorenzo!
C'est un vrai plaisir pour nous de parcourir tous ces billets car tu es doué pour le bonheur!!!!!!!

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