Non je
n'étais pas à Venise (les afficionados de Tramezzinimag connaissent bien
maintenant ma maison dans le Cotentin) mais en rentrant, j'ai fait une
petite étape chez mon ami vénitien, Francesco Rappazzini.
Écrivain,
correspondant de presse à Paris, Francesco, issu d'une vieille famille
vénéto-autrichienne qui possède encore aujourd'hui à Padoue un
magnifique palais historique, vit et travaille depuis une quinzaine
d'années à Paris. Il a longtemps habité, avec sa mère Vittoria di Buzzacarini, écrivain elle aussi, et son frère, à la Giudecca, sur la Fondamenta San Giacomo, près du ponte Lungo, le joli petit Casino Baffo (cf. Tramezzinimag 11/09/05, en cliquant ici et 26/09/07, en cliquant ici). Auteur de plusieurs romans et d'une biographie de la duchesse de Gramont,
il vient de terminer un récit sur sa jeunesse à Venise. Plus
précisément sur ses 17 ans. J'ai eu le privilège de lire le manuscrit.
Une centaine de pages pleines de drôlerie, et de tendresse, des
rencontres avec des personnages plus ou moins célèbres, des réflexions (et même la recette des sarde in saor) telles qu'un adolescent peut les ressentir et les exprimer. Un régal.
Ce
fut un voyage éclair dans la Venise dans laquelle j'ai vécu, et nombre
des personnages que le jeune homme croise au fil des pages sont des gens
que je connais bien. Sorte de voyage dans le temps qui m'a rempli
d'émotion, ce sémillant petit texte pourrait trouver sa place dans les
colonnes de Tramezzinimag,
tant il exprime une vision de la vie quotidienne à Venise que je
m'emploie à décrire, Une époque révolue. Quand la Sérénissime était
encore le lieu de rencontre des intellectuels et des artistes du monde
entier, qui venaient y travailler, mais aussi s'y ressourcer.
Francesco
raconte un des séjours d'Erica Jong après le succès d'un de ses livres, il fait parler Toby Cole, il décrit la naissance d'une toile de Karel Appel dans son atelier de Santo Stefano, on croise Peggy Guggenheim dans son palais quelques mois avant qu'il ne devienne un musée.
Mais il y au fil des pages des tas d'autres personnages, tous très
attachants, souvent drôles, vénitiens pour la plupart, obscurs pêcheurs,
gondoliers, mercière, bonne, et les amis du jeune adolescent avec qui
il fait les 400 coups (si tant est qu'on puisse appeler ainsi les
sorties nocturnes en sandolo, les bains de minuit dans la lagune, et les
suaves expériences sentimentales qui occupent les journées de notre
héros...). J'espère que ce récit très attachant - et vraiment très
drôle - trouvera bientôt un éditeur et que le traducteur saura rendre
toute la faconde de l'auteur et cette manière de rendre comme palpable,
les petits faits ou les grandes aventures d'une adolescence à Venise.
Promis, dès qu'il est édité, je vous en informe. Vous ne serez pas déçus
par ces souvenirs d'une jeunesse pas si lointaine qui semble pourtant
d'un autre monde aujourd'hui !
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